gees eae Un vrai jardinier sera, a- vant tout, OBSERVATEUR: Il est intéressant de cons- tater combien l’image du jardinier a changé avec les années. Demandez, si vous n’avez pas en mémoire l’image d’ un vieux jardinier, A des personnes plus 4gées, de vous décrire ces jardiniers privés ou également des jar- dins publics; trés souvent, on disait d’eux: ils sont un peu simplets, ils sont gen- tils, de grands enfants...... Ces ‘‘grands enfants’’ vi- vaient en effet une vie tou- te simple:+la vie de la Na- ture’ Ils n’étaient jamais pressés, dans le jardin du lever du soleil 4 son cou- cher; on les voyait le plus souvent, abrités sous de grands chapeaux de paille et faisant partie du paysage presque d’un bout de l’année 4 l’autre. Ces ‘*grands enfants’’, que l’on regardait presque de haut, que l’on disait origi- naux, mais sur qui l’on pou- vait compter pour avoir tou- jours, en temps voulu, les plus belles fleurs, les plus beaux légumes et les plus beaux fruits (suivant les saisons), et aussi bien sou- vent d’autres produits de la nature si rares denos jours: champignons baies des bois, et méme des produits de san- té et de beauté: ceux que nous avons baptisés remédes de bonne-femme, ces ‘‘grands enfants’’ étaient le plus sou- vent de grands savants et de grands sages. Ils ne par- laient pas souvent, mais plu- tOt écoutaient, observaient tout ce qui les entourait. Ils savaient tout, bien qu’ils ne l’aient jamais appris de -quiconque, sur la vie des plantes et du sol, sur les animaux: les bons et les mauvais, sur les influences des éléments les uns sur les autres. Ils savaient quand, ou et comment intervenir pour aider la nature; ils sa- vaient aussi ce qui dérange, ce qu’il ne faut pas faire. Ils apprenaient tout cela di- rectement, de ce professeur toujours présent: Nature. Quelle différence avec le jardinier d’aujourd’hui. Ilne cesse de courir: le temps est de l’argent...voyons. Il ne sait que ce qui est im- portant, non pas pour la na- ture, mais pour le commer- ce.On n’obéit plus aux lois de la Nature, on ne suit que les directives du _lient..n’ est-il pas le roi, n’est-ce pas. Peu importe ce qui existait, peu importe ce qui vit: tout doit suivre l’ordon- nance de chaque propriétai- re et de son jardinier et at- tention 4 ceux qui ne sau- raient s’y soumettre. Plus de respect, on tue....on éli- mine et on remplace..... Hélas, si c’est bien facile sur le papier, de gagner aus- si despotiquement avec la nature, cela ne marche pas; c’est ce que nous apprenons A nos depens, dégradation du sol, pollution de la ter- re, de la mer, de I’air; in- vasions des parasites de plus en plus résistants; ex- termination de races anima- les et végétales; découver- tes de maladies nouvelles... Bien sfr, j’exagére, mais si peu... Il serait temps de revenir & ces ‘‘grands enfants’? de jardiniers et A leurs métho- des. Comme les vieux: Pére Zé- phirin, Jules ou Charles et Gaston, les jardiniers, pre- nons le temps d’observer. Cela vaut la peine de se lever parfois au lever du soleil, de ne rien faire d’au- tre que regarder le soleil monter tout doucement dans le ciel; vous assisterez a- lors au spectacle le plus prodigieux bien que journa- lier; la rosée dans l’herbe, l’araignée qui a tissé sa toile pendant la nuit, la li- mace qui court se cacher aprés son festin nocturne, les abeilles, bourdons et guépes qui reprennent leur tache sans fin de collec- teurs, les fleurs dévoilant leurs richesses et leurs beautés, l’oiseau A la re- cherche du déjeuner de ses petits, la coccinelle en ac- tion parmi les pucerons dont elle nous délivre...et tant d’autres artistes que mous ignorons méme, bien souvent. Et pourquoi cette précipi- tation, tout au long de ces jours. Si c’est indispensa- ble A la vie moderne, de- vons-nous suivre cette mé- me régle pour tout ce que nous faisons. Devons-nous aussi modifier ce qui est encore naturel en nous: le rythme de notre coeur, 1’é- volution de notre corps. Dieu merci, mais nous sommes loin d’en arriver 1a. Il en. est de méme pour ce grand corps de la Na- ture. Nous avons essaye de changer ce qui n’est pas changeable; maintenant, es- sayons de revenir au point de départ. Pour cela, ob- servons ce qui vit naturel- lement, sans notre assis- tance et en dehors de no- tre interférence: nous a- vons beaucoup 4 apprendre ou 4 réapprendre. elo coin de loffice de la langue francaise vous men direz tant par Louis-Paul Béguin De Il’écriture J’ai une trés mauvaise é- criture. Illisible, ridicule, une vraie honte. Il faut un oeil de devin pour savoir ce que mes jambages minuscu- les, mes fioritures mesqui- nes peuvent bien signifier. Je n’eus jamais qu’une. se- crétaire qui pt, sans aide, transcrire au propre mes