26__ Le Soleil de Colombie, Vendredi 22 décembre 1978 _ Lalégende du sapin de Noél Que Thiver était rude en ce mois de décembre, Jamais on avait vu une pareille année. Le froid, dans tout le corps engourdissait nos membres Malgré un feu d’enfer brillant dans la ch’minée. Cette histoire se situe dans un coin des Rocheuses, Epoque oi la légende était réalité, La Colombie formait a cett’époque heureuse Un coin de paradis qui était convoité. On y venait alors de tous les lieux du monde, A pied, ou a cheval pour venir s’implanter. La vie y était dure, mais nous tous a la ronde, Etions venus ici, trouver la liberté. Les loups dans la forét faisaient trembler d’effroi. A leurs cris, les chamois s’enfuyaient a grand bruit, Ayant peur de mourir sous leurs dents, dans le froid, Ou leur servir d’app&t au milieu de Ja nuit. La neige tout alentour était dense et profonde. Un manteau de duvet recouvrait la contrée, Et dés la nuit tombée, le bois devenait sombre, Malgré la lune en haut qui donnait sa clarté. C'est dans ce cadddre-la que vivait en famille, Marianne et Gontran, les enfants Dumortier. Gontran, petit garcon, Marianne, petite fille. Le papa travaillant eomme humble forestier. Leur maison était 14 a une lieve du village, Perdu en contrebas au fond de la vallée. ; Tout autour la montagne couronnait les nuages Et seuls les aigles en haut pouvaient la survoler. Dans la forét touffue aux sapins millénaires, On voyait tout le jour le papa Dumortier Travailler dur et fort pour un maigre salaire. Seulement la nuit tombée, il pouvait s’arréter. Noél, comme tous les ans était un jour de joie, Tous les enfants du monde, du chatelain au bourgeois, De louvrier méme, préparaient bien avant Cette fét’ qui durait jusqu’a “la nouvelle an”. Mais pour les “DuMortier” ces enfants de misére, Ce n’était point la peine de cirer leurs souliers, Car dans leur cheminée qui fumait tout l’hiver, Jamais le moindre jouet ne s’y était trouvé. ° Que Noél était beau en bas dans le village Chaqu’ maison s’y trouvait amplement décorée. Tout le monde s’y mettait redoublant de courage, L’enfant JESUS ce jour 1a sera adoré. L’attraction principale était le “Grand Bazar”. Placé au centre méme de la plus grande rue, Les enfants accrochés au mur dans le “brizzard” A travers la vitrine s’en mettaient plein la vue. Tout était présenté avec le meilleur goiit. C’était un festival de joviets, de cadeaux, De 1a, des tout-petits on voyait les joujoux Mais c’étaient les plus grands qui avaient les plus beaux. Gontran pour ses 8 ans, un costaud pour son 4ge, Avait vu un chariot tout de hétre vernis, Avec des chevaux blancs, qui servaient d’attelage, Il le trouvait si beau qu'il en révait la nuit. Pour Marianne, 10 ans, déja une demoiselle, Son regard s’arréta sur une belle poupée. Une duchesse tout en bleu habillée de dentelle Parée comme si un roi I'attendait au souper. Pour des enfants si pauvres, ca ne serait qu’un réve, Une poupée, un chariot, de si jolis cadeaux. Tout cela disparait dés que le jour se léve Et que l’aube blanchit A travers les rideaux. Ca n’sera pas le cas du fils du chatelain A la bourse bien garnie et gonflée de monnaie. Nous on a just’ l'argent pour acheter du pain, Lui peut en gaspiller et faire ce qui lui plait. La fille de 'auvergnat, le marchand de charbon, Certainement non plus, manquera pas de présents Pourquoi done pour certains, le Seigneur parait bon Et que d'autres enfants sont dans le dénuement? Chacun des deux petits, ne pensait que pour l'autre. Pour Marianne, Gontran espérait la poupée, Et celle-ci de Gontran, elle se faisait Yapotre, Souhaitant que le chariot un jour lui soit donné. Ainsi en se suivant, les jours, toujours les mémes, S'égrainaient lentement de soirée en soirée, Et Noél arriva, jour de féte supréme Pour les riches joyeux, commence la veillée. » Les pauvres gens aussi eélébrent deur maniére 2 * ¥ > a te Be wv . a > Se = POP SAR ARE SO Eh Oe APE RAS BOS Fo tat eh aoe ee. < Mais pour eux pas de dinde, ni de vin généreux. Ils marquent ce jour spécial par d’ardentes priéres Pour demander au Fils d’étre moins malheureux. Gontran et Marianne, comm’ ils avaient coutume, Priérent avec ardeur chacun les yeux fermés. Elle, elle priait pour lui dans sa couette de plume, Gontran de tout son coeur demandait la poupée. Quelle ardeur! Quelle foi! Quelle force dans leur coeur! Ne pensant que pour I’autr’ et s’oubliant soi-méme. Leurs priéres dans les cieux étaient autant de fleurs Que les dieux recevaient au Royaume Supréme. Marianne lentement ouvrit ses jolis yeux Par la vitre une clarté semblait venir des cieux Cette clarté n’venait pas de Ja lune dans la nuit Actuellement c'est plus tard que sa lumiére luit. Ce n’était pas non plus du ciel, source éternelle Que cette lueur venait, mais elle venait du bois. _ Lentement, devenant de plus en plus réelle, -Eclairant tout autour et partout a la fois. Sous la clarté violente d’un’ blancheur irréelle Si violente qu’un soleil luisant en plein midi Les