| Pensez aux petits . . PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 i se Pet LES HEBDOS REGIONAUX LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE i Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise en pages: Yvon Thivierge Composition: Lyne Paradis Secrétaire: Dao Cam Xuan LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, $213, rue Cambie, Vancouver, C.B. V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 Y Md Association de la Presse francophone Hors-Québec ff Alchimisies, sorciers et économistes Rien ne fascine tant la so- ciété humaine que l’inconnu. Ceux d’entre nous qui décla- rent avoir réponse aux gran- des questions de l’existence sont adulés par la collectivité reconnaissante. Ainsi, depuis des millénaires, le monde a été mené par des sorciers, de- vins ou apologistes d’étranges religions et autres pseudo- Sciences, tous reconnaissables a leur langage hermétique et a leurs prescriptions rituelles. L’histoire nous apprend qu’ aucun deux n était détenteur de vérités universelles; mais ce qui comptait pour la socié- té, c'est quils prétendaient létre. Aujourd’hui, lasociété est gouvernée par des économis- tes, personnages influents qui préchent en un jargon obscur du haut de leur chaire d’uni- versité ou de leur poste au gouvernement. Le reméde aux maux de notre époque, affirment-ils, est de confier nos industries 4 un trés petit nombre d’entreprises géan- tes. Ils affirment qu’il nous est impossible de soutenir la concurrence mondiale avec des usines plus petites que leurs rivales. Curieuse espéce que 'hom- me! Dés qu’une vérité est re- gue, nous n’oserions en con- tester la validité. On était ja- dis persuadé qu’un plomb vil pouvait se muer en or. Nous croyons de nos jours que la grosse entreprise protége nos emplois. Orla Fédération canadien- ne de l’entreprise indépen- dante n’accepte pas ce mythe que plus une entreprise est grande, mieux cela vaut. Elle a donc obtenu quelques chif- fres de Statistique Canada pour vérifier. Et les résultats sont confondants. De 1969 a 1977, 72% — presque les trois quarts — de tous les nouveaux emplois créés au Canada étaient attri-_ buables 4 de petites entrepri- ses ayant chacune 4 leur ser- vice moins de 20 travailleurs! Mais nous n’en sommes qu’au début de nos surprises. Prenez l’industrie: de 1969 a 1977, on comptait 317,800 emplois nouveaux dans des petites firmes; chez les gros- ses, 124,800 licenciements! L’augmentation nette du nombre d’emplois dans I’in- dustrie n’a donc été que de 193,000 — malgré la quantité énorme de nouveaux emplois offerts par les petites entre- prises. Que nous révélent les sta- tistiques sur les grosses entre- prises au Canada? A tout le moins que ces entreprises, qui appartiennent essentielle- ment a des intéréts étrangers, n’offrent pas de nouveaux emplois aux travailleurs cana- diens — désavantage certain pour l’économie a un mo- ment ot le chémage est une - préoccupation dominante. Encore ces statistiques ne disent-elles pas tout. Elles ne font pas la distinction entre grandes entreprises et mo- yennes entreprises (c’est-a- dire celles qui comptent plus de 20 employés mais moins de quelques centaines). Com- me les entreprises moyennes appartenant a des Canadiens se sont également dévelop- pées dans notre pays, la con- clusion est inéluctable: au Canada, les’ grosses entrepri- ses appartenant a des intéréts étrangers se rapetissent. Tous les stimulants offerts depuis dix ans par le gouver- nement 4 ces grosses entre- prises ne les ont pas empé- chées de liquider des milliers demplois.De toute évidence, la solution de l’avenir consis- te 4 miser sur des entreprises plus petites. 1 faut que cette vérité redécouverte serve de base a la politique du gouver- nement. “Pensez aux petits” est un message adressé sous forme d'éditorial parla __, Fédération canadienne de : ~~ * Fentréprise indépendante © ~ * « programme. EDITORIAL Souvenir et oubli... Plusieurs de nos lecteurs se sont demandés pourquoi Le Soleil de Colombie n’avait pas parlé, cette année, du Jour du Souvenir, alors que l’année derniére deux éditoriaux y avaient été consacrés. Avions-nous donc oublié le soixantiéme anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918? Certainement pas. Impossible, en fait. Lorsque vos deux grands-péres I’ont faite, La Grande Guerre, que vous avez regardé pendant des heures des photos jaunies de poilus dans les tranchées, et que vous avez astiqué trois douilles ramassées sur le champ de bataille aprés l’armistice. Si Le Soleil de Colombie a peut-étre été le seul journal a ne pas en parler avant, il sera peut-étre le seul 4 en parler aprés. Car c’est le moment d’en parler. Le 11 novembre, la mémoire des disparus a été honorée comme il se devait. Défilé des anciens