ONE T ee baat — '- lombiens ee ee A ee LE MI NI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-. BRITANNIQUE COURRIER DE 2éme CLASSE No 0046 25 CENTS VOL. 14 No. 29 VENDREDI 8 JANVIER 1982 SECOND CLASS MAIL ouvelles de la F.F.C : : ; Novy FC §: C'ETALBoTR A BoiR EY AbsIRE C/E TaBoIRE r4< pul NouS FAUT II». JeYeux Nok. *"gowwl Auwit ke = eh Affaire réglée e Le Président de la Fédéra- tion des Franco-Colombiens l'a annoncé lui-méme le 4 — janvier dernier: “l’affaire Jean Riou est réglée.” Cette affaire aura duré un an. Les lecteurs du “Soleil de Colom- bie” s’en souviennent: le 24 janvier 1981, le Conseil géné- ral de la FFC exige le départ du directeur général Jean Riou, a la suite d’une menace de démission émise par dix employés mécon- tents. ; Un an plus tard, aprés de difficiles négociations, les avocats de la Fédération, ‘Maitres Mac Adams et Devitt, et l’'avocat de Jean Riou Maitre Coady, se sont mis d’accord sur le montant d’une indemnité financiére, évitant ainsi le passage de- vant les tribunaux. Mais si Vaffaire Jean Riou est réglée sur le principe, elle ne l’est pas “légalement” parlant. Il ~ Occasion unique ¢ Dans son numéro du 4 décembre 1981, le “Soleil de _ Colombie” titrait: “Débat sur les droits linguistiques: par- tie remise..."La partie en 4 20h , dans la grande salle du Media Centre 4 Robson Square, des _personnalités - politiques impliquées direc- tement dans le dossier cons- titutionnel répondront aux questions des Franco-Colom- biens. Quatre de ces person- nalités ont déja confirmé officiellement leur participa- tion au débat: Serge Joyal, Ministre d’Etat qui déposa a Londres le document final adopté par la Chambre des Communes, Max Yalden, Commissaire aux langues officielles, Jeannine Séguin, Présidente de la Fédération des Francophones Hors Qué- bec, et Keith Spicer, journa- liste bilingue qui jouera le role de modérateur. Reste une seule incertitude: la Le présence au MediaCentrede ff) ~ ennett, Premier Minis- tre de Colombie Britannique. L’emploi du temps du Pre- mier Ministre est si chargé que la Fédération des Fran- co-Colombiens n’a pu encore obtenir un accord écrit. Quelle que soit la décision finale de Bill Bennett, ren- dez-vous nombreux au Rob- son Square: vous y trouverez une occasion unique de de- mander des précisions sur la maniére dont la nouvelle Charte des Droits sera appli- quée dans la province. Notamment en matiére de droits linguistiques. -Deuxiéme phase e Le processus de révision de la constitution de la Fédération des Franco-Co- entre dans sa deuxiéme phase. Les 16 et 17 janvier prochain, le Conseil général préparera, a partir des recommandations du co- mité de refonte mis sur pied par le dernier congrés, des dossiers sur les objectifs, le membership et les structu- tes de la Fédération. Dés le mois de février, les _membres du Conseil général et le personnel permanent de la Fédération piloteront ces dossiers auprés des franco- _ phones de toute la province. Des réunions seront convo- quées: chacun pourra émet- tre. son avis sur tel ou tel article de la constitution. Lors du Congrés de mai, le Conseil général présentera a Vassemblée générale des membres un projet final de nouvelle constitution. Les membres de la FFC, qui auront déja participé, de maniére indirecte, a |’élabo- ration de ce document, tran- cheront done en dernier ressort. Le “Temps” de s‘amuser Vous trouverez, a l’inté- rieur du Soleil de cette semaine, au beau milieu, le deuxiéme numéro du Temps, le journal de la F.J.C.: d’abord une lettre ouverte aux organismes francophones de Vancou- ver, et bien d’autres cho- ses, encore, dont une page-centrale-poster-ca- lendrier humoristi- que, a lire d’abord et a afficher ensuitel! reste en effet une multitude de papiers a signer. Les deux parties ont décidé en com- mun de ne pas révéler de chiffres tant que cette procédure ne serait pas com- plétement achevée. Mais le directeur général actuel de la FFC, Fernand Gilbert, le reconnait lui-méme: “L’as- semblée