Vol. 1 No. 1 PROG ... le supplément économique mensuel du Soleil de Colombie-Britannique Mars 1994 Economie canadienne La dette et la croissance Par CAROLE BONANNI Avec une dette fédérale de $511.4 milliards, soit 67.5% du produit intérieur brut (PIB) canadien, la tache du Ministre des Finances, M. Martin, a été trés délicate. Le 22 février dernier, ila présenté des mesures visant a dynamiser 1’économie tout en ~ réduisant les dépenses budgétaires afin de réduire le déficit. Pourquoi, les conservateurs ou les libéraux gouvernement fédéral. Ces dépenses peuvent étre régroupées en trois catégories: 1. Les dépenses pour les programmes fédéraux (projets d’investissement et programmes de redistribution du revenu tels que l’assurance chémage, le bien- étre, la retraite. .) 2. Les dépenses de fonctionnement (paiement des salaires des fonctionnaires..) 3. Le service de la dette Tableau 1 MONTANT DE LA DETTE FEDERALE EN % DU PIB 1932 1942 1952 1962 1973 1982 1992 1994 1996 ont fait de la lutte contre le déficit un des objectifs primordiaux de leurs politiques économiques ? D'ow vient cette phobie des déficits? Avant de continuer, il est important de souligner la relation entre les déficits budgétaires et la dette fédérale. La dette est la somme de tous les déficits et excédents enregistrés depuis la création dela Confédération. Le déficit ou l’excédent budgétaire correspond a la différence entre les imp6ts percgus et les dépenses encourues par le (paiement des intéréts et du principal) Théoriquement, la pojitique fiscale est un instrument de stabilisation économique. Ainsi, en période de forte croissance, elle est utilisée pour contréler toute surchauffe inflationniste de l’économie, en augmentant les impéts. Le budget, dans ce cas de figure, devrait dégager un excédent. En période de récession, comme a I’heure actuelle, un déficit budgétaire devrait étre le résultat d’une augmentation des investissements publics afin de pallier a J’atonie des investissements privés. Ceci, c’est pour la théorie, avec dans le meilleur des cas, des excédents compensant les _ déficits budgétaires. Dans la pratique, la situation est tout a fait différente. Ainsi au cours des 35 derniéres années, le Canada a connu 33 déficits. Au cours des années 60, ces déficits étaient relativement faibles. Au cours des années 70 et 80, la situation a totalementchangé, les déficits budgétaires, ainsi que la dette fédérale ont connu une forte croissance. Ainsi la dette fédérale représentait 17% du PIB (Produit Intérieur Brut - Valeur monétaire de tous les biens et services produits au Canada au cours de l’année) en 1975.(cf Tableau 1). Les déficits importants que les différents gouvernements fédéraux ont connu aux cours des 20 derniéres années sont lerésultat de facteurs importants. Entre 1975 et 1985, les dépenses pour les programmes fédéraux ont connu un taux de croissance supérieur a celui du PIB canadien. Ces dépenses ont été peut-étre nécessaires a |’ amélioration de la qualité du niveau de vie des canadiens. Elles ont connu, cependant, un taux de croissance de 2% supérieur a celui du PIB. Au cours des trois récessions économiques : 1973- 1982-1991, les déficits budgétaires ont fortement augmenté pour deux raisons. Le nombre de chémeurs augmentant, le nombre de bénéficiaires des allocations les ménages et les entreprises voyant leur revenu diminuer, l’assiette imposable diminue. Ceci se solde par une réduction des recettes fiscales. Au cours des années 80, un nouveau phénoméne inquiétant ‘est apparu: le service de la dette est devenu responsable d’une partie importante des déficits - budgétaires. En 1993, alors quele déficit budgétaire s’éléve a $40.5 milliards, le service de la dette atteint $39.4 milliards. Sans ces remboursements de la dette, le déficit budgétaire s’éléverait a$1.1 milliard. Beaucoup plus inquiétant, la moitié de la dette, soit $255 milliards, provient des intéréts cumulés. Baisscr les salaires pour préserver les emplois ? chémage augmente aussi, ce qui Le poids de la dette risque représente une augmentation des de ralentir la croissance dépenses budgétaires. Mais aussi économique pour trois raisons: 1. Une politique fiscale gelée. Le gouvernement ne peut pas utiliser pleinement la politique fiscale pour relancer 1’économie. C’est dans une optique de maintien de la croissance économique que le gouvernement financera, au cours des trois prochaines années, des projets d’infrastructure pour un montant de $4 milliards. Les provinces participeront a ces projets pour un montant additionnel de 2 milliards. 2. Le dilemme de V’emprunt. Afin de couvrir les déficits budgétaires, le gouvernement doit emprunter de l’argent. Le probléme est dechoisir auprés de quel groupe (ménages, investisseurs. étrangers, Banque du Canada) emprunter. Les trois groupes oprésentent des inconvénients. Il s’agit donc de juger lequel de ces inconvénients Suite page 3 Carmelle Yelle Nominations Nicole Beaulieu, agente de voyage chez Gunn’s Travel Ltd. et Carmelle Yelle, agente immobilitre chez Hallmark Properties Inc., ont respectivement été élues secrétaire et directrice du nouveau conseil d’administration de la Chambre de commerce franco-colombienne (CCFC). Selon Carmelle Yelle, qui ad’ abord fait carriére dans1’ enseignement et qui a dirigé sa propre maison de haute-couture 4 Ottawa avant de venir s’installer 4 Vancouver, la Chambre de commerce franco-colombienne permet a ses membres d’établir d’excellents contacts d’affaires, et en plus, elle contribue a |’ harmonie entre francophones et le monde des affaires de Vancouver et de la Colombie-Britannique. “LaC.C.F.C. continue d’élargir mes horizons en frangais, déclare Carmelle Yele, mais c'est peut-étre un peu par égoisme queje suismembre, je me sens si bien, entourée de cophones et de francophiles.” j francop a Nicole Beaulieu