tt ht tet tt tl ft IO A AS 12, Le Soleil de.Colombie, 19 Juillet 1974 ELLE SAUVE NOS RECOLTES puceron. On lappelle communé- ment “béte a bon dieu”, mais son vrai nom est coc- cinelle. On a méme donné son nom “a la Volkswagen a cause de sa forme. Un pré- jugé favorable veut que la coccinelle soit l’insecte le plus gentil qui soit et un des plus beaux. On le croit inoffensif. Gentille et inoffensive, la coccinelle lest envers ’hom- me. Elle ne le pique pas, ne cause aucun dégat a ses aucun animal, n’est pas envahissante. Au contraire, elle est discréte, ne fait pas de bruit en volant, reste pas en colonie génante. Elle est jolie a regarder et si main une petite trainée rou- geatre, le liquide n’a rien de vénéneux ou de désagréable pour ’homme. Par contre, la coccinelle rend un immense service a Vhomme. Cet insecte qui nous est si gentil est en réa- lité un monstre, un ogre qui dévore chaque jour son propre poids de pucerons, soit une cinquantaine. Il est inutile de présenter ce joli petit insecte qu’est la coccinelle. Ces élytres de couleur rouge portent des points noirs qui varient en nombre de 2 a 16. Les plus courantes portent 2 ou 4 points noirs. Ces élytres protégent de fines ailes transparentes qu’elles dé- ploient pour s’envoler. Depuis la nuit des temps, cet insecte jouit d’un aura sacré. Les enfants ont du plaisir a la poser sur leur doigt et a la voir s’envoler. Son surnom de “béte a bon récoltes, elle n’importune . souvent immobile et n’existe © parfois elle laisse sur la_ A BETEABON DIEU Cette coccinelle 4 7 points dévore un Une coccinelle a 16 points explore une fleur afin d’y découvrir des pucerons. dieu” semble lui conférer un caractére sacré comme ce scarabée doré d’Egypte, que les Egyptiens considéraient comme -un dieu, il y a des millénaires. Dans beaucoup de pays, il y a une légende qui en- toure la béte a bon dieu. On lui préte des vertus, des pouvoirs magiques qu’elle - n’a pas. Dans certaines ré- gions de France, si on trou- ve une coccinelle sur une feuille de vigne, la récolte sera bonne a |’automne. Dans -d’autres régions, si une coccinelle se pose sur votre balcon, dans votre jardin ou sur vous, vous honnéte et droite. Si on la voit voleter de fleur en fleur, on dit qu’il fera beau. En Wallonie, si on écrase une coccinelle il pleuvra dans la journée. Dans le Poitou, il y aura mort de cheval. Un insecte tabou A peu prés partout la coccinelle est un étre tabou. Tant mieux pour elle, car elle nous rend un fier servi- ce. Chaque jour, a travers le monde, c’est par millions, si ce n’est par milliards que les coccinelles nous débar- rassent d’un insecte malfai- sant le puceron. : Cet animal se reproduit si vite qu’en deux saisons son poids total atteindrait 822,000,000,000 de tonnes (822 milliards), soit 20 mil- liards d’individus. Il ne nous resterait plus rien a manger depuis longtemps si la coc- cinelle était disparue un beau jour. Mais la coccinel- le est la. Gloutonne comme pas une, elle dévore chaque yf étes une bonne personne, | L'INSECTE LE PLUS FEROCE QUI SOIT jour unc cinquantaine de ces pucerons, Elle les éven- tre les vide et les avale. Chaque jour, c’est un mas- sacre qui.se produit dans les corolles de fleurs, sur les feuilles. Il se fait un élevage de coccinelles. Des régions en- tires ont été sauvées par les coccinelles. Le Mexique, le Canada en ont importé. La Provence a été sauvée . par les coccinelles, la Cali- fornie aussi. Les orangers et les citronniers du Midi de la France ont été sauvés par les coccinelles qui ont anéanti les cochenilles qui les mangeaient. Par contre, ce petit insec- ~ te ne craint pas les .préda- teurs. Il leur sert une méde- cine a sa fagon. Quand la coccinelle se sent menacée, elle secréte un liquide rou- geatre nauséabond et fétide qui ressemble a du sang. Méme les oiseaux n’osent la manger sans la ‘rejeter telle- ment ses sécrétions sont fé- tides. D’autre part, sa cou- leur rouge et les points noirs qui se trouvent sur ses élytres déconcertent ses en- nemis, c’est un camouflage subtil. Les points noirs semblent aux prédateurs autant d’yeux énormes. D’autre part, la cocci- nelle a une autre arme se- créte. Quand elle se sent menacée, -elle fait la morte et se laisse tomber sur le sol raide comme un cadavre et de plus, malodorant. Les pesticides ont toute- fois causé de grands ravages _ parmi les bétes a bon dieu. C’est dommage, car cet in- secte_ mérite vraiment son nom et notre respect. On lui doit beaucoup. s -élu domicile et sont ‘nus de bons Parisiens, quel LA PHOTO par Lucien BELLIN SPORT :PHOTOGRA PHIQUE Vitesse d’obturation, ouver- ture de diaphragme - Quelques situations drama- tiques peuvent étre obtenues par l’exposition 4 contre- jour, mais soyez certain d@employer un pare-soleil et vérifiez l’indice de pose deux foisEmployez la_ vi- tesse la plus rapide, cela réduit le mowvement de l’appareil, arréte __1’action nettement, (quand vous le \ désirez) et