A ffaires Le bulletin economique de David E. Bond Le SOLEIL, VENDRED! 4 NOVEMBRE 1994 - 5 Un prét hypothécaire qui ne fait qu’augmenter! La réduction du déficit est un des objectifs déclarés du gouvernement fédéral. Celui-ci compte ramener la valeur du déficit, c’est-a-dire le montant qui vient s’ajouter a notre dette, chaque année, a 3% du produit national brut (PNB) et ce, d’ici la fin de son mandat, prévueen 1997-1998. Mais que représente au juste un tel objectif et quelles en seraient les répercussions? On prévoit que, cette année, le déficit du gouvernement fédéral atteindra environ 39 milliards de dollars, ce qui représente prés de 5% de notre PNB. A un taux d’intérét de 6,5%, cela signifie que les intéréts que le gouvernement devra verser sur les 39 milliards de dollars, qui, rappelons-le, servent a payer la part de nos dépenses qui dépasse nos revenus, totaliseront environ 2,5 milliards de dollars. Méme si le gouvernement réalise son objectif de réduction du déficit pendant la période qu’il s’ est fixée, le montant de la dette devrait s’accroitre, pendant son mandat, de prés de 97 milliards de dollars! Lecottannuel des intéréts, en 1998, atteindra donc 6,3 milliards de dollars, si on s’en tient au taux de 6,5%. Ce montant s’ajoute aux quelques 40 milliards de dollars que nous payons déja chaque année en intéréis, pour la dette de 500 milliards de dollars que nous avons accumulée a ce jour. Sila croissance économique était nulle d’ici l’année 1998, il faudrait soit augmenter les imp6ts, soit réduire les dépenses, afin de pouvoir payer les 6,3 milliards de dollars de nouveaux frais d’intéréts. Que ce soit en matiére de pensions de vieillesse, de programmes d’assurance-maladie, de subventions pour le transport des céréales, des budgets de la GRC ou de quelque autre poste budgétaire, le gouvernement devrait réduire ses dépenses afin de pouvoir s’acquitter de ses frais d’intéréts. Dans le cas contraire, le déficit annuel ne cesserait de’s’amplifier, et ce, a un rythme toujours plus rapide. Le pays se trouverait aux prises avec des intéréts a payer qui iraient en croissant, une situation qui pourrait s’apparenter a celle d’un prét hypothécaire dont le solde augmenterait chaque année au lieu de diminuer. On conviendra qu’il ne s’agit pas 1a d’une perspective réjouissante, quel’on soit un simple citoyen ou un gouvernement. Heureusement, on prévoit que la croissance économique se poursuivra, au moins jusqu’en 1998. Le gouvernement pourra donc récolter des revenus supplémentaires et bénéficier d’un peu de répit en ce qui a trait a la décision de, soit réduire les dépenses, soit augmenter les impdts ou élargir l’assiette fiscale, c’est-a- dire imposer des montants qui ne l’étaient pas comme les remboursements de frais médicaux ou les cotisations 4 un REER. Idéalement, si 1’économie croissait a un rythme supérieur a celui de la dette, le ratio dette/PNB enregistrerait une diminution, a Vinstar du ratio déficit/PNB. Le solde de notre «prét hypothécaire» augmenterait moins vite et pourrait méme commencer 4 diminuer. Ce scénarioest-il susceptible de se produire? La réponse tient en un seul mot: non. Bien que notre économie ait enregistré un taux de croissance annuel de6,4%, aucours du dernier trimestre, personne ne s’attend qu’elle continue a progresser a ce rythme. Selon la plupart des prévisions, le taux de croissance devrait s’établir aux environs de 4% cette année et de 3,8% pour les deux années suivantes. Comme nous |’avons indiqué plus haut, la dette augmente plus rapidement, ce qui rend tout 4 fait improbable une réduction du déficit. Or, si notre endettement progresse plus vite que l’économie, les intéréts 4 payer occuperont une place de plus en plus importante dans les dépenses du gouvernement etle PNB. Cela équivaut a se laisser entrainer dans une spirale destructive qui pourrait bien nous mener a une forme de faillite collective. Si nous désirons éviter cela, il faut augmenter les impéts ou, seule solution de rechange possible, réduire les dépenses. M. Martin aura beau faire, il n’aura pas la vie facile quelle que soit la voiechoisie. Une hausse des impéts serait non seulement impopulaire mais, en outre, cette mesure pourrait ne pas avoir les effets escomptés en matiére d’augmentation des revenus. Au Canada, en effet, les taux d’imposition sont parmi les plus élevés des pays développés et le fait de hausser les