amit eae Le vendredi 6 juin 1997 3 vec ses 155 siéges, le Parti libéral a réussi, pour son deuxiéme mandat, a obtenir un gouvernement _majoritaire... mais difficilement. Une carte électorale trés divisée, une opposition officielle représentant |’Ouest, un Québec bloquiste, une Ontario libérale jusqu’au bout des cheveux et des Maritimes conservatrices. C’est le casse-téte avec lequel devra composer Jean Le Parti réformiste, opposition officielle si la tendance se maintient. Chrétien pour les quatre prochaines années. Pour la Colombie-Britannique, le portrait électoral n’a pas tellement changé si ce n’est que les réformistes détiennent maintenant le d’opposition officielle, ce qui n’a rien de réjouissant pour les francophones de la province, eux qui sont toujours en pleine bataille pour l’obtention de la Un électeur joyeux? statut — Patricia Hélie gestion scolaire. . Pour la présidente de la Fédération, Mme Diane Cété, «le retour des libéraux au Parlement canadien nous rassure certainement mais les francophones de la Colombie-Britannique s’inquiétent sérieusement de ce qui se passera chez eux, car les réformistes et leurs politiques démagogiques sont bien. présents. I] est évident que les francophones ne trouveront pas d’allié chez leur député réformiste>. Etant donné l’accession du Parti de la réforme au statut d’opposition officielle, Mme Coté estime également que le gouvernement fédéral libéral se devra de réaffirmer, le plus promptement possible, son attachement indéfectible 4 la dualité linguistique canadienne et son appui aux communautés francophones du pays. «Avec bon nombre de députés du Parti de la réforme 4 la Chambre des communes et le débat réformiste sur la question de 'unité nationale faisant appel & des sentiments d’intolérance afin de réaliser des gains politiques, le gouvernement libéral doit démontrer qu’il entend respecter ses obligations constitutionnelles et statutaires en matiére de langues officielles et qu’il n’est aucunement question de remettre en cause une caractéristique aussi fondamentale au pays que celle de la dualité linguistique», de dire la présidente de la FFCB. Mme Cété a également profité de occasion pour rappeler au Parti libéral que la communauté francophone de la Colombie-Britannique aspire toujours 4 une application intégrale des dispositions de la Loi sur les langues officielles et A une pleine application constitutionnelle du concept de la dualité linguistique. Pour la Fédération, la grande proportion de réformistes élus en Colombie-Britannique veut aussi dire un autre quatre ans 4 redoubler d’ardeur auprés des autres partis pour les sensibiliser aux besoins des francophones. «Comme les réformistes sont contre la dualité linguistique et veulent léguer aux provinces les juridictions en matiére de langue, il faudra redoubler d’ardeur & convaincre les conservateurs et les néo- démocrates d’appuyer l'article 23 de la Chartes, explique Mme Friolet. Et & propos de la déclaration de Mme Lise Bissonnette, directrice au journal Le Devoir, qui disait, le soir de I’élection, que le découpage électoral & reflétait ce que les Canadiens pensent véritablement du Canada, la directrice générale de la Fédération s réplique que Mme Bissonnette, quand elle parle du ; Canada, oublie qu’il y a aussi des francophones qui y habitent. Parmi les gens présents & la Maison de la francophonie, une table se démarquait des autres. Dans un coin, trois spectateurs se distinguaient par leur ge qui était moins élevé que la moyenne et par le peu de commentaires sur le résultat du vote qu’on pouvait y entendre. «Ce que j’ai le plus entendu tout au long de la campagne électorale, ce sont des candidats qui se lancent la balle sans s’attarder sur ce qui peut étre important pour le citoyen moyen», lance Edmonde Haché.