ii ian a I ae rac Sn a Pr Ot VOL. 20 NO. 26 VENDREDI 23 OCTOBRE 1987 MBI FONDATEUR : ANDRE PIOLAT Le Solezl de Colombie 3283 rue Main Vancouver, C.B. V5V 3M6 Canada, (= Hebdomadaire : 30 cts Courrier 2éme classe no. 0046 La conférence du Commonwealth et la lutte anti-Apartheid Margaret Thatcher isole ses 47 partenaires... Iis sont venus. On les a vus. Mais ont-ils convaincu? Ont-ils convaincu sur I’Afrique du Sud, a n’en point douter le fil rouge autour duquel ont gravité - progressé? - les débats, pendant cette semaine diploma- tique vancouvéroise. Par Patrice Romedenne Reprenons: au début, ils nétaient pas d’accord. Ow plutét, la Grande-Bretagne ne voyait pas les choses de la méme facon que les autres pays représentés 4 Vancouver. Si les » deux parties s’accordent pour P vilipender le régime en vigueur en Afrique du Sud, leurs analyses . divergent au moment d’aborder _ ‘Tes remédes nécessaires pour mettre fin a cette situation. Maintes fois décrite, maintes fois qualifiée d’intolérable par la communauté internationale, cette situation brille par sa triste simplicité cing millions de blancs imposent leur tutelle a la bagatelle de vingt-cinq millions de noirs. Pour ces derniers, la réalité quotidienne comprend les délices de l'état d’urgence, les douceurs de la _ répression généralisée, le tout concocté avec une absence totale de réformes. Un tel cortége de plaisirs se nourrit souvent de violence et parfois de révoltes, comme ce fut le cas dans les ghettos en 1985. Mais inévitablement, la tension régne et la bombe peut imploser a tout moment. «Politique intérieure : je fais la guerre. Politique extérieure : je fats la guerre.» Pieter Botha, Président et chef du gouverne- ment sud-africain, reprend a son compte, mais sans le dire, la célébre formule de . Georges Clémenceau. Car Prétoria main- tient aussi son occupation de la Namibie, effectue des raids fréquents contre ses pays voisins, occupe le Sud angolais en collaboration avec lUNITA (Union nationale pour |’indépen- dance de l’Angola) et soutient le mouvement _d’opposition au Mozambique, le RENAMO _Trans-Manche Le bout du tunnel? Cette fois, ca a lair sérieux! La construction du tunnel sous la Manche devrait vraiment commencer au début de décembre. Cet immense projet, qu'une bonne partie du public britannique aborde encore avec méfiance, risque pourtant d’étre un erand pas en avant vers une pe unifiée. Par André Lesire Les chiffres sont impression- nants. Bati par un consortium privé appelé Eurotunnel, le projet cottera plus de 10 ‘milliards de dollars. Il s’agit de deux longs tubes’ paralléles, chacun avec une voie ferrée, et un plus petit tunnel entre les deux pour la ventilation et... une sortie de secours. Le tunnel aura 52 km de long, dont 38 km sous la mer. A plus de 40 métres sous les fonds marins le terrain se préte au forage de ces galeries, excepté pour une petite portion prés des cétes francaises ou les ingénieurs francais et anglais s’attendent A rencontrer de sérieuses difficultés. A Sangatte, prés de Calais, un immense trou de 50 métres de diamétre et 70 métres de! profondeur a déja été creusé pour ‘permettre la mise en position des foreuses. Les constructeurs utili- seront onze de ces monstres mécaniques de 200 métres de long et pesant plus de mille tonnes. Ces gigantesques foreuses avanceront 4 une moyenne. de 1,50 métres a l’heure. Deux usines, une en Angleterre et l'autre en France, ont déja été construites pour fabriquer les milliers de segments en béton armés qui vont étre utilisés sur les parois du tunnel. Les équipes francaise et anglaise creuseront simultané- ment a partir de leur pays respectif. Ils devraient se rencontrer sous la Manche vers la fin 1990. Le point de rencontre est calculé avec une telle exactitude que la marge d’erreur prévue n’est que de 25 cm. Du cété francais, une nouvelle ligne de chemin de fer pour T.G.V. (train a grande vitesse) va €tre construite jusqu’au tunnel. Ce sera en fait tout un réseau de lignes T.G.V. qui relieront Paris A Bruxelles, Amsterdam et Cologne. La France compte dépenser 4 milliards de dollars