Ils ont fait la une Pierre Elliott Trudeau GOUVERNEMENT MAJORITAIRE Vancouver- Les Canadiens ont reporté au pouvoir le gou- vernement de M.Trudeau en accordant 141 siéges au Parti Libéral. Un gouvernement majoritaire pourra plus facile- ment légiférer et décréter les mesures urgentes qui s’im- posent. En effet, l'économie mondiale est en train d’opérer, a tatons, un réaménagement majeur.(...) En Colombie-Britannique, cest sans doute la volonté de lélectorat de combattre linfla- tion et d’avoir un gouvernement majoritaire qui est cause d’un certain bouleversement. En effet, la députation NPD est Premier Ministre passée, de 11 qu'elle était en 1972 4 2 seulement, ce qui per- met aux Libéraux et aux Conservateurs d’augmenter la leur, les Libéraux passant de 4 4 8 et les Conservateurs de 8 4 13. Victoire du Parti Québécois Profondément ému, René Lévesque a prononcé, lundi soir, un dis- cours qu'il n’avait pas espéré, pas pour ces élections-la en tout cas: un discours de victoire. Ce discours, il le fit 4 ’Aréne Paul- Sauvé, dans le faubourg-est de Montréal, devant 6.000 de ses partisans, dans une atmosphere d’enthousiasme délirant. Le chef du Parti Québécois a souligné le chemin parcouru par le Parti: 9 ans ont suffi au P.Q. pour aller d’un simple congrés 4 la prise de pouvoir. Lancien ministre du cabinet provincial, qui est 4gé de 54 ans, a déclaré: “Je n’ai jamais été aussi fier d’étre Québécois que je le suis aujourd’hui. Je veux remercier, du fond de mon coeur, tous les électeurs a travers le Québec qui ont prouvé aujourd’hui quils n’ont pas peur du changement. Nous sommes un petit peuple, mais nous possédons tout ce qui est requis pour devenir un grand peuple.’. René Lévesque a annoncé 4 l’intention de tous les Canadiens “qui craignent avoir quelque chose a craindre 4 cause de notre victoire” que lobjectif du Parti Québécois était de “faire du Québec une nation pour tous les Québécois sans exception’. René Lévesque a félicité le Premier ministre Robert Bourassa pour avoir accepté avec grace et courage sa défaite dans la circonscription de Mercier. Il a ajouté qu’il était passé par la, ayant été battu au cours de deux élections, en 1970 et 1973.(...) Les chefs des divers partis et le Premier Ministre, M. Pierre-Elliot Trudeau se sont accordés 4 dire qu’ils considéraient que le vote de lundi était un vote de protestation contre le gouvernement du Québec et non un vote pro-séparatiste. Le fait est que, durant la cam- pagne électorale, le Parti Québécois s’est contenté de dénoncer la mauvaise gestion du gouvernement libéral, les problémes économiques et sociaux et n’a pas placé au premier plan la question de l’'indépendance de la province. Le vaincu, Robert Bourassa Le vainqueur, René Lévesque 6 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 9 mai 1997 NOUS SOMMES PLUS DE 100 000 EN C.B:! Par Pierre Corday Voila le bilan de la francopho- nie en Colombie-Britannique tel qu'il ressort des chiffres publiés par Statistique-Canada. Or, a léchelle du Canada, le pourcentage des personnes qui parlent l'anglais et le francais couramment est passé de 12.2% en 1961 4 13.4% en 1971. D’aprés les chiffres publiés par Statistique-Canada, il y avait en 1971 2,900,000 bilingues au Canada, soit un accroissement de 669,000 personnes en dix ans. En Colombie-Britannique, le nombre de personnes se con- sidérant capables de parler en anglais et en francais s’élevait 4 101,430, soit 4.6% de la popula- tion de la province. En 1961, ce chiffre n’était que de 57, 504. Ceci représente une hausse de plus de 75% s’étalant sur une période de dix ans. Si 57.9% des résidents de la C.B. ont déclaré venir des Iles Britanniques, la langue anglaise, par contre, est parlée a la maison par 92.8% de la population de la province. Dans la région du Grand- Vancouver, 92,435 personnes, Il n’est pas nécessaire d’étre devin pour prédire que 1973 sera une année importante pour les francophones de la Colombie-Britannique. Dans le domaine de !’