2— Le Soleil de Colombie, vendredi 7 février 1986 Jeux de Suite dé la aes térent nos oreilles, comme si nous accédions 4 un royaume ignoré, ou trop longtemps déserté. Telle la Belle au bois dormant, la langue avait trouvé son prince charmant. Subjugués, nous dé- couvrions le francais! Stimulé, provoqué, Devos entra dans la danse et se mit 4 jongler avec le vocabulaire hagégien. On allait bien voir qui était le pro du One man show verbal, sur ce plateau! Eh bien, on vit: Hagége se lanca dans un étourdissant éloge de la problématique devossienne, prouvant a grands coups de citations, qu'il était un habitué de ses spectacles, enchainant les trouvailles, les jeux de mots, les calembours, qualifiant Devos de “prince-sans-rire”’, dissertant brillamment sur “le présent du vindicatif’, émaillant son dis- cours de tournures créoles, africaines ou canadiennes et laissant tout le monde K.O. A commencer par Devos qui, complétement abasourdi par une telle maestria, resta bouche bée.’ Québec Le retour d’une «vieille » pratique Cela n’était pas arrivé au Québec depuis longtemps puis- que la loi 22 adoptée par les libéraux en 1974 exigeait que les communications du gouverne- ment se fassent en francais, seule langue officielle du Québec. L’attaché de presse du ministre du Revenu Michel Gratton a distribué un communiqué bilin- gue aux journalistes en poste a l’Assemblée nationale. M. Deschénes, l’attaché de que le mémo qu'il a transmis aux journalistes était bilingue “dans Courrier Alors que j’étais employée par le ministére des Ressources Hu- maines comme travailleuse auxiliaire préposée a l’assistance financiére, on m’a demandé de signer et d’émettre “un certificat de couverture médicale et tempo- raire de M.H.R.”, pour payer le coat d'un avortement, selon les critéres établis par le “Gain Act” dans le cas de maladie grave. J'ai refusé de signer ce certificat, parce que la candidate ne qualifiait pas aux dites normes. Une grossesse n’est ni grave, ni une maladie. Le médecin de la candidate a également certifié qu’un avortement ne s’imposait pas. Sachant que la candidate ne qualifiait pas aux critéres établis par le “Gain Act, Régles et Politique” ou par le Code Cri- minel du Canada, en vue de Yobtention d'un avortement, mon directeur m’a quand méme ordonné de signer un certificat, afin que les dépenses encourues par l’avortement soient défra- yées. Mon directeur savait éga-. mots Pivot, en fin connaisseur, fit la chose qui s‘imposait : il demanda au public d’applaudir ce numéro de haute volée qui n’était pas celui d’un bateleur. Car Hagége, chef de file d’une nouvelle école linguistique (je me suis ren- seigné, depuis...) ne parlait pas pour ne rien dire. : Nomade des langues et des pays, davantage passionné par les hommes qu'il rencontre aux quatre coins du monde que par les mots qu’ils utilisent, il milite pour un humanisme fondé sur la reconnaissance des différences entre les cultures, sur leur enrichissement mutuel. Son livre s'appelle L’'Homme de paroles. Sil est aussi brillant, con- vaincant, que son auteur, je prédis le best-seller! Alain Rémond Le 19 février a 19h30, une projection de cette émission d’Apostrophes ‘le plaisir des mots” est organisée a l’Alliance frangaise pour les lecteurs du Soleil. Tél: 327-0201. Alliance francaise, 6161 rue Cambie, Vancouver. la mesure ow il y a des membres de la presse anglophone en poste a Québec”. Ce bilinguisme ne lui a pas été imposé par son patron, a-t-il assuré, ajoutant que son. geste ne visait pas a instaurer une politique de bilinguisme dans les communiqués officiels du minis- tére du Revenu. Aprés toutes ces explications, on se demande finalement ce qui a pu inciter M. Deschénes a agir en ce sens, d’autant que, comme il l’'a reconnu lui-méme, tous les a Québec