Helen Beirnes: Watling VICTORIA _ —-Quand elle fut nommée récemment présidente de la Chambre de commerce de Victoria, Helen Beirnes-Watling, recut en ca- deau un maillet de président d’assemblée Aecare d’une houpette parfumée. “La premiére chose- que ae fis fut d’éternuer” d Mme Beirnes qui en aor tant ce poste devient la pre- miére femme a étre prési- dent d’une Chambre de Com- merce au Canada. “Alors j’ai dit 4 mes con- fréres que j’espérais que cette houpette resterait tou- jours mon insigne personnel mais qu’ils ne devaient pas s’attendre a ce qu'il soit eu de la Chambre cette Cette distinction entre son réle de femme et celui qu’elle exerce dans le monde des affaires, semble bien claire. dans l’esprit de cette jolie femme aux cheveux chatain roux et mére de qua- tre enfants. “Quand vous étes dans les affaires vous faites ce qui doit étre faitcarrément. Mais quand vous rentrez a la maison avec votre mari ou un compagnon, il est permis d’avoir une hésitation afin de lui donner le temps d’ouvrir la porte pour vous. Cela lui permet de se_ sentir plus homme et vous plus femme”. Elevée sur un verger dans le Okanagan en Colombie ca- nadienne, Mme Beirnes avoue qu’elle a toujours été intéressée au monde des af- faires. Au départ, une école de charme , Aprés avoir taté du métier de mannequin, elle ouvrait une école de charme ou de “personnalité’” comme elle préfére dire. - A la suite de son mariage & Conrad Wailing et de son arrivée a Hass elle ouvrit l’Ecole nationale.de charme quelle dirige depuis 14 ans. En plus de fenir sa spa- cieuse maison et de travail- ler avec la Chambre de Com- merce, Mme Beirnes se fait mannequin: 4 V’occasion de “défilés de mode de charité, rédige une colonne dans un Helen Beirnes-Wailing a été élue récemment présidente de la Chambre de commerce de Victoria, C’est la premiére femme a occuper ce poste. Mme Beirnes-Wailing dissocie entiérement son réle de femme — elle est épouse et mére —‘de celui qu’elle joue dans le monde des affaires. hebdomadaire de Victoria et pendant neuf mois de l’année est hdtesse d’un programme d’une heure a la télévision de Victoria. — Que pense son mari deses | multiples activités en dehors du foyer? “Tl pense que c’est trés bien ainsi. Il croit fermement qu’une femme doit avoir sa vie personnelle, qu’elle doit étre elle-méme. Il croit hors des murs de leur mai- son. “Je ne crois pas que ce soit sain pour des enfants d’avoir leurs parents 24 heu- res par jour autour d’eux. Les enfants apprennent mieux a prendre leurs res- ponsabilités s’ils ne comptent pas trop sur leur mére.” Les femmes du mouvement de libération n’ont guére la sympathie de Mme Beirnes. “Le fait d’étre une femme ne m’a jamais empéchée de faire ce que j’avais envie de faire. Je crois que hurler, porter des pancartes dans des manifestations ne sert pas la cause des femmes, parce que cela les fait res- sembler 4 ce qu’elles préten- dent ne pas étre.” Les moments de, réflexion Quand elle n’est pas 4 mo- deler, a parler, a écrire ou a enseigner, on peut trouver Mme Beirnes se promenant a bicyclette ou se reposant dans son jardin pour une mé- ditation matinale. “Ce sont des moments d’arrét pendant lesquels on remet un peu d’ordre dans ses pensées, [] faut recharger les piles et pour moi c’est la seule facon, car je ne crois pas aux tranquilisants.” || odeur. proud volr- DEMANDEZ A VOTRE IDOCTEUR OU PHARMACIEN “L'ail esf un antiseptique qui purifie les canaux san- uins et élimine les micro- s qui causent la putré- faction. : Les perles d’ail ADAMS contiennent l’huile d’ail uti- lisée €n médecine depuis de nombreuses années. Au cours des siécles, des millions de personnes ont trouvé dans 1’ail un reméde aux propriétés cicatrisantes et fortifiantes. Conservez vous aussiforce et santé ! Achetez dés au- jourd’hui une bofte de per- les d’ail ADAMS chez votre pharmacien. Vous pouvez vous sentir mieux portant, plus robuste, et faire face 4 des rhumes ‘moins fréquents, grace A ‘|}ces capsules sans goftt nifi Annonce. A FAlliance ‘francaise Le bureau de I*Alliance Frangaise de Vancouver est Ouvert de 9h30 & 12h30 le matin, du lundi au vendredi et de 15h30 & 20h le soir, du lundi au jeudi. Vous pouvez donc télépho- ner de 10h A midi, du lundi au vendredi et de 16h 4 19h, du lundi au jeudi. Tél. 327-0201. Les... feministes ‘ Israél serait-il la Terre promise des féministes du — monde entier? On n’est pas loin de Je croire en écoutant Mme: Beba Idelson, l'une des femmes les plus remarqua- bles de son pays qui est éga- lement ‘présidente de l’organi- sation mondiale