générale des mem- bres, lors du Congrés de mai, réclamera certainement des précisions. II faudra bien les donner.” Concours de Noél L’équipe du “Soleil de Co- lombie” a sélectionné deux lauréats: Mario Simard, de Surrey, pour son dessin, et Mariette Desrochers, de Parksville, pour son poéme. Nous remercions aussi les enfants du programme-cadre de l’école élémentaire de Parksville. gee i Laurent Deboise Entre Noél et le jour de l’An, les rues de Vancouver sont froides. Debout au coin de Granville et Georgia, un homme présente dans une vieille valise des modéles réduits de chaises, fauteuils et tables, faits de pinces a linge en bois. Les flocons qui - tombent doucement devant ses yeux ne semblent pas le géner. Et pour cause: sa canne est aussi blanche que la neige. Lionel Essiambre est le seul colporteur aveugle pa- tenté par la ville de Vancou- ver. Au soir du 4 janvier dernier, les téléspectateurs Yont découvert gréce a un reportage réalisé par le ré- seau anglais de CBC. Lionel Essiambre a 58 ans. Mais il y a une date qu'il se _ rappelle mieux que celle de sa naissance: 1966. Avant 1966, Lionel, né a Montréal: au Québec, était finisseur en ciment. Sa compagnie l’envoyait d’un bout a !’autre du Canada, sur les chantiers de Halifax ou de Vile de Vancouver. Vint 1966: un accident stupide -tous les accidents le sont-, une mauvaise infec- tion, et la cécité. L’oeil droit céde la place a4 une prothése de plastique, l'oeil gauche subit quatre opérations, mais sans succés. Dés _ lors, Vunivers visuel de Lionel Essiambre se limite a un assemblage aléatoire de ta- ches obscures et claires. Aprés 1966? Une longue lutte pour s’assurer une existence digne d’un étre humain. Ne retenons que ‘exemple du logement. En 1969, Lionel s’installe 4 Van- couver, avec sa femme, ses deux fils et sa fille. Mais les loyers s'avérent trés élevés. Les métiers des francophones ter at En 1976, Lionel réclame done aupreés des services du loge- ment du gouvernement pro- vincial un des appartements a prix modique auquel lui donne droit sa condition - d’handicapé. Le fonctionnai- re chargé de son dossier lui révéle que 5,000 noms préceé- dent le sien sur la liste, Cing ans plus tard, Lionel est toujours sans nouvelles. Il s’en inquiéte auprés du méme service des logements. Incroyable mais vrai: un employé lui répéte que 5000 personnes ont encore priori- té sur lui...qu’il s’agisse d’une mauvaise blague ou d’une absurdité administrative, Lionel s’estime lésé. II alerte les media. En février der- nier, le réseau anglais de CBC réalise un premier re- portage sur le cas Lionel Essiambre. Du jour au lendemain, le gouvernement provineial lui accorde un logement a Burnaby sur Yavenue Kingsway. Aujourd hui, Lionel Essiambre est done décem- ment logé. Mais sa situa- tion financiére reste précai- te. -Ses enfants sont tous mariés; sa femme, malade, ne peut travailler; et le couple Essiambre touche une modeste pension de 585 dol- lars par mois. C’est a peine suffisant pour payer le loyer et la nourriture. Une seule solution pour arrondir les fins de mois: le colportage. Lionel a commencé quel- ques années plus tét en vendant des objets utilitai- res, de porte en porte. Deux chiens, spécialement entrai- nés 4 Détroit pour les aveu- gles, le guidérent a travers les rues de Vancouver. Mais depuis la mort du dernier chien, en 1978, Lionel n’a plus Joyeux Noél! Noél — itlutinde Noél #4 qui i des heureux Apporte a tous ceux que j'aime Mes souhaits les plus nombreux Que l’atmosphére de joie et d’amour Qui régne en cette belle nuit ~ Crée en eux pour toujours Un bonheur au goit d’infini Mariette Desrochers les moyens d’aller chercher a Détroit un nouveau compa- gnon. — : Le porte a porte rendu impossible, Lionel Essiam- bre vend désormais des bibe- lots au coin de Granville et Georgia, devant le magasin de la Bay. Depuis Noél, il expose dans une valise les modeéles réduits de meubles imaginés par sa femme. L’appartement de l’avenue Kingsway est devenu un ‘suite page 20