8, Le soleil de Vancouver,19 oci.obr2 1973 dans 3 ‘UJardin, mm it ) Bey. Rep i WW i PLANTES FAMILIERES ET PLANTES NOUVELLES. C’est la grande difficulté de l’amateur et du profes- sionnel, de pouvoir accumu- ler dans sa mémoire, pour les ressortir au moment propice, les noms des fleurs, des plantes et des arbres; la confusion arrive 4soncom- ble dés l’instant o0 vous changez de région oude pays et que chacun baptise dans son propre jargon, de; noms évocateurs certes, mais pour des raisons souvent fort différentes, les plantes les plus communes; dés l’instant od l’on change de langue, mieux vaut abandonner et tout apprendre A nouveau! Par exemple: le chévre- feuille (parce que les ché- vres adorent ca, est appelé par certains ’’buisson ar- dent’? ou encore ‘‘vigne a fleurs’’ et en anglais (ici dans les pépiniéres) ‘thoneysuckle’’ dont la si- gnification est ‘‘qui a- breuve de miel’’! et ce n’est qu’une des nomina- tions regues dans ce pays par cette plante grimpan- te bien connue. Il y aurait des exemples par centaines et par milli- ers, et il semble qu’avecles nouvelles espéces et varié- tés de plantes maintenant sur le marché, les pépiniéristes prennent plaisir 4 mélanger les noms. Pourquoin’essay- ons-nous pas de nous y re- trouver et de nous compren- dre en revenant aux sour- ces: la Botanique! . En dépit de ce que dit Al- phonse Karr (@écrivain du XIXe siécle) dans son ro- man ‘*Le voyage autour de mon jardin’’: ‘‘la botanique est l’art de dessécher les plantes entre des feuilles de papier brouillard (brouillon ou buvard) et de les inju- rier en grec ou en latin’. ! Il serait d’un grand secours de se souvenir que le ‘‘ Ché- vrefeuille’’ (dont le nom frangais vient de la traduc- tion de son nom de famille: caprifoliae) a le nom botani- que ‘*‘LONICERA”’, et nous aurions toute facilité de con- naftre les nombreuses va- riétés qui existent et dont certaines, tel le Lonicera Nitida, ont des formes bien différentes (ce dernier nom- mé est souvent mélangé, en pépiniére, avec les cotone- asters!). Tout ce charabia m’améne 4 un autre point: pourquoi n’u- tilise-t-on pas davantage les plantes “simples et qui exis- tent naturellement autour de nous! Il est A nouveau le temps de planter et de transplan- ter, alors que la séve des- cend. La terre a conservé sa chaleur des beaux jours et il n’a pas encore plu au point de transformer le sol en marécage. S’il y.a‘des conseils 4 donner quant au choix des plantes, ils sont simples et généraux: ne cherchons pas 4 épater le quartier en plan- tant des arbres aux dimen- sions anormales, vous réa- liserez bien vite que le plus épaté n’est pas celui qu’on pense, quand le moment venu de payer l’addition sera 14 et qu’a la surprise s’ajoute- ra le désespoir de consta- ter que ces plantations ne réussissent pas. - Evitez de planter des ali- gnements de méme variété. (spécialement des haies de Thuya dorés ou de Cyprés, etc. . )qui peuvent étre dé- cimés en l’espace de quel- ques mois par des virus ou maladies cryptogamiques. Pensez toujours 4 mélanger le plus possible coniféres et caduques (ceux qui perdent leurs feuilles), le résultat sera bien plus satisfaisant pour la vue et pour 1’état sanitaire de chacun. Quand c’est le moment de décider des plantes dont vous avez besoin, ne cherchez pas inspiration chez les pépinié- ristes; vous y serez influen- cé par ce que vous voyez et qui ne correspond peut-étre pas du tout 4 ce que vous dé- sireriez: les dimensions d’une plante peuvent étre fort variables suivant la région, le sol et l’exposition, et mé- me un professionnel ne peut vous affirmer sans se trom- per que tout ira bien, s’il ne _connaft pas parfaitement vo- tre propriété. Observez pen- dant quelques semaines les