(«Occurence % nee ee ee ne ce Le Soleil de Colombie, vendredi 8 juin 1984 —li Lettres, arts et spectacles VUS PAR GASTON. «Passion» Interprétes Isabelle Huppert, Hanna Schygulla, Michel Piccoli et Jerzy Radziwilowicz. Réalisation: Jean-Luc ‘Godard («Carmen»). D’abord «Passion» n’a rien a voir avec quoi que ce soit de passionnel, surtout en ce qui concerne l’amour. Ce n’est que le titre du film que Jerzy essaye de terminer dans le film. Dans «Passion», les inter- prétes gardent leurs vrais noms. Les images de Godard nous transportent dans deux endroits de travail différent: une usine normale de travail journalier mettant envaleurles relations patron-employes et l'autre est un studio de tour- nage ow l’on n’arrive pas de terminer un film et ce sont nos deux vedettes féminines Isabelle Huppert et Hanna Schygulla qui rattachent les deux mondes en s’arrachant le _ metteur en scéne. Les images sont bien faites tout comme «La Lune dans le caniveau» de Jean-Claude Beineix, a l’affiche l’automne dernier. «Passion» peut étre considéré comme étant un film avant-gardiste avec la seule et grosse différence que le premier contenait tout un scénario tandis que «Passion» ne véhicule qu'une vague idée dans laquelle on méle poli- tique, peinture et musique classique. C’est ce qui 4 mon avis distingue un _ chef- d’oeuvre d’un film sans inté- rét. : C'est comme regarder un tas de photos ou de dia- positives sans aucun ordre et sans qu'il n’y ait de rela- tion entre les unes et les autres. On en ressort la cer- velle 4 l’envers en se deman- dant si on s’est endormi pendant la séance. Le film ne dure que 87 minutes (on en jurerait le double) . «Passion» est présenté au cinéma Varsity en francats avec sous-titres anglats et agrémenté de deux courts métrages agréables. (5 sur 10). «Hookers on Davie» Un film de Holly Dale et de, Janis Cole. Sans vedettes ni person-— nalités, «Hookers on Davie» est un documentaire _ de deux heures sur les problémes’ que rencontrent les prosti- tuées de la métropole en ce domaine au Canada. On interview trois prosti- tuées et trois travestis tous n’ayant aucun impact sauf Michelle, un transexuel de 24 ans se disant la cheftaine du groupe. Ses propos et ceux de sa mére laissent a réfléchir. _ Pendant une partie du film on est porté a voir et enten- dre les propositions faites par les passants. Pour le reste on écoute aveux, anecdotes et entretiens de ses dames exper- tes sur leur passé et leur travail. «Hookers on Davie» est exé- cuté avec adresse et sans préjugés mais serait-il trop long pour un documentaire? Au cinéma Towne, Gran- ville et Smithe. 681-1731. «Heads or Tails» Bri avec Philippe Noiret et Sue ‘eertailt’ OA film policier «a la francaise», ou la psychologie des personnages Vemporte Pparfois; sur l'intri- gue policiére. Un policier tra- que un suspect qu'il soup- «Echafaudages» est un s humain By easels avec un (N.R.C. -Handelsblad) Belgique. Mar 13h00. -RADEIS pectacle contagieux, plein de trappes et d’équivoques et surtout un chagrin | A partir du 7 juin (avant-premiére le 6. juin), ne manquez surtout pas le passa; de cette troupe, la plus internationale de la - vendredi 20h30, samedi 17h et . 21h00, dimanche 2 pour 1 matinée a Vancouver East Cultural Centre Réservations 254-9578 conne d’avoir assassiné sa femme. Une complicité nait entre les deux hommes d’au- tant plus que Ja mort soudaine’ de la femme du policier n'est elle-méme pas tout a fait éclaircié>... Au cinéma The Bay humour consolant.» Théétre Par Annie Granger On les com; & Buster Keaton, a Tati, 4 Charlot et bine str a Tintin ...