comprennent le fran- Cais. lement que selon ma conscience, je ne pouvais étre complice d’un avortement. Comme catholique, je crois que je serais coupable de péché mortel en étant complice d’un avortement. Toutefois, l’avorte- ment n’est pas uniquement une question religieuse; c'est un principe fondamental, humain, selon la science médicale, qui, a ma connaissance, confirme in- failliblement que la vie com- mence a la conception. Conscien- te de ceci, je ne peux pas participer en aucune facon, a des procédés qui tuent une vie humaine innocente et non me- nacante. Congédiée Le 21mai 1985, au terme de ma probation de six mois, j'ai été congédiée par le ministre adjoint, John Noble, pour cause de désobéissance. J'ai soumis un grief par l’entremise de mon syndicat, le “B.C.G.E.U.”, mais le dit syndicat ne jugea pas bon de porter mon grief 4a l’arbitrage. Remplissez ce coupon d’abonnement et renvoyez-le au Soleil de Colombie, 3283, rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6 2 ans 25.00$ aoa -1 an 20.00$ 2 ans 35.00$ t | | ) Abonnements: | | | Canada Etranger J'inelus ..........§ pour __ le renouvellement de mon abonnement - 1 an 15.00$ | ou__ mon nouvel abonnement. | Don au Soleil: ...........$ Vancouver Le centenaire est aussi francophone Par Annie Granger 1986 est l’année du centenaire de la ville de Vancouver, et a cette occasion de nombreuses manifestations sont proposées et seront présentées par plusieurs organisations. Les francophones seront de la féte avec l’école Anne Hebert, le Centre culturel co- lombien et les Danseurs du Pacifique et la Société historique franco-colombienne. De la maternelle a la septiéme année, tous les éléves du pro- gramme-cadre de francais pré- parent actuellement, encadrés par leurs professeurs, une étude des francophones depuis 1840 a nos jours. Etude qu’ils présente- ront lors d’une foire multicul- turelle mise sur pied ce mois-ci a l’école Anne Hébert. Représentés Les francophones ne pouvaient étre représentés 4 ce centenaire sans le folklore et sans la danse et quand on parle de danse, on pense immédiatement aux Dan- seurs du Pacifique, la seule troupe reconnue de danse folklo- rique en Colombie-Britannique. C’est en partie grace au Centre culturel colombien qui a mis le projet en marche que les Dan- seurs pourront donner des spec- tacles gratuits dés le mois de mars dans différents endroits de la métropole, ot justement les francophones ne s’étaient jamais produits: parcs de la ville, colléges communautaires, cen- tres commerciaux (Oakridge, par exemple) dans les quartiers chinois, italien, dans les hépi- taux... Grace au ministére fédé- ations, le Cen- tre culturel colombien a pu recevoir une subvention de Jai retenu les services d’un conseiller légal, M. Humphrey Waldock, afin d’intenter une action contre le gouvernement de la Colombie-Britannique, le mi- nistére des Ressources Humaines, le ministre adjoint et mon directeur. Le 9 décembre 1985, j’ai intenté une poursuite judiciaire ala Cour Supréme de la Colombie-Britan- nique. Dans mon exposé, j'ai fait les déclarations suivantes: Mes - droits, selon la Charte des droits, - n’étaient pas respectés; la politi- que d'emploi du ministére des Ressources Humaines, en ce qui concerne l’avortement, est en opposition avec la Charte des droits ; et la politique du ministre des Ressources Humaines, de son ministre adjoint et des travail- leurs sociaux, et Sa Majesté la Reine, quand il s’agit de défrayer le cout d’un avortement, est en opposition avec la Charte des droits ainsi qu’avec le Code Criminel du Canada. : Cecilia Moore Vancouver, C.B > Ee SR Seen Se a eee — : ADRESSE________ cooler pS ee VL) SS ee pets pe PROV. = = CODE 3 eS oo ————- = | | arrive a com} : 10,000 dollars qui lui a été versée par