jardins qui vous entourent; notez les arbustes de la couleur et de la forme qui vous plaisent; comparez les résultats. Notez ceux qui ne semblent pas vigoureux, ceux touchés par la maladie (ceci tout particuliérement pour les rosiers). Tachez de trouver des situations a- nalogues 4 celles de votre jardin; demandez les noms de ceux que vous ne connais- seZ pas, ou si vous avez la possibilité, prenez un échan- tillon de la plante que vous désirez, juste avant d’aller 4 la pépiniére. Si vous deman- dez une plante qui n’a pas de feuilles en cette saison, ayez la certitude du nom et de la variété que vous désirez; n’achetez que des plantes qui soient étiquetées dans la pé- piniére et ne soyez pas trop confiant quand le vendeur vous jure ses grands dieux que c’est exactement ce que vous voulez et que la plante est passée autravers lors du marquage! Il est bon d’ob- tenir de la pépiniére unre¢u avec les noms des plantes que vous venez d’acquérir; ce recu, que le pépiniériste ne peut vous refuser, est vo- tre seule chance d’échanger une plante qui ne fut pas cel- le que vous vouliez. (Tout cela est en relation du prix bien entendu, car si vous demandez un regu pour cha-_ cune des plantes annuelles “que vous achetez, vous ris- quez de vous attirer des dé- Ssagréments ainsi qu’une mauvaise réputation. C’est avecplaisir que je ré- pondrai A toute question qui me serait posée dans le ca- dre de cette chronique: Une semaine de délai sera tou- tefois probable en cas de recherches et afin de vous donner la réponse la plus satisfaisante. la par Lucien BELLIN Les filtres Lorsqu’on veut créer, en photographie, il n’existe pas de régle fixe. Si vous dé- sirez photographier un sujet sur diapositive avec un filtre rouge, faites-le. Vous ob- tiendrez sQrement des effets saisissants, mais vous 6é- chouerez aussi peut-€tre complétement. Ce n’est tou- tefois qu’en expérimentant que vous trouverez les ré- sultats qui vous conviennent. Enfin, rien ne nuit autant 4 un bon objectif qu’un mau- vais filtre. Les filtres Mi- nola sont fabriqués avec au- tant de précision que les objectifs MC Rokkor. En Photo fait Minolta fabrique méme le verre de ses filtres, tout -comme pour les objectifs Rokkar. ( Seuls deux fabri- cants japonais d’appareils photographiques de qualité prennent cette précaution. Minolta est l’un des deux. Ecrivez-nous, et nous vous dirons quel est l’autre ). Sur les appareils Minolta, la mesure de la lumiére se fait A travers l’objectif. Il n’est donc pas besoin de modifier le temps de pose pour compenser la lumiére absorbée par le filtre. Le systéme de mesure de la lumiére CLF effectue les compensations automatique- ment. $3 millions pour parler l‘arabe a I'ONU ? NATIONS-UNIES - kes pays arabes membres des Nations unies sont prétes 4 verser plus de trois millions de dol- lars pour que leur langue ait le méme statut que le fran- cais, l’anglais, l’espagnol, le russe et le chinois aux Na- tions unies, apprend-on de source informée. Plusieurs ministres arabes des Affaires étrangéres et d’autres chefs de délégations arabes auraient pris cette la seule de la province vousmen- » coin de loffice dela langue francaise direz tant par Louis-Paul Béguin L’arabe et les mots francais Les linguistes modernes sont d’accord: lavaleur d’un mot dépend des relations qu’il a avec les autres mots de la langue. Et bien sar, avec les autres mots ducon- texte auquel il appartient Saussure est passé par 1a. Mais il n’en reste pas moins fascinant de remonter vers les sources, dans la diachro- nie, vers les origines des termes. Cette archéologie linguistique nous apprend a- lors que les mots viennent d’autres langues, de dialec- tes, etc. . -Si le latin et le grec ont donne beaucoup de termes 