ee 8, Le Soleil de Vancouver, 31 aoat 1973 Le Jardin par André CHOLLAT we 5 (] ; g Sy | wRs A REC TINN cw yy eae : Dal LWA OA OBSERVATEUR - OUI, MAIS AUSSI INGENIEUX ET ARTISTE. Observer la nature ne mé- nerait pas trés loin, si l’on n’avait l’ingéniosité d’inter- préter et d’utiliser ces ob- servations. Suivons la méthode de no- tre vieux jardinier, le pé- re Léon. Son secret’ est d@’avoir su trouver une ré- ponse a tous les pourquoi de la nature; ses définitions ne sont pas scientifiques, mais elles sont le résultat vrai de ses observations. Pourquoi, pére Léon, vous ramassez les fruits, les fleurs et les légumes le matin avant le gros soleil? Parce que tout est frais et repose aprés la nuit et ¢a se conserve mieux, et plus longtemps. Avec le soleil, les plantes retra- vaillent et c’est blessant pour la plante d’@tre cou- pée quand il faut pas. Et le soir, la séve est pas re- posée, ¢a ne dure pas long- temps les plantes coupées le soir; elles fanent plus vite; essayez et vous ver- rez. Pourquoi, pére Léon, vous gardez des pierres au pied des arbres et arbustes et avec certaines plantes, et pas avec d’autres! -Vois-tu petit, les plantes aiment aus- si avoir un toit sur leurs racines. Les pierres que j7Ote du sol des carottes (pour qu’elles poussent bien droites), je les garde tou- jours pour recouvrir les ra- cines autour des fraises: ¢a empéche les herbes de pous- ser et la pluie de faire sau- ter la terre sur les fruits. Pour les arbres, ¢a leur garde l’humidité, l1’eau dans le sol peut pas s’évaporer avec les cailloux et le so- leil peut pas brfler la ter- re sur les racines; mais 14 ot c’qu’il n’y a pas de gros soleil et beaucoup d’ humidité, faut pas le fai- re, ¢a peut pourrir au pied de l’arbre. Un arbre qu’on vient de _ planter, c’est bien meilleur d’y met- tre au pied des cailloux que d’arroser trop souvent: les racines, ga aime |’humidi- té qui est naturelle dans le sol, c’est ce qui faut gar der, les arrosages donnent trop d’eau pas nécessaire -qui lave le sol de ses bon- nes choses et ga tue les bétes qui vivent dans le sol autour des racines. Pére Léon, pourquoi cou- _pez-vous le gazon le soir et arrosez-vous le matin? Le gazon, on le coupe pas pour l’herbe, aussi c’est la plante qui est le gazon qui est le plus important; il faut couper quand le soleil peut plus brdler 14 of il y a la cicatrice de la ton- deuse; il faut jamais cou- per trop court en été, le soleil peut brQler les ra- cines et vous avez un ga- zon jaune méme avec tou- te l’eau que vous pouvez y amener. Arroser le _ soir ou le matin, ¢a va dépen- dre d’of c’est qu’il est si- tué, le gazon. Si c’est un talus au soleil toute la journée, je donne l’eau le soir, parce que la plante souffre d’insolation et il faut la rafrafchir; ga fait dou- ble effet avec la rosée du matin, et pendant la nuit, le gazon fait des réserves pour le soleil le jour aprés. Attention de ne pas arroser quand c’est encore bouillant, ¢a donne un coup de froid et tout peut devenir jaune et méme marron. -La ot le soleil est moyen, et sur- tout A l’est et au nord et aussi 14 of le gazon est le plus souvent 4 l’ombre dans la journée, j’arrose le ma- tin, aprés la rosée, mais a- vant que le soleil soit haut et chaud; c’est parce que l’humidité du soir, avec les nuits frafches donnent des maladies, des champignons, et ga peut détruire tout un beau gazon, avec des grands ronds bruns od le gazon est mort. J’use jamais ses co- chonneries pour soigner ¢a, les drogues, mais je gratte la terre, je