. ] s
L adopt ion. ‘Montréal —- Lesley
Normandin est célibataire.
iElle est directrice du dépar-
tement de publicité dans un
grand magasin de vétements,
et elle a adopté la petite
Sydney Paget, agée de six
ans. /

Mile Normandin est l'une
des rares femmes, a Mont-

lois d’adoption du’ Québec,
qui permettent a des céliba-
taires d’acopter ‘des enfants,
pourvu que ceux-ci soient. de
méme sexe que le parent
adoptil.

Grace Galley, autrefois du
Cenire de service aux en-
fants et maintenant em-
ployée au bureau du Bien-
éire de l'enfant, a |’ Institut:
Baron de Hirsch, déclare
qu’a sa connaissance “aucun
homme célibataire n’a adop-
ié d’enfani. Un seul a de-
mandé des renseignements a
ce sujet. Quant aux femmes.
environ une douzaine ont
adopté des enfants.”

La plupari de ces adop-
tions ont été faites par |'in-
termédiaire de Mile Galley,
alors qu'elle était au Centre
de service aux — enfants.
“Nous croyons que chaque
gniant a le droit d’avoir une

ley. Cette famille devrait, en
‘principe, étre composée d'un

s’avere impossible de trouver
cette famille compléte, un
parent unique est beaucoup
mieux que pas de parent du
tout.”

Difficiles & placer

En pratique, les enfants
adoptés par les femmes céli-
bataires sont ceux qui sont
en général difficiles a placer,
parce qu’ils ne sont plus as-
sez jeunes, quils sont physi-
quement handicapés et que
leurs antécédents sont mix-
tes. Plusieurs de ces enfants
viennent des autres provin-
ces, ol! le mélange de races
est moins facilement accepié
qu'il ne lest au Québec, et
ou il y a moins de demandes
pour adopter des enfants.
La petite Paget, comme
elle aime étre appelée, est
entrée en premiére année
scolaire cette année. Elle
avait quatre ans lorsqu’elle
est arrivée dans son nouveau
foyer. C'est une fillette blon-
de, aux veux bleus-veris.
malgré ses origines mixtes.
Sa mére était blanche et son
peére, partiellement noir.
Mile Normandin avait lu
dans les journaux qu il était
difficile de trouver des foyers
adoptifs pour les enfants de
race mixte. “Je gagne bien
ma Vie et j’avais les moyens
dit-elle.

Des amis a elle

réal, qui se soit prévalu des”

famille 4 lui, dit Mlle Gal-.

'pére et d'une mére, mais sil,

de faire vivre un enfant”,

MOR I ee a ea

[LIOSOODDODO0OIOOSOVON0NSOS00000=00008

avaient adopté des enfants
avec succés, et elle était au
courant du fait que les per-
sonnes célibataires pouvaient
adopter des enfants, au Queé-
bec.

fl a fallu attendre deux.

enfants pour que sa. deman-
de soit acceptée. Elle avait
demandé un enfant plus agé
mais, a ce moment-la, la loi
permettant d’adopter des
enfants plus agés n’avait pas
encore élé adoptée au Queé-
hec.

Adapialion facile

1] vy a deux ans, on im dit
_quwun enfant était disponible
en. Nouvelle-Ecosse. Comme
Mile Normandin devaii se
rendre au
wick pour rendre visite a
des amis, elle décida de se
rendre en méme temps en
Nouvelle-Ecosse. | Quelques
jours plus tard, mére et fille
revenaient ensemble a Mont-
réal. : ;

Bien que Paget n’ait ja-

mais vu autre chose qu'un
village, elle s'est adaptée fa-
cilement a la vie d’apparte-
ment, dans une grande ville.
Cependant, au début, elle
voulait savoir ~ ot! on garde
la vache. ici”. “Je nai eu
aucune difficulté,. dit la mé-
re adoptive. C’est une en-
fant qui aime tout le monde.
Son adaptation a été trés fa-
Cile, et je nen ai pas de mé-
Tite. .

En tant que lemme de car-
riére. célibataire, Mile Nor-
mandin avait une vie socia-
le trés bien remplie, et cela
n'a pas changé. Ses amis ont.
tous accepté Sydney Paget.
“ Je dirais qu'elle ne manque
pas de présence masculine ~
dit Mile Normandin.

Elle-méme enfant unique.
Mlle Normandin ne prévoit
pas adopter dauires cn-
fants. Afaw elle’ veuP> que
Paget, gui est une enlant
exceprionnellement amelie
vente, ait toutes ies chanees

PoOrsiBles.

Ea principale. duierence
éenive une fenimmie eChbatiare
qui adopte un enla
autre Qui est
circonstanees
role de parent und

ta différence cus tbre choix.
ba plupart. du vemps. ces
femmmes sont dans ta trentai-
ne avancée ou meme dans la
quarantaine, él ia seule rai-
son qui leur fait, adopter un
-enfant. cest quelles en dé-
sirent un. ” Files ant habi-
iucllement duo suecés dans
jour carriere, et elles peuvent
supporter Je fardéau pécu-
niaire .quimplique  ladop-
tion d'un énfant ”.

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LE SOLEIL, 7 JANVIER 1972, XI

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