éduca- tion, il est permis d’espérer d’ap- préciables. améliorations au cours de la nouvelle année. Le gouvernement de Monsieur W.C. Bennett n’était pas partic- uliérement francophile, c’est le moins que I’on puisse en dire, et chacun sait que Monsieur Bennett jugeait opportun de ne pas utiliser, pour la promotion du francais dans les écoles, I’ar- gent qui lui était versé dans ce but, par Ottawa. Le nouveau ministre de l’édu- cation, Madame Dailly, a déclaré soit 8.5% utilisaient plus souvent chez elles une autre langue que l'anglais. Ce nombre comprenait 14,260 résidents qui parlaient Pallemand et 12,025 italien. Le nombre des bilingues franco- anglais s’élevait 4 54,170, soit 5% du total. Dans l’agglomération métropolitaine de Victoria, 8,545 résidents, soit4.4%, ont déclaré pouvoir s’exprimer dans les deux langues, en francais et en anglais. Le tableau ci-aprés dresse un inventaire partiel de la situation démographique des francopho- nes dans les principaux centres urbains dont la population s’éléve 4 10,000 habitants au moins. Or, comme on peut le constater, il existe une forte con- centration des francophones autour des seize principaux cen- tres urbains de la Colombie- Britannique. Leur nombre était de l’ordre de plus de 76,000 et ce en 1971. Il est plus que probable, a l'heure qu’il est, que leur nom- bre oscille entre 80,000 et 85,000. Il est 4 supposer que, vous comme moi, nous étions loin de nous rendre compte de l’am- pleur prise par les francophones sur le plan strictement linguis- tique. Voila des faits qui seront de nature 4 susciter des mouve- ments divers, tant parmi les fran- cophones que parmi les autres. Formons le voeu que les fran- cophones sauront prendre con- science de leur force insoupcon- née et formuler les mesures qui s'imposent pour affirmer leur présence et leurs droits plus concrétement et plus solide- ment qu’auparavant. Cranbrook 380 Dawson Creek 545 Kamloops 11,215 Nanaimo 590 New-Westminster 2,190 North Vancouver 1,610 Penticton 749 Port Alberni 1,095 Port Coquitlam 795 Port MoodY 595 Prince George 1,715 Prince Rupert 655 Trail 560 Vancouver 54,170 et banlieue Vernon 525 Victoria 8,545 et banlieue White Rock 450 €édi‘to rial Y A-T-IL UNE CONSCIENCE COLLECTIVE FRANCOPHONE EN COLOMBIE-BRITANNIQUE que la subvention annuelle de 1,000,000$ versée par le gou- vernement fédéral pour pro- mouvoir la langue fran¢aise dans les écoles de la Colombie- Britannique, sera __ utilisée comme il se doit. Les deux réunions qui se sont tenues, la premiére a Maillardville, la seconde 4a Vancouver, sur le _ théme: “Léducation frangaise, fiction ou réalité?” ont démontré que Péducation était pour tous une question prioritaire. Il y a 18,000 francophones a Vancouver et 4,000 a Maillardville, mais il faut aussi penser aux communautés francophones. de _ Victoria, Nanaimo, Port Alberni, Chilliwack, et en remontant vers le nord: Dawson Creek, Prince George, Terrace, Prince Rupert. Toutes ont, elles aussi, besoin d’écoles frangaises. Oui, 1973 s’annonce promet- teuse pour les francophones de la Colombie-Britannique, mais cela ne suffit pas: pour que l’on puisse parler de communauté francophone, il faut qu’il y ait une conscience collective. Si elle n’existe pas, il faut la susciter. Au seuil d’une année qui s’an- nonce marquante pour nous tous, nous vous présentons nos voeux les plus sincéres: joyeux Noél ! Bonne et heureuse année 1973 ! Jean-Claude Arluison Des écoles francaises ? 1. De plus en plus %- de responsables de 4-0 Penseignement pré- 13 conisent que les a\s) enfants 4 la fin de leur cour _ primaire devraient étre bilingues. Il existe un programme d’immersion totale, qui permet aux enfants anglophones de devenir bilingues, qui a été perfectionné par le professeur Lambert de McGill. La premiére année tout en frangais, puis ensuite d’année en année ie pourcentage de “temps passé en anglais” aug- mente jusqu’a ce qu’il atteigne 60% en 7éme année. Ces enfants reviennent alors 4 quatorze ans de ce que I’on pourrait appeller une “petite excursion du cété de la francophonie”.En passant, il n’y a aucun danger pour I’enfant d’étre handicapé au niveau de sa langue maternelle l'anglais, car en dehors des heures de classes il se trouve en Colombie dans un monde anglophone. 2. Il n’y a pas 4 vrai dire d’é- coles frangaises en Colombie, méme pas des écoles de Pparoisse, on a des _ écoles bilingues mais pas frangaises. Voila cette fois-ci qu’on nous offre encore des_ écoles bilingues, mais des écoles bilingues payées par la commis- sion scolaire (donc par nos taxes ou par nos loyers...). Il est évi- dent que ces écoles bilingues ne sont pas la solution et qu'il faut plus que jamais continuer a demander des écoles frangaises, des vraies ! 3. En attendant, au niveau de la STRATEGIE, il faut se deman- der s'il ne vaut pas mieux envoyer nos enfants dans ces classes bilingues plutét que dans des classes unilingues anglo- phones tout en gardant claire- ment a l’esprit que nous ne nous contenterons pas d’aussi peu et qu'il faut aller plus loin. Si suffisamment de petits enfants canadiens-francais se rendaient a lécole Lloyd George sur la 62éme a Vancouver et aux écoles Richmond et Cloverdale a Victoria, ces classes bilingues avec un peu d'imagination ne seraient peut-étre pas aussi bilingues que ¢s aprés tout... | etl eds adh