See ae aN sgt$ eet dy seeds See Ipsen a a ee ee ee a en eee ae at agi Le 18 Octobre dernier, M. Marchioni ment inauguré le cycle au- tomne-hiver des manifes- tations culturelles de 1’Al-. liance Francaise. L’invité d’honneur était le dernier Doyen de la_ Sor- bonne et le Président Ho- noraire de la Sorbonne nouvelle, M. Raymond Las Vergnas. - Comme sujet: La Sorbonne d’aujourd’hui. La présentation deM. Las Vergnas fut faite sous ses divers aspects: Doyen d’université, écrivain, conférencier, membre du Conseil Supérieur del’Al- liance Frangaise, etc: . Pour mieux preparer l’auditoire, of on aremar- qué la présence de M. Ga- labru, Consul Général de France, le Doyen brossa un tableau rétrospectif de la Sorbonne d’antan. = Fondée au XIllé. Siécle par le Pére Robert Sor- bon (1201 - 1274), né a Sor- bon, petit village prés de Rethel, dans les Ardennes, ~ chapelain et confesseur de Louis IX, roi de Fran- ce, afin de permettre aux écoliers pauvres- l’accés des études théologiques. - Dés 1554, cette institution, qui. avait fait son chemin, fut tout court de Sorbonne. - Reconstruite en 1626 par Richelieu, dont le mauso- lée se trouve 14, bien en place, -ses bAtiments fu- rent donnés, en 1808, 4a l’Université de Paris et, enfin remaniés entre 1884 et 1900. Avant d’entrer dans le Sujet et mettre au courant le public, peut-étre peu averti, le conférencier a mis en évidence ce qu’é- tait la Sorbonne d’antan, avec son passé plusieurs fois séculaire, soumise 4 des régles rigides, des tabous inviolables, unmo- ‘dus facendi intangible et ce, jusqu’au fatidique 22 octobre 1968. - La, le dra- me éclata, que le Doyen Las Vergnas a, en ter- mes subtils, édulcorés a- vec le recul une tragi-comédie. Les événements du 22 Oc- tobre 1968, A l’instar de ceux de la prise de la Bas- tille, le 14 Juillet 1798, fu- rent décisifs pour dé- molir l’ordonnance archai- que de t’ancienne Sor- bonne. Quelles sont les origines et les causes de cette démolition. D’abord, la Sorbonne avait fini par atteindre un effectif de 50.000 étudiants; dans l’impossibilité de les elle devait é- clater en plusieurs uni- versités dont la pre-mié- re, pilote, fut celle de Nanterre, destinée 4 a- bsorber le ‘*trop-plein’’ parisien. Rien 4 faire, les étudiants manifestérent une réluctance 4 s’y ins- crire. On obligea, par la suite, par des moyens coercitifs, les étudiants ri- contenir, a magistrale- désigné sous le nom. “temps, en _ ches 4 y aller nonsans des remous. Il est vrai que 1|’environnement de Nanterre ne se prétait pas A une vie sociale, 4 des loisirs hors de 1l’enceinte universitaire: pas un café pour prendre un moka ou un demi autour d’une table, endroit apte a4 ru- miner des projets révo- lutionnaires déja latents. Le conférencer, alors ad- joint au Doyen et témoin oculaire, a narré les pré- mices du mouvement de révolte, lorsque plus de 300 étudiants, armés de batons de chaises, de pieds de table, 1’attitude menagante, attirérentson attention; il en référa A son chef le Doyen. Malheureusement, ef- frayé, affolé, ce dernier fit appel aux forces de l’ordre: matraque au poing, ceux-ci eurent difficilement raison de cette meute déchainée qui, en de nombreux *‘paniers 4 “*salade fut conduite au Commissariat. Frustrés de leur droit jugé sacré. . .lequel, ces émeutiers firent appel A leurs camarades de Paris, l’allemand Cohen - Bendit, déja chauffé 4 blanc, n’at- tendait que cela pour le grand grabuge dans _ les rues de la capitale: vitri- nes cassées;> véhicules in- cendiés, pavés arrachés, etc. .; A cela, :des‘> mil- lions de travailleurs pri- rent naturellement fait et cause en faveur des 6é- tudiants. ......La France trembla. - Le Général de Gaulle, devant l’ampleur imprévue du mouvement perturhateur, par un vi- brant appel, arriva a dé- tacher le monde ouvri- er de celui des étudiants, ce sectionnement * fut heureux et atténua les conséquences futures. La prochaine étape fut celle d’étudier avec solli- citude les doléances des étudiants; c’étaient des exigences qui, a4 premié- re vue, rebutérent la vieil- le garde _ par leur énormi- té; il s’agissait tout sim- plement de faire table rase des méthodes monolithi- ques de l’enseignement e- xistantes depuis plusieurs siécles, allant jusqu’a les assimiler 4 une maniére d’impérialisme, de colo- nialisme sur l’esprit, pratiquée notamment dans les cours aux amphithéa- tres, archicombles A ca- pacité de 2.400 4 4.000 é- tudiants, descours concus par des professeurs sui- vant leurs propres idées, conceptions ou ideologies souvent non désirés_ et imposés sans_ recours, sans discussions publi- ques, sans contacts pro- fesseurs - étudiants, dans une atmosphére de vacui- té intolérable. Que voulaient donc. ces tétes chaudes , ces révol- tés. D’abord, 1’abolition du fameux ‘‘cours magis- tral’? dans cette foire qu’est l’anphithéatre, mais substitué par de