4 ‘Le Soleil de Colombie vendredi ler février 1980 Le point de vue sur... TEHERAN par J.-C. PORCHET LA VOLONTE DE CHANGEMENT Prés de 3 mois que les diplomates de l’ambassade américaine & Téhéran sont retenus en otage, aux mains des étudians iraniens. 3 mois que ces mémes étudiants ont pris d’assaut Yambassade et brulé de drapeau américain, en signe de mécontentement envers la politique impérialiste des Etats-Unis. Les Iraniens, par ce geste, ont montré au monde que désormais les petits pays ont la volonté d’assumer leur propre destinée. Le réveil de l’Islam, avec a sa téte l’Ayatollah Khomeini, porte un coup dur a l’aigle américain et ébranle l’ours soviétique. Dimanche dernier, le peuple iranien élisait M. Abolhassan Bani-Sadr, président de la nouvelle République Islamique. N’oublions cependant pas que Khomeini reste le guide spirituel. M. Bani-Sadr n’a jamais caché sa réprobation envers la prise des otages et ne semble pas vouloir accepter un pouvoir paralléle, représenté actuellement par les étudiants. Seulement, c’est dans 3 semaines que l'élection 4 la chambre des députés se tiendra, et c’est la que le nouveau président doit s’assurer la majorité des députés. Donc, on ne devrait pas s’attendre a de grands changements avant cette élection. De leur cété, les étudiants ravisseurs ont clairement laissé entendre qu’ils relfcheraient les otages que sur La nouvel le entente Québec-Canada . LE LIVRE BLANC [SUITES APPEL AU PEUPLE DU QUEBEC Le moment est venu de conclure. Depuis des générations, nous avons maintenu contre vents et marées cette identité qui nous rend différents en Amérique du Nord. Nous I’avons fait au lendemain de la défaite, puis a l'Assem- biée du Bas-Canada; nous l’avons fait en dépit de I’écrasement de 1837 et sous l’Acte d'Union, qui visaient Tun et Vautre & nous réduire a I'insi et puis encore dans un régime fédéral qui, lui aussi, nous enfonce de plus en plus dans un statut de minorité. Or, tout le long du chemin, les autres ne nous ont pris au sérieux qu’aux Moments od nous avons su nous tenir debout et tenir notre bout. Que di- raient-ils et penseraient-ils de nous, s'il fallait que nous reculions cette fois- ci? Depuis quarante ans au moins, c'est de nous surtout qu’est venue la crise du ségime fédéral. Duplessis, Lesage, Johnson, Bertrand et Bourassa, que aous avions élus, n'ont fait que l'ac- sentuer. Méme lorsqu'ils ralentissaient © pas ou quills faiblissaient, les pres- sions de la société québécoise les empé- thaient de lacher. Car le Québec continuait a évoluer et a se décou- vrir sans cesse plus capable de se prendre en main. Mais s'il fallait qu'aprés tant d’années de pression croissante, notre ‘Montagne n’accouch&t que d'une souris, aucune prétention nationale du Québec ne serait de longtemps prise au sérieux. Ce ne serait pas la fin du monde? Bien sfir. ‘Juste I wey brutal de la plus saine des montées, celle qui conduit un peuple, aussi naturellement qu'un individu, jus- qu’a sa maturité. < Nous n’aurions plus qu’a rentrer dans le rang et, pour un bon bout de temps, dans l’oubli qu’on nous accorderait charitablement partout ailleurs od l'on a suivi de prés notre cheminement. Fédéraliste a la fois dégu et i serrée qui dure depuis deux siécles, soyons le moins possible en position de force démocratique! Préparer d’abord notre affaiblissement pour ensuite se rendre a la table de négociation! Ils ont beau dire le contraire, ceux qui préchent le NON au référendum nous ligoteraient littéralement dans le statu ‘quo, nous enlevant toute chance prévisi- ble d’ en sortir ou méme de |’amélio- rer tiellement. Une ch que n'ont jamais eue vraiment ceux qui en parlaient dans le passé, méme s’ils gardaient toujours en réserve—sans la mentionner—cette arme supréme qu’est le recours au peuple. Qui donc écouterait 4 l'avenir ceux qui auraient transformé ce recours en démission? -La pensée politique qui prétendrait s'imposer de ce cété-la, si bien noyée soit-elle “dans le flou et l'ambiguité, ne peut cependant éviter tout a fait de se trahir. Le fond de cette pensée, c'est que le Québec serait trop petit et trop faible pour rien entreprendre par lui- méme. Et que, de toute facon, ce serait prématuré. Dans trois, cing ou dix ans, * peut-étre serait-on & point pour se prononcer—alors qu'il y a quelques mois encore on houspillait le gouverae- ment, qui retardait le référendum jusqu’au printemps prochain! Nous devons croire au contraire que nous avons la maturité, la taille et la force requises pour assumer notre destin. Parce que c'est cela qui est vrai. La nation québécoise, c'est une famille qui aura bientét quatre cents ans. Bien avant cet fge, dans les deux Amériques, Anglo-Saxons, Espagnols et Portugais ont acquis leur souve- raineté. L’histoire a freiné pendant longtemps notre propre émancipation. Mais elle n'a pas empéché pour autant fea société québécoise de mfrir et Robert Cliche nous conseillait a y prendre garde, dans sa derniére opi- nion publiée sur le sujet: «A mon avis, écrivait-il, l'un des plus graves dangers maintenant serait un NON au référen- dum. Le Canada anglais croira alors la crise écartée et retournera a sa léthar- gie.» D'aucuns inviteraient les Québécois, comme peuple, lors du prochain réfé- rendum, a perdre la face. Ils travaillent pour une défaite! Leur mot d'ordre consiste & nous recommander de faire, avant toute chose, avant toute négocia- tion éventuelle avec le Canada anglais, une démonstration de faiblesse . politi- que, un étalage d’indécision... Exacte- ment comme le souhaitent ceux avec lesquels le Québec aura a négocier demain. —- N’est-ce pas étrange? Souhaiter que nous-mémes, Québécois, dans la partie labori it a la ité de progresser, de s'administrer et de se gouverner elle-méme. Au long des ans, nous avons accu- mulé peu a ‘peu toute l’expérience essentielle. A commencer par l'expé rience parlementaire que nous vivons depuis bientét deux siécles, ce qui nous arompus a cet exercice.central de la démocratie avant bien d'autres peuples. Certes, notre Assemblée nationale n'est pas parfaite et elle fonctionne souvent au ralenti: comme tous les parlements démocratiques. Aussi compétente qu’aucune autre, notre administration risque cependant d’ou- blier parfois, dans la paperasse, qu'elle est au service du citoyen: comme toutes les administrations du monde. Nos tribunaux, eux aussi, ont les qualités et les défauts de leurs pareils. Bref, nous ne sommes ni plus ni moins préts que quiconque 4 conduire nous- mémes nos affaires politiques. Et s'il Yordre de Khomeini, qui actuellement se trouve en rétablissement dans un hépital. Mais la situation a maintenant changé en Iran, en effet, les étudiants, considérés au début comme des héros, se retrouvent aujourd’hui de plus en plus’seuls plus personne n’ose les cautionner et pire, ils risquent de passer pour contre-révolutionnaires, en Iran, on sait ce que cela signifie. Cela vient du fait qu’aujourd’hui I’Iran craint pour ses frontiéres (7000 km avec l’'URSS) et cherche des appuis extérieurs. M. Bani-Sadr a laissé entendre que maintenant son pays veut normaliser ses relations avec la communauté internationale, mais pour ce faire, la question des otages est a régler en priorité. De son cété, l’organisation des Nations Unies, par Yentremise de son secrétaire’ général, a décidé de mettre sur pied une commission d’enquéte sur les méfaits du shah, en échange de la libération des otages. Donc, lueur d’espoir pour les diplomates américains retenus 4 Téhéran, qui devraient bientét voir dae calvaire terminé. Pour les américains rapatriés en méme temps que la fermeture de l’'ambassade canadienne, histoire se termine bien mais, le jour ot les relations seront a nouveaux rétablies entre |’Iran et les Etats-Unis, ce jour 14, Mr Joe Clark pourra demander a la CIA fallait dost passer un examen, nous ne serions pas parmi les Berniers, dein de 1a. Cette maturité