ee en _ a Ne ne _ ; — oe —_— a ee eee | nn ee om ee ee Société Historique Franco-Colombienne 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 ae ee eee 9 Tél. 879-3911 La Société Historique Fran- co-colombienne, dans le cadre de ses recherches historiques, met en évidence dans ses publications le réle des Canadiens-Frangais ou Fran- ¢ais joué au cours de l’his- toire de jadis en notre vaste territoire, qui, avant 1858, avait comme nom Nouvelle- Calédonie. Si, des navigateurs anglo- saxons ont sillonné les mers et les océans, tels que les Capi- taines James Cook et George Avant-propos Vancouver, qui ont jeté !’an- cre de leur navire dans les eaux de nos parages, les Francais en ont fait tout autant, notamment Camille- Joseph, Marquis de Roquefeuil, peu connu et pourtant... Grace aux travaux de re- cherches trés poussés de notre membre Mme. Margaret Waddington, anciennement attachée a Il’Université de Toronto, la Library School (Toronto), Vancouver Gene- ral Library, bibliothéque de 1'U.B.C,, membre du comité’ pour la célébration du cente- naire (1871-1971) de l’entrée de la Colombie britannique au sein de la famille cana- dienne. Elle eut un geste trés louable, celui de remettre a la S.H.F.C. une masse de notes, documents, photocopies, pro- duit de ses recherches au sujet de l’exploit du Marquis de Roquefeuil, desquels nous avons extrait, en majeure partie, la présente narration. PAR ALEXANDRE SPAGNOLO Les en Plusieurs raisons militent en faveur de cette action: les Espagnols et les Portugais, surtout pour occuper presque de vastes continents en vertu du Traité de Tordesillas de 1492, et en extraire au maxi- mum les richesses, sans se soucier du bien-étre des abori- génes. Les Anglais également, mais en structurant les pays conquis, et chercher le fa- meux passage nord-ouest =e oa de relier le Pacifique a "Atlantique et vice-versa, ob- session de |’Amirauté britan- nique. -D’autres, afin que Pourquot explorer? Bocas deValdes = (Baynes Sourd leurs pays respectits puissent occuper des fles comme points de mouillage, de relais pour leurs navires au cours des longues expéditions. -D’autres encore, a des fins commercia- les: offrir aux pays éloignés certaines marchandises euro- péennes, par un troc judi- cieux, en échange duquel ils prendraient des produits exo- tiques dont l'Europe a besoin. Dans ce dernier cas, se place notre héros, de Roquefeuil, du fait qu’il a longé nos cétes et jeté l’ancre de son navire a la céte-ouest de notre grande fle, alors nommée Quadra et Vancouver. Ayant effectué un voyage autour du monde de 37 mois, nous n/allons pas circonscrire notre narration aux seuls exploits dans nos iles et nos . eaux; nous voulons bien I’en- richir pour le bénéfice du lecteur, en suivant ce grand marin dans ses divers chemi- nements au cours de son mer- veilleux périple autour du monde, sans pour autant subir le malheureux sort de ses prédécesseurs, les Cook, La Pérouse, Entrecasteaux, a la recherche de ce _ dernier, Verrazzano, Balboa etc. Qui était le marquis de Roquefeuil? Fils du premier lit d’Auguste Joseph, Marquis de Roquefeuil-Cahuzac et de Marie-Rose Catherine de Verdun, né le 28 janvier 1781. En 1825, a 44 ans, épousa Marie-Emilie Lavergne- Donnement. A 24 ans, il entra dans la marine comme aspi- rant a bord de “La Chif- fonne”. Sa frégate attaquée. par les Anglais, il passa a bord de “La Fléche” qui fut d’ail- leurs coulée, il en réchappa de justesse. En 1807, promu officier 4 bord de “La Sémil- lante”, la déveine le poursui- vant,il est blessé au cours de Paction du H.M.S. Terpsi- chore au large de Ceylan. Rapidement promu_lieute- nant de vaisseau, en 1810, en 1812 décoré de la Légion d’Honneur. Chevalier de Saint-Louis. Aprés son voyage autour du monde (1816-1819), de Roquefeuil s’attendit, diail- leurs avec droit.a obtenir une autre promotion a la Marine, mais le Ministre l’avait préve-. nu quil n’aurait pas cet avancement, il quitta la mari- ne francaise avec dépit, on ne récompense pas toujours ses hommes, pour la marine mar- chande. L’origine des de Roquefeuil 3S : : ’ remonte assez loin dans