Le vendredi 7 novembre 1997 3 En marche vers le 3e millénaire L’Assemblée des ainées et ainés francophones du Canada Si, quand sonne le temps de la retraite, yous pensez que sonne aussi la fin du bénévolat, André Lécuyer, président de Assemblée des ainées et ainés francophones du Canada est 1 pour vous contredire. L’année 1997 correspond aux 5 ans d’existence de cette jeune association nationale qui, per le dynamisme de ses membres, veille au bien-étre de tous les ainés francophones canadiens. a _ structure de l’Assemblée des ainées et ainés francophones du Canada est unique dans son genre. L’ Assemblée est composée d’une coalition d’organismes et de membres individuels francophones représentant les personnes Agées sur la scéne nationale. Il n’y a des documents & réaliser ou les que bénévoles et les campagnes de promotion sont effectués par des pigistes qui sont recrutés par le conseil. _Chaque proyince et territoire est représenté au conseil national et de direction. Monsieur Lécuyer — est président et membre fondateur de lAssemblée. Comme _ le mentionne Guy Martin, représentant de la Colombie- Britannique et trésorier de Passociation : « Avec son bagage de syndicaliste, André connais- monde de la négociation politique. De plus, vivant & Ottawa, il était 4 méme d’aller portes. André, depuis les tous débuts, a été l’Ame dirigeante de PAssemblée. » Ghaque membre élu doit veiller & trouver son sait bien le cogner aux bonnes successeur. C’est a ce que travaille présentement M. Lécuyer qui veut désormais du Vassociation. apporter sang neuf a « Aprés un certam temps, tu tombes facilement dans une de nouveaux membres, appuyés certaine routine. Avec par lexpérience des anciens, un conseil regénéré favorisera les échanges », nous dit André Lécuyer. l’un des premiers projets de PAssemblée consistait & mettre sur pied une banque d’ainées et dainés, plus de 500 noms a ce jour, regroupés selon diverses catégories : santé, commerce, finances, éducation, etc. UN VRAI SONDAGE Avec Vabrégé en main du sondage publié en février 1997, intitulé Les personnes ainées a risque - Préyenir et guérir les situations, M. Lécuyer nous explique que ce sondage a été réalisé dans toutes les provinces (a Pexception du Québec qui possédait déja toutes les données nécessaires) auprés des ainés afin d’en savoir plus sur leur santé, leur perception de craintes et Vavenir, leurs préoccupations. « Le sondage n’a pas été fait par une agence ou au téléphone. Les personnes sondées ont été visitées par des recenseurs que nous avons formés et ont aider & remplir le questionnaire. En Colombie-Britannique, nous avons effectué ce sondage a Kelowna et 4 Victoria » ajoute M. Martin. M. André Lécuyer, président de V’Assemblée des ainées et ainés francophones du Canada Ce sondage s’est avéré fort révélateur pour l’Assemblée. Il va servir de base pour plusieurs projets futurs. Les personnes sondées ont d’ailleurs été regroupées par catégories d’Age : les 55 & 65 ans, les 65 a 80 ans et les 80 ans et plus. Toutes les provinces — ont collaboré & la cueillette de ces précieuses informations. Concrétement, |’Assemblée a pu, grace aux données de ce sondage, orienter davantage les sessions de formation. C’est ainsi que l’Assemblée a publié, en collaboration avec la Fédération des caisses popu- laires et les Caisses Desjardins, une brochure sur les services financiers et Vutilisation du guichet automatique. « On a M. Guy Martin, représentant de la Colombie-Britannique et trésorier de l’Assemblée sorti du sondage les pistes qui semblaient plus importantes. Une piste ‘qui revenait souvent était la crainte nous les pour les ainés d’utiliser les guichets automatiques. Selon un sondage (1994-1995) au niveau national, le guichet automatique était rejeté par 80 % des personnes de 55 ans et plus ; 17 % VPutilisaient réguliérement. L’an passé, de 80 %, on est descendu A 50 % », souligne M. Lécuyer. Des associations ont des pour familiariser les ainés au guichet automatique. Selon M. Martin, des institutions financiéres ont pris initiatives offert des sessions d’utilisation du guichet aux personnes ainées seulement, aprés la fermeture de la caisse ou de la banque. PASSE, PRESENT