mets du bonter- reau et je séme un peu de nouveau gazon, et je suis bien prudent avec les arro- sages. Il faut aussi donner bien A manger au gazon, du fumier A l’automne et des arrosages liquides (purain, extraft de poisson, des bons produits naturels) pendant toute l’année; plus en été et en automne, parce que la terre, elle se fatigue. Pére Léon, pourquoi avez- vous planté, iciet 1a, les Mé- mes plantes et fleurs, au lieu d’en faire des lignes ou des carrés bien nets? - C’est bien un peu un secret, mais je vais te le dire, il est trés important. Dans la fo- rét, dans le bois, dans les prairies et partout ot c’que les plantes poussent par el- les-mémes, tu peux voir que tout est mélangé: un groupe de mémes fleurs ici et 1a, .” des herbes toutes différen- tes, les arbres qui sont pas tous les mémes, ¢a a une raison, pas vrai. D’abord, c’est joli, les formes et les couleurs se complétent; les. plantes sont toutes différen- tes d’une espéce 4 l’autre, ¢a permet de loger plus de monde, les petits sous les grands, les étroits entre les gros, comme dans les bois. Les pas costauds sont sélec- tionnés automatiquement ou bien les fragiles seront pro- tégés par les forts. Dans la nature, les plantes sont com- me les humains, elles man- gent toutes différemment, si tu mets toutes les mémes plantes ensemble, elles vont épuiser la terre des mémes produits. Etant ensemble, l’une mangera ce que l’autre ne veut pas. Y a des plantes qui accumulent des provi- sions (pois et haricot lupin), d’autres qui sont trés gour- mandes (chou, tabac, dalhia), comme ¢a tout le monde est content, en bonne santé et utilisant bien la terre. Mais il y a autre chose trés im- portant, avec les plantes il y a les animaux qui vivent, les bons et les mauvais; il y en a qui mangent d’autres, mais aucun mange ce que mange le voisin. Si tu plan- tes des grands carrés de mémes plantes, les animaux qui aiment cette plante vont venir et se développer plus vite que quand il y a que quelques plantes. Ca permet d’équilibrer les bons et les mauvais et, comme ¢a, je n’ai pas besoin de tuer ce- lui-la et pas l’autre, et tout le monde trouve 4 man- ger, les plantes sont pas bien abfmées, c’est comme dans le bois ou dans les prés, c’est joli. Et oui, vous avez bien rai- son, pére Léon..... par Lucien BELLIN Nous avons toujours ten- dance A attendre des jour- nées trés ensoleillées,des fois méme au beau milieu de la journée pour faire de la photo panoramique, ap paremment sur la théorie que les conditions lumiére sont a leur mieux; ce n’est pas nécessairement vrai, car j’ai vu de trés belles vues panoramiques sans ca- ractére, mais le méme coin, photographieé le matin, A l’aube, et méme le soir au crépuscule, vous trouverez votre photo avec un certain caractére, une autre dimen- sion; méme une journée de pluie a un certain effet dra- matique. Vous pourrez aussi, par la suite, remarquer qu’un ciel trés bleu sur photo, n’est pas aussi joli que celui par- semé d ges pris avec un coin de ciel bleu plus quelques nuages, vous donnent une illusion d’une troisi¢éme dimension sur votre épreuve. Il est bon d’employer un filtre UV pour vos photographies de couleur qui détachera vos nuages. Pour vos paysages avec ciel, les autres avec lac ou mer, ov il y a beaucoup de réflection, un filtre po- larisant supprimera bien des réverbérations trop éblouis- santes. La bobine et le fuseau Dans un de mes articles récents, j’ai fait dire une bétise 4 la pauvre Délima. ‘*Tl ne faut pas appeler bo- bine le