« Sont-ils “toujours verts” du meme vert / Pourquoi se le cacher? Le "contre-congreés" des jeunes Franco-Colombiens a fait long feu. Pas une résolution, pas la moindre recommandation ne sont venues d'eux. Aux élections, ils n'étaient pas assez nombreux pour “faire entrer" lLtun des leurs. Mais étaient-ils bien "des leurs", les deux candidats un peu plus jeunes qui auraient pu avantageusement sé dé- sister l'un au profit de l'autre? Au fond, c'est peut-étre 148 que réside le probléme: la jeunesse franco~ phone est encore plus divisée que le monde adulte, en Colombie~Britanni- que. C'est peut-étre la preuve d'un sain radicalisme que leurs ainés ont su nuancer de raison, mais il n'en reste pas moins que toute la gam- me des verts se retrouve dans la jeune grenouille d'outre-Rocheuses. Un organisme comme le nétre devrait pourtant étre capable de lancer un pont, une passerelle, sur ce fossé qui est aussi celui des générations. Faisons face, froidement, & la situation que l'on peut, en raccourci bien sir, résumer A ceci: 1.- Il y a les jeunes nés ici ou arrivés ici depuis si longtemps qu'ils s'identifient aux natifs, largement, sinon totalement anglicisés. 2.- Il y a les jeunes nés au Québec, arrivés ré- cemment en Colombie et qui, daris bien des cas, n'ont guére l'intention de rester ici. Deux mondes, bien plus éloignés que celui de gens de cingquante ans qui se rejoignent au moins sur une chose puisgu'ils peuvent, ces adultes, communiquer grace a une langue encore commune. Que faire? D'abord ramener ces différences de surface 4& de plus justes proportions. L'anglicisation, qui apparait comme une maladie honteuse, n'est en réalité que linguistique. Et nous défendons assez violemment le principe selon lequel l'appartenance % une culture est autre chose que simplement la langue pour trouver infranchissable l'tobstacle en question. Le radicalisme politique des jeunes Québécois néo-Colombiens est souvent assorti de possibilités d'taccomodements. Certains porteurs de cheveux longs ne refusent pas nécessairement le shampooing. D'autres, qui ne jurent que par le socialisme et la propriété collective, sont préts A participer a l'entreprise privée lorsqu'ils pensent pouvoir s'en servir. Tres curieusement (mais l'est-ce tellement, curieux?) ce n'est pas né- cessairement entre Vancouver et Maillardville que pourront se faire les retrouvailles de deux jeunesses qui ont tout & gagner d'un rassemble- ment constructif des adultes de demain. Il y a sans doute plus de dis- tance entre Fatima et Cambie qu'entre Prince-George, par exemple, et Victoria. Cela, on a pu s'en rendre compte au congrés. Ceux qui y étaient, ces jeunes déchirés entre le désir de ne pas laisser les "vieux" seuls leur batir une société (ou simplement la perpétuer) et l'envie d'aller manger & Gastown, l'tont sfirement ressenti . Ce n'est sans doute pas une chose 4 demander & des jeunes: le compromis? Mais il s'en trouvera peut-étre quelques uns pour é6tre moins entiers, © pour étre plus complets.f quand on s’apercoit qu’on s’ennuie, on cesse de s’ennuyer. 13