12, Le Soleil de Colombie, 6 Décembre 1974 lenvironnement par André CHOLLAT TAILLER OU NE PAS TAILLER LA EST LA QUESTION...!! La taille est une tache délicate des plus impor- tantes parmi les travaux de jardinage. En effet, les dimensions restrein- tes de nos propriétés ur- baines ne permettent pas toujours de laisser pousser naturellement les arbres et les-arbustes qui auraient vite envahi tout espace libre; d’autre part, un grand nombre de végétaux nécessitent une taille ré- guliére pour conserver leur forme décorative et leur caractéristique flora- _le et fruitiére. Malheureusement, quoi- que le nombre de petites propriétés se soit déve- loppé avec les années, les connaissances _horticoles des nombreux propriétai- res n’ont pas évolué paral- lélement! Si bien des gens se sentent, de temps 4 au- tre; (principalement au printemps) l’Ame ‘‘jardi- niére’’, combien seront- ils & apprendre & jardi- ner. Et, parmi les ‘‘purs”’ qui ont approfondi leurs connaissances, combien ont découvert les secrets de la taille. A voir les résultats obte- nus le plus souvent (méme par des soi-disant profes- sionnels) on peut conclure sans grand risque de se tromper que, pour le grand nombre de ‘‘coupeurs de bois’’, il n’y a que trés peu de ‘‘tailleurs’’ d’ar- bres! ! ! La taille, dont les régles se résument 4‘ quelques principes de logique, n’est en fait qu’un travail de ré- flexion (de ‘* jugeote’’),, de’ Se a a ee bon sens et aussi de bon goat. On taillera en pré- vision d’un, résultat futur tout en se basant sur les conditions présentes; toute coupe aura un but pratique, physiologique ou estheti- que. Trop souvent, hélas! un ‘*coupeur de bois’’ n’est méme pas conscient de ces obligations et nerecher- che, dans la coupe, qu’un résultat rapide et immédiat A un probléme de crois- sance incontrdlée; il cou- pera sans distinction d’a- ge, de qualité et de .. .ra- ce (d’espéce devrais- je di- re!). Le probléme ira de mal en pis car, que peut-ones- pérer d’un massacre col- lectif des branches d’un arbre ou d’unarbuste. Les conséquences peuvent é- tre: soit de détruire cet arbre sans rémission (so- lution radicale mais qui arrive encore assez vent!), soit de causer une mutilation permanente et définitive (c’est le cas de tant d’arbres de plein vent: bouleau, hétre et coniféres de diverses espéces), soit de créer une confusion pi- toyable les années suivan- tes en détruisant 1’équili- bre physiologique de l’ar- bre (profusion de branches nouvelles qui deviendront des gourmands), soit de donner accés aux maladies et refuge aux parasites, par des moignons peues- thétiques, devenant bois mort et incapables de se cicatriser. (combien de cornouillers, d’arbustes, chénes.’. .etc. . .sont-ils morts ainsi. . .Beaucoup trop!). Mais que faut-il connaf- tre pour savoir tailler. cae cieasiaeineeeeneeeentienene nea ie sou-. vousmen - direz tant par Louis-Paui Béguin do coin de foffice de la langue francaise. Les lumiéres de la ville C’est de Montréal que vous parviendront désor- mais vos chroniques. Cette ville agréable étant le point de rencontre de deux lan- gues au Canada, on pour- rait croire que le francais . y étant majoritaire, y vit, respecté et soigné. Hélas! il y a encore beaucoup de choses 4 redire. Vous me: connaissez, je n’ai pas hé- sité, tout en emménageant, 4 faire ma petite inspec- ~ tion du visage francais de Montréal, et voici quel- ques premiéres réflexions: Au-dessus de la vitrine d’ ’un magasin, j’ailu avec surprise le mot ‘‘varié- tée’’. Le mot variété s’é- crit sans ‘‘e’’. Premiére constatation. Ensuite, il s’agit tout simplement d’ un BAZAR ou d’un MAGA- SIN DE NOUVEAUTES:? En grosses lettres, le mot ““GAZ’’, prés des pompes d’une station-service. Plus loin, le mot GAZOLINE, cette fois, sur le bord du trottoir d’une autre sta- tion-service. Il s’agit, bien entendu, d’ESSENCE. C’est décourageant de relever, en 1974, les mémes fautes que l’on signalait il y a 10 ans- Surtout dans une ville aussi importante que Mont- réal. Le concierge de mon im- meuble me dit qu’il doit vérifier (j’ose A peine continuer) si ‘‘la clé de la malle fitte bien’’. J’en “suis presque. tombé 4 la renverse. Enfin! La clé de la bofte aux lettres é- tait bien la bonne. Le ver- be ‘‘to fit’? peut se rendre par plusieurs verbes fran- ¢ais: ajuster, étre juste, adapter, s’accorder, etc. . On me dit ensuite que je trouverai des articles de cuisine dans un certain grand magasin ‘‘sur Ste Catherine’’. La pauvre sainte!. C’est encore une fois parler en anglais avec des mots frangais. ll faut dire, DANS LA RUE Ste-Catherine. L’épicier du coin, qui devrait tout de méme savoir cela, me dit qu’il a en vente des ‘*cannes de binnes impor- tés de France’’. Je répéte sa phrase en la corri- geant: ‘‘Ah, des BOITES de HARICOTS de France.’’ Rien n’y fait. Il me redit son horreur avec un air de satisfaction. Il con - clut, voulant s’assurer que je deviendrai. son client: ‘*Nous apprécions vous servir’’. Quel charabia! Le verbe apprécier ne peut servir,en effet, — 4 marquer la satisfaction ou l’approbation. On dit plu- tot: Nous sommes HEU - REUX DE VOUS SERVIR ou de vous AVOIR COM- ME CLIENT ou’ simple- ment: A VOTRE SERVI - CE: C’est en anglais que l’on dit, correctement: ‘‘We appreciate to serve you’’. On dit toutefois: APPRECIER LES SER- VICES de quelqu’un, dans le sens d’en reconnaftre la valeur. Je rentre fatigué chez moi en remarquant, découragé, que l’on a utilisé, sur une affiche du couloir, l’ex- pression ‘‘Bloc D” au lieu de, simplement, ’’im meuble Di. Le mot bloc (calqué de 1l’anglais block), n’a pas cette ac- ception en francais. (A deux blocs d’ici est in- correct également, pour signifier: & deux COINS DE RUE). Un ami montréalais vient me voir, dans la soirée. Il apporte, dit-il, ‘‘la ba- lance d’un gateau’’. C’est une attention délicate. Je le remercie sans oser lui dire que le mot " balan- ce’’ n’est pas indiqué dans Sa’ phrase. Ibe. RESTE; Je RESTANT, le RELIQUAT (d’?une somme)_ sont les ‘mots que le francais em- ploie; selon le cas, lorsque l’anglais utilise le **balance’’. Je m’installe, épuisé, de- vant la télévision. Hélas, |’ annonceur me donne le coup fatal en parlant de ‘‘bilan tragique’”’. Les accidents du week-end ne sont pas un bilan, terme de compta- bilité (comme balance d’ ailleurs) qui signifie unin- ventaire présentant deux aspects: actif et passif. Le coeur lourd, je ferme le fe= 2 om léviseur. Par la fenétre, le panora- ma illuminé de la ville scintille, clair ‘et vivant, délicatement teinté de tons roses et bleus. D’une radio proche, Jes paroles d’une chanson me parviennent, optimistes, chantant l’a- mour et l’avenir. En an- glais, bien sQr. mot LA PHOTO ‘““DECOUVREZ LE ZOOM PHOTO” - De plus en plus, le Zoom s’impose comme optique de © base du 35mm. appareil de photo. Aprés les cinéastes a- mateurs dont les camé- ras en sont pour la_ plu- part pourvues, les photo- graphes vont pouvoir ‘‘po- lir’’ leur cadrage, sans a- voir trop 4a se déplacer, par rapport au sujet, ét a- dopter la longueur focale idéale pour chaque sujet. Bien sr, il reste au Zoom & faire la preuve de sa qua- lité optique et celui quil’u- tilise doit prendre autant de soin qu’auparavant pour ce qui est de lamise au point focale. Hier encore, les objectifs A focales va- riables, appelés communé- ment Zooms n’étaient qu’ un accessoire de plus dans le sac du photographe. Cependant, ils connaissent aujourd’hui un succés croissant; je pense que bientdt, le Zoom deviendra un objectif de base pour la wr es par Lucien BELLIN majorité des Reflex 24x36 mm., comme il l’est déja pour un bon nombre de caméras Super 8. Pourtant, beaucoup’ de photographes vous diront: ‘Un Zoom. Bien, peut-é- tre. . .mais un Zoom est moins bon qu’un objectif- a focale fixe détermi- née’’. C’est en partie vrai ean aac af Reng SE SSE CSE OE Se re Oa ay poet ee et également, faux. Grace aux techniciens, qui ont l’aide de J’ordinateur, les ~ problémes de focale' va- riable dans la fabrication sont petit A petit éliminés, doucement, peut-étre_ et permettront au Zoom de conserver encore quelques années sa place parmi les objectifs supplémentaires. \ ob iva oe xusb 2ins’bh xteb ti