politique, loaeenhia des législations progressistes et sou- vent pilotes, et méme la multiplica- tion des livres’ verts ou blancs de nos gouvernements, sont 1a pour en té- imoigner sur tous les plans: éducation, santé, services sociaux, fiscalité, agri- culture, communications, langue, cultu- re, condition féminine, énergie, aména- gement, recherche scientifique, écono- mie, etc. Rien d’humain ne nous est plus étranger comme collectivité. Nous, Québécois et Québécoises, sommes une nation, la plus profondé- ment enracinée du continent. Sur limmensité de notre territoirre, par- tout nos souvenirs anciens comme notre présence vivante nous rappellent que ce peuple est ici chez lui, dans son foyer ancestral. Eh bien, il est d'une importance vitale que ce foyer désormais lui appartienne complétement. L’heure est venue d’étre maitres chez nous. La dépendance minoritaire, qui n’a jamais été saine pour. personne, pouvait s’admettre a la rigueur tant que nous n’avions ni les moyens ni méme I'idée d’en sortir. Elle nous aura quand méme cofté - bien des retards. Elle nous aura laissés aussi avec un solide complexe d'infé- riorité—lequel constitue d’ailleurs le seul vrai motif de nos hésitations. Voici Yoccasion de nous en débarrasser enfin. Nous n’avons pas le droit de la laisser passer. Car notre poids diminue progressi- vement, et l’on peut maintenant se passer du Québec & Ottawa. Ce qui signifie que les entraves courantes A notre épanouissement ne pourraient qu’aller en s’aggravant. °Celles qui limitent les chances d'avan- cement a tel barreau de l’échele, et nous ont fait chez nous, 4 nous la majorité québécoise, l'un des plus bas de tous les revenus moyens de la société. ee qui nous obligent 4 des années tions et de procédures pour enfin, prati it exténués, & des choses nat vont de soi dans tout pays normal: comme le droit de parler frangais entre nous, dans notre ciel. °Celles qui gardent en dehors de chez nous le dernier mot sur des questions aussi centrales, existentielles méme, que l'immigration, la justice, la politi- que familiale et sociale. *Celles qui rendent si onéreuse la mise au point de toute politique québécoise d'importance: logement, pftes et pa- piers, agriculture, pécheries... *Celles qui éternisent jusqu’a l’odieux, comme dans l'affaire de la taxe de vente, cette raison du plus fort qui permet en fin de compte de voler littéra- littéralement des dizaines de millions au Trésor québécois (et bien davantage encore, depuis combien d’années, pour les services policiers). a eebe? “Comment réouvrir notre ambassade 4 Téhéran?” COLONISATION SPORTIVE A peine admis dans la Ligue Nationale de Hockey, le club des Nordiques de la ville de Québec a décidé d’utiliser uniquement le francais dans les annonces qui sont faites a l'intérieur de son stade. La Ligue Nationale est la plus grande organisation de hockey professionnel au monde. Son président, M. ‘John Ziegler, a déclaré que cette décision était contraire au réglement en vigueur. Actuellement, l'anglais est ‘obligatoire dans tous les clubs de la Ligue Nationale tandis que le bilinguisme francais-anglais est toléré dans les seuls clubs québé- cois. Il faut préciser que l’insti- tution de la Ligue Nationale est elle-méme américaine et que le Canada n’a pas d’orga- nisation de hockey en propre. Hebdo — Quebec Les clubs québécois sont ‘réduits a jouer dans les succursales canadiennes a une institution américaine. OPTIMISME PATRONAL Les hommes d'affaires sont dans l’ensemble satis- faits de la situation actuelle au Québec. Un sondage effectué par le Conseil. du Patronnat du Québec durant la deuxiéme quinzaine de décembre et rendu public le 15 janvier, révéle que 84% des hommes daffaires interrogés quali- fient la situation économique de bonne ou passable, alors que 16% la qualifient de mauvaise. 