l’his- toire de la noblesse frangaise- bretonne. Henri Frotier, vi- comte de la Messetiére, en releva de nombreux dans son ouvrage ‘“Filiations breton- nes”. Le blason des_ de Roquefeuil porte des noeuds monastiques, depuis que le’ Pape Grégoire IX ( 1227- 1241) délia Arnauld de Roquefeuil de ses voeux sacrés en 1227, afin qu'il puisse prendre femme et assurer une descendance. Le Chateau de Bonaguil, édifié au Quercy, en 1490, a été la demeure ancestrale de cette noble famille: actuelle- ment propriété de |’Etat. La France aprés l’empire Aprés la Révolution, et sur- tout aprés la défaite. de Napoléon ler, la France était dans une situation presque désastreuse, pas d'argent, pas de marine, pas d’armée: le commerce maritime en sta- gnation, les explorations, un luxe impensable. Aprés le Traité de Paix de 1815, certaines conditions de vie revinrent a la normale. Un marchand entreprenant, ancien navigateur, Jean- Etienne _Balguerie, de Bordeaux, sollicita et obtint l’autorisation d’organiser une expédition vers la céte nord- ouest de |’Amérique, a des fins commerciales, en méme temps que certaines études Sa famille appartenait au grand commerce de la région de Bordeaux. La souche s’est partagée en plusieurs bran- ches, dont urie fut anoblie, en 1755, par Frédéric-Adolphe, roi de Suéde. Un Balguerie fut Gouverneur de la Banque de France. Celui qui nous intéresse, Jean-Etienne Balguerie, dit Balguerie (junior) naquit a Montpellier, en 1756, appar- tenant a cette famille protes- tante venue s’établir dans le midi de la France vers la fin du XVIe siécle et 4 Bordeaux vers la moitié du XVIIIe siécle. -Balguerie (jr.) n’était pas du tout un homme 4a pantoufles et coin du feu, loin de 1a. Ce sont les navigateurs qui, en faisant connaitre le monde nouveau et en jetant sur les marchéseuropéensles produits coloniaux, mirent a la mode lexotisme dont les richesses réelles et appréciables devan- cérent les succés littéraires. La plus grande époque de la région de Bordeaux et du Sud-ouest doit se placer dans cette période du XVIIle siécle ou le commerce de leurs ports faisait les premiers ports du monde. -Si le Traité de Paris de 1763\ consomma la perte du Canada et des Indes, la grande concurrence de la nait redoutable il fallait donc chercher des débouchés ail- leurs. d’ordre divers. La Chine, en particulier, respectifs avec les Antilles, en_ part des autres nations deve~ apparaissait comme un pays d’avenir: ce fut la gloire et la richesse des Bulgarie, de ne pas hésiter 4 vouloir devancer cette vérité de demain. Bulgarie (jr.), 4 27 ans, prend le commandement du navire de 800 tonneaux “L’Hippopotame”, 83 mem- bres de l’€quipage, un maitre avec une jambe fracturée avant-veille, une quantité considérable de marchandises frangaises pour le futur troc. -Il_atteignit Macao, le seul établissement européen en Chine, cédé au Portugal, en 1566. -La, le Portugal allié a la Grande-Bretagne contre la France, le gouverneur voulut arréter le Consul de France a Macao la Chine prit fait et cause pour les Frangais, les Portugais se tinrent coits. Le commerce ° d’abord En Chine, J.E. Bulgarie (jr.) déclara péremptoire- ment “Je ne viens pas ici pour des recherches, des explora- tions ou lethnographie , mais étudier de quelle ma- niére les Européens font le commerce avec ce vaste empi- re, afin d’essayer d’en tirer profit pour mon pays. Retour en France. A partir de 1793, grace au décret de la Convention du 31 janvier, Balguerie (jr.) va pouvoir armer en course comme les plus importants armateurs bordelais de l’époque. -Il mit en mer, décembre 1798, le navire “Le Bordelais” qui ‘| Jeay-Errenne ORES Qui était Jean-Etienne Balguerie? devint navire-corsaire, il don- na lieu a un litige et procés retentissant 4 la suite de la capture d’un voilier danois: Bulgarie (jr.) perdit le pro- cés. { Un nouveau “Le Bordelais” Tenant a ce nom patronymi- que, il baptisa un nouveau navire du méme nom de “Le Bordelais” qui sera 4 ]’avenir un messager de paix a travers le monde. Suivant l’ouvrage de René Cruchet “Le Voyage en Chine de Balguerie (jr.) 1783-1785. Edition 1952. Pe