4 la langue francai- se, l’arabe lui aussi a ap- porté sa généreuse contri- bution. La civilisation du ProcheeOrient était floris- sante, alors que l’Europe é- tait plongée dans les téné- bres du MoyeneAge. Les chimistes arabes d’alors se servaient d’un récipient qu’ ils appelaient al anbiq. Ce fut notre alambic. I faut di- re que les Arabes avaient eux-mémes pris ce mot aux Grecs: ambix. Les Arabes nommaient al gattas (aigle marin), le gracieux oi- seau aux ailes souples qui devint chez nous l’albatros. L’arabe al galy (la soude) devint Jl’alcali. Quand il s’occupait de chimie, un A- rabe était alors appelé al kimiya, ce qui donna nais- sance au mot alchimiste, désignant ceux qui, grands réveurs devant l’Eternel, s’ obstinérent pendant des sié- cles A faire de lor 4 bon marché. La Bible des mu- sulmans, le Coran, tire son nom de al koran. Un mot que nous connaissons fort bien vient tout droit de l’arabe: alcool et ses déri- vés. L’arabe connaissait 1’ alkohol. Ce mot était desti- né 4 un avenir glorieux, é- tant donné ses effets eupho- riques, et il en dériva une foule de termes: alcooliser, alcoolisme (hélas), alcooli- que (re-hélas), antialcooli- que, alcoométre et le der- nier en date; l’alcootest que l’on s’obstine, je ne sais trop pourquoi, 4 ignorer au Québec et a lui préférer le mal construit ivressomé- tre. Autres mots d’origine ara- be: l’alcéve (al qubba: vot- te), algarade (al ghara: at- taque 4 main armée). Une algarade n’ est plus qu’une discussion vive, le mots’est done affaibli en vieillissant. L’alezan, cheval 4 robe rou- geatre, tire son nom de la- rabe: al az’ar, mais par l’intermédiaire de 1l’espa- gnol: alazan. Tl est un mot important dans notre langue qui prit nais- sance chez les arabes. Ceux- ci, hommes de science et mathématiciens, s’apergu- rent vite que la technique mathématique était une sor- te d’abréviation, de simpli-’ fication de l’écriture. Ils nommérent donc cette scien- ce: al djabr (réduction), et les Européens Jl’emprun- térent sous la forme d’algé- bre. Almanach est également d’origine arabe, comme le sont: amalgame, ambre et amiral (de amir: chef). f Pour finir, l’histoire d’un mot qui touche 4 un aspect moderne de notre civilisa- tion et qui remonte au XIe siécle. Le chanvre était ap- pelé hachich (herbe) par les Arabes. Les gens de ce temps-la4 en faisaient des cordes et de latoile et,quand ils étaient fatigués de filer ou de tisser ce chanvre, ils le m&chaient. Le chanvre indien est en effet halluci- nogéne. Hachich donna donc hachisch et vous savez com- ° me moi ce qu’il est advenu de cette mauvaise habitude de se droguer avec du chan- vre indien: elle continua. Mais A ce moment de I’his- toire, il existait une secte du ‘*Vieux de la Montagne’? (c’est le nom authentique), dont les membres étaient littéralement drogués par leur chef, cela afin de les inciter, sous l’influence né- faste de la drogue, 4 aller occire les chrétiens et au- tres intrus. Les croisés francais appelérent ces dro- gués les Assassins (de ha- chichiya: buveurs de has- chich). D’abord nom propre, assassin devinnom commun. Et chanvre lui-méme vient de cannabis (un mot 4 la mode). Vous ne direz pas que ce n’est pas passion- nant, l’histoire de ces mots. décision, lors d’une réunion 4 huis clos. On pense qu’ils soumettront cette question 4 l’assemblée générale de 1?ONU en demandant son ins- cription 4 l’ordre du jour. Il semble que la Libye soit A l’origine de cette initiati- ve et disposée 4 fournir le gros des fonds nécessaires pour que l’arabe devienne u- ne des langues officielles des Nations unies. BOUCHERIE CHEVALINE bien achalandée ‘des prix imbattables = _BEST BI FOOD” 633 E. 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