ET FUTUR L’Assemblée s’est donné une mission & trois volets. Nos successeurs auront 4 décider s'ils veulent poursuivre dans la méme_ veine. Premiérement, nous nous sommes penchés sur les acquis des ainés ; maintenir les services au niveau de leur santé mentale et physique et améliorer les conditions de vie. Le second volet veut protéger les ainés qui nous succéderont. C’est la raison pour laquelle, Assemblée a présenté un mémoire & Paul Martin en octobre dernier dans lequel les principales objections a la réforme sur les prestations des ainées et des ainés sont que: « la réforme fait disparaitre Vuniversalité en faveur d’une prestation qui s’apparente . davantage 4 un genre de bien- étre social ; la pension sera basée sur le revenu familial, ce qui pénalisera la personne bénéfi- ciant du revenu le plus faible ou celle sans revenu, dans la plupart des cas, la femme ; les ainés jugent inacceptable qu’aprés avoir lutté des années pour l’équité et l’égalité entre les sexes, d’accepter une réforme qui partie importante de la population féminine. Comme il mentionné en conclusion de ce des ainées et ainés francophones du Canada se fera un devoir de défendre ce mémoire devant un pénalisera une est mémoire, _|’Assemblée comité parlementaire ou a Poccasion d’un forum.» Derniére mission entreprise par les membres de |’Assemblée, cette fois-ci en tant que parents et grands-parents qui pensent au bien-étre, a des générations futures : mettre DPavenir leurs talents au service de la jeunesse. Monsieur Lécuyer nous confie qu’aprés avoir soumis un projet et avoir eu l’aval de Patrimoine Canada, ils ont pu entreprendre les démarches pour un projet-pilote dans les écoles élémentaires du Manitoba. « Nous avons tenu des réunions avec le ministre de V’Education du Manitoba, les dirécteurs d’écoles, les parents et les professeurs. Nous sommes partis avec des orientations et les autres intervenants décider de la direction que prendrait le projet. avons C’est finalement mettre les expériences des ainés au service de la jeunesse », dit-il. Ainsi, si un jeune éprouve des difficultés d’apprentissage en francais, en mathématiques, ou dans tout autre domaine, une personne ainée pourra aider Véléve, soit en venant le rencontrer 4 l’école, & la maison ou méme lui parler au téléphone. ‘C’est toutefois V’école qui doit déterminer les besoins et discuter - de Vhoraire et des méthodes d’intervention avec l’ainé. Lavallée A Vécole Manitoba, les jeunes ont monté au une piéce de théAtre avec la partici pation active des ainés de leur communauté. Ils ont tellement aimé lexpérience, qu’ils récidivent pour une deuxiéme année consécutive. « Nous croyons que c’est un trés beau projet et c’est pourquoi nous l’avons présenté au Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique. n’imposons pas nos projets, mais si le besoin est 1a, nous Nous sommes persuadés que les ainés de apporter énormément 4 nos la province pourraient jeunes », affirme Guy Martin. L’Assemblée —entreprend dans le méme sens un second projet-pilote qui vise cette fois-ci les jeunes de l’école secondaire. « Il s’agit d’aller chercher les femmes et les hommes d'affaires parmi nos ainés qui pourraient insuffler de ’espoir aux jeunes. Comment est-ce qu’on devient entrepreneur ? Comment les idées viennent. pour partir un commerce ? Nous avons soumis un projet dans ce sens & Ressources humaines. Nous voulons d’abord voir s’il existe un potentiel. Si oui, on fonce avec les phases 2 et 3 du projet », précise M. Lécuyer. « Mourir & petits feux dans un foyer quand on voit cette belle jeunesse qui a de ambition et qui traine de la patte, ca nous tue », ajoute-t-il. L’Assemblée des ainées et ainés francophones du Canada fait parler d’elle, en Colombie- Britannique comme partout au Canada. Et heureusement, car les personnes ainées n’ont pas souvent la tribune qu’elles méritent. La Vexpérience doivent-elles étre sagesse et forcément silencieuses ? Pour rejoindre |’Assemblée des ainées et ainés francophones du Canada : (613) 241-7600, poste 245. Site Internet http://www.franco.ca. Ou appeler le représentant en Colombie-Britannique, M. Guy Martin au (250) 860-5857. JOHANNE CORDEAU