Le ski LE METAL: Qui a connu, il y a quel- ques années, une trés gran- de popularité. Il semble toute- fois, que le skieur québécois préfére d’avantage le ski de fi- bre de verre ou produit synthé- tique. Par contre, le ski de mé- tal offre d’énormes avantages aux skieurs, Il est d’abord d’une trés grande durabilité et exige peu d’entretien. Le degré de flexibilité sur le métal est faci- lement contr6la’ Je durant ‘la fa- brication. Ce Qdi n’est pas le cas avec le ski de fibre de ver- re, D’autant plus que ce degré de flexibilité demeure pendant plusieurs saisons, I] semble tou- tefois qu’il soit plus difficile @’obtenir ce qu’on appelle de la vie dans le ski. Il est plus lour- deau et, souvent, répond moins rapidement. Le ski de métal est a conseiller pour le skieur qui recherche un ski durable, facile & manipuler et qui ne demande que trés peu d’entretien. N’allez surtout pas croire que le ski de métal est nécessairement plus rapide. Il n’est pas plus rapide ou moins rapide que d’autres skis de fabrication différente. Le tout dépend de la flexibilité de la construction et de la se- melle, FIBRE DE VERRE: Certainement le ski le plus po- pulaire présentement sur le marché, Il semble que _ les skieurs québécois recherchent d’abord la performance avant la durée. Parce qu’un fait est in- déniable, le ski de fibre de ver- re est définitivement moins du- rable que le ski de métal, Mais nos conditions de neige exigent ‘de la performance et le ski de ;fibre de verre est un ski de per- formance. On peut dire qu’il est possible de fabriquer un ski en ‘fibre de verre qui aura du coeur au .ventre, Son rendement est trés ‘valable mais trés court. Il est contraire au vin qui s’amé- liore en vieillissant. Si vous © achetez un ski de fibre de ver- re, il faut prendre ces conseils ‘en. considération. Certains skieurs: s’imaginent parce qu’un 'ski de cette fabrication est dis- pendieux qu’il durera plus long- temps. Vous pourrez avoir de désagréables surprises méme aprés une saison. Rares sont les skis de fibre de verre qui- sent valables aprés trois saisons de ski de fin de semaine. Malgré cet inconvénient, je le conseille aux skieurs d’un certain calibre, SKI DE BOIS: L’ancétre des skis, le ski de bois demeure encore un ski trés po- pulaire parmi Ja masse des skieurs. Il faut également pren- dre en considération que soit le ski de métal ou Ile ski de fibre de verre egt toujours fabriqué avec Vaide du bois. Le bois est certainement le produit qui peut donner le plus de yie au ski, La vraie différence entre le ski de bois et le ski de fibre de verre et de métal est le recou- vrement, En général, les skis de bois sont recouverts de plas- tique qui se détériore trés rapi- dement. Reste que le ski de bois est un excellent achat pour le skieur débutant. De ce cété, le cout de fabrication (probable- ment a cause du volume) a pas- sablement diminué depuis quel- ques années. Il est maintenant possible de vous procurer, a des prix trés raisonnables, une paire de ski de bois qui vous donnera un excellent rende- ment. Le ski de bois est 4 con- seiller pour le skieur débutant qui pourra changer plus tard Si jamais la piqire du ski lui prend. L’Alliance des moniteurs de ski du Canada par l’entremise de différentes écoles de ski dis- pose d’une équipe compléte de moniteurs diplémés qui vous ai- deront a tirer le maximum d’a- vantages et de plaisir de votre ‘équipement de ski. Le meilleur placement serait encore de sui- vre des leeons d’un moniteur certifié, _ Ceci s’applique tout particuliérement aux débutants, Remarquez que ceux qui se mo- quent des lecons de ski, sont exactement ceux qui n’en ont jamais suivies. Une lecon ou deux en commencant vous don- neront suffisamment de quoi pratiquer Pendant toute cette premiére saison, de plus, elles vous éviteront plus tard d’avoir a “désapprendre” un bon nom- bre de mauvaises habitudes, _|Thérése Casgrain Issue d’un milieu aristocra- tique, Mme Thérése Forget- Casgrain aurait pu se con- tenter de vivre a l’abri des problémes du monde et me- ner toute sa vie durant, une existence dorée. C’est pourtant ja voie dif- ficile’ qu'elle devait choisir dés ses jeunes années, se con- sacrant ardemment a la dé- fense des droits politiques de la femme, puis aux droits humains en général. “Avec tre simplicité éton- ante, Mme Casgrain ra- conte dans, son autobiogra- phie gui ,vient de _paraitre aux Editions du Jour. les principaux épisodes qui l’ont conduite de son foyer au Parlement canadien ov elle devait siéger l’an dernier, a titre de sénateur. Tout au long de ce récit fort intéressant, une ligne continue se dessine