VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 3 juin 1988 - 11 Récit d’un tour du monde Salem, Yercaud ... Par Jean-Claude Boyer Sud de I|’Inde, le 26 février 1985. J’arrive a Salem (de Bangalore) en bus, au milieu de la matinée, avec V.-J. («Vidjé», prononciation anglaise), un frére de Ste-Croix indien. Le rickshaw motorisé qui nous améne au «Holy Cross Matricu- lation Higher Secondary School» tombe en panne tous les cent métres. La chaleur est déja écrasante. Premiére im- pression de la ville: une’ préfiguration de Calcutta. Nous arrivons, enfin. L’accueil que les religieux nous réservent est, lui aussi, fort chaleureux. On nous invite a étancher notre soif «chevaline» avec de l|’eau glacée préalablement bouillie. Quel délice! Au repas de midi, un des serviteurs se tient constamment debout derriére moi pour s’assurer que je ne manque de rien. (Il faut s’ingénier a créer des emplois dans un pays de 700 millions d’habitants.) Cha- cun adu mal a croire que j'ai fait une semaine de figuration avec Amitabh Bachchan, la plus grande vedette du cinéma indien. On en oublie de manger! C’est ensuite la sieste prolon- gée sous la moustiquaire, en petite tenue. Visite du campus. Un singe enchainé virevolte sur notre passage. Le batiment principal abrite 1,200 eléves de milieu favorisé. De retour a la résidence des fréres, V.-J. téléphone au frére Brian, un de mes anciens compagnons d'études et confrére en religion que j'ai prévenu |’année derniére ~de mon voyage en Inde. Sa fonction d’assistant-directeur des juvénistes l’appelle parfois arencontrerles novices (juvénat et noviciat, deux des premiers stages en usage dans certains ordres religieux) a Yercaud, localité sise au sommet d’une montagne a une trentaine de kilometres de Salem. J'ai maintenant le récepteur en main: «Salut, mon _ vieux! Comment ¢a va?...» Il est vite entendu que je me rendrai a Yercaud demain. L’aprés-midi se termine par une messe a l’indienne. Je suis étonné de voir le célébrant verser l’eau dans le vin a l’aide d'une mini-cuiller et, a la communion, déposer sur la langue des fidéles une hostie imbibée de vin. Aprés le souper (riz et poulet au curry), nous nous détendons dans la salle de communauté: conversations truffées de blagues, revues et journaux québécois et cana- diens. «The Odd Couple» a la télé noir et blanc... Malheureu- sement, l’électricité est coupée chaque soir a 22 heures, juste pendant les 10 minutes que durent les nouvelles internatio- nales diffusées en anglais. Retour sous la moustiquaire pour une autre nuit de sommeil profond. Le lendemain matin, V.-J. miinvite ale remplacer le temps de son premier cours. J’accepte volontiers. On me_ présente d’abord aux éléves. Puis j’écris mon nom au tableau. Une quarantaine de garcons de Qe année, parmi les plus brillants de l’institution, me bombardent ensuite de questions sur les pays que j’ai visités, Montréal, Vancouver, la géographie du Canada (je leur pose moi-méme des questions: certains possé- dent déja des connaissances remarquables), notre systeme d’éducation. Je termine mon exposé tout simple avec... Amitabh Bachchan. «No way!» J’aurais, moi, passé une semaine sur un plateau de tournage avec le grand Ami- tabh, leur idole a tous? Ils n’en croient pas leurs oreilles. V.-J. a t6t fait de m’inviter a nouveau. Je me retrouve donc avec le méme groupe de génies en herbe dés le début de l'aprés-midi. Cette fois, je commence par faire circuler mon passeport rempli d’estam- pilles. lls montrent un vif intérét pour tout ce que je dis, en particulier pour ma petite étude comparée de l'anglais (langue myope: «This is YOUR receipt») et du francais (langue presbyte: «Recu du client»). Si mes propres éléves avaient toujours été aussi attentifs et discipli- nés, j’aurais pu enseigner a des classes de cent a la fois, et j’aurais méme accepté qu'on réduise mon salaire de moitié! A la fin de ce deuxiéme cours improvisé, chacun veut |’auto- graphe de la co-vedette d’Ami- tabh Bachchan en_ tournée mondiale! De retour Ama chambre, je me glisse sous la moustiquaire pour «recharger mes piles». Aussit6t assoupi, j’entends frapper: «Mr. Boyer, Nancy wants you, too.» Qui ga, Nancy? L’Indien me demande de bien vouloir rencontrer également la classe «9c» (prononciation anglaise semblable 4 celle du prénom féminin: «Nine - Nancy»). Je m’adresse donc a un autre groupe qui se montre captivé, lui aussi, par le moindre de mes propos. Vers 16 heures, départ pour | Yercaud en moto avec «Vidjé». Nous nous arrétons, avant de quitter la ville, a la résidence d’une principale d’école qui jouit, parait-il, d’une grande notoriété comme éducatrice- pédagogue. Celle-ci nous ac- cueille avec une simplicité déconcertante. Elle est sans doute |’Indienne la plus évoluée et la plus épanouie que j’aie rencontrée. Nous _ remettons nos casques protecteurs pour nous engager bientét sur le flanc d’une montagne boisée infestée de singes. La route qui méne a son