lenvironnement. par André CHOLLAT See ath EST AUX VECETAUX Se GUE LA -CHTRURGIE EST AUX HUMAINS Je suis trés souvent é- tonné du comportement de certaines personnes jardi- -niéres dans 1’Ame, qui a- dorent la nature et ne fe- ~ raient pas de mal a une mouche; donnez leur unsé- cateur et, vous serez éton- né tout comme moi, ce ne sont plus les mémes! Elles deviennent maniaques de la coupe-Avec ou sans rai- son, elles coupent: une pointe ici,un bout de bran- che-a, clip, clip, clap... vous ne pouvez les arréter! Oh bien sfr, j’exagére comme 4 I|’ordinaire, va-t- on me dire! Pour leur défense, les uns vont expliquer qu’il est bon d’éliminer les fleurs fa- nées et séches, cela sou- ~ lage la plante;-c’est par- fait, Bravo! D’autres di- ront qu’ils n’aiment pas les branches en désordre, Virrégularité et que sais- je encore... La, je ne suis pas d’accord! Est-ce que l’on vous coupe les oreil- les parce qu’elles dépas- sent, que l’on vous ampu- te je nez. parce.qu’il est tordu et que 1’on vous en- léve les jambes parce qu’- elles ne sont pas droites. C’est un peu la méme cho- se avec la Nature et les plantes! Sachez ouvrir les yeux, les deux A la fois, et découvrir l’originalité d’u- . ne branche qui retombe d’un bouquet de feuilles qui’ dépasse d’une haie, le dés- ordre organisé de la na- ture. Un jardin n’est pas un arrangement artificiel qui doit rester sans bou- ger; si c’est ce que vous voulez, vous vous étes trompé d’endroit, ce n’est pas un jardin qu’il vous faut, mais un ‘'boudoir’’ suppléementaire; vous n’a- vez pas choisi les bons é- léments car ce n’est pas dans une pépiniére qu’il vous faut rechercher, mais dans le bric-a-brac 7 VFA s Coutecux & greffer, émander et ecussenner du marché du meuble, ou bien méme au marché aux puces. dle coin de foffice de la langue francaise OU OUSTTICR: direz tant par Louis-Paul Béguin ok Du porte-paniers au porte-sandwich | Dans une ordonnance du XViIe siécle, le roi de Fran- ce Henri II interdit le com- merce du livre aux POR- TE-PANIERS. “Done déja A cette époque, le verbe PORTER avait permis de ‘créer des mots composés ‘en utilisant la troisi¢me personne du présent de ce verbe. Depuis, les mots commencant par a pyeyetie avec ou sans trait d’union ont proliféré. Il s’agit 14 d’une famille de mots bien portante, ainsi que la lis- te qui suit vous le prouve. A LA MAISON: On trou- ve le ~“PORTE-PARA- PLUIES, le PORTE-MUSI- QUE, le PORTE-REVUES, et dans la cuisine, le POR- ie = BOUTELEEHS; le PORTE-LITRES (nouveau _sac spécial pour porter une bouteille), le PORTE- COULEAU;, le =PORTE— FRUITS? Dans la salle de bain, on remarque le POR- TE-SAVON, le PORTE- SERVIETTES, et dans no- tre chambre, nous avons le PORTE-CHAUSSETTES bien que cet objet ne se ‘*porte’’ plus beaucoup. A- vant de partir, prenons notre PORTE-DOCU- MENTS, ou notre PORTE- BILLETS. Et n’oublions pas notre PORTEFEUILLE (qui a perdu son trait d’u- nion). J’ai en poche mon PORTE-CARTES, et mor PORTEMINE (avec ousans trait d’union). AU BUREAU:- Voila no- tre PORTE-CRAYONS, no- tre PORTE-ILETTRES. et notre PORTE-PLUME. Sortons notre PORTE-CI- GARETTES ou notre POR- - TE-CIGARES. vaillons. EN VOYAGE: Dans les Bon. Tra- ‘ anciennes automobiles, on remarquait, prés des por- tiéres, de petits vases 4 fleurs, accrochés de cha- “que cdté de la banquette, LN PHOTO par Lucien BELLIN a et on les appelait PORTE- BOUQUETS. On les arem- _ placés (hélas) par des en- ceintes stéréophoniques, et ce n’est pas un progrés. A la gare, appelons le PORTE-FAIX (qu’on nom- me plutdt de nos jours le porteur) pour qu’il pren- ne dans notre PORTE-BA- \ GAGES, nos valises et nos paquets. : Le verbe PORTER adonné bien d’autres mots com- posés. Le PORTE-AVIONS le PORTE-VOIX, le POR- TE-FLAMBEAU, le POR- TE-SABRE et le PORTE- cierges. Beaucoup de ces mots disparaissent pe- tit A petit. Lors de Olym- piques, l’athléte qui ral- lumera la flamme géan- te sur. le stade peut étre appelé le PORTE-FEU. Ronsard célébrait ‘‘Apol- lon porte-feu’’. Colette dans une de ses magistra- les descriptions se pen- che sur les ‘‘tiges por- te-graines’’. Car, de nom- breux auteurs ont trouvé nécessaire de créer des mots composés utilisant comme premier terme le mot ‘‘porte’’. Victor Hugo parle d’un PORTE-BLOU- SE. Pour ce qui est de la lan- gue abstraite, n’y a-t-il pas le PORTE-BONHEUR le PORTE-CHANCE, et méme, Je PORTE-VEINE. N’oublions surtout pas le PORTE-PAROLE, et le -PORTE-FORT, terme ju- ridique, qui signifia d’a- bord quelqu’un qui se por- tait garant (fort) pour une personne. Puis, PORTE- FORT devint l’engagement lui-méme par lequel quel- qu’un promettait qu’un tiers accomplirait un cer- tain acte juridique. _ ~On le voit, depuis Henri I], le mot ‘‘porte’’ a en- gendre de nombreux en- fants. Depuis le ‘‘porte- fays’’ de 1270, en passant par le PORTE-PANIERS du=Wie sieclezer. de ta méme eépoque le PORTE- w ’ QUEUE (le courtisan qui soutenait la trafne de la reine) jusqu’au PORTE- AVIONS. d’aujourd’hui, la famille en question est bien -.-portante. En outre, j’ai trouvé un tout nouveau venu dans cet- te grande famille, un en- fant encore vagissant dans ses langes modernes, et . qui...-apporte une solution -