«A Bruxelles, vous savez on n'est bien malin, alors ne vous demandez pas qui nous a inspirés ... surtout nos fréres, nos méres et nos cousins ...» Radeis, une petite com ie belge est parait-il la plus internatio- nale. Elle est & Vancouver pour deux semaines, et don- ne son ctacle au Vancouver East Cultural Centre. Radeis (ne prononcez pas le «i>, s.v.p.), veut dire en flamand «radis», en patois de Bruxelles, si vous giflez votre gamin, ou si vous surprenez votre voisin en train de tri- cher vous avez le droit de dire «Radeis». Formée de quatre compéres dont trois jouent ensemble depuis huit ans, dix mois par an en tournée, cette troupe est évidemment bien rodée mais le spectacle d’hier sera stire- ment différent de celui d’au- jourd’hui. Huit ans en tour- née cela en fait des sou- venirs. «On voit les mémes gens, les mémes expositions, les mémes villes. Alors on discute et on trouve notre inspiration», C’est comme cela que leurs cing productions ont pris naissance. C’est en fai- sant les décors des «Oiseaux», spectacle précédent, que «Echafaudages», production actuellement 4 Vancouver est née. «On était au milieu d’outils, de machines, on a fait de ce spectacle un chan- tier», dit Jos. Fondée en 1977, Radeis, a ses débuts, ne se donne en spectacle que dans la rue, «on était trois mecs, on ne se connaissait pas et on arri- vait par différentes artéres avec sa valise, il y avait le clochard, le gars qui a tous ses vétements sur lui. Les gens nous suivaient dans la rue pour voir ce qu’on allait faire aprés», se rappelle Jos. Ces trois copains en étaient venus a faire de l’improvisation dans la rue parce qu’ils n’aimaient pas ce qu'il faisaient avant. Jos aprés avoir fait son conser- vatoire a Bruxelles était dans des troupes théatrales «ou il ne se passait jamais rien». Pat était décorateur — désigner pour le cinéma mais s’en- nuyait, et Dirck était céra- miste et travaillait en psy- chiatrie et n’aimait pas :¢a. Tous les trois venaient de la méme région : «Enfin Pat et moi nous sommes du méme village, mais Dick lui,vient de Gand a 50 kilométres de chez nous. Je sais - pour les Canadiens, 50 kilométres c’est rien, pour les Belges, c'est loin». De l’école trés dure de la rue, ils sont passés a l’in- térieur, <«hiver c'est. plus agréable, alors on a couru les festivals» Qu’ils courent du reste encore. Puisque aprés ceux d’Avignon, du Québec, de Hong Kong, Radeis ira a celui des jeux olympiques: de Los Angeles. Car sans sub- vention du gouvernement bel- ge, Radeis n'ont que les fes- équipe de Radeis tivals qui s'’arrachent ces mimes qui n’en sont pas etces clowns qui n’en sont pas non plus. Ils ont inventé un langage sans paroles. «On fait du des- sin animé». Des sons sortent pais mais sont incompré- ensibles car ces cris, mar- monnements seront en fla- mand a Vancouver. «En Belgique on marmonne en rien du tout. C’est pour briser le silence». Il y aura tout de méme une chanson au cours du spectacle. Une chan- son sur le travail. En rigo- lant Jos explique : «Je ne sais pas si c’est comme ¢a ici, mais en Europe on parle beau- coup de la crise économi- que. On a fait une chanson sur le travail. C’est un gars qui a du travail, qui aime son travail, un type heureux uoi»>. En opposition avec «Echafaudage» oii les outils, les machines sont 14 pour le travail, mais ou Radeis fait tout avec, sauf de travailler. «Echafaudage» vient d’étre jouer a Ottawa au Centre national des Arts pendant deux jours, il lest en ce moment a Vancouver, ensuite mee = Un échafaudage de Rad(e)is Los Angeles. Aprés deux ans de tournée avec, les quatre compéres ‘’abandonneront. Radeis prendra alors une année sabbatique. Jos ira jouer avec une femme, «aprés huit ans avec que des mecs, ¢a va me changer.» - «On a acheté une vieille brasserie qu’on retape. On s'y installera pour des répétitions. On a également formé une coopérative avec deux autres troupes, une de danse et une de théatre assez bizarre mais qui fait du trés bon théa- tre». Les trois régles de Radeis sont de ne pas cacher le partenaire, ne pas le faire tomber ni le tuer (ce qui lempécherait de jouer), — attendre pour parler qu'il ait fini sa phrase. Vous verrez a Vancouver, les trois régles seront suivies.