l’intermédiaire de la Com- mission du Centenaire de la ville. Les Danseurs ont mis sur pied un nouveau programme intitulé “Les arrivants”. Formé de plu- sieurs tableaux, “arrivée des Voyageurs”, “réle des femmes francophones”..., le programme donnera une place a de l’anima- tion. A cété de ce projet pour le centennaire, les Danseurs partici- peront le 20 juillet 4 Expo 86, dans le pavillon dela C.B. Pour le pavillon du Canada? celui-ci ne leur a encore donné aucune réponse. Exceptionnelle La troisiéme contribution, et non la moindre, est celle de la Société historique _franco- colombienne. En plus d’avoir aidé l’é€cole Anne Hébert et les éléves, la Société historique par- ticipera en produisant trés pro- chainement son bulletin mensuel “Le chronographe” qui sera, pour cette occasion exceptionnel- Calgary Le maire a |’école Les Jeux olympiques d’hiver qui se tiendront 4 Calgary posent un petit probléme au maire de cette ville et 4 son €quipe. Ralph Klein et ses collaborateurs ont en effet du retourner 4 l’école pour apprendre le francais qui sera l'une des deux langues officielles des Jeux. Le maire veut étre capable d’accueillir les athletes, les dignitaires et les spectateurs dans cette langue et suit a cet effet des cours réguliers. je me concentre bien, ce qu’on me dit, a expliqué M. Klein. Et si on me donne du le, dans les deux langues. Pour ne pas se limiter au seul marché francophone. Cette brochure qui sortira en mars prochain, tirée a — 1000 exemplaires, et c'est le Secrétarait d’Etat qui ajoute le reste. 9 Photo Et puis il y a toujours la photo du centennaire ot toutes les © communautés culturelles, seront pouvez y figurer si vous avez vu le jour 2 Vancouver un 6 avril, ou A une représentées. Vous date rapprochée, l’année importe peu. Si vous entrez dans cette catégorie, €crivez au Soleil de Colombie, qui fera parvenir votre lettre 4 la Commission du cente naire de Vancouver. : temps, beaucoup de temps, je peux répondre, mais pas trés a bien”. Le courageux maire, dont l'exemple a incité ses collabora- teurs 4 s'inscrire eux aussi a des cours, a de la chance: il a encore. deux ans devant lui pour parfaire son accent et son vocabulaire, puisque les Jeux auront lieu en 1988. comme ae et Mme Dupont 1111 rue Miner — Vancouver - B.C. V5Z 36C La date y fi ant AVIS ANOS ABONNES — Chaque mois, nous envoyons des lettres pour rappeler a nos - abonnés que leur abonnement arrive a chs déja échu. Ces rappels prennent du temps et sont assez | -onéreux. Votre adresse imprimée sur le journal se présente | Exp 31 déc 1985 est la date d’expiration de — éance, ou qu'il est contiendra plusieurs articles sur la part des francophones dans l’histoire de Vancouver vers 1900. La Société historique avait demandé 2000 dollars de subvention auprésdela Commission du centenaire, celle- cia acceptédeluien donner 1000 l’'abonnement. Vérifiez bien la vétre et évitez-nous des frais: . 1) en renouvelant votre abonnement le plus tét possible — aprés I’échéance indiquée. 2) en nous indiquant. votre nouvelle adresse si vous déménagez (chaque journal retourné nous cofite 39 cents.). Merci de votre collaboration. ae SOLEIL. Pe -COLOmare LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE S Fondateur: André Piolat Rédactrice en chef: Annie Granger Journaliste-coopérant: Francois Bourboulon Composition: Sylvie Arsenault Secrétaire: Héléne Adl PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE 3283, rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6__ Téléphone: 879-6924, 879-6656 Courrier de deuxiéme classe — APF re numéro d’enregistrement aod 0046 Sa ieee sarees Abonnement 1 an: Canada hors Québec 15.00$ Etranger 20.00$ Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. 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