Loisirs Voyages Honavar, coin de paradis Passent maintenant prés de nous clowns et enfants dr6lement costumés. Musique au rythme accentué et force de déhanche- ments... «On célébre, me raconte Fernand, un des nombreux festi- vals annuels... La coutume veut que jeunes et vieux se bataillent, cet aprés-midi, & coup... d’eau colorée. Ce sera en quelque sorte la guerre aux arcs-en-ciel!» Dieu m’en préserve. Nous appuyons nos bi- cyclettes l’une contre l’autre pour nous reposer sur un banc primitif. Le frére salue plu- sieurs passants comme des amis personnels. Nous sirotons ]’eau désaltérante de cocos au moyen d’une paille. Notre vendeur nous tend ensuite 4chacun une «cuillére» - fabriquée 4 méme ces COCOS - qui nous permetira de déguster l’intérieur gélati- neux, puis coupe les fruits chevelus en deux. J’en dépose une moitié sur le banc. «C’est pas ¢a qu’on appelle manger d’la misére!» s’exclame le re- ligieux. Dix secondes plus tard, j’apergois une vache en train de lécher ma... tendre moitié. La maudite! Autre pays, autre moeurs! En reprenant le gui- don, le frére Madore me féli- cite de voyager autant. «Si plus de gens voyageaient, affirme- t-il, ce serait sirement plus facile de maintenir la paix dans le monde.» Retour 2 la résidence. Bai- gnade, douche froide, repas épi- cé, sieste sous filet, 4 l’abri des moustiques. Je prends ensuite le thé avec le pére capucin, grand Indien au visage ascétique. Il vit en solitaire sur une ile; cela lui pése davantage chaque jour. il me parle avec fierté de sa nou- velle église qui sera inaugurée sous peu. Sympathique, ce fils de saint Francois. En fin d’aprés-midi, ran- donnée a bicyclette avec Fernand jusqu’a la mer d’Arabie, a quel- ques kilométres, puis sur la plage sans fin, grand boulevard mari- time de sable doré. Brise chaude. Parfaite sensation de liberté. C’est la premiére fois, en fait, que je roule a bicyclette dans un tel décor "Honavaraise", fiere de son petit veau. de cinéma. Nous nous attardons devant la grotte d’un rocher fait, dirait-on, de bois. Mon compa- gnon sexagénaire salue le plus amicalement du monde des gens de tous Ages qui se proménent ou se prélassent, enivrés de soleil. Il s’arréte parfois pour caresser, comme I’aurait fait Jésus, de bel- les tétes d’enfants. J’en ai le coeur plein de joie de vivre. (Qui a dit que la vie est une montagne et non une plage?) Vient le moment de nous détendre dans les eaux si chaudes de la mer. Fernand s’écrie, 1a-bas, entre deux vagues: «C’est pas ¢a qu’on appelle manger d’la misére!» En effet! Nous remon- terons a bicyclette tout rajeunis. Plus tard, le religieux m’in- vite 4 prendre «café et cajous» au restaurant d’un hétel nouvelle- ment inauguré. La conversation gravite d’abord autour de mes expériences de voyage, puis sur la mission d’Honavar. «Nous offrirons bient6t a une cinquantaine de jeunes, affirme mon compagnon, une solide formation technique... Maisce _ sera aussi un centre de pasto- rale, de renouvellement spiri- tuel, de pélerinage... Ca va bou- ger, c’est moi qui t’le dis!» Qui en douterait? Aprés le souper, ce soir-la, le salon est de nouveau envahi par la cinquantaine de jeunes. Projection d’un film fixe sur saint Francois Xavier, patron des missionnaires, et de super- bes diapositives sur Honavar et sa région prises par Fernand lui-méme. Avant le repos de la nuit, bavardage au sujet detout et de rien avec mon «jeune» ami sur les rives du Saravati. Une pleine lune étonnante de clarté préte a la surface de l’eau - des reflets de douces voluptés. Couvents, hépital, bain public Le7 mars. Le frére Henry, une des plus jeunes recrues des Sainte-Croix en Inde, m’invite a monter en camionnette pour nous rendre d’abord 4 un couvent. Maison modeste, mais impecca- ble. Des religieuses au sourire... évangélique nous offrent jus de fruit et biscuits. Ma «canadiani- té» semble les impressionner. De 1a, nous nous rendons 4 un autre couvent. Abords fleuris et plan- chers reluisants. Autre goiter léger. Echange de propos tout simples. Je mentionne le fait que je suis un ancien religieux de Sainte-Croix. Les bonnes soeurs brilent du désir, cela se sent, de savoir pourquoi j'ai défroqué. Laissons planer le mystere. Henry me conduit mainte- nant a un petit hépital catholique tout propret od I’humilité et la charité chrétienne font partie, pour ainsi dire, des odeurs de médica- ments. Je serre dans mes mains celles d’un vieillard déchamé au regard perdu. Une patiente de mon Age me sourit timidement. Ces malades me rappellent en silence que la santé est un des biens les plus précieux. Je remercie et féli- cite la directrice de ]’institution, comme 1’aurait fait sans doute un inspecteur du gouvernement. Nous nous rendons ensuite 4 un bain public extérieur od je m’avance bient6t, retenant ma respiration, sous l’eau froide d’une chute artificielle. A mes cétés, un jeune homme masse son corps athlétique avec vigueur et... OS- tentation. Narcissisme a 1’in- dienne? Je remonte en camion- nette tout rafraichi. Jean-Claude Boyer EY pS + Taxes ALLER-RETOUR 9 aAies* Quest. MONTREAL 249$ ALLER SIMPLE 2 vols directs par semaine le LUNDI & le JEUDI MINIMUM SEJOUR: 4 JOURS MAXIMUM SEJOUR: 1 AN HORAIRES: Dép. Vane. 10h50, Arr. Mont. 18h40 Dép. Mont. 640 Arr. Vance. 9h20 COMPAREZ ET ECONOMISEZ Offre spéciale 299$ + taxe ALLER-retour Réservations: 21 jours - Min. Dernier retour possible: 10 décembre :3 jours - Max.: 30 jours Consultez votre agent de voyages pour réservations et conditions. Les mots croisés de Tima Sekkat Grille 16 1 Uo ULIV_V VI ViVi IX d'idées finit pas 3- Carreaux d'usines 5- L'Irlande - Rangée 6- Hirondelles de mer 9- Evaluation 10 Vendredi 2 novembre 1990 Horizontalement 1- Faisant un enchainement 2- Sortie - Une pluie qui ne 4- Poisson rouge - Goiit 7- Hardie - Annonce la suite 8- Ville d'allemagne fédérale 10- Utilisés - Cours d'eau allemands Ill- Jaunisse - A moitié utiles IV- Un début de série - Fin d'infinitif - Comme on le fait, on se couche X- Coiffure - Eu Le Soleil de Colombie Verticalement I- Enlevées - Mieux que rien II- Saveur aigre - Officiers V- Grivois - Désigne VI- Sensés - Carte a jouer VII- Lettres de Napoléon - Pot VII- Partir - Gai participe IX- Sans effet - Coule en Afrique - Il est précieux Solution de la semaine derniére rr S Grille 15 1 Uo WIV V ViLVilvill WGIEIVMIE|TIIICLVIE ae |\njo|TILIF Lolsk 3IO|\PITIEIR AIP \LIS awn |r |E MME LP IT IE RIA sIE IR IRIE UIA Geib shi de 6|T |E Tem tt (Pic = 7\R T|B VIMIELS gi I| AC] 1] DIE|N|TIS 9 EITIZTIE|A BI Aina’ SIE RIV EIRIA\S