12 — Le Soleil de Colombie, vendredi 24 juin 1983 Les francophones hors Québec, de méme que les anglophones du Québec sont dotés de divers services et programmes qui ont pour but de favoriser leur développement culturel et linguistique. L’étude CROP, réalisée au printemps de 1982 a la demande du Secrétariat d’Etat, s’est informée auprés de ces deux groupes mi- noritaires de langue officielle 4 savoir dans quelle mesure ces DANS LES BIBLIOTHEQUES Prés de la moi- tié des francophones et surtout les moins de 19 ans, jugent que la situation est satisfaisante dans leur localité ou leur ré- vres . francais dans les bibliothéques pu- bliques. (A _ tenir compte que le tiers des répondants ne sé prononcent pas sur ce sujet.) L’in- Satisfaction est soule- vée plus vivement a Terre-Neuve et en gion en ce qui con- Colombie-Britannique cerne |’accés aux li- (30% respectivement) Les services en francais de méme qu’en Nou- velle-ecosse (25%) et aussi en Alberta et en. Saskatchewan (24% ch.). POUR LES HANDICAPES FRANCOPHONES Vingt-neuf pour cent des francophones interrogés sont satis- faits des services mis a la disposition des personnes __handica- pées en tenant compte que la_non-réponse atteint 49%. C’est a Terre-Neuve (43%) et en Nouvelle-Ecosse (37%) ou l’on a le plus tendance a sou- lever une lacune dans ce domaine, ainsi que chez les répondants agésentre15et19 ans. DANS LES FOYERS POUR PERSONNES AGEES Les services’ en frangais offerts dans les centres d’accueil pour personnes Agées sont a la source de satisfaction de la part de la plupart des répondants, bien que 33% des interviewés ne se sont pas pro- noncés sur ce sujet spécifique. La situa- tion apparait non- satisfaisante 4 Terre- Neuve ou 39% des répondants la déplo- services et programmes étaient employés et méme jusqu’a quel point les destinataires en connaissaient |’existence. A la lecture de ce qui suit, on connaitra aussi le degré de popularité des di- verses associations nationales et provinciales. Ce chapitre reléve par ailleurs les besoins formulés par les répondants en matiére de services en francais. rent, en Saskatchewan — (35%) et en Nouvelle- Ecosse (34%). les répondants de 45 ans et plus de méme que ceux de 15 a 19 ans sont les plus portés a juger que la situation des foyers pour personnes Agées est satisfaisante & ce — niveau. ’ niveaux fédéral et correspondent ou non a leurs opinions. LES FRANCOPHONES IGNORENT QUI EST LEUR PRINCIPAL BAILLEUR DE FONDS Celui qui est principalement responsable de favoriser le développement des commu- nautés francophones hors Québec, le Secrétariat d’Etat, n’est pas connu de la plupart des francophones. Ceux-ci connaftront, a l’occasion, certains organismes qui regoivent des subventions du Secrétariat d’Etat et, dans ce cas, on est alors conscient que les sommes octroyées servent a favoriser la vie en francais dans leur province. De plus, quelques-uns qui sont familiers avec le Secrétariat d’Etat et son réle semblent satis- faits de ses interventions. Le Secrétariat d’Etat n’est pas le seul a «oeuvrer dans Vombre». || en va de méme pour les diverses associations nationales qui sont a peine connues du tiers des francophones hors Québec, cela dit pour quelques-une d’entre elles seulement, soit la Fédération des femmes canadiennes-frangaises (FFCF), la Fédération des francophones hors Québec (FFHQ) et |’Association canadienne d’édu- cation de langue frangaise (ACELF). Le tiers des francophones qui les connaissaient se montrent modérément satisfaits de leurs services. Quant aux autres associations nationales, deux sont moins connues; la FUCF (27%), la FCCF (23%) et une est prati- quement inconnues des francophones, le CCC (8%). La situation tend toutefois a s’amé- liorer lorsque les francophones sont consultés quant a la connaissance de leurs princi- pales associations provinciales. Exception faite de l'Ontario et de la Colombie-Britan- nique, la grande majorité des francophones ont au moins entendu parler de leur asso- ciation provinciale et méme que leur degré de satisfaction a |’égard des services qu'elle rend est plus marqué par rapport aux associations nationales. LE ROLE DE L’ASSOCIATION PROVINCIALE CONSERVER LA LANGUE ET LA CULTURE FRANCAISES Selon |’ensemble des répondants qui connaissaient suffisamment leur association -provinciale pour la nommer (correctement ou pas), son réle est essentiellement celui de conserver la langue francaise et d’encourager la culture francaise (entre 16 et 42%). C’est la définition qu’on lui préte surtout & Terre-Neuve, en Nouvelle-Ecosse, en Saskatchewan et en Alberta. Les francophones du Nouveau-Brunswick, de |’Ontario et du Manitoba sont plut6ét portés a croire que leur association a comme mandat d’aider la communauté francophones. On lui attribue aussi un réle social qui consiste a |’orga- nisation des rencontres entre francophones et 15% pensent que c’est aussi celui de représenter: les francophones dans la revendication de leurs droits. Enfin, partout sauf a |'Tle-du-Prince-Edouard et en Saskatchewan, peu de francophones mentionnent le réle que joue leur association provinciale dans le domaine de |’éducation. ~~ ON EST GENERALEMENT SATISFAIT 1 Bien qu’a peu prés 50% des interviewés se soient abstenus de répondre aux questions d’opinion sur leur principale association francophone, on dénote néanmoins un certain degré de satisfaction de la part des répondants. Ainsi, dans |’ensemble, des proportions importantes de francophones pensent que leur association est bien au courant de leurs besoins et qu’elle contribue effectivement a favoriser la vie en frangais dans leur pro- vince. Méme que 40% des francophones, exception faite des Franco-colombiens, con- sidérent que leur association respective est représentative de leur groupe. Pour ce qui est de la défense de leurs droits, ils sont entre le tiers et la moitié dans chaque province, toujours nonobstant la Colombie-Britannique, a juger que le réle est bien rempli aux provincial. Par contre, on ignore généralement, et dans des proportions qui atteignent parfois la majorité, si les prises de position de l’organisme a. a ae + +. &.% Fy ae Tae & 6 x ss SAG a SESS On veut encore plus d’argent La majorité des francophones estiment que le gouver- nement fédéral devrait Investir davantage dans leur cause, méme si ce dernier est en téte de liste au niveau de la satisfaction a |’égard des services offerts en frangals. On remarquera aussi que le quart des répondants consi- dérent que |’argent est dépensé en doses suffisantes alors que 5% sont simplement d’avis que le gouvernement fédéral est trop généreux. Les Franco-manitobains se sont montrés moins exigents face au gouvernement fédéral; 35% seulement prétendent que les montants versés ne sont pas substantiels. Face au gouvernement provincial, 56% des Franco-manitobains reconnaissent par ailleurs que ce dernier a accru son alde depuis cing ans. Au niveau de l’ensemble des provinces, ce. sont 42% des franco- phones qui sont de cet avis. D’allleurs, 30% des répon- dants crolent que c’est justement au gouvernement provincial qu’incombe la responsabilité d’encourager la francophonie. Enfin, les francophones sont surtout satisfaits des services offerts en frangals au sein des com- pagnies de la Couronne [74%], du gouvernement fédéral [67%] et des entreprises privées [63%]. Pour ce qui est de l’administration locale, des soins médicaux et du gou- vernement de sa province, au moins un répondant sur deux exprime sa satisfaction, mals un peu moins le font &|’égard des services sociaux [47%] et ceux de I’éducation aux adultes [43%]. Par contre, ces services ont tous été utilisés plus souvent en anglais qu’en frangals par les fran- cophones, exception faite de ceux qui sont disponibles aux compagnies de la Couronne et ta différence n’est que trés mince. Malgré tout, les francophones ont surtout tendance a s’adresser en francais au niveau des entre- prises privées, des compagnies de la Couronne et des soins médicaux. | Organismes provinciaux — On retrouve dans toutes les provinces ou la francopho- nie s’inscrit au titre de la minorité de regroupement, des associations, des organismes qul, de prés ou de loin, servent a promouvoir la vie en francais dans leur province ou leur communauté. Conséquemment, plusieurs d’entre elles sont responsables de créer une vie culturelle et. sociale chez les francophones par |l’organisation d’activi- tés diverses. On est en mesure dés lors de constater que souvent le taux de connaissance des activités pour francophones est faible. On doit tenir compte cependant de la vaste étendue du pays qui fait que, dans certains cas, une ac- tivité organisée localement peut avoir gagné un niveau de popularité enviable &4 méme sa communauté mais ne pas étre connue en dehors de ces cadres. D’autre part, on découvre, pour |’ensemble des provinces, que ce sont les plus scolarisés (13 années ou plus) qui connaissent plus souvent les associations provinciales et les activités régionales, sauf dans ce dernier cas pour les francophones de |’Alberta et de Terre-Neuve pour qui c’est le contraire. _ Aussi, ce sont les femmes, exception faite de ja Colombie- Britannique, qui semblent le plus au courant de |’existence Ges. eespgations proyingiales.