on Terrorisme ~ (QUEBEC) — Une déflagration de forte intensité a secoué le Cegep de Sainte-Foy, hier soir, vers 21 h 21, causant a l’immeuble des dommages considé- rables. Fort heureusement, personne n’a été blessé, mais il's’en est fallu de peu; en effet, au moment de 1’explosion, le directeur général de linstitution, le frére Hormidas Gélinas, se trouvait dans son bureau, lequel se situe a une vingtaine’ de pieds de l’épicentre de la déflagration; la soli- dité de l’immeuble lui a certainement épargné des blessures et lui a peut-étre sauvé la vie. Beaucoup — d’autres personnes se _ trou vaient, au méme moment, non loin du lieu de l’explosion: au moins une secrétaire et quelques étudiants. L’engin deévastateur, que nous n’avons pu voir, nous a été décrit par un policier de Sain te-Foy comme ressem- blant a “‘une bombonne dont on se sert pour souder, avec deux cor- des rouges dépassant’’; des débris de cet engin ont été recueillis par la police pour expertises. L’explosion a provo- qué un début d’incen- die et a causé de multi ples dommages; un mur a été éventré et le mobilier est ruiné; tout le revétement intérieur de cette salle a été endommagé; pour ce qui est de l’incendie, il a été maitrisé en quel- ques minutes par les sapeurs-pompiers de Sainte-Foy. Les dommages sont estimés, approxima tivement, a $5,000; ils pourraient étre plus sérieux, si le systeme électrique et si la plomberie sont trés endommagés. i; a 3 : 28 "affaire upertest OTTAWA Apres avoir etudié Jl'affaire sous langle ‘de l'intéerét national”, le gouvernement fédéral a dé cidé de ne pas se méler de acquisition de la société ca- nadienne Supertest Petroleum Corp. Ltd. par la firme bri- tannique BP Canada Ltd, a dé claré en substance, hier soir aux Communes, M. Allen Su- latyeky, secrétaire parlemen- taire du ministre fédéral de l'Energie. M. J.J. Greene. M. Sulatycky a précisé que le gouvernement avait, plus tot dans la journée, informé les sociétés en question .de son: intention de se tenir a l cart. Laffaire a été soulevée aux Communes par l’ancien leader NPD, M. T.C. Douglas, qui a invité le gouvernement a in- tervenir avant qu'il ne soit trop tard. pour garder sous controle canadien une partie du réseau de distribution du petrole et du gaz au Canada. Le gouvernement britanni- que deétient la majorite des parts de la société BP. M. Douglas a feélicité le gouvernement pour etre In- tervenu au printemps dernier afin d'empécher la Home Oil Ltd de Calgary de passer sous controle d'interets amefr!- cains. Dans le cas de la Supertest. par contre, les actionnaires doivent se réunir mardi pro- chain pour discuter de la fu- sion, a dit M. Douglas. ajou- tant que “cest la derniere chance du Canada de faire quelque chose’. Les démarches M. Sulatycky a déclaré que M. Greene avait écrit aux deux sociétés, qui avaient annonce leur projet le 29 juillet der- nier, pour les informer du dé- sir du gouvernement d’exami- ner 1a transaction sous Tan- gle de *l'intérét national”. Des représentants du gou- vernement ont eu des entre- tiens avec ceux des deux so- ciétes. Ils ont examine toutes les données concernant ce pro- jet de fusion. avant de faire leur rapport au gouvernement, vers le 7 octobre. Le gouvernement a_ donc décidé de ne pas intervenir. se contentant de rappeler aux deux sociétés importance quil attachait a la préserva- tion d'un marche entierement competitif. Le. gouvernement compte sur les assurances données par les deux firmes qui esti- ment que la fusion “serait de mature a stimuler la competi- tion dans linteret du consom- mateur’. Elles ont promi, en outre, que le réseau de distri- bution de Supertest continuera dutiliser le pétrole de [Ouest canadien et qu’elles envisage- ront dans un proche avenir expansion de la capacite de raffinage pour le marché on- tarien. M. Douglas estime que le gouvernement aurait di se porter acquéreur du reseau de distribution de Supertest 1,200 stations -— car des dé- bouchés sont nécessaires pour l'écoulement des grosses dé couvertes dans le Nord cana- dien par la Panarctic Oils Ltd, societé mixte dans laquelle l'Etat est associé a des inté réts privés. Auparavant. les neo-demo- crates avaient reussi a obte- nir un certain controle cana- dien sur la société etrangere Centra-Del Rio Oils Ltd, eéta- blie en Alberta, qui avait de- mandé a étre_ enregistree comme société nationale. 