des Pioneer Women. ~ Lors d’une conférence de presse organisée par les Pio- weer Women du Canad a, Mme Idelson a rappelé les brandes étapes de sa car- riére. Russe d'origine, elle etait déportée en Sibérie en 1923 pour ses activités sionis- tes mais elle finit par obtenir un permis. pour émigrer en Palestine of elle s’établit en 4926, avec son mari le pro- fesseur Halperin. -; La, tout en menant la vie flifficile des immigrants, elle s’attacha a promouvoir la sé- curité, I’éducation et l’avan- fement des femmes. t Dés la création de |’Etat ‘d’Israél, en 1948, elle fut fiummeée membre du Parle- ment, fonction qu’elle a oc- — bupé. jusqu’en 1965. Elle s’est particuliérement _intéressée au service militaire pour les femmes, a la loi sur le ma- riage. et le divorce, au sort des nouveaux immigrants. * Au cours des années 50, elle fut présidente du Conseil international des organisa- tions féminines, et vice-prési- dente du Conseil international des femmes juives. : ‘ Depuis qu’elle a quitté son poste politique, elle se consa- cre au - Working Women’s Council d’Israél dont elle est secrétaire générale. Ce mou- ‘vement compte 650,000° fem- mes dont quelque 20,000 fem- mes arabes. Tl est intéressant de noter, comme le souligne Mme Idel- son, que le mouvement des “femmes au travail” inclut aussi bien des maitresses de ‘maison que des travailleuses — a lextérieur. “Toutes deux sont nécessaires, explique-t- elle. aussi bien dans le do- maine culturel, social ou poli- tique. Nows ne faisons pas de différence entre elles.” Pas une féministe des rues Mme Beba Idelson qui féte cette année son 75e anniver- saire se définit volontiers comme une féministe. Mais elle ne prend pas trés au sérieux ce qui se ‘‘fait dans les rues”: aux démon- strations populaires, ‘elle pré- fére l’action politique. Et elle insiste sur le réle que les femmes doivent jouer, parti- culiérement en Amérique, aux niveaux municipal et scolaire: la santé, la sécu- rité, lVéducation, autant de domaines ot elles peuvent se faire entendre. En Israél, cependant, “nous ne combattons plus pour nos droits, d’expliquer Mme Idelson, mais pour nos responsabilités.” Ainsi, le service militaire féminin peut étre esquivé pour des raisons religieuses: on voudrait le rendre tout a fait obligatoire. Elle aimerait également voit une plus forte participa- tion féminine a la vie publi- que. En ce moment le Knesse (le parlement) ne compte que huit femmes sur 120 représentants (il en a déja eu 14). Enfin, elle estime que le travail des femmes: est un outil indispensable a Jeur in- sertion sociale. Le travail professionnel, en particulier. Une éducation poussée pour les filles et un travail profes- sionnel correspondant don- nent d’abord a la femme, d’expliquer Mme Idelson, son indépendance tout en lui don- nant un statut aux yeux-de sa- famille. Il favorise égale- ment sa participation aux af- faires publiques et politiques. Ceci est peut-étre facilité en Israél of les garderies et centres de jour sont trés. nombreux (certains subven- tionnés par les Pionner Women du Canada). . D’autre part, les congés de maternité sont fixés a 12 se- A 75 ans, Mme Beba Idelson conserve fouie la verve et le dynamisme de la jeunesse. maines et la mére retire 75 pour cent de son salaire pen- dant cette période. D’autres lois ont également eté votées pour réaliser |’é- galité féminine et masculine. Ainsi, ge du mariage pour les filles a été porté a 17 ans (18 pour les garcons), la bi- . gamie est illégale, la loi sur le divorce a été remaniée. Le salaire égal pour un travail égal est en vigueur a peu prés partout. Mais Mme Idelson et son mouvement s’attache a obtenir cette pa- rité pour jes travaux non spéeialisés ou les taches sont assez mal définies. En Israél, donc, les fémi- nistes américaines n’auraient ‘pour ainsi dire qu’une seule réclamation, Yavortement libre, puisque sur les autres plans l’égalité est pratique- ment réalisée. L’avortement n’est pas libre, en Israél, de rappeler _ ‘Mme Idelson, mais il peut étre accordé pour certaines raisons valables. Beba Idelson, qui a -étudié l'économie a I’Université de Kharkov, en Russie, a fait partie de nombreuses déléga- tions israéliennes en divers pays. Encore récemment, elle participait 4 une confé- rence commerciale en Alle- magne. A Voccasion de son 75e an- niversaire, les Pioneer Women .de tous les pays plantent des arbres, toute “-une forét, en son nom en Israél. De plus, le gouverne- ment construit une école se- condaire de métiers féminins qui portera son nom. LE SOLEIL, ler OCTOBRE 1971, XI