li- gnes déformées et rendre 4 ma phrase sa claire signifi- cation. Heureuse fille des dieux, moderne pythie qui garda sans doute de mes pa- ges manuscrites un godt de victoire. Etiemble, dans 1’ ‘*Ecritu- re’’, dit de celle-ci qu’elle est l’art humain par excel- lence. Transposer sur la **toile du peintre’’ les sons de la parole, doter ainsi le langage d’une texture soli- de et fixe, et ce faisant le rendre éternel, n’est-ce pas un miracle. On a dit jadis que l’écriture allait empé- cher les hommes d’avoir de la mémoire. Avant que la lecture ne soit si universel- le, les gens confiaient 4 leur mémoire les_ contes, les chansons, les souvenirs, tout ce que nous enregis- trons d’ailleurs aujourd’hui sur cassettes, bandes ma- gnétiques et autres média électroniques. Ce qui fait dire maintenant 4 cer- tains que l’écriture va dis- paraftre sous les coups de l’audio-visuel. Mais la mé- moire des hommes n’est pas disparue sous les coups de a Avec votre appareil photo, vous pouvez créer un joli | tableau comme si vous l’a- viez peint 4 la main. Pour ‘cela, la réflexion de cer- tains sujets estbien souvent supérieure en beauté 41’ori- ginal, car les angles plus doux et tard dans 1’ aprés midi, quand le soleil a perdu de sa puissance, les réflections de quelques im- meubles ou quelques arbres, vous donnent l’impression d’ sont # l’écriture. L’écriture ne disparaftra pas plus, quoi quien disent les prophétes de la civilisation ‘‘pop’’. Car il y eut un temps oft la femme, avant le régne de la parole écrite, con- tait de mémoire 4 ses en- fants, les épopées du pas- sé, chantonnait les rimes mises en musique par des baladins. Dés qu’il fut fi- xé par des signes sur le parchemin et le papier, le message du passé n’eut plus bien sQr l’importance qu’il avait au temps ou il était chanté par les voix des fem- mes, autour des feux. Tou- tefois, la chanson persista ainsi que la littérature o- rale, mystique, des légen- des primitives. L’écriture a son mystére. On ne sait guére pourquoi l’homme écrivit. On sait que l’écriture fut un besoin des sociétés primitives en voie d’organisation. Les Chinois disent: ‘‘Les saints hommes nouérent les cordelettes pour gouverner’’. - Nouer les cordelettes signifie dans ce contexte: écrire. Les premiers écrits furent con- sidérés comme des moyens de communication avec les dieux. C’est en Chine, par lV’ideogramme et, en Egypte, par l’hieéroglyphe, que com- menga, disait-on encore hier, le régne éternel de l’écriture. Mais Sumer fut pour certains le berceau de I’histoire, parce que c’est- 14, et non en Egypte, que furent inventés les pre- miers signes de l’écriture. L’histoire commence en ef- fet dés que l’homme sait é- crire, dés qu’il sait narrer les événements de son épo- que. Mais ne voila-t-il pas que l’on vient d’analyser, 4 l’aide du procédé du car- bone 14, trois tablettes d’ argile of sont gravés des signes trés proches de 1’é- criture crétoise et de 1’é- criture sumérienne. Or, ces tablettes seraient antérieu- res A celles de Sumer. On se demande aujourd’hui s’il y eut une écriture, avant Sumer. On continue, dans certaines régions du globe, 4 considé- rer l’écriture comme un don de Dieu. Lorsqu’on es- saya, il n’y a pas si long- temps, de modifier l’écri- ture arabe si compliquée, puisque chaque lettre prend quatre formes, ce fut untol- 1é général. Comment, disent les Musulmans, réformer u- ne graphie donnée aux hom- mes par Allah lui-méme. Et la Bible, ne l’appelle-t-on pas l’Ecriture Sainte. Les Juifs rendaient grace 4 Yah- vé de leur avoir donné 1’E- criture (l’Ecriture divine de VExode). Et il suffisait de tracer le texte d’un verset biblique sur le front du Go- lem pour que le géant ro- bot, défenseur des juifs d’ Europe orientale, reprenne vie. | une peinture 4 la main,Mais cadrez votre objectif de fa- gon a avoir seulement la partie réfléchie et non le sujet, ensuite lors de la pro- jection il vous suffira de le présenter 4 l’envers et vous aurez votre sujet 4 l’endroit comme l’original, mais avec une impression d’avoir été peint 4 la main et, si vous aimez encore plus de fan- taisie, jetez un petit caillou ou deux dans 1’eau, cela don- nera un certain nombre de ronds et un sujet dansant. Lucien Bellin Les policiers de Delhi, ca- pitale des Indes, sont, en plus de leurs fonctions (fai- sant respecter la Loi), une attraction touristique- Les policiers indous pos- sédent l’un des habits les plus colorés du monde. Vé- tus d’un uniforme blanc et - coiffés d’un ruban rouge é- carlate, avec plumes blan- ches et rouges, ils sont tou- jours préts 4 poser pour u- ne photo-souvenir, A moins qu’ils ne soient occupés a4 poursuivre un violateur des réglements de la route ou un délinquant.