TH eT TST Photo: Anthony Dunlop. LeS oleil de Colombie Hebdomadaire fondé en 1968 60 cts par André Piolat TPS incluse Courrier 2éme classe/ Second Class Mail n° 0046 vol 25 n°24 980 rue hiran Vancouver Té1:683-7092 Fax:683-9686 Vendredi 9 octobre 1992 Le public n'a pas répondu a l'appel Les Francofolies dans le rouge Les Francofolies de Vancouver vont-elles disparaitre? La seconde édition de l’événementn’a pas rencontré les espoirs de son producteur. On peut parler d’un demi-succés, sinon d’un demi-échec. L’incertitude plane sur Il’avenir des Francofolies. QO n peut parler d’un grand succés pour le Club des Cent. Le déficit financier est un peu le cété triste” affirme le producteur de l’événement Régis Painchaud. Le déficit est de 16 000 dollars. Sylvie Tremblay, la seule chanteuse a avoir attiré plus de 100 spectateurs 4 chacune des deux re- présentations. De toute évidence, la cause majeure a été, sans contredit, la faible fréquentation aux spectacles. Moins de 700 personnes se sont _ déplacées pour venir entendre les différents artistes. Seulement 200 billets ont été payés si on exclut les billets de commandites et ceux achetés par les membres du Club des Cent. “Dans un petit thédtre de 250 places, j’avais des prévisions extrémement réalistes. Je comptais sur 150 personnes _ pour boucler mon budget” explique le producteur. Huit cents billets payants et le tour était joué. : L’andemier, environ 3000 personnes s’étaient déplacées pour assister aux Francofolies, si l’on compte aussi les événements paralléles aux spectacles. Le nombre a chuté a 2100 en 1992 avec une formule différente mais un nombre _d’événements similaires. Cette baisse provoque un brin d’amertume chez le producteur Régis Painchaud. “Je suis dégu, méme beaucoup décu.” Les spectacles, notamment ceux programmeés 4 23h n’ont pas attiré un grand nombre de spectateurs. Stephen Faulkner a donné a deux reprises un spectacle devant 4 peine trente personnes. Un des rares spectateurs ironise en disant que I’ artiste devait se sentir comme dans sonsalon. Seule Sylvie Tremblay a su franchir le cap de la centaine. Cette absence de participation des francophones n’est pas un phénoméne —_ unique aux Francofolies. Le spectacle de Carole Laure, présenté parle centre Culturel, en juin, a aussi connu des ratées. Quelques deux cents spectateurs et un déficit important. - Ce désinteressement des activités culturelles affecte toute 1’industrie des spectacles du Grand Vancouver. L’industrie traverse une crise. Le taux d’occupationdes salles fréle le 50% et parfois méme nest que de 30 ou 40%. Le producteur André Rhéaume, fait remarquer qu’”en période de récession, le dollar consacré au divertissement est le premier qui souffre”’. La faible participation est donc une tumeur maligne qui attaque les Francofolies et l’empéche de grandir. L’ identification d’un public cible - qui sont les véritables acheteurs de cet événement - et l’extension de la publicité a la clientéle anglophone francophile semblent étre des solutions qui peuvent combattre ce fléau. Unanimité sans coopération Personne ne remet en question les Francofolies. La qualité del’événement fait Punanimité et chacunse ditprét a collaborer. Cette année; le centre culturel a choisi de contribueren ne présentant pas de spectacle , pour laisser toute la latitude possible aux. _ Régis Painchaud aurait -a découvert mais qui -semble émaner de -Tapports conflictuels Francofolies. Une fagon discréte de faire la promotion de |’événement pour une -organisation qui vend aussi un produit culturel. Le centre n’est pas le seul organisme francophones’ impliquer de facon mitigée. La Fédération des francophones de la Colombie-Britanniquea mis en place depuis un an une politique de développement culturel. Elle a appuyé Les Francofolies financiérement et a fourni un service de photocopies. Cet événement peut-il, a tout le moins, s’inscrire dans le développement culturel 4 long terme? La réponse de Marie Bourgeois, présidente de la fédération, est tres prudente. “Je pense que la possibilité existe. La Fédération n’est pas un organisme subventionnaire. Son role est plutét de mettre en contact les acheteurs de produit culturel, enl’occurence, ef ceux qui _ les produisent. Il faut aider’ pour que cette liaison se fasse.” Cette collabo- ration, cette liaison prend du temps a se mettre en place entre les différents organismes. souhaité une contri- bution plus remarquéee. Departetd’autre, on ne s’accuse pas directement mais la collaboration entre les différents organismesest empreinte de prudence, une prudence qui sous- entend et qui laisse présager une espéce de. gangréne qui n’apparait pasencorecomplétement ronge insidieusement les Francofolies et la communauté franco- phone. Le malaise entre individus plutot qu’au niveau des organisations. Le déclic nécessaire. a. des collaborations franches et passionnées ne s’est pas encore produit. Malgré l’implication de plusieurs comman- ~ Le mot de la fin Les grands amateurs de littérature ont été comblés durant les Francofolies. De grands écrivains ont partagé avec le public leur exaltation sans fin pour les mots. La derniére invitée a été ladramaturge/romanciére/actrice - Marie Laberge (photo). Notre chronibraire Marc Fournier a dévoré chaque moment passé en sa compagnie. Un livre ouvert sur sa passion. Page 17. ditaires comme Radio-Canda, le Consulat général de France, Le Soleil de Colombie, le gouvernement du Québec et le Secrétariat d’Etat, toute la communauté francophone ne semble pas coopérer de fagon solidaire. La partie spectacle ne fonctionne pas - trés bien mais en revanche |’ organisation de l’événement respire la fraicheur et engagement. L’ énergie débordante du Club des Cent et des bénévoles est sans contredit 1’élément le plus réjouissant de cette féte. Quarante personnes se sont prévalus des priviléges du Club et ont apporté un soutien financier direct a l’événement. “Environ le quart des membres était des figures inconnues pour moi” indique Painchaud en voulant démontrer la venue de nouveaux visages dans le milieu francophone. Suite page 15