nombreux séminaires de 40 4 50 étudiants, rom- pant l’anonymat de foule, plus en contact avec les enseignants; ensuite, plus d’examen géneral de fin d’année, n’a aucune valeur proban- te de capacité ou d’inca- pacité de l’étudiant, au cours. d’une journée d’é- preuves, une céphalée ou un traumatisme passager peuvent le blackbouler; au lieu de cela, une prise en considération de toutes les notes ou notes de va- leur (crédits dans les uni- versités anglo-saxonnes) obtenues au cours de l’an- née académique. Et quoi encore? Plus de cours A suivre_ en bloc, plus. de disciplines pré- établies comme les menus fixes des restaurants, - mais des menus 4 la car- . te (le Doyen dixit) ot 1’é- tudiant pourra avoir le li- bre choix des cours qu’il juge lui-méme en avoir besoin pour son avenir dans la société. La liste n’est pas close pour autant. . .la bombe explosive. . .l’Université fonctionnerait sous le régime du partage - pro- fesseurs -. étudiants, des hautes décisions - 14 pro- fesseurs - 13 étudiants. La qualité .de professeur se- rait l’apanage des bonzes ~des connaissances humai- nes, le reste, des ~ensei- gnants. Les exigences é- taient de ‘‘trop’’, mais tous ces ‘‘trops’’ furent enterinés avec des grin- cements, mais entérinés quand méme, par le nou- veau Ministre de l’Educa- ‘tion, Edgar Faure, dont on connaft “l’esprit d’A pro- pos,. qui mit tout en oeu- vre ' pour recruter des en- seignants supplémentai- res, plus de locaux, plus de fonds: chose acquise, tout rentra dans l’ordre. La Sorbonne prit done son nouveau visage de Sor- bonne nouvelle; 1’ Universi- té satellite de Nanterre fonctionna sous la direc- tion de M. Las Vergnas, nommeé doyen; 4 cela, on ajouta celle de Vincennes, dont le conférencier en fut le doyen. LA, il ren- contra de nouveaux obs- tacles, des réticences; perplexe, perdu, il alla demander des conseils au Ministre Faure qui, avec sa bonhommie et e aux lévres, lui dit: ‘*Mon cher Doyen, arran- gez-vous, je vous donne carte blanche...’ et il dut se débrouiller. Toute révolution passée, il y a tassement: chose curieuse, les étudiants trouvérent, au fil des an- nées, qu’ils avaient été trop loin dans leurs exi- gences et, par un effet rétorquant qu’il - Le Soleil de Colombie, Vendredi 5 Novembre 1976, 11 LA SORBONNE... AVANT ET APRES par Alexandre SPAGNOLO de boomerang, ils’ s’a- pergurent queles connais- sances acquises suivant leur’ propre choix, étai- ent entachées de cloison- nement, préjudiciable 4 la recherche d’emplois qui nécessitaient une stricte polyvalence. Ils firent volte-face et revinrent au famaux ‘‘cours magis- tral’’ tant décrié, dans les amphithéatres, en plus des séminaires. Une au- tre exigence a surgi, cet- te fois-ci, de la part des employés subalternes de l’Université qui réclamé- rent 7 siéges au sein du’ Conseil Supérieur - fem- mes .de ménages com- ‘prises - la démocratie en plein! : Le nombre des__ universi- tés - satellites de la Sor- bonne fut porté 4 7, numé- rotees del 4 7. - Tollé général, sacrilége. Quoi,- les assimiler Ades su- permarchés, des stations- Services. .g¢a non. .mieux, adopter des noms de fleurs - .sept feraient un beau bouquet (le Doyen dixit), on proposa ‘‘les Immortel- les’? - non, cela ferait concurrence A l’Acadé- mie Francaise; le confé- rencier, qui avait conquis de haute main l’auditoire, suggéra le ‘‘Souci’’, se souvenant de ceux endurés au cours de sa carriére. Avant de clore sa confé- rence, le Doyen Las Ver- gnas a exhale un sentiment de peine, en mentionnant combien de ses collégues, zelés, consciencieux, é- minents, furent cloués au pilori, ‘lors des événe- ments. d’Octobre 1968, battus méme, trafnés dans la boue. Ils ne méritaient pas ce traitement inhu- main, mais une révolution n’a pas de coeur. Nous espérons que 1’Al- liance Francaise, sur sa lancée, continuera 4 pré- senter au public d’aussi éminents conférenciers. Qualifications requises: - Trés bonne tions - bre 1976 a: OFFRE D’ EMPLOI COORDONNA TE UR-ANIMATEUR La Fédération des Franco-Colomiiens ouvre un con- cours public en vue de l’engagement d’un(e) Coor- donnateur (trice) - Animsteur (trice). - Expérience dans le milieu franco-colomtien ou habi- tant la Colombie-Britannique depuis au moins un an - - Maftrise du frangais parlé et écrit - -connaissance de l’anglaig - - Capacité et expérience du travail communautaire - Lieu de travail: Vancouver - Ce travail demande de fréquents déplacements dans les régions du Bas-Fra- ser et du Grand Vancouver - Salaire: De $9.900 A $11.024, dépendant des qualifica- Adresser sa candidature avant minuit le ler Novem- Directeur général Fédération des Franco-Colombiens 3170 Willow, VANCOUVER, C.B. - ‘avec RICK LEGENDRE, Prop. ‘ Le plus gros burger en ville. AU PRIX LE PLUS BAS ‘METTEZ DE LA VARIETE DANS VOTRE ORDINAIRE BIG T RESTAURANT FAMILIAL — CACHE CREEK, B.C. Chaque repas un regal,