sommet est faite d’une vingtaine de virages en épingle a cheveux. Nous rencontrons de temps en temps un Indien ou une Indienne qui descend pieds nus au pas de course, transportant sur sa téte un fagot qu’il(elle) vendra a la ville pour une bouchée de pain, ou plutdt une poignée de riz. Le religieux-motard maitrise son véhicule comme un champion. Le paysage, de plus en plus vaste, se laisse déja envahir par le déclin du jour. Une fraicheur bienfaisante accompagne notre arrivée dans la petite ville. Dés que nous arrivons au noviciat, cene sont qu’éclats de voix, serrements de mains, présentations, questions, bou- tades, et patati! et patata! jusqu’a la fin du souper qui-n’a-rien-de-canadien. Les quatre novices vont ensuite visionner un film tandis que nous entreprenons, Brian et moi, une longue promenade qui nous méne a un belvédére. Les lumiéres de Salem, au loin, donnent acette ville de huit cent mille habitants un air de grande métropole. Nous contemplons le panorama immense (Yercaud est situé a 1,500 metres ou 5,000 pieds au-dessus de Salem), ses plaines et ses montagnes baignées d’une obscurité que le ciel étoilé rend peu profonde. Notre conversation ininterrom- pue va de notre temps de collége chez les jésuites a nos perspectives d’avenir, en nous attardant, Dieu sait pourquoi, a nos lectures passionnées de Julien Green (Partir avant le jour, Mille Chemins ouverts). Conversation _ininterrompue? Pas tout a fait. Des rires sonores (en cordées de bois qui déboulent) et prolongés vien- nent rompre parfois le charme delanuit. Nos joyeux propos ne prendront fin qu’avec la soirée elle-méme. [Suite la semaine prochaine] 4 he Travaux publics Public Works Canada Canada — Ge Conseil national National Research de recherches Canada Council Canada TECHNOLOGUE EN ELECTRONIQUE L’Observatoire fédéral de reuse ey aie (Penticton, C.-B.), un laboratoire du ‘Conseil national de recherches du Canada, est a la recherche d'un Technologue en’ électronique pour aider au développement et a la construction d’ap nécessitant l’usage de l'électronique numérique, et ce a des radioastronomiques. Les candidats devront posséder un dipléme conféré par un Institut de technologie aprés avoir complété un p de 3 ans (2400 heures) en technologie électronique, ou |'équivalent, allié a plusieurs années d'expérience pertinente. La connaissance pratique les techniques de construction en électronique nunngrique et la capacité de fabriquer des circuits électroniques a ir de spécifications et de dessins rudimentaires sont essentielles. Tout candidat doit bien connaitre les techniques récentes dans le domaine de la conception d’équipement numérique comme des matrices logiques programmables et des microprocesseurs. Il est nécessaire de démontrer des connaissances pratiques des microprocesseurs et surtout des techniques de mise en pe - de la programmation. Ce poste est d’une durée limitée seulement. Le CNEC ne garantit pas d'emploi aprés le 31 mars 1990. Priére d’envoyer un curriculum vitae a l’adresse suivante: DR. P. Derry: DRAO, B.P. 248, Penticton, C.-B., V2A 6K3, ou au [604] -5321. Veuillez mentionner la reférence HIA-88-04(SC). Canada Devenez bénévole pour l’UNICEF . FAITES-LE AUSSI Ma Hla Hla, Birmanie Unicef Canada (es) 1-800-268-6364 APPEL D’OFFRES LES SOUMISSIONS CACHETEES, visant les entreprises ou services énumérés ci-aprés, adressées le Gestionnaire régionai, Politique et administration des marchés de la Région du pacifique, Travaux publics Canada, 601, 1166 rue Alberni, Vancouver, (Colombie-Britannique) V6E 3W5 seront reques jusqu’a | heure et la date limite déterminée. On peut se procurer les documents de goumission par|l’entremise du bureau de distribution des plans, a \'adresse ci-dessus. PROJET PR 858035 - Replacement de voies ferrées, Pont de la rividre Smith, 826 Km, Alaska Hwy.,C.B., Pont dela riviére Coal, 858 Km, Alaska Hwy.,C.B., Pont de la rividre Upper Liard, 1034 Km, Alaska HWY., Y.T., Pont du bas de la rivire Rancheria, 1106 Km, Alaska Hwy., Alaska Hwy., Y.T., Pont du haut de la riviére Rancheria, 1162 Km, Alaska Hwy., Y.T. Date limite: le 22 juin 1988 4 11h00 (11 a.m. PDST) Dépét: 50,00$ Les documents de soumission peuvent 6tre obtenus auprés du bureau T.P.C. a Whitehorse et peuvent étre consultés a l'‘Amalgamated Construction Ass. de C.B., Vanc; the Other Plan Room, Bby., Ass. des Constructeurs de la Route de C.B., Richmond; Ass. des Entrepreneurs du Yukon, Whse; et les Associations de Prince George, Dawson Creek, Fort St-John, Fort Nelson et les bureaux T.P.C. a Fort Nelson. Directeur des Projets C. Jack 201 Route Range Whitehorse, Y.T. Y1A 3A4 Tél.: (403) 668-2181 INSTRUCTIONS Le dépdt afférent aux plans et devis doit étre établi a l'ordre du Receveur général du Canada. |! sera remboursé sur retour des documents en bon état dans le mois qui suivra le jour de ! ‘ouverture des soumissions. Le Ministére ne s‘engage a accepter ni la plus basse ni aucune des soumissions.