2 Levendredi 4 juillet 1997 Vélectricité dans le courant de l’idéologie américaine es Etats-Unis sont, dit-on, le laboratoire social et économique des expériences qui, demain, seront en vigueur un peu partout sur la planéte. La déréglementation du marché des télécommunications initiée et soutenue par les Etats-Unis au nom de ce qu’ils appellent « la libre circulation de Pinformation » est aujourd’hui quasi totale. Les entreprises canadiennes, qui sont en situation de monopole dans le domaine de la production *électricité, sont-elles 4 méme d’empécher la déréglemen- tation de ce marché ? Peuvent- elles empécher & la puissante Amérique de dicter, comme a l’accoutumeée, sa loi ? UN GROUPE DE TRAVAIL POUR SCELLER LE SORT DE BC Hypro Le gouvernement de la Colombie-Britannique a de- mandé & Mark Jaccard, profes- seur d’économie de |’environ- nement et de l’énergie a Université Simon Fraser, d’étre a la téte d’un groupe de travail chargé de réfléchir sur la question de la « restructu- ration » du_ secteur de Pélectricité. Mark Jaccard, en années sabbatiques, était auparavant Les pensées de la semaine i gf LE S\_ LEIL Abonnez-vous Q 28$peurlan au seul hebdomadaire de langue francaise en Colombie-Britannique Coupon d’abonnement Q 50$ pour 2 ans Prénom Nom Adresse Ville Code Postal Tél: Q Ci-joint un chéque Q Visa OQ Date exp.: Envoyer a : président de la Commission des services publics de la Colombie-Britannique chargée du contréle et de la régulation des entreprises de service public oeuvrant dans _ les domaines de Vélectricité et du gaz naturel, c’est-a-dire BC Hydro et BC Gas. Il est par conséquent particuliérement habilité 4 nous parler de ces courants de fond qui risquent d’entrainer le marché de Pélectricité dans une zone de turbulence concurrentielle. FIN DU MONOPOLE DE BC Hypro ? « Le mot déréglemen- tation, nous explique Mark Jaccard, n’est pas tout & fait approprié. Le mot juste est plutdt le mot restructuration. II faut penser aux trois phases que sont la production, la transmission et la distribution. Il y a dix ans, on a pensé en Colombie-Britannique a casser le monopole vertical dans le domaine du gaz naturel. On a décidé d’ ouvrir le marché de la production A des entreprises privées et de garder des situations de monopole pour ce qui est de la transmission et de la distribution. II fallait casser le monopole vertical, briser les liens entre la production d’une part et la transmission de [autre pour éviter J’accaparation du marché seule entreprise. Ce qui s’est avéré efficace compte tenu du controle des prix effectué par la Commission des services publics de la Colombie- Britannique. L’objectif du groupe de travail que je dirige est de voir s’il est possible d@’appliquer un tel raison- nement au secteur de Pélectricité. » par une Mais ignore-t-on __réel- lement les conclusions aux- quelles aboutiront les membres du groupe de travail ? La conquéte de marchés extérieurs ne condamne-t-elle pas les acteurs canadiens oeuvrant dans le domaine de l’électricité a se couler dans le mouvement de fond qui semble désormais régenter le marché en question ? Du point de vue de Mark Jaccard, il y a effectivement des tendances lourdes qu’on ne peut véritablement pas ignorer. « La Colombie- Britannique, poursuit-il, ex- porte de Vélectricité en Californie. Et comme c’était déja le cas dans l’industrie forestiére, les producteurs amé- ricains en général, et californiens en _ particulier, nous disent que si l’on veut continuer 4 exporter notre électricité en Californie, on est dans l’obligation d’appliquer les régles du jeu en vigueur aux Etats-Unis. » Le groupe de travail de Mark Jaccard est’ donc en train d’apprécier en collaboration certain nombre internationaux le avec un d’experts poids de ces forces de conver- gence. « Car, ajoute Mark Jaccard, il ne faut pas perdre de vue que, malgré tout, les différentes régions concernées ont des marges de manoeuvre qui peuvent leur permettre de garder certaines caractéris- tiques. Mais il est vrai que garder des monopoles du genre BC Hydro en matiére de production d’électricité sera un peu plus difficile dans l’avenir. » VERS UNE REDUCTION DES PRIX ? L’ouverture du marché de la production & des com- pagnies privées est aujourd’hui possible parce que l’évolution technologique permet & de petites unités de produire de Pélectricité. La question est mainte- nant de savoir si les consom- mateurs britanno-colombiens vont tirer profit de cette déré- glementation (pardon, restruc- turation) du marché de l’élec- tricité contr6lé aujourd’hui par BC Hydro ? Cette question constitue aujourd’hui le grand débat. Pour d’aucuns, la dérégle- mentation du marché de l’électricité ne profitera qu’aux consommateurs _ industriels. Les ménages, les consom- mateurs résidentiels vont fatalement y laisser des plu- mes. Pour d’autres, il est clair que les consommateurs britanno-colombiens vont, comme c’est le cas actuel- lement pour le gaz naturel, tirer un grand avantage de cette ouverture du marché a des entreprises du_ secteur privé. Beaucoup de petites et moyennes entreprises pour- ront ainsi s’intéresser a lexploration et & Pexploitation de l’électricité au nord de la Colombie-Britannique. Et Mark Jaccard de préciser « c’est justement le travail du groupe que je dirige de déterminer si le fait de briser le monopole de BC Hydro en matiére de produc- tion d’électricité peut procurer des avantages au consom- mateur ordinaire de_ la Colombie-Britannique. Je ne peux pas préjuger de notre prochaine conclusion. Cepen- dant, je peux affirmer que Pobjectif de la restructuration dont nous avons la respon- sabilité est de finalement per- mettre au consommateur britanno-colombien de payer moins cher son électricité. » Le groupe de Mark Jaccard remettra son rapport au gou- vernement britanno-colombien a la fin de l'année. LIBASSE NIANG Le Soleil de Colombie-Britannique 2405-1177, Hastings ouest Vancouver, C.-B. V6E 2K3 Tél. : (604) 609 - 6611 Télec. : (604) 609 - 6612 a ice LE S(_ )LEIL oh Toute correspondance doit étre adressée au ‘ Soleil de Colombie-Britanniq 2405-1177, Hastings ouest, Vancouver, C.-B., V6E 2K3. Tél. : (604) 609-6611 Télécopieur : (604) 609-6612 Adresse électronique : soleil@intergate.bc.ca OPSCOM =APEs: Tél. : (613) 241-5700 Membre de I'Association Téléc. : (613) 241-6313 de la presse francophone Président-directeur général : Patrick Morgenstern Rédactrice en chef: Johanne Cordeau Secrétalre-comptable : Arlette Francis Infographiste : Joseph Gaetan Laquerre Secrétalre a la rédaction : Serge Moreau Correcteur d'épreuves : André Levasseur Correspondant national : Yves Lusignan (APF) Photographe : Pierre-André Sonolet Rédacteurs : Sylvain Aumont, Daniel Bélanger, Camille Bléhaut, David E. 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