2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 12 Mai 1978 LE {REIL PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 | re] x LES HEBDOS REGIONAUX LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe _ sous le numéro d’enregistrement 0046 NESS Rs OBIE On DO ( DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Secrétaire: Lyne Paradis’ ’ Mise-en-page: Richard Lussier REE TF Association de la Presse francophone Hors-Québec Le Titanic ne peut pas couler, puisque les experts le disent! Le grand probléme du Ca- nada (et de la plupart des au- tres nations) s’énonce assez simplement: nous avons trop d’experts. Un expert, c’est quelqu’un qui a acquis une réputation, ce qui l’oblige a réfléchir. De plus, cette réputation s’ob- tient généralement en défor- mant des vérités évidentes au point de les rendre complete- heureusement, le public cana dien considére la complexité comme une qualité plutdot que comme un. simple arti- fice masquant la pauvreté de la pensée. Depuis un certain temps, les experts se demandent pourquoi notre industrie est incapable de produire des biens manufacturés au méme prix qu’aux Etats-Unis. Ils en sont ainsi arrivés 4 recom- mander que les sociétés ma- nufacturiéres se regroupent pour former quelques entre- prises trés importantes. Selon les experts, les grandes usines ont un rende- ment supérieur 4 celui des petites. C’est pourquoi— tou- jours selon eux — le rende- ment des fabriques canadien- nes augmenterait si elles étaient aussi grandes que cel- les des Etats-Unis. Le seul ennui, c’est qu’il n’est pas slr que les grandes usines soient plus efficaces. Un chercheur de la North Eastern University,aux Etats- Unis, a par exemple étudié diverses industries manufac- turiéres et en a conclu que la plupart des articles pouvaient étre produits efficacement pour des marchés comptant moins d’un million d’habi- tants. Frank Scherer, autre économiste américain, a con- staté que, dans la plupart des cas, la réduction des colts de production enregistrée par des installations de taille dite “optimale”’ par rapport a des usines trois fois plus petites, n’a pratiquement jamais dé- passé 10% et s’est située plus souvent en dessous de 5%. Comme la production ne re- présente qu’environ un tiers des cotits globaux (la com- mercialisation coltant fré- quemment plus que la fa- brication), il est rare que l’agrandissement des instal- lations se traduise par une augmentation tangible du rendement. ~~ La véritable raison de l’ef- ficacité supérieure des fabri- cants étrangers est de nature technologique. Lexportation ~ de volumes élevés dépend de Vinnovation technologique qui, 4 son tour, nécessite une combinaison équilibrée de petites, moyennes et grandes compagnies, indépendantes plutét que contrdlées de ]’é- tranger. Nous avons besoin de firmes progressistes exploi- tant des secteurs spécifiques au Canada — tels que la trans- formation des produits de la péche, la pétrochimie et la liquéfaction du gaz naturel. En d’autres termes, le Ca- nada doit non pas accroitre le nombre de grandes firmes, mais plutét élaborer une nou- velle politique industrielle — telle que celle proposée ré- cemment par la Fédération canadienne de l’entreprise in- dépendante —~ afin de favori- ser l’établissement, dans tout le pays, d’industries locales viables. Les experts estiment que le gigantisme en tant que tel est important. Il serait cepen- dant simpliste de penser qu’il pourrait remédier a notre productivité médiocre. N’ou- blions pas que, selon les ex- perts, le Titanic était insub- mersible. Il est rare que l’opinion d’un expert soit préférable a la voix du bon sens. “Pensez aux petits” est un message adressé sous forme d'éditorial parla Fédération canadienne de entreprise indépendante© en francais. EDITORIAL Un troisiéme partenaire La création de la Fédération des Francophones Hors Québec, puis la publication des “Héritiers de Lord Durham” avaient été deux événements marquants de histoire de la francophonie canadienne a l’extérieur du Québec. Le Forum National qui s’est tenu 4 Université d’Ottawa les 5, 6 et 7 mai derniers en est un autre dont il sera longtemps question. Cela, méme sil n’entraine pas d’améliorations rapides de la situation des minorités francophones. Mais les francophones hors Québec ne s’attendent pas a des miracles et sont décidés a continuer leur lutte avec ténacité. Le Forum National était une premiére: c’était le premier rassemblement de délégués représentant les minorités francophones des neuf provinces. Ce fut pour chacun l’occasion de faire correspondre des visages a des noms connus. Les cing ateliers: éducation, développement communautaire, économique, politique et jeunesse ont permis de comparer les problémes qui se posent aux francophones d’un bout a l'autre du pays. Les discussions, parfois trés animées, ont été constructives et ont conduit 4 la formulation de résolutions qui reflétent les préoccupations des participants et leur ferme intention de ne pas se contenter de promesses et de poursuivre leurs ' revendications fondamentales, entre autres dans le domaine de l'éducation Le débat Ottawa-Québec avait tenu la vedette jusqu’a entrée en scéne des francophones hors Québec qui, refusant d’étre utilisés comme