pour ces nouvelles lignes de super train. Entre la céte anglaise et Londres les trains devront cependant se Suite page15 (Résistance nationale du Mo- zambique) . Bref, discrimination raciale al’intérieur et destabilisa- tion a l’extérieur sont les deux mamelles de la_ politique sud-africaine. L’Apartheid tient bon. Diail- leurs, «l’establishment» Afrikaner malgré son incompétence crasse, ne songe pas a le remplacer. D’autres y pensent 4 sa place. Ainsi, en 1986, le Congrés américain a interdit dé nouveaux investissements, stoppé l’exporta- tion de pétrole ou suspendu les préts bancaires... Le Japon, lui, a refusé de vendre des ordinateurs a usage militaire et interdit les investissements directs... Ces deux exemples sont timides, certes, mais réels. Ils prouvent que l’'idée de sanctions économi- ques fait lentement son chemin. Pourtant, cette idée n’a pas effleuré la chevelure laquée de Suite page 4 L’heure du bilan! Le rideau est tombé sur la scéne du Commonwealth. Aprés une semaine de palabres, voici venue l’heure du bilan et des comptes. Il ya des gagnants, il y a des perdants... Vainqueur haut la main : Brian Mulroney. Son pays a accueilli une ribanbelle de chefs d‘Etat. Il n’y a pas eu la moindre petite tentative dattentat... Vainqueur haut le porte- feuille : les hétels les plus luxueux du centre-ville. Ils ont logé, pendant plus d’une semaine, 800 délégués, chefs d'état, ministres, haut-fonc- tionnaires. Ca paye! Perdant numéro un : le contribuable canadien. C’est dans sa poche que l'on a putsé les 19 millions de dollars nécessatres a la tenue parfaite de la conférence. Autres perdants : les Sikhs Ils ont usé une paire de chaussures par turban @ manifester comme des dératés contre Radjiv Gandhi. En vain. Derniers perdants : les commercants. Le centre de Vancouver étant partielle-. ment obouclé, il _ fallait «circuler». C’est ce qu'on fait les consommateurs, sans prendre le temps de mettre un pred dans les magasins. ~ Oncle Archibald Education Second Class Mail. Elle est née, la divine école! Lise Toupin, présidente du Comité de cadre de francais. Elle est née la divine école! 100% francaise, «Larson- Annexe» a vu le jour " septembre dernier, grace a demande de accrue parents d’éléves francophones. Et en facile! ‘ Reh Me Par Patrice Audifax L’aventure' commence’ en décembre dernier alors que 76% des parents interrogés répondent favorablement a la création d’une école francaise distincte. Aussitét le Comité de parents du Programme cadre de francais entame des négociations avec la Commission scolaire de Vancou- ver Nord et le 13 mai le projet est proposé lors d’une assemblée générale extraordinaire qui réunit des représentants du Secrétariat d’Etat, du ministére del’Education, de la Commission scolaire de plus de 75 parents d’éléves. Il est alors proposé que lancienne é€cole North Star, située a proximité de 1’école secondaire du Programme cadre Balmoral, soit le site tout indiqué pour installer l’école francaise. Dix jours plus tard le projet est accepté. «La Commission scolaire était consciente de la nécessité d'une école francaise», explique Lise Toupin, présidente du Comité de parents du Programme cadre de francais. «Elle était tout a fait d'accord avec ce projet et parents du Programme S‘engageait avec le ministére de lU'Education a nous financer de mottté pourvu que le Comité de parents obtienne du Secrétariat d’Etat une subvention égale a leur participation.» Aussitét dit, aussitét fait. Pour fonctionner, |’école Larson-Annexe avait besoin de 454 000 $ dont 227 750$ en subvention. Le Secrétariat d’Etat _ a encouragé le projet. Résultat : aujourd’hui 84 éléves de la maternelle 4 la 7@me année ont depuis septembre une véritable école francaise. Le directeur actuel est le directeur de ]’€cole Larson, M. John Montgomery, mais c’est Huguette Lipscomb qui est en charge de l’école francaise puisque M. Montgomery ne parle. par un mot de frangais. «M. Montgomery est 100% avec nous et nous avons toujours eu d'excellentes relations avec la Commission scolaire», ajoute Lise Toupin. oon a. _— an ene ae : sli |