60% des hommes d’affai- res qualifient le climat social de bon ou passable et 50% jugent de méme le climat politique. Le principal sujet de préoccupation demeure |’in- flation tandis que la question linguistique semble mieux acceptée. “ae? “ge 40% *Celles qui maintiennent mordicus hors ede-chez nous Ja.régie de nos-ondes;;.** sera dé’8a plénitude et de: $4 pére clest-a-dire du plus puissant instrument, an diffusion de notre temps. REF ok *Celles qui nous forcent a quéter la permission ‘dés qu'il s’agit de nous manifester a |'étranger, quitte 4 la voir parfois refusée arbitrairement et, dans les autres cas, soumise a une tutelle méfiante. ' Tout cela accompagné de doubles emplois, de chevauchements de pro- grammes et de mesures en porte-a- faux qui cofitent terriblement cher en gaspillage d’énergie et en perte d'effi- cacité autant, sinon plus, qu’en argent. Sans compter que jamais, depuis le début, le Québec n’a échappé au sort classique des minorités: ce sort qui, d'une époque a l'autre, nous aura privés de notre juste part des chemins de fer, puis de l’activité maritime, et mainte- nant des liaisons aériennes. La seule période pendant laquelle Ottawa nous a soutiré un peu moins qu'il n’a fourni en retour—les quelques bréves années depuis la crise pétro- ligre de 1974—touche déja a sa fin. ~ Bientét, quelle qu’en soit l’origine, nous paierons le pétrole au méme prix que tous les autres. Et le fédéral “continuerait, comme. toujours, a orien- ter vers l’ouest de l'Outaouais le gros des dépenses génératrices de progrés ’ économique, selon un ordre de priorité contraire au nétre. La nouvelle entente que nous propo- sons, c'est d'abord la fin de toutes ces entraves. La fin de ces réles étriqués pour tant de personnes et pour tout notre peuple. La fin des manipulations et de l’exploitation importées. La fin de Vinsécurité minoritaire. La fin des per- missions qu’on doit quémander pour agir ou méme pour communiquer. Comme 150 autres peuples du monde, nous pourrons, nous aussi, &tre en pleine possession de notre patrie. Une patrie dont la reconnaissance éventuel- le n’appauvrira personne, puisque c'est nous qui l’avons défrichée, apprivoisée, développée, et que c'est encore nous qui Vhabitons. Une patrie ot nous pourrons vivre en majoritaires, avec l'incompa- rable sentiment de sécurité, de normali- _ té, qui en découle. Nous y ferons nos lois, selon nos lumiéres, en fonction de nos besoins et de nos aspirations, sans avoir 4 nous inquiéter constamment des contraintes ni des interventions extérieures. Nous ‘y dépenserons chez nous et pour nous les impéts et tous les autres revenus qui sont percus pour la collectivité, et nous pourrons les faire servir 4 notre crois- sance. Nous y accueillerons en toute liberté ceux et celles qui, de partout dans le monde, accepteront de venir ici pour édifier avec nous, conformément & nos - plans et a notre facon de voir et de dire les choses, une société sans cesse plus productive, plus juste et plus humaine. Une société plus ouverte et plus tolérante que shorty assurée qu'elle nnité, ‘Dans cette société, il'n’y aura plus de blocages imposés du dehors. Nous pourrons déployer 4 leur limite les dons, les énergies, le sens de l'invention et le goit de l’ouvrage bien fait dont nous aussi rich { pourvus que quiconque. D‘ailleurs, nos progrés les plus mar- quants jusqu’a présent, ne se sont-ils pas produits dans des secteurs od nous pate laissés 4 nous- mémes, sans avoir + tad * Alois que les secteurs ot nous trai- nons encore de l’arriére, a fort peu d’exceptions prés, sont ceux ou le systéme fédéral est venu inhiber ou compliquer notre démarche. La souve- raineté, ce sera la libération de l’ini- tiative québécoise, sur tous les chan- tiers du présent et de l'avenir. Et par-dessus tout, ce sera la res- ponsabilité, ce synonyme supréme de liberté. Voila ce qui fait peur 4 ceux qui reculent devant l'idée d’avoir un pays bien deux. C’est comme s’ils avaient peur d’étre en santé! Car la responsa- bilité, il n’est rien de tel pour donner aux peuples comme aux hommes un supplément de vigueur