des otages, ont affirmé leur volonté de participer au débat. Un troisiéme partenaire qui n’a pas l’intention de regagner les coulisses et avec lequel il va falloir tenir compte de plus en plus. Jean-Claude ARLUISON < Forum national a Ottawa pil Document préparé par le conseil d’administration de la Fédération des Francophones Hors Québec, présenté par M. Donatien Gaudet, président de la F.F.H.Q. — Ti me fait particuli¢rement plaisir, aujourd’hui, a titre de porte-parole de notre fédération, de pouvoir vous. souhaiter la bienvenue a ce que nous croyons étre la réunion la plus importante convoquée par les franco- phones hors Québec. D’ abord, il est important de signaler que c’est bien la premiére fois qu’un tel ras- semblement se fait sur le plan national. Important aussi, parce que dans l’his- toiredenos communautés, nous n’avons jamais tant retenu |’attention sur la scéne nationale que depuis les derniers deux ans. L'intérét actuel du public autour de notre existence ne devrait plus nous surpren- dre. Tout d’abord, voici deux ans, les neuf associations provinciales regroupant les francophones dans chaque province, ont fondé la Fédé- De Cook... ‘(Suite de la p.1) me permit pas de les rencon- trer. U Appelé a la Conférence sur Cook pour y représen- ter l’Académie de Marine, l’Académie des_ sciences d’Outre-Mer et le Laboratoi- re d'Histoire Maritime du Professeur Mollat du Jour- din. membre de I'Institut de France, il m’appartenait d’associer au nom de J’illus- tre Capitaine Cook, celui de notre célébre et infortuné Lapérouse. Il m’efit été par- ticuliérement agréable de ration des Francophones Hors Québec. Nous avons pu ainsi mieux nous connaitre, malgré les distances qui font notre isolement. Nous avons pu aussi dégager les grandes constantes de nos conditions de vie communautaire, col- lective et individuelle. Aus- si, nous prenions connaissan- ce de notre réalité, de nos problemes et de nos besoins comme jamais nous n’avions pu le faire chacun chez nous. Nous étions déterminés de faire connaitre notre situa- tion et de dégager les pre- miéres étapes, les premie- res solutions a la crise que nous vivons. Notre message fut livré dans “Les Héri- tiers de Lord Durham”. Nous avons donc pris la parole, comme tout groupe normalement constitué, mal- gré le fait d’étre une collec- tivité dispersée, faconnée par l’histoire et la géogra- vous en parler si le temps m’en efit été donné. Je veux, avant de retour- ner en France, vous assurer que le contact que j'ai pris avec le beau pays que vous habitez aura été positif et que j’espére bien, dans un avenir pas trop lointain, y revenir, et cette fois prendre les délais suffisants pour organiser des rencontres. Amiral [CR] Maurice de Brossard a de Académie de. Marine. et de l’Académie des Sciences d'Outre-Mer. phie, mais aussi hautement conscients de faire la diffé- rence de ce méme pays. Malgré les énergies consa- erées a acheter notre silen- ce, nous sommes bien déci- dés, comme groupe cohérent et important, par le nombre, a ne plus céder aux pres- sions de toutes sortes qui nous ont déja fait reculer. Il est maintenant impor- tant de faire le point sur V'action que nous avons me- née a date. Il est important de s’interroger sur notre avenir, sur ce que nous voulons devenir et de se Une grande (Suite de la p.1) qui leur étaient offerts: édu- cation, développement com- munautaire, économique, po- litique et jeunesse. De 11h00 4 midi, premiére session des ateliers: les personnes-res- sources exposaient leurs points de vue. Aprés le déjeuner, c’était la deuxiéme session des ateliers. Les délégués pu- rent questionner les person- nes-ressources, puis se divi- sérent en petits groupes de six ou sept personnes. Les discussions allérent bon train, comme de bien enten- du; les groupes revinrent dans la salle et un membre exposa les idées qui avaient été émises. Enfin on‘ en vint aux résolutions qui: firent souvent l’objet:de- débats animés. Le soir, une manifestation “aa heer pe Pett ee gpa RS © demander si aujourd’hui on est réellement des partenai- res égaux dans un pays qui “reconnait” les deux peuples fondateurs. Nous devons aussi, durant cette fin de semaine, amorcer un proces- sus de réflexion qui doit - aboutir sur des demandes qui sont légitimes, justes, normales et saines pour le’ sort de nos communautés. C’est dans cette optique que le forum national des Fran- cophones Hors Québec a été convoqué. & (Suite p.4) . premiére culturelle était présentée en collaboration avec Radio- Canada, al’école Champlain, a Ottawa. Le spectacle a été enregistré et sera diffusé au réseau francais de Radio- Canada. Le programme re- groupait Maurice Paquin, Donat Lacroix, Francois Lemieux, Gerry et Ziz, Ma- rie-Paule Martin, Suzanne Jeanson. Le spectacle fut suivi d’une réception offerte par Radio-Canada. Le dimanche matin, a la pléniére, les secrétaires des ateliers présentérent leurs rapports. Les résolutions produites par les ateliers furent alors votées. M. Gaudet prononca un court discours de cléture.. Nous. vous reparlerons plus: en détail du Forum National, et'en particulier des ateliers, dans notre pro- chain numéro. en: At | =} a | f meter oerpengprsocagene amen tneceentetneetenrnrseie tt re smecihamnen