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pres des années de
travail de  cons-
cientisation
politique, entamé
sous Mike Harcourt, plusieurs
groupes environnementalistes
avaient peine a contenir leur
joie la semaine derniére
devant l’annonce par Glen
Clark de la création d’une
nouvelle aire de protection de
la vie sauvage, le parc BC’s

Northern Rockies.

Sept des groupes les plus
actifs dans le domaine de la
protection environnementale
ont fait parvenir, au premier
ministre Glen Clark, une
missive dans laquelle ils
saluent — l’initiative du
gouvernement de la
Colombie-Britannique devant
Pannonce d’une — zone
protégée pour lhabitat au
nord des Rocheuses. « C’est
notre plus sincére désir de
voir, dans annonce de la
création de ce pare, un
nouveau début pour le
gouvernement provincial et la
volonté de travailler tous
ensemble en vue de protéger
la faune, la flore et les
différents habitats sauvages
; lombie-Britannique.
Le Nord des Rocheuses est le
plus vaste refuge en
Amérique, au niveau de la
bio-diversité, offrant une
abondance d’animaux
sauvages (...). Le pare BC’s
Northern Rockies est sans
conteste un  écosystéme
unique », ont écrit les environ-
nementalistes au premier
ministre.

Il y a plus de cing ans, la
Société pour la protection des
parcs et des sites naturels du
Canada (CPAWS) | avait
entrepris une campagne
nationale afin de protéger la
région nord des Rocheuses de
la Colombie-Britannique. En
présentant & Glen Clark
une peinture de artiste
Liz Mitten-Ryan,
George Smith, directeur de
CPAWS, a mentionné au
premier ministre que :; « Les
scientifiques, les habitants du
nord de la province et les
environnementalistes — vous
avaient mis au défi, vous et
votre gouvernement, de
trouver une solution afin de
sauvegarder la région nord
des Rocheuses. Vous avez
relevé brillamment le défi.
C’est aujourd’hui une grande
victoire pour le gouvernement
et les Britanno-Colombiens,
pour la communauté environ-
nementaliste et plus encore
pour les 27 000 élans, les
1 000 ours, les 5 000 chévres
de montagnes, les 1 000 loups

et tout les autres c¢ ym posantes
de cet écosystéme, dont le
futur est désormais assuré.
Merci. »

Lors de l’annonce de cette
nouvelle zone protégée, outre
George Smith de CPAWS, la
ministre de |’Environnement
Cathy McGregor, de
nombreux représentants des
compagnies _d’exploitation
miniére, des groupes
environnementalistes, des
Premiéres Nations (dont
Michael Phelps) et
Monte Hummel du World
Wildlife Fund, qui a lu une
lettre de félicitations du
prince Philip, étaient pré-
sents, et comme l’a signalé
Cathy McGregor : « La région
nord des Rocheuses de la
Colombie-Britannique est le
plus vaste écosystéme au sud
du 60e paralléle ; des millions
hectares de montagnes, de
vallées et de bassins d’eau
encore & l'état sauvage. »

Le Grand E

Communément appelé
« Le Grand E > (the Big E) en
raison du vaste écosystéme, ce
territoire s’étend au nord de la
riviére Peace en Colombie-
Britannique, au sud de la
frontiére du Yukon et 4 l’ouest
de l’Alaska Highway. On
retrouve dans cette région
plus de cinquante cours d’eau
(lacs, riviéres, ruisseaux) dont
le plus grand est la riviére
Kechika (2,2 ~_—miliions
(hectares) reconnue comme
étant le plus important au sud
du Yukon.

Le territoire, qui fait
maintenant partie du
nouveau pare BC’s Northern
Rockies, est d’une superficie
de 4,4 millions d’hectares, ce
qui en fait le plus grand en son
genre en Amérique du Nord.
Sa superficie équivaut a celle
de la province de la Nouvelle-

Ecosse et dépasse méme celle
de la Suisse.

On Vappelle parfois aussi
la région Muskwa-Kechika, en
référence aux deux plus
importantes riviéres et vallées.
On qualifie le nord des
Rocheuses comme étant le
« Serengeti » de Amérique du
Nord, relativement a
Vabondance et surtout 4 a
diversité des espéces de
mammiféres qui y vivent.

Exploitation
contrélée

Evidemment, la région
étant déja exploitée par
d’importantes compagnies
miniéres et de gas naturel, le
gouvernement Clark a décidé
d’accorder une partie de ce
territoire pour |’exploitation
du sol, toutefois sous gestion
contrélée.

Au coeur méme_ des
Rocheuses, 1,17 millions hectares
ont été désignés zone protégée,
entourés par 3,24 millions
dhectares réservés A lex-
ploitation des ressources
naturelles, avec, notion. fort
importante, un mode de
gestion = environnemental.
Ainsi, ces 4,4 millions
hectares seront gérés par
un modéle spécifiquement
créé pour la région et avec
lequel des objectifs seront
établis et des mesures
réglementées et surveillées
par un comité aviseur formé
de représentants de
différents groupes d’intéréts
et nommé par Glen Clark.

A ce propos, Clark
mentionne qu'il s’agit d’une
réussite qui pose les jalons pour
une gestion du futur. « Nous
avons prouvé, par le travail
accompli dans le cas du parc
BC’s Northern Rockies, qu’il

est possible que le

développement économique

protégée
Parc BC's

Le vendredi 17 octobre 1997 3

protection
puissent
étre respectés, grace a la
collaboration et au_ parte-
nariat. Nous ne pouvons
qu’espérer que le reste de la

eth gue 18
environnementale

planéte suivra notre

exemple. »

Les compagnies d’exploi-
tation miniére sont loin, quant
a elles, de crier victoire. Par
contre, il s’agit d’un concept
nouveau et la gestion contrélée
peut, a long terme, donner des
résultats positifs et concrets
pour les industries actives dans
la région. « L’annonce de la
création de ce parc est un pas
en avant et unit dans un méme
esprit l'industrie, le
gouvernement et les différentes
communautés _—_concernées,
afin d’assurer un équilibre
entre protection de habitat et
développement efficace de
cette importante région » a
déclaré David Manning,
président de _ 1|Association
canadienne des producteurs
de pétrole.

Photo : Daryl ‘Benson

Cette nouvelle forme de
gestion contrélée est du jamais vu
en Amérique du Nord. Tous les
acteurs du _ processus de
négociation savent trés bien que
la création du pare BC’ s Nor-
thern Rockies n’est que le

premier jalon d’une série de

mesures visant la sauvegarde
du territoire et des espéces
animales et végétales de la
Colombie-Britannique. Dans
le dossier de la protection
environnementale, la route
est encore longue. Et Vidéal
serait justement, qu'il n’y ait
plus de route.

JOHANNE CORDEAU

Pour plus de
renseignements : Société pour
la protection des pares et des
sites naturels du Canada
(604) 886-7633.

http://www.mypage.direct.ca
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