fuseau de fil’’. C’est le contraire. Sur la machi- ne A coudre, on place une bobine de fil. Pourquoi ce lapsus, alors que je connais trés bien, croyez-moi, la différence entre la bobine et le fuseau. L’erreur est humaine. On se trompe, en parlant, en écrivant. Il suf- fit de rectifier son erreur. Toutefois, dans le subcons- cient des gens qui parlent et qui écrivent, se glisse parfois un élément ‘‘Fleur bleue’’, un besoin de poésie, qui peut causer le lapsus. En ce quime concerne, aprés réflexion, le mot fuseau me plaft. Et cela pour des rai- sons toutes poétiques. Vous souvenez-vous de la Belle au bois dormant. La mal- heureuse princesse s’endor- mait pour cent ans, aprés avoir été piquée au doigt par un fuseau. Ah! le voi- 14, 1’adorable mot...! En ces temps-1a, les femmes filai- ent A la quenouille, et pour ce faire, utilisaient un pe- tit instrument de bois ren- flé au centre qui se termi- nait en pointe aux deux ex- trémités. Ce fuseau servait 4A tordre et A enrouler le fil. Dans mon esprit fantas- que, le mot fuseau évoque donc l’emerveillement des histoires pleines ‘de cha- teaux, de foréts enchantées, ‘LES EXPORTATIONS FRANGAISES DE VINS ET SPIRITUEUX Stockage des boyteilles par palettes cerclées avant expédition PARIS- D’apres les chiffres publiés par le Ministére de 1’Agriculture, les exportations frangaises de vins et spiri- tueux, avec un total de 4,2 milliards de francs, ont repré- senté, en 1972, plus de 18% des exportations de produits agricoles et alimentaires et 3,1% de celles de 1’ensemble des produits agricoles et industriels. Parmi les produits agricoles et alimentaires, les vins et spiritueux occupent le deuxiéme place 4 l’exportation © aprés les céréales (7 milliards de francs) et devant les produits laitiers (2,6 milliards). En outre, on note que les vins et spiritueux constituent 2a la quasi totalité (95,8%) des ventes de l’ensemble 4 1’é- tranger. Les exportations francaise de vins et spiritueux sont destinées au monde entier. Cependant, en 1972, les quatre- cinquiémes de ces derniéres ont été envoyés aux dix pays suivants: République Fedérale d’Allamagne Grande- Bretagne Etats-Unis Union Economique Belgique- Luxembourg Suisse Italie CANADA Pays-Bas Hong Kong Danemark de princesses aux longs che- veux et aux yeux timides, de princes charmants préts 4 tout braver pour un baiser de ces jeunes sylphides rou- gissantes. Dans la mytholo- gie grecque, le fuseau d’u- ne des trois Parques ser- vait 4 filer les jours des hommes, fil que la deuxié- me Parque mesurait. Le fil était coupé par la troisié- me soeur. Si le mot fuseau n’a pas sa place sur notre machine a coudre, il est tout de mé- me d’actualité. Ne parle-t- on pas des fuseauxhoraires? Ils sont au nombre de vingt- quatre, tracés en principe autour du globe et ils ont les pdles pour extrémités. Ainsi le monde est-il par- tagé selon l’heure qu’il est aux différents points géogra- phiques. En outre, il existe des pantalons fuseaux pour le ski. On dit famili¢rement: Tl portait un fuseau’’. His- toire des mots, histoire des hommes. Ce qui n’empéche, mes amis, que le mot fu- seau est impropre pour dé- signer la bobine de fil, pe- tit cylindre 4 rebord qui n’a pas du tout la forme d’un fuseau. Bobine a donné u- ne expression populaire a- musante en parlant de quel- qu’un qui est désagréable- ment surpris: faire une dr6é- le de bobine. Ce qui fut mon cas quand je me suis aper- ¢u de mon lapsus. @ 735 millions de francs 720 - 640 - 432 - 240 - 236 - 157 — 136 - 97 - 97 =