VOL. 4 NO. 11 VENDREDI 16 JUILLET 1971 Enregistrement de 2éme classe 0046 — ‘LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE COLOMBIE BRITANNIQUE 15¢ € So lel Massacre au Bengale LA NOUVELLE-DELHI, Une délégation canadienne constituée de trois députés s’est rendue sur les lieux des camps des réfugiés du Pakistan oriental, du cdté indien du Bengale de 1’Ouest. Selon leurs constatations, la tragédie dont les Pakista- nais sont victimes est ‘‘ab- solument terrifiante’’, et re- vét des proportions qu’il se- rait bien difficile d’exagé- rer. MM. Georges Lachance (L- ‘Montréal - Lafontaine), An- drew Brewin (NPD - Toronto Greenwood) et H. N. Mac- quarrie (PC - Hillsborough, I.P.E.) ont exprimé leur pro- fond bouleversement 4 des journalistes de la Nouvelle- Delhi, avant leur départ pour Islamabad, d’ot ils poursui- vront leur itinéraire jusqu’a 4 Dacca afin de continuer leur. cueillette d’informations | concernant la crise quisévit au Pakistan oriental. Selon M. Brewin, l’inten- sité de la tragédie qu’il leur a été donné de voir les a stupéfiés. Ils se sont de plus rendus compte, en li- sant dans les yeux effarés des réfugiés, que seule une peur immense les avait mo- tivés A fuir leur pays. La peur, mais liée de prés A la douleur pour eux qui, presque tous, ont perdu des membres de leur famille immédiate, et parfois mé- me, les ont vus étre froi- dement exécutés devant eux. M. Macquarrie enchafne : ‘*Au début, je croyais que 1’Inde seule ne pouvait por- ter le fardeau de cette tra- gédie, et maintenant, plus que jamais, je suis convain- cu que les autres pays ne devraient pas permettre un tel état de faits’’. M. Lachance, qui est vice- président du comité des Communes sur les affaires étrangéres et sur la défense nationale, tente & son tour d’expliquer la pensée de son confrére, en insistant sur aspect numérique de la tra- gédie : ‘*Le flux continuel de réfugiés qui traverse la frontiére est quelque chose qu’il nous est impossible A imaginer au Canada. Je suppose que le meilleur mo- yen de se représenter cette invasion consiste 4imaginer qu’une ville comme Toronto, qui comporte une population de 2,500,000 habitants, se verrait soudain contrainte d’accepter l’arrivée de 50,000 réfugiés, chaque jour’’. Les trois délégués n’arri- vent pas A isoler une seule impression bouleversante ou terrifiante, tellement tout ce qu’ils ont vu les a émus. de ses confrérés, a fait sa- voir qu’a leur retour au Canada, ils étaient bien dé- terminés A faire tout en leur pouvoir pour persuader le gouvernement et la popula- tion de 1l’incroyable détresse qui régne la-bas et de lané- cessite d’envoyer une aide efficace, tant aux niveaux humanitaire que politique. Sur le plan d’une possible intervention politique au Pa- kistan de lest, les trois délégués estiment que la dé- mocratie devrait étre réta- blie et que les dirigeants qui ont eté élus de fagon légitime devraient pouvoir exercer leurs fonctions. Au chapitre de la récente annulation d’envois d’armes par le Canada, les trois dé- putés sont unanimes & dire que cet exemple devrait étre imité par les autres pays, car les expéditions d’armes ne servent qu’A alimenter le désastre actuel. M. Brewin; Pease a “au nom: M.H.Wilson M. Harold Wilson, leader de l’opposition, a fait le 9 juillet un pas de plus vers ce qui paraft clairement é@tre une décision finale de s’opposer A l’adhésion de la Grande- Bretagne A la @.E.E. aux conditions obtenues 4 Bru- xelles et 4 Luxembourg par le gouvernement de M. Ed- ward Heath. Répondant A la télévision au plaidoyer passionnément pro-européen fait jeudi soir par le premier ministre, le ‘chef du parti travailliste a catégoriquement rejeté les résultats obtenus au cours de la négociation en ce qui concerne le coat de l’adhé- sion, le sucre des pays pro- ducteurs du Commonwealth, les produits laitiers de la Nouvelle-Zélande et les. mouvements de capitaux au sein de la Communauté élar- gie. Soulignant que ces quatre points avaient été jugés essentiels par le gouverne- ment travailliste, dont il était le chef, M. Wilson a accusé M. Heath de n’avoir donné aucune réponse satis- faisante et des’étre contenté de faire des ‘‘promesses dorées’’ annongant la pros- périté ‘‘d’un seul coup’’. ‘*Ce que l’on demande a M. Heath, a poursuivi le leader de l’opposition, est : peut-il, en toute justice, faire entrer une nation aussi divisée et aussi faible - di- visée et affaiblie par sapro- pre politique - dans l’Eu- rope’’. M. Wilson a affirmé que le gouvernement, dans son Li- vre Blanc, n’avait donné au- Le vice-président des Etats-Unis, M. Spiro Agnew (A gauche), est accueilli ici 4 sa descente d’avion par le monarque d’Arabie séoudite, le roi Faygal. Les deux hommes politiques ont eu un entretien de deux heures qui a eté qualifié de ‘‘cordial et de chaleureux’’. M. Agnew a par la suite adressé la parole 4 quelque 600 citoyens américains résidant en Arabie séoudite. Le vice-président des Etats- Unis a fait l’éloge, au cours de son discours, de la ‘‘diplomatie tranquille’’ dont font preuve les Américains vivant dans les pays arabes. cune estimation quant au coat total de 1l’adhésion pour la balance des paiements bri- tannique. ‘‘Je me demande pourquoi’’, a-t-il ajouté, en affirmant : ‘‘Nous avons le droit de savoir’’. Quant au sucre des pays du Commonwealth et aux pro- duits laitiers de-la Nouvelle- Zélande, le chef de l’oppo- sition a critiqué le ‘‘silence”’ dont le Livre Blanc s’en- “toure, “en ajoutant.:° ‘*Le président Pompidou est plus franc et plus direct lors- qu’il parle de la Nouvelle-~ Zélande aux Francais”. Cet- te phrase fait allusion A la déclaration du président Pompidou sur l’ouverture graduelle du marché britan- nique aux fromages frang ais. Toujours ence quiconcerne la Nouvelle-Zélande, M. Wilson a ajouté : ‘*M. Geof- frey Rippon (le négociateur]. britannique auprés des Six) doit expliquer les termes de l’accord d’une facon plus précise. D’aprés tout ce que j'ai entendu et lu jusqu’a présent, ce qu’il a obtenu a propos de la Nouvelle- Zélande n’a aucun rapport avec les conditions que nous avions demandées’’.