4 Grace a la démarche du NPD. la majorité des mem- bres du conseil d’administra- tion de la societé seront des citoyens canadiens. Patriotes ide 1837 LES ROUGES-LIBERALISME, NATIONALISME, ET ANTI- CLERICALISME AU MILIEU DU XIXe SIECLE, por Jean- Paul Bernard, 394 pages. Les Presses de [Université du Québec, Montréal, 1971. UN PROFESSEUR de I'U- niversité du Québec a Montréal, M. Jean-Paul Bernard, vient . d’apporter une importante contribution a Vhistoire du Canada fran- cais. En effet, son analyse du “rougisme” qui s'est manifesté au Bas-Canada, de 1848 a 1867, permet de mieux saisir le sens de ce phénomene que peu d’histo- riens avaient vraiment mis en lumiere jusqu’ici. Le parti “rouge” est née dune scission au sein du parti patriote. Au lende- main de l’échec de la ré- bellion de 1837, un certain groupe de citoyens, particu- ligrement des jeunes, qui avaient communié plus ar- demment que les autres aux idées révolutionnaires des “Patriotes’”, s’employé- rent activement a radicali- ser le parti réformiste libe- ral. Ce fut, entre réformis- tes modérés et “rouges”’, une lutte 4 finir, en quel- que sorte, pour la domina- tion du parti libéral. Les réformistes modérés -fini- ront par l’emporter, mais Vidéologie du rougisme aura quand méme profon- dément marqué cette épo- que. L’intérét de l’étude de Jean-Paul Bernard, c’est qu’elle nous permet de mieux saisir les theses de certains des ancétres de Yactuel parti libéral, la qualité de ceux qui les dé- fendaient, leurs gaucheries, certes, mais aussi leur sin- cérité. Bernard est allé aux meilleures sources: les journaux de l’époque, les procés-verbaux de |’Institut canadien, lds résultats des consultations populaires. Il _ a pu également, grace a la documentation que lui a fournie l’abbé Arthur Ber- geron, ancien cure de Wickham, reconstituer plus pleinement I’action de Jean-Baptiste-Erie Dorion, lune des figures dominan- tes du rougisie. Les “rouges’’ menaient la bataille sur deux fronts: zelui du nationalisme et celui de la réforme sociale. Ils voulaient l’epanouisse- ment Je plus entier du groupe francophone . et le triomphe de la démocratie libérale. Il arrivait partois quils avaient de la diffi- culté a concilier ces deux idéaux, d’oi d’apparentes contradictions dans leurs prises de position. Ainsi, par exemple, certains d’en- tre eux, fascinés par le type de démocratie améri-~ caine et les progres écono- miques qu'elle avait rendus possibles, sont allés, a un moment donné, jusqu’a pré- coniser 1’annexion aux Etats-Unis. On a qualifié les “rou- ges” d’anticléricaux. Ils l’é- taient évidemment, méme si leur programme, a cet égard, n’apparait plus au- jourd’hui tellement radical. Tis ont voulu ni plus ni moins défier V’influence du clergé sur le peuple. Ils ont perdu ce défi. L’Eglise sest alors econsidérable- ment renforcée par l’arri- vée au pays de nombreuses communautés _religieuses. La partie n’était tout sim- plement pas égale. Mais, aprés plus d’un sié- cle, un grand nombre des théses que les “rouges” n’avaient pu imposer, ont repris beaucoup du poil de la béte. C’est le cas pour la séparation du pouvoir spirituel et du pouvoir fei.. porel. C’est le cas surtout pour la conception qu’'ils se faisaient -- ou du moins que plusieurs d’entre eux se faisaient, car le groupe n’était pas parfaitement ho- mogéne -- de lavenir de l‘entité francophone en terre québécoise. Les “rou- ges’, on Je sait, se sont op- posés au projet de conféde- ration de 1867. Is y voyaient un instrument dassimilation plus puissant que ne [avait éte Union de 1841. Ils auraient pre- feré. un type d’union ou Vautorité aurait appartenu d’abord aux provinces et ou le gouvernement central n’aurait eu que des pou- vous délegues. L'étude de cette période fascinante de notre histoire permet aussi d’apprécier la qualité des journaux de ]’é- poque et, particulierement, leur caractére trés engage tant sur le plan des ques- tions socialés que sur celui des questions politiques. Plusieurs des grands noms du journalisme étaient alors également des grands noms de la politique. Le livre de Jean-Paul Bernard se lit comme un roman. S‘i] ne pretend pas avoir vidé toute la question ou présenté toutes les hypo théses possibles, i est sire- ment appele a faire auto- rite en la matiere. Il est dailleurs precédé d'une so- lide prefece du sociologue Fernand Dumont. Vincent PRINCE SALON LUCIEN BELLIN COIFFEUR FRANCAIS OIFFEUR FRA i212, rve Denman (coin ‘aveBeach ) VANCOUVER Tel: 683-4622 ACTIVITES - VICTORIA Secrétariat et centre culturel 301 rue Richmond Reunions du conseil general 1€f samedi du mois a 19 h 30 LE CLUB CANADIEIN-FRANCAIS LE SOLEIL, 12 NOVEMBRE 1971, XV