UN FIN par Roger Dufrane RENARD La conférence sur la Poé- sie francaise que je dois donner le 21 juin 4l’Alliance Francaise de Vancouver m’ oblige A étudier la biogra- phie de quelques poétes. Or, il en est de fantaisistes qui entrament dans des aven- tures €trangéres A leur gé- nie d’écrivain, quoique assez curieuses pour @tre évo- quées ici. Qui ne connaft 1l’innocent La Fontaine des livres d’ images? Dans les histoires a lV’usage de la jeunesse, on le représente armé d’un baton d’épine, coiffé d’une perruque, et assis au cdté d’une péronnelle au. bord d’ un étang od sautent les gre- nouilles. C’était un distrait, proclament les _ paternes commentateurs de notre hé- ros, et qui aimait batifoler dans les campagnes. C’est 1a le La Fontaine des Fables pour les enfants. Mais il faut y ajouter celui des Contes pour les adultes. C’est un coureur de ruelles, séduisant les femmes ma- riées, chiffonnant le corsage des jeannetons, et racontant des anecdotes peu édifiantes. On sait que les Contes de La Fontaine, un chef-d’oeuvre de style, ne manquent pas de salacité. ae La Fontaine,-un naif. Loin de 1a! Il suffit de voir son portrait d’aprés le tableau de deTroy conservé & la bi- bibliothéque de Genéve. Visa- ge rusé de courtisan,fin re- nard toujours prét 4 flat- ter les corbeaux. II le fal- lait etre dtaileurs,