PA tanta 12, Le Soleil de Colombie, 31 mai 1974 L'ENVIRONNEMENT par André CHOLLAT “Créer: c’est tuer la mort” Ne vous esi-il pas arrivé, une fois au moins, au mo- ment de jeter un vieux bou- quet défleuri de roses ou de dahlias, du feuillage coloré, peut-@6tre, -de découvrir a- vec surprise que des raci- nes s’étaient développées dans 1’eau; sans le vouloir, vous avez donné la vie A de jeunes plantes et il n’est plus’ question de jeter ces vieilles fleurs, condamnées a mort! Avec mille soins, vous leur aviez trouvé un pot ou une place dans le jardin; aujourd’hui, peut-é- tre @tes-vous fier de ce ro- sier, de ce groupe de dal- hias, ou méme de cet arbre, la plus belle parure de votre domaine, celle sans doute qui vous tient le plus A coeur! Tl ne s’agit point 14 d’un conte de fee. Sans le savoir, . vous veniez de faire du bouturage. Il est en effet possible de renouveler, ou de multiplier presque toutes les plantes de votre entoura- ge de cette fagon. On discer- nera deux genres de boutu- rage: le bouturage en sec ou le bouturage en vert; on ver- ra que 1’on peut bouturer des tiges, des feuilles ou des ra- cines. C’est le moyen le plus employé en horticultu- re car c’est le plus sfr et le plus rapide pour obtenir des plantes vigoureuses et identiques aux plantes qui ont produit les boutures ou plantes ‘‘méres’’. Pour réussir, il vous faut savoir comment bouturer, mais le»plus important se- ra de savoir le moment idé- al et.la partie de la plante la plus apte 4 vous donner le meilleur résultat. Selon les végétaux, on a recours A des rameaux tendres, demi- ligneux ou ligneux, ce qui correspond A des états de Mmaturité plus ou moins a- vancés des tissus. Les racines se développent souvent mieux sur les tiges ‘bord les boutures de tendres, aussi emploie-t-on généralement des rameaux jeunes; cependant, pour le bouturage en sec )bouturage de rameaux de feuilles, avant I’hiver), il sera préférable de choisir des rameaux vi- goureux de deux ou trois ans, riches en réserve, afin de maintenir un bon état vé- gétatif jusqu’a ce que les ra- cines puissent fournir de ]’a- limentation en quantité suf- fisante, tout en se dévelop- pant. Les boutures demandent des conditions spécialespour se développer: conditions d= chaleur (surtout pour les boutures feuillées quirécla- Ment température chaude Ou tempérée pour s’enraci- ney), d’himidité (cela va de pair avec la chaleur pour le développement des racines) et de lumiére (la lumiére est essentielle dans la végé- tation, mais cela provoque M Rameav simple % 0G) a la base Bees im pete nt S Law * * ® boubure. a Talon obbenve par ecla te. -ment d'un rameau * : ) ben cressette hase dun rvamenau de. hors ples age. aussi la transpiration; il faudra donc minimiser la lu- minosité ou ombrer les bou- tures jusqu’a lareprise avec le développement des raci- nes), L’aération des boