La pollution

OTTAWA — Le probléme de la pol-
lution de la mer est celui qui a le
mieux attiré V’attention des partici-
pants, au cours de la deuxieéme et
derniére journée du 13e congrés de
Académie italienne de sciences biolo-
giques et morales, tenu a Ottawa,
mardi et mercredi de cette semaine.

Dans une intervention qu’il faisait a
cette occasion, le Dr McTaggart-Co-
wan, directeur exécutif du Conseil des
sciences du Canada, rappelait. que
chaque année, 300,000,000 de gallons
de pétrole sont déversés dans la mer
au cours d’accidents maritimes.

De toutes les mers du monde, a
précisé le docteur McTaggart-Cowan,
e’est évidemment l’Atlantique-nord,
qui est le plus pollue par le pétrole.
La situation a méme atteint le stade,
dit-il, ot cette partie de |’Atlantique
n’arrive plus a s’auto-épurer. Les pla-
ges des Bermudes, dit-il, souffrent de
pollution chronique. Pour le docteur
McTaggart-Cowan, qui rappelle que le
pétrole ne représente ‘que 10 p.- cent
de la pollution de la mer, c'est la un
sérieux avertissement.

Selon le conférencier, il serait pour-
tant facile d’enrayer une bonne partie
de la pollution causée par les pétro-
liers. Les statistiques nous permettent
de constater, souligne-t-il, que 40 p.
cent des accidents maritimes sont
causés par les navires battant -pavil-
lon de la Gréce, de Panama ou du Li-
béria, c’est-a-dire, utilisant ce qu’il
appelle des pavillons de convenance.
De lVavis du conférencier, il faudrait
éliminer ces pavillons de convenance,
ou bien forcer les sociétés qui les ar-
borent 4 respecter strictement les ré-
glements de la navigation, ce qui
n'est évidemment pas le cas a l’heure
actuelle.

Les Grands Projets

Un scientifique italien, le professeur
Mario Pavan, a soutenu pour sa part
que l’homme devait se montrer extré-
mement prudent quant aux projets de
grandes transformations de la planéte,
qui risquent d’avoir des répercussions
négatives sur l’environnement et, en
definitive, sur le développement har-
monisé de l’humanité.

Par ces projets de grandes transfor-
mations, le professeur Pavan entend
des choses comme la fonte des glaces
polaires, la dérivation des courants
marins, les usines marémotrices, les
grands barrages, etc. On sait en effet
que des projets de ce genre ont déja
été proposés par des scientifiques et
qu’il se trouve réguliérement des per-
sonnes pour en réclamer I’exécution.

En effet, il serait techniquement
possible aujourd’hui de faire fondre
les glaces polaires et de réchauffer
l’Arctique ou encore de dériver les
courants arctiques qui peénétrent dans
le golfe Saint-Laurent, mais de telles
entreprises feraient monter le niveau
des mers, diminueraient la salinitée.
provoqueraient une altération générale
des équilibres climatiques, bouleverse-

National Film Board — Terry Pearce, 1968

raient en définitive toute l’écologie de
la mer, et partant celle de l'homme.

En conclusion, le professeur Pavan
soutient que des forces d'une pareille
portée ne doivent étre manoeuvrées
que pour assurer un avenir meilleur a
lhumanité, et- qu’on doit interdire tout
grand projet qui aurait des effets con-
traires. Il s’agit, dit-il, de dresser un
programme concernant le destin de
notre planéte, selon une vision glo-
bale, en nous basant sur le principe
que la Terre est un patrimoine com-
mun a toute I’humanité et non la pro-
prieté privee de quelque nation ou
groupes de personnes.

Energie nucléaire

Pour régler en partie les problemes
de pollution dus a la consommation
d’énergie, un autre conférencier ita-
lien, le professeur Carlo Salvetti, a
préconisé. un emploi plus généralise
de l’énergie nucléaire.

Depuis le debut du 18e siecle. la
consommation d’energie qui était
alors négligeable est passée en 1969 a
un équivalent de 6,500 millions de ton-
nes de charbon. Comme on sait, cette
consommation d’énergie qui provient
encore en trés grande partie du pé-
trole et du charbon, constitue a

Pheure actuelle la plus importante
source de pollution de |’atmosphére
(véhicules, chauffage domestique et
industriel. etc.).

La_ pollution radioactive. precise le
conferencier, eést considérée a tort
dans certains milieux. comme com-
portant un risque majeur pour la po-
pulation. En reéalité. dit-il. il ne faut
pas conclure que si la radivactivité
est: dangereuse. les déchets radioactifs
le sont. aussj. On ne tiendrait ainsi
aucun compte. a son avis, des princi-
pes et des garanties exiremement ri-
gides ef restrictives qui en reglemen-
tent lintroduction dans lenvironne-
ment. Au contraire, précise M. Sal-
vetti. cette réglementation devrait
étre prise comme modele et adaptee
aux pollutions conventionnelles.

Pour conclure, M. Salvetti soutient
que la substitution de l’énergie nu-
cléaire aux sources conventionnelles
d'énergie, dans Jes emplois admis.
pourrait apporter une contribution
sensible a la solution du probleme de
la pollution qui a atteint des dimen-
sions mondiales. et dans certains cas,
de facon irréversible. -

par J.-Claude PAQUET.

Communications
spatiales

_” MUNICH — La Bundespost va -

ériger une troisiéme antenne de tele-
communications spatiales par satellites

a Raisting, pres de Munich. ‘‘Raisting .
Ill’ doit étre terminé pour les Jeux .

olympiques de. 1972. L’antenne servira
par la suite 4 améliorer les liaisons
avec les pays de |’Atlantique et de
Vocéan Indien qui construisent de leur
cété des stations terrestres d’émission-
réception. La nouvelle antenne sera

‘construite entre les deux qui existent

déja (on ta reconnait au centre sur la
phuto, grace a un photomontage). La

premiere antenne, construite au temps
de ‘Telstar’? et’ “Relay”, est recou-
verte du déme caractéristique pour la
protection contre les intempéries, com-
me les “‘stations-soeurs” d’Andover
(Etats-Unis), Pleureur-Bodou = (Fran-
ce), Goonhilly (Grande-Bretagne), etc.
Pour Raisting II et III c’est un geéné-

rateur d’infrarouges qui protégera les -

installations du givre et de la neige.
Raisting IL communiquera avec lun
des nouveaux satellites du type ~In-
telsat IV’” dont les Etats-Unis proceé-

‘dent actuellement au lancement.

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