cela vous aide A vous servir de l’ouvertu- re du diaphragme au maxi- mum, ce qui permet de sé- parer le sujet avec lar- riére-plan. Le sujet en mou- vement, eh bien, cela donne une certaine allure 4 un cli- ché, mais pas avec l’appa- reil en mouvement,car l’ar- riére serait trop flou. Quand la source de lumiére -est réguliére, vous pouvez mettre une bande collante sur le diaphragme en ay- ant seulement le champ de profondeur A vérifier; ce- la évite le changement d’ou- verture par accident quand il fait trés froid dehors et que vous rentrez 4 1l’inté- rieur d’un stade de sport ot une certaine condensa-~ tion se produit sur les len- tilles. Pour éviter cela, en- veloppez l’appareil, durant eo coin de loffice de la langue francaise Ous mien aa ae a VC direz tant par Louis-Paul Béguin A PARIS 3) Un diner-débat bien parisien Vous avez certainement vu le film Le Pont de la Rivié- re Kwai. Peut-étre méme a- vez-vous lu le livre? Et la Planéte des Singes? Ces deux oeuvres sont d’un grand écrivain francais, | Pierre Boule,que j’eus l’honneur de rencontrer lors de mon sé- jour en France. Paris-Criti- que, association littéraire dont le Président est M. An- ge Gilles, producteur de 1’70.R.T.F., donne chaque mois des dfners-débats qui réunissent des écrivains ét poétes de France et au cours desquels on discute du récent livre de_ l’invité d’honneur. En 1l’occurence, il s’agissait du roman ‘‘Les Vertus de l’Enfer, derniére oeuvre de M. Pierre Boule. La présidente du comité des fétes, Mme Maria Klein, a- vait eu la-bonté de m’invi- ter. Le dfer fut excellent et les convives, au nombre de quatre-vingt environ, té- ' moignérent de cet esprit, de cet humour frangais qu’a si bien décrit Sacha Guitry dans un de ses celébres monolo- gues: l’esprit de Paris.Mais Paris n’est pas uniquement francais; c’est une ville in- ternationale of l’esprit qui y régne est francais. Des milliers d’étrangers y ont deve- que soit le lieu de leur nais- sance. Donc, disais-je, des mots d’esprit furent lancés, le vin coula 4 flots, la ché- re fut délicate. J’en profi- tai pour parler de nous, du Québec, et encore une fois, je fus agréablement surpris de voir tant de gens intéres- sés 4 la vie québécoise. (Il subsiste des mythes 4 com-. battre: le froid, les grandes distances, le grand Nord, les chemises 4 carreaux, sem- blent 6tre les seules mani- festations, pour bien des Francais, de la vie au Qué- bec. On ne s’imagine pas qu’il puisse y avoir de gran- des villes modernes). On parla du dialecte joual, que l’on ne comprend pas 4 Paris, de Charlebois qu’on aime, et de Vigneault qu’on adore. Pauline Julien s’est fait connaftre et ses chan- sons (entre autres: ‘*J’sais pas si j’vais déménager, qui ‘*tourne’’, 4 la radio) sont bien appréciées. Mes voi- sins de table étaient bien dé- cidés de venir voir le Qué- bec. Enfin, la conversation fut endiablée. Au café, on passa a la revue du livre de Pier- re Boule. Les questions fu- sérent, l’auteur répondit, calme et logique. Vers minuit, les gens s’en furent, contents, en se pro- mettant de se revoir le mois prochain, au mémeendroit, pour un. autre dfner-débat. ~ Pierre Boule me dédicaga . son nouveau livre et j’eus ainsi la chance de pouvoir lui parler. ‘‘ Comment avez- vous réagi 4 cette suite de films américains basés sur la Planéte des Singes, quine sont pas aussi bons que le premier film, ni certaine- ment, que votre livre’? A cette question, M. Pierre Boule sourit philosophique- ment: ‘‘J’aime mieux ne pas les voir’’, me dit-il. Je lui dis qu’&A Québec, nous elmes droit, dans un cinéma _ du quartier d’Youville, A un festival de la Planéte des Singes; 4 ou 5 furent pré- sentés dans la méme jour- | née. Il en fut surpris et me dit: ‘‘Croyez-vous qu’on puisse rester si. longtemps dans un cinéma sans ensor- tir un peu abruti’’? Et sa fagon de travailler! Com- ment prépare-t-il un roman? Il nous dit qu’il travaillait d’abord 4larecherche de matériaux et de documenta- tion. Ensuite, il s’occupait du ‘‘style’’ général dulivre. Aprés seulement commen- gait-il A écrire! Pierre Boule, grand é- crivain connu dans le monde entier, est un homme _ tran- quille, simple et poli, qui parle d’une voix douce et mesurée. Unvéritablehom- | me de lettres. le transport, dans une cou- verture ou un tricot de lai- ne. De méme, si vous allez & une partie de hockey sur ~ glace, ne mettez pas votre caméra prés de la glace, car la condensation de vos lentilles vous donnerait des difficultés. Quand il fait trés chaud, l’attention doit se . porter sur les films. L’émulsion devient molle 4 haute tempé- rature et l’indice de pose ~ change. Essayer de garder ~ - vos films de rechange dans votre glaciére de pique- nique et a l’ombre si vous conduisez. Ne jamais mettre vos films dans la bofte A gants ou dans la malle ar- riére. Ils seront plus en sé- curité 4 l’intérieur de la voiture 4 une teméprature égale 4 celle que vous sup- portez vous-méme.