qui re- joint toutes les principales préoccupations de |’auteur sous une méme optique : celle de la justice et de la paix. Jamais Mme Casgrain ne semble avoir dérogé a cet - idéal de justice qu’elle s’était fixé au moment ow elle en- treprit de lutter en faveur de la promotion de la femme. Au cours des années, ses vues se sont élargies et l’ont por- tée sur la scéne politique, oeuvrant pour le bien com- mun de tous, sans crainté “des commentaires parfois peu obligeants que son ac- tion provoquait ici et 1a. Lorsqu’elle | joignit les rangs du CCF (Cooperative Commonwealth Federation) , maintenant connue sous l’ap- pellation NPD, Mme Cas- grain suscita dans son en- tourage une vive émotion : “Avec ses antécédents, bien peu auraient eu le courage ‘de faire face 4 l’impopularité et aux frustations qui, inévi- tablement, devenait le lot d’un membre militant du CCF dans le Québec” note a ce sujet, Frank R. Scott en préface du livre “Une femme chez les hommes”. “Si j’ai pris cette décision en 1946, c'est que Se longtemps, je voyais 4 q point le Canada avait besoin d’une politique axée sur le bien commun plutét que sur la promotion d’intéréts per- sonnels ” explique |’auteur. Tl fallait certes un coura- ge et un désintéressement peu communs 4 cette “ bour- geoise”’ pour sortir des sen- tiers battus et s’opposer aux autorités en place. Les dé- marches répétées qu’elle~ avait effectuées avec~quel- ques concitoyennes, en vue de l’obtention du droit de vote de la Québecoise, avait déja suscité l’opposition du clergé et du gouvernement. Maintenant, son entrée dans le CCF, a une époque ot toute volonté de réforme so- ciale était taxée de commu- nisme, allait encore lui atti- rer une foule d’ennuies. Elle n’en continua pas moins son chemin et il faut louer son désintéressement lorsqu’elle relate que huit fois, elle porta sa candida- ture sous la banniére de son parti, sans jamais étre élue... “Le fait d’étre une femme, dirigeant un parti de gauche par surcro’t, m’enle- vait toute chance de succés. Cependant, mon but était — atteint puisque mon désir était avant tout de faire con- naitre la philosophie du CCF et de lui assurer une large publicité, D’ailleurs la pour- suite d'un idéal social m’avait fait renoncer depuis longtemps aux avantages que pourrait m’offrir une carrié- re politique dans le Parti li- béral” souligne-t-elle. Persuadée que la femme peut apporter la contribu- tion d’une force dynamique dans |’édification de la paix, Mme Thérése Casgrain fon- - da en 1961, la section québe- voise de la Voix des Fem- mes. Cette association se proposait notamment d’assu- rer_la paix par la négocia- tion; ses adeptes se sont fait, au cours des derniéres an- nées, les porte-parole d’une doctrine de non-violence, ré- clamant le désarmement. ei condamnant la guerre. “La contestation était dans nos Moeurs bien avant que ce mode d’action ne devint po- pulaire” souligne Mme Cas- ‘grain, ajoutant que I'action collective était pour elle, et ses compagnes, Un moyen de pression trés puissant. En 1967, Mme Casgrain fondait la Fédération des L’autobiographie de Mme Thérése Casgrain nous ré- véle un visage sympathique que le lecteur prendra plaisir & connaitre davan- tage au fil des pages. .Madame Thérése Casgrain femmes du Québec, afin de coordonner les efforts des di- verses sociétés ef organisa- tions féminines. La fondatri- ce soutient aujourd’hui, que toutes les femmes devraient se préoccuper des questions ee de santé et d’éducation et qu'il faudrait a. tout prix changer ceriaines structures ~ éducatives pour leur permet- tre de s'attaquer 4 des pro- blémes de plus grande enver- gure, ; A travers son autobiogra- phie, Mme Thérése Cas- grain trace en esquisse, l’évo- lution subie par notre socié- té au cours des cinquante derniéres années. Sil est heureux de constater que la Québecoise a gagné en im- portance au cours de cette évolution, . il faut toutefois reconnaitre qu’elle ne joue pas encore le rdle qui lui re- viendrait de droit. Et au terme d’une longue lutte qui a fait d’elle une grande dame de chez nous conclut : * La véritable libé- ration de la femme ne pour- ra pas se faire sans celle de (homme. Au fond, le mou- vement de libération de la Femme n’est pas unique-. ment féministe, il est aussi humaniste. Que les hommes et les femmes se regardent honnétement et quiils es- sayent ensemble de revalori- ser la société. Le défi auquel nous, femmes et hommes, avons a faire face, est celui de vivre pour une révolution pacifique et non pas de mou- rir pour une révolution cruel- le, en définitive, ilusoire ”. LE\SOLEIL, 17 DECEMBRE 1971, XV.