et de fierté, pour les grandir 4 leurs propres yeux comme a ceux d'autrui. Cette souvenraineté, nous la plac ta" m Seedy weet rains, qui tend a renipTncer” de plus en plus le vieux moule fédéral ot jamais les groupes nationaux minoritaires n'ont puconnaitre la vraie sécurité ni le plein épanouissement. Cette association nous permettra de garder ensemble tout ce qui nous est mutuellement avantageux. Un espace économique dont la dislocation serait aussi cofiteuse pour les uns que pour les autres. Des marchés en commun et une politique monétaire conjointe. La libre circulation des personnes et des biens. Et toute une gamme additionnelle, qu’on pourra élargir progressivement, d'entreprises et de services que rien n'interdit de partager: les postes? les chemins de fer? les liaisons aériennes internationales? la réciprocité pour les minorités? Tout ce qui n’affecte pas : liberté fond tale, pour ch faire ses propres lois, de disposer 4 = guise de ses ressources, de demeurer le ~ seul maitre dans sa maison. Ainsi le Québec souverain, au lieu d’étre une barriére, constituera-t-il plutét une charniére entre l'Ontario et les Maritimes, permettant au régime fédéral de continuer et, lui aussi, d’évoluer librement dans le reste du Canada. dans le cadre d'une nouvelle associa- tion avec le Canada, nous insérant ainsi dans l’évolution de plus en plus uni- verselle du monde moderne. Un monde tout grouillant de membres a part entiére du club des Etats souve- ’ rains, mais ov les frontiéres tendent constamment 4 s’abaisser, et a se combler peu a peu les fossés les plus profonds qu’avait creusés l'histoire. Il ne s'agit pas d'une utopie, mais de cette interdépendance que tous les peuples doivent désormais admettre et aména- ger entre eux. A la seule condition que ce soit entre t nt égaux, quel- le que soit par ailleurs la taille ou la puissance de chacun. Dans le Bénélux, Premier modéle ain d’ tion, c'est d’égal a égal que se traitent les questions essentielles entre le minuscule Luxem- bourg, avec moins d’un demi-million dhabitants, et la Belgique ou les Pays- Bas, qui sont vingt-cing ou trente fois plus populeux. Et si l’on n’avait pas maintenu ce principe central de Végalité entre les Peuples, I expérience du Bénélux n ‘aurait games conduit a la vaste © ou se retrouvent parame neuf pays tout aussi disparates. Et le Conseil nordique, des pays scandinaves n’aurait jamais vu le jour. c ést d’égal a égal, donc, que nous voulons proposer a nos partenaires du reste du Canada une nouvelle entente. Une entente basée sur cette formule de libre association entre Etats souve- Evid t, tout cela ne se réalisera pas du jour au lendemain. II va falloir négocier. Encore. Cette fois, cepen- dant, ce ne seront plus les palabres stériles ol nos revendications se sont sans cesse brisé les dents sur le mur d'un systéme qui, depuis 112 ans, s’est refusé 4 toute évolution majeure et se refuse encore a la moindre réforme d'importance. Il y aura enfin, sur la table, ce déclencheur essentiel du déblocage: une volonté collective, claire et catégorique. L’heure va bientdt sonner pour le peuple québécois d’exprimer cette volonté démocratique et, par 14 méme, de donner 4 son gouvernement le mandat d’ouvrir l’étape décisive, entre toutes, de notre histoire. Le choix devrait 6tre facile, en effet, aussi bien pour le coeur que pour la raison. Il suffira de penser un peu a la longue fidélité du passé et a toute la vigueur du présent, et puis de songer aussi a ceux et celles qui nous suivront et dont l'avenir dépend si grandement de ce moment-la. Et alors, nous choisirons d’emblée, a ce grand carrefour du référendum, la seule voie qui puisse dégager l’horizon et nous assurer une existence nationale, libre, fiére et adulte. La voie que nous ouvrira, Québécois et Québécoises d’au- jourd’hui et de demain, ce petit mot sonore et positif: Oui. Le gouvernement du Québec René Lévesque Premier ministre- Oui Québec! “T6EMIT ¢2 ‘a 29