yeux en faisaient mal, mais elle était si belle Que Marianne et Gontran sautérent de leur lit. Blottis l'un contre l’autre, a travers la fenétre, De leur modeste chambre, ils contemplaient sans bruit Ce miracl’ incroyabl’ qui venait de paraitre Dont ils étaient témoins au milieu de la nuit. La lumiére, encore plus lumineuse cette fois Sur la neige et la glace qui pendait des sapins, Transformait en féérie tous les arbres du bois Qui semblaient déposés sur un lit de satin. Mais vraiment le plus beau c’était le Centenaire Cet ami laissé seul, non loin de la maison On l’avait laissé 14 au milieu d'la clairiére Pour jouir de son ombrage 4 la chaude saison. Ce soir, point d’ombre en lui. C’était bien le contraire. Car la lueur lui, semblait s’étre approchée Son blane manteau de glace inondé de lumiére Brillait de mille feux, comm’ s'il ft décoré. De la cime aux racines enfoncées dans la terre Les gemmes étincelantes projetaient leur éclat: Rubis, saphirs, émeraudes, trésor de l’univers Jusqu’aux diamants de glace de 8 ou 10 carats. Tout’s les couleurs du monde l'on pouvait contempler Réunies sur cet arbre aux lueurs fantastiques Les mots étaient trop courts pour pouvoir expliquer Et décrire le dixiéme de ce tableau magique. Gontran et Marianne dans leur émerveillement Contemplaient tout cela sans comprendre la cause Au coeur de la lueur, ils voyaient maintenant, Une silhouette se formait, on voyait quelque chose. Gontran de sa p’tite main, sera celle de sa soeur Un vieillard se voyait au milieu de la clarté, Ses cheveux et sa barbe, tout blanc dans la lueur Ah! c’était difficile 4 pouvoir distinguer. L’apparition prit forme; ils voyaient beaucoup mieux Sa longue robe blanche brodée d’or et d’argent C’était l’ami, Le Pére qui descendait des cieux Exaucer les priéres faites par les pauvres gens. Gontran et Marianne savaient que le hasard Ne pouvait exaucer leur demande fervente Ils voyaient le chariot, la poupée du bazar Que le vieillard tenait entre ses mains tremblantes Déposant lentement au pied du centenaire Le sapin, cet ami, brillant de mille feux Les jouets qu’ils avaient demandés en priére Avec assez d’ardeur pour attendrir les dieux. Lentement la lumiére diminua, s’adoucit Et apparition méme finit par s’estomper. Tout redevint normal doucement dans la nuit, Mais nos amis jamais ne pourront l’oublier Tristement, a regret, ils retournent dans leur lit. Peut-€tre mém’ n’ont-ils eu qu’un réve, un’ vision A présent les loups hurlent 4 nouveau dans la nuit Et tout dort maintenant dans la vieille maison. Blafarde, l'aube se léve en ce jour de Noél. Tout le monde se prépare, c'est la messe au village. Les enfants DuMortier, sans habit de dentelle, Vont ramasser du bois pour vendr’ au voisinage. C'est la raison pourquoi si tt de bon matin Hs-sortent.de Ja maison Verse tennis manteaux ; . ~~ trip re api Ge te ae $ Oe PATIL AILS : ee Et approchent ainsi leur ami le sapin Ou le vieillard en réve déposa les cadeaux. < Oh! Stupeur, oh! Surprise. Les jouets sont 1a aussi Sa poupée de dentelle toute habillée de bleu. Avec ses chevaux blancs, le chariot tout vernis. Le réve devenu vrai par la bonté des cieux! Les enfants trés émus et transportés de joie, Du pied du grand sapin ramassent leurs présents. Gontran plein de bonheur pour son chariot de bois Marianne, sa duchesse son amie maintenant. Cette histoire au village fit un bruit de tonnerre, Dont I’écho rebondit de contrée en contrée. Maintenant a Noél sur la terre tout entiére On-décore les sapins et ils sont honorés. Cette légende que certains disent histoire réelle, Que les vieux prés du feu se plaisent a raconter Dit pourquoi les sapins aux fétes de Noél Sont garnis de guirlandes et si bien décorés. De Gontran, de Marianne, que chacun se souvienne Qu'ils firent preuve tous les deux de réelle charité En ne demandant pas ce qu’ils voulaient eux-mémes C’était sir, leur priére allait étre exaucée. Essayez par vous-méme, pour moi c’est bien réel, Car jai fait l’expérience et je sais que les cieux Accordent leurs bienfaits 4 ceux qui les appellent Et qui sans égoisme savent invoquer les dieux. Gilbert ELOPHE Plus que 15 représentations DE LA PRODUCTION DE LA LANTERNA MAGIKA “The Lost Fairy Tale” CINEMA DE ROBSON SQUARE COMPLEXE DU PALAIS DE JUSTICE Fins de semaine: 23 et 24 déc. 13h30 et 15h90. 30 et 31 déc.: Soirées: 22,28,29 déc. 19h30 Matinées: 26 27 28 et 29 déc. 13h30. Enfants $1.75 — Adultes $2.75. INFORMATION ET RESERVATIONS GREEN THUMB PLAYERS neeeaeeatetetatetetatetetatetetate ‘Ay 9 ° td e d’une infirmiére? Pour soins particuliers, chez.vous ou a = Phopital. | 2 ‘Private Duty Directory 1862 Broadway Ouest Vancouver, C.B. _. --731-3158 | Un rendez-vous hebdomadaire | au canal 10 LA FRANCOPHONIE AND YOU Lundi a 18h30 Courtenay Mardi a 18h00 Prince George Mardi a 20h00 = Maillardville- ‘Haney-Mission-Maple Ridge- | - Pitt Meadows | Mercredi a 17h30 Vancouver reprise i‘ samedi a 17h00. Mercredi a 22h00 Powell River | etait Pe »* dts mma és