Information Ceite semaine, I'lle-du-Prince-Edouard OOPHONIE Qui sont ces francophones canadiens éparpillés d'un bout a l'autre du pays, ceux quon appelait jusqu’a tout récemment "les francophones hors Québec"? Qui sont ces enfants du divorce qui pourrait survenir entre le Canada, pére et pourvoyeur de l'aide financiére aux communautés de “langue officielle", et le Québec, la mére patrie? Quels sont leurs attentes, leurs espoirs, et leurs craintes face a l'avenir? Deuxiéme d'une série de quatorze articles d'est en ouest: I.-P.-E. Les da oh hy T RC ui «L’ame acadienne n’est que francaise!» a dit un jour la célébre chanteuse Angele Arse- nault, originaire d’Abraham- Village, dans la région Evangé- line, a l’Ile-du-Prince-Edouard. Face a cette réalité, il ne faut pas étre surpris que les quel- que 5000 Acadiens de 1’Tle soient aussi attachés 4 leur «parent» frangais qu’a leur «parent» an- glais. Incidemment, il n’est pas rare d’entendre un Acadien an- glophone dire «/ am pure French» d’un ton qui pourrait convaincre n’importe qui. A une certaine époque, un Acadien voulant se tailler une place al'Ile devait renier la moitié fran- gaise de son ame et embrasser celle de la majorité. Ce n’est heureusement plus le cas. La communauté a réussi 4 se tailler une place de choix par son lea- dership et le modéle de dévelop- pement économique de la région Evangéline, le chateau-fort de la francophonie a I’lle, axé sur le ‘mouvement coopératif, est par- *- tout cité en exemple. La clé: le développement économique La région Evangéline, parce qu’elle est homogéne francophone et parce qu’elle est presque auto- suffisante, grace 4 la capacité qu’ont ses habitants de collaborer pour le bien de I’ensemble de la communauté, figure parmi les communautés francophones les mieux outillées pour continuer a se développer & tous les points de vue, méme dans 1’éventualité od le Québec déciderait de quitter le nid familial du Canada et de voler de ses propres ailes. «Je préfererais que le Québec reste dans la grande famille canadienne, mais en méme temps, on ne peut pas empécher le Québec de suivre sa destinée, pour son bien.» - C’est ce que pense Paul D.Gallant, président fondateur de la Fédération culturelle de 1’Tle- du-Prince-Edouard et il ne s’en cache d’ailleurs pas. «Je préfére- rais que le Québec reste dans la grande famille canadienne mais, en méme temps, on ne peut pas empécher le Québec de suivre sa destinée pour son bien,» dit-il. Paul Gallant est d’avis que Les Acadiens de I'lle attachés au Canada et au Quebec de tout temps, les minorités, et particuligrement les Acadiens, ont subi l’Histoire, sans réagir. «On a laissé venir les événemenits, le Grand Dérangement et les plus petits qui ont suivi, comme la perte de nos écoles, Il assimilation. L’ attitude qu’il faut développer, c’est que peu importe ce qui ar- rive au reste du monde, en Eu- rope de l'Est, en Afrique et au Canada, on doit foncer sur notre - _ propre vision de développement économique et culturel et arréter de se lamenter».. Cen’est pas par hasard que Paul Gallant parle de développe- mentéconomique. Selonlui,c’est 1a que se situe la force et c’est 18 que les Acadiens doivent concen- trer leurs efforts. L’argent parle. Selon lui, les Acadiens devraient resserrer les liens existant avec le «Les Acadiens de I’ Ile-du-Prince-Edouard “ont un réle important a jouer, comme ambassadeurs de I’ Ile auprés du Québec et auprés des autres forces francophones.» Québec et les autres pays franco- phones, et en créer de nouveaux. «Les Acadiens de I Ile-du-Prince- Edouard ont un réle important a jouer comme ambassadeurs de I Ile auprés du Québec et auprées des forces francophones, et doi- vent se mettre dés maintenant en position de jouer ce réle pour ne pas, encore une fois, se contenter de subir les événements».. Réal Gagnon est un Qué- bécois d’origine et il demeure a I’'Ile-du-Prince-Edouard depuis plusieurs années. «Je me consi- dére plus Acadien que Québécois et plus Acadien que bien des Acadiens, méme si ce point de vue n'est pas trés populaire». Un divorce n’est pas une catastrophe Réal Gagnon espére que nulle part au pays, les commu- nautés de langue officielle ne ser- viront d’intermédiaires entre la. majorité anglophone de leur pro- vince et le Québec. «Qui dit inter- médiaires dit aussi que les Aca- diens pourraient servir de tam- pons entre les deux et étre cons- tamment obligés d’ éponger les dé- gals». : «A-t-on besoin du Qué- Vendredi 25 octobre 1991 bec? Oui, ona