impdéts inciterait probablement les contribuables canadiens a se tourner davantage vers |’ évasion fiscale ou a sortir leur argent du pays. En outre, les investisseurs pourraient choisir d’aller ailleurs-pour réaliser leurs nouveaux projets. Bref, des impéts plus élevés pourraient faire régresser l’économie et sonner le glas de la reprise. La réduction des dépenses ne représente pas non plus une tache facile. Les gens qui sont affectés par des coupures ont tendance a se plaindre avec force et organisent des campagnes visant 4 prouver, hors de tout doute, que si on leur impose des réductions, c’est la nation tout entiére qui en souffrira. Parcontre, ces groupes de pressions sont toujours préts 4 approuver les réductions effectuées en dehors de leur propre sphére d’intérét. Il faut donc beaucoup de courage pour réduire les dépenses et, al’exception de M. Klein en Alberta, peu nombreux sont les politiciens intéressés a s’atteler a cette tache. La question de la réduction du déficit se complique davantage compte tenu de 1’élection d’un gouvernement séparatiste au Québec. En effet, lorsque cette province sera touchée par des compressions budgétaires, son gouvernement ne manquera pas de proclamer que le fait de rester avec le Canada nuita la prospéritéa long terme du Québec. Si le gouvernement fédéral s’avisait de ménager le Québec afin de ne pas attiser l’ option séparatiste, ce sont alors les autres régions du Canada qui auraient de bonnes raisons de se plaindre et elles ne s’en priveraient certainement pas. La situation se résume finalement ainsi: si M. Martin et son parti ne font rien, ils seront accusés de tous les maux et s’ils agissent, ils auront droit aux mémes accusations. Il n’en reste pas moins que des décisions difficiles devront étre prises, méme si cela doit mettre ‘fin a la lune de miel entre le parti libéral et 1’électorat. Puisque le sort méme du pays est en jeu, espérons Doyen Faculté Saint-Jean La Faculté Saint-Jean de l’Université de |’Alberta est a la recherche d’un doyen qui entrerait en fonction le ler juillet 1995. La Faculté Saint-Jean est une faculté francophone et pluridisciplinaire de l'Université de l’Alberta. Elle offre des programmes de Baccalauréat és Arts, Baccalauréat en Education et Baccalauréat és Sciences ainsi qu’une Maitrise en Education. Un total de 530 étudiants de premier cycle et une quinzaine de deuxiéme cycle bénéficient d’un milieu universitaire francophone. De plus, son Centre éducatif communautaire de l’Alberta (CECA) rejoint plusieurs communautés a travers la province. Le doyen a la responsabilité administrative d’un corps enseignant comprenant 25 professeurs permanents et prés de 30 chargés de cours. On recherche chez les candidat(e)s des qualifications académiques appropriées, une expérience administrative dans en pean ita araoRE que les décisions que prendront nos dirigeants seront les bonnes. Ce bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice-président, Affaires gouvernementales et relations publiques, et économiste en chef a la Banque Hongkong du Canada, exprime l’opinion personnelle de auteur sur les derniers événements économiques, laquelle n’est pas nécessairement celle de la Banque Hongkong du Canada et de son conseil d’administration. University of Alberta Edmonton un milieu universitaire ou dans une situation comparable, et la capacité d’apporter un leadership efficace. L’experience dans la recherche de fonds complémentaires scrait un atout. Vu le réle particulier de la Faculté Saint-Jean, les ‘candidat(e)s devraient étre compétent(e)s en frangais et en anglais et sensibilisé(e)s aux besoins de la communauté canadienne-frangaise. Les présentations de noms et les mises en candidature, accompagnées d’un curriculum vitae, doivent parvenir au Vice-recteur (académique) avant le 31 décembre 1994: Vice-recteur (académique) The University of Alberta Edmonton, Alberta T6G 2J9 L’Université de l’Alberta respecte le principe d’équité en matiére d’emploi. Elle encourage les candidatures des autochtones, des femmes, des membres des minorités visibles et des personnes handicapées. Un regard différent sur la Colombie-Britannigue «Champagne A l’apéro» avec THEREse CHAMPAGNE Suivez Vévolution d’une famille particulitre avec | Sere Thériault et Claude Meunier dans «La petite vie» «Ce Soir en Colombie-Britannique» Avec Joyce JANvieR Des nouvelles de chez vous A la SRC au eS —