Origine du nom de notre pays De Kanata, mot d’ori- gine huronne-iroquoise, signifiant “village” ou “agelomération’’. Le 13 aoiit 1535, Jacques Cartier, qui navigue prés de Vile d’Anticosti, a, en sa compagnie, deux jeunes In- diensqu’ilraménede France et qui l’informent que la route pour le Canada (“le chemin de Canada”) s’étend au Sud de 1’fle. Is parlent, en fait, du _ village de Stadacona, site actuel de Red River en plein hiver, cette scéne nous monire le moyen de transport employé a cette époque. Circa 1840 jonction avec I’Ilinois, ont été considérés par les découvreurs francais comme faisant partie du Canada.” Celaexplique peut-étre pour- quoi la Grande-Bretagne abandonne temporairement la dénomination de Canada pour celle de province de Québec. Le Canada est dési- gnécomme telen 1791 par la loi Constitutionelle de 1791, qui divise le Québec, ainsi considérablementagrandi,en _| provinces du Bas-Canada et la ville de Québec. Cartier * désigne aussi, par ce mot, la “pro- vince du Canada”, région soumise a Donnacona, chef indiende Stadacona. Le nom désigne bientdt une région beaucoup plus vaste. La mappe- monde“‘Harleian”’ (1547), lapremiére a montrer les découvertes de Cartier lorsde son second voyage, étend cette désignation 4 la région au Nord du golfe et du fleuve Saint-Laurent; vers 1550, les cartes désignent aussi de ce nom la région au Sud du fleuve. Cartier appelle le Saint-Laurent “‘Ti- viere du Canada”, que l’histoire con- serve jusqu’a la fin du siécle. Le 10 aotit 1535, il donne le nom de Saint- . Laurent a une baie au Nord de I’ile d’ Anticosti et le nom s’étend graduellement au golfe et au fleuve. En 1603, lors de son premier voyage, Champlain mentionne le fleuve du Canada, mais, vers 1613, Canada est remplacé par Saint-Laurent. Lenom de Canada est synonyme de Nou- velle-France, méme dans la corres- pondance officielle, mais il s’agit d’une appellation inexacte puisque la Nouvelle-France comprend toutes les possessions francaises; de fait, comme le remarque le pére Pierre Biard dans les Relations des Jésuites, en 1616, “le Canada ne comprend pas, a pro- prement parler, toute cette étendue de pays appelée maintenant Nouvelle- France, mais seulement la partie qui s’étend le long des rives du grand fleuve Canada et du golfe du Saint- Laurent”. En 1664, Frangois Du Creux, dans Historiae Canadensis faitlaméme distinction. Les explora- teurs frangais et les commercants de fourrure vont plus loin versl’Ouestet le Sud, repoussant les limites de ce qu’ils appellent toujours Canada, li- mites qu’on n’a jamais, en ce temps- 1a, définies officiellement. En mars 1762, aprés la conquéte, le général Thomas Gage informe le général Jeffrey Amherst que les limites entre le Canadaetla Louisianen’ ontjamais été clairement fixées. Il déclare que les frontiéres du Canada ne sont pas ce qu’on crutjusqu’alors: “Non seu- lement les Grands Lacs, c’est indis- cutable, mais tout le cours du Mississipi, de sa source jusqu’a sa du Haut-Canada. En 1841, on les réunit sous le nom de province du Canada. En 1867, l'acte de l'Amé- rique de nord Britannique unifie la province du Canada (divisée en Québec et Ontario) 4 la Nouvelle- Ecosse et au Nouveau-Brunswick pour former “un dominion appelé Canada”. Le nouveau dominion est relativement petit, mais il s’agrandit rapidement, en 1870, jusqu’aux Ro- cheuses et..a l’océan Arctique par Vacquisition de la terre de Rupert; ensuite s’ajoute la Colombie-Britan- nique en 1871: le Canada s’étend donc d'un océan a ‘autre. L’Ile-du- Prince Edouard joint les rangs en 1873 ét la Grande-Bretagne céde les titres des fles arctiques en 1880. Le Canada comprend alors presque tout le territoire qu’il posséde maintenant, sauf le Labrador et Terre-Neuve, qui entrent dans la Fédération en 1949. Voici le commentaire saisissant du distingué historien américain, S. E. Morios: “Jamais, depuis l’Empire romain, desnomslocauxn’ont regu une extension aussi grande que Ca- nada et Saint-Laurent’. Le Gaur. décembre, 1992. VOL. 5 NO 2 3