besoin du Québec, comme on a besoin des Etats- Unis. Mais la question est mal posée. Lanotion de besoinest une «Un divorce ne veut pas dire que les deux partenaires n’ auraient pas dit se marier.» notion chargée d’émotion, et il faut exorciser le contenu d’ émo- tion du coeur du débat, car c’ est ce qui le rend aigre. C'est l’ émo- tion qui fait que les divor-' cophonie hors Québec. Mais se- lon Réal Gagnon, c’est encore une fois parce qu’on ne pose pas les bonnes questions. «Penser que le Canada cessera d' étre bilingue quand le Québec se séparera, c’ est comme dire que le Canada est bilingue seulement a cause du Québec. Tous les parents qui envoient leurs enfants en immersion francaise ne croient-ils pas au bilinguisme comme étant une valeur cana- dienne? Ce n'est pas demain que cela changera. Et ce n'est stire- ment pas les milliers de jeunes qui sortent chaque année des écoles d’immersion qui iront vernement provincial, et on le consulte sur tout ce qui touche l’offre de services en frangais au niveau provincial. Pour Florence Hardy, les Acadiens de 1’Ile-du-Prince- Edouard, et particuli¢rement ceux qui, comme elle, essaient de sen- sibiliser la majorité aux besoins des francophones, ont absolument besoin du Québec, «méme si ce n’ est que pour I’ appui moral». La francophonie a connu un essor sans pareil au cours des dix et méme des cing derniéres années 41’Ile. On cite notamment I’aveé- nement d’un centre scolaire et commaunautaire 4 Charlottetown, la gestion des écoles, l’en- ces sont si difficiles. Puts- que I’ oncompare les fran- cophones du Canada aux enfants du divorce, met- tons-nous dans la peau d’un enfant dont les pa- rents divorcent. Il veut garder ses deux parents prés de lui, ne compre- nant pas qu’ ils Seront plus tente de coopération Qué- bec-I.P.E., l’entente fé- dérale-provinciale signée en 1988 quiaccordaitplus de six millions pour la promotion des langues of- ficielles, sans parler du ré- veil qui se fait présente- ment dans des communau- heureuxs’ ils ne vivent pas ensemble. Il ne comprend pas sur le champ qu'il a encore ses deux parents, et qu’ il peut en- core obtenir leur aide, méme s’ ils n’ habitent plus la méme maison. Peut-étre méme pourront-ils lui accorder une meilleure qualité d attention! ». Méme si M. Gagnon ne croit pas que le Québec se sépa- rera cette fois-ci, il est certain que la digue, celle-la méme qui a réussi aretenir le flot en 1980, finira par se rompre. Mais selon lui, ce mou- vement d’indépendance du Qué- bec n’est pas complétement né- gatif pour le Canada. «Et de toutes facons, prend-on la peine de consulter les enfants lorsque les parents divorcent?» «Un divorce ne veut pas dire que les deux partenaires n’auraient pas di se marier. Ils ont fait un bout de chemin ensem- ble et ils se sont aidés I’ un I’ autre jusqu’ a ce que leurs aspirations respectives soient précisées et qu ils doivent se séparer pour les vivre. Cela ne veut pas dire que le mariage était mauvais». L’avenir du bilinguisme au Canada, sans le Québec, est une des préoccupations les plus pré- sentes dans les sphéres de la fran- Le Soleil de Colombie grossir les rangs des partis anti- bilinguisme». Un besoin absolu du Québec Florence Hardy est prési- dente du Comité consultatif des communautés acadiennes. Ce comité de personnes nommées par le ministre responsable de la Fran- cophonie, Léonce Bemard, est tenu en trés haute estime par le gou- croyait perdues & jamais et le travail qui se pour- suit dans la région Evangéline. «Tout cela, poursuit Flo- rence Hardy, nous donne con- fiance en avenir et nous permet- tra de survivre au divorce. Et de toutes facons, prend -on la peine de consulter les enfants lorsque les parents divorcent?». Jacinthe Laforest Jacinthe Laforest est journaliste a La Voix acadienne de Summerside. cette offre exceptionnelle. mécanique ou un lave-auto. le sens du service au public. marchandes. - OFFRE DE LOCATION DE STATIONS-SERVICE Une grande société pétroliére propose divers points de vente a louer en Colombie-Britannique S i vous étes prét(e) a vous lancer dans la distribution d'essence au détail moyennant une mise de fonds raisonnable, répondez sans tarder a Notre société recherche actuellement des personnes compétentes qu'intéresserait la location de stations-service et de postes d'essence en Colombie-Britannique, en particulier dans le centre et le nord de cette province, la vallée de I'Okanagan et l'ile de Vancouver. 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