combattants, fanfares en téte, discours, couronnes. Un mois plus tard, qu’en reste-t-il? Les discours se sont envolés, les couronnes fanées ont été jetées. La Grande Guerre 14-18 devait étre la guerre qui mettrait fin 4 toutes les erres, “la der des der”. Tragique illusion. Une seconde guerre mondiale et la création de l’Organisation des Nations Unies n’ont rien changé; les conflits armés se portent bien. Vous ne connaissez pas votre bonheur, vous n’avez pas connu la guerre, s’entendent dire ceux qui sont nés aprés 1945. Quelle erreur! -Depuis la naissance de la télévision, les enfants ont pu la découvrir sans quitter leur salon: Vietnam, Moyen-Orient, Afrique, Amérique Centrale, ‘guerre indo-pakistanaise, Irlande du Nord... la violence est toujours au Une multitude de couronnes le grand jour... et ensuite plus rien. Le monument aux morts de Vancouver fait pitié; les seules fleurs sont des couronnes de pierre. Une courte cérémonie ne devrait-elle pas avoir lieu chaque jour, au cours de laquelle serait déposé un modeste bouquet? Dans plusieurs pays, la flamme est rallumée chaque jour sur la tombe du soldat inconnu. Nos morts ne le méritent-ils pas? Ont-ils sombré dans l’oubli jusqu’au 11 novembre 19797... Jean-Claude ARLUISON « Nous voulons continuer a prendre notre avenir» en main, avec nos propres compétences. » “L’affaire” de l'O.N.F. se réglera-t-elle bientét a la satisfaction des francopho- nes hors-Québec? Pour le moment, elle continue a susciter de vives réactions. Nous publions la-lettre adressée le 28 novembre a M. André Lamy, de I’Office National du Film du Canada, par Mme Marie Warzecha, _présidente de la Fédération des Franco-Colombiens. Monsieur Lamy, Nous vous remercions de votre lettre du 23 octobre 1978 et des informations qu'elle contenait. J’ai le plaisir de vous annoncer que votre lettre fut présentée a notre Conseil Général au cours de la derniére réunion. Votre let- tre n’a pas réussi a convain- cre les membres de notre Conseil Général du bien- fondé de votre décision qui est. de supprimer arbitraire-_ ment le programme de ré- gionalisation-ouest et Onta- rio. Nos membres continuent d’étre outragés par votre décision de supprimer, sans raison valable et acceptable aux francophones de l’Ouest, le programme de régionali- sation-ouest. Particuliére- ment, nous trouvons absur- de qu’un tel programme soit supprimé au moment méme ot les buts de son action commengaient a porter fruit. Depuis déja plus d’un an, le programme de régionali- sation-ouest avait commencé a modifier son action. La régionalisation ne portait plus uniquement sur |’entrai- nement et la formation, mais aussi sur l’utilisation des cinéastes, techniciens, etc... pour la plupart devenus semi-professionnels et dont certains peuvent étre quali- fiés de professionnels. Comment donc pouvez- vous prétendre nous “para- . chuter” et nous imposer des étrangers _ “professionnels” qui viendront nous interpré- ter, alors que nous avons déja sous la main tous les techniciens et professionnels de notre milieu. A moins, bien sir, que '0.N.F. ne décide de faire de méme sur le plan national. Vous mettez ainsi vos ci- : néastes “syndiqués et pro- fessionnels” de Montréal au - chémage et vous invitez des cinéastes “plus profession- nels” de Tombouctou par exemple ou de la Grande- Bretagne afin que ces “plus professionnels” viennent in- terpréter les Canadiens. Si la régionalisation-ouest a eu un impact assez considé- rable parmi notre population et si les résultats positifs sont mesurables, nous pou- vons donner une partie du _crédit 4 1’O.N.F. en général, pour son initiative mais, surtout, nous le devons au dévouement d’un personnel éparse et minime en nombre et aux nombreux bénévoles enthousiasmés d’utiliser un tel outil de communication qu’est le film. Malheureuse- ment, cette action fut sou- vent entravée parla mauvai- ~se-volonté de la -produetion francaise de l’O.N.F. qui, semble-t-il, avait toujours lair méfiante de ces “ama- teurs” de |’Ouest ‘‘venus porter atteinte a l’intégrité professionnelle” de !’0.N.F. Qui étes-vous a 1’0.N.F. - Montréal, pour vous décla- rer plus aptes a nous inter- préter que nous-mémes? De quel droit, pensez-vous étre plus qualifiés? De quel droit nous retirez-vous le seul et unique outil que nous ayons au niveau du film pour vous l’'accaparer encore une fois 4 Montréal? Ne sommes-nous (Suite p.6) Trudeau remanie son cabinet Lalonde a la Justice Le Premier ministre Trudeau procédé ce matin au remanie- ent de son cabinet. M. Marc Lalande anitte les L’ancien président du Conseil du Trésor, M. Robert Andras, sera le premier président d'un -pouveau comité de ministres Outre M. John Rei veaux ministres fon rition au gouvernem UN REMANIEMENT CONSISTE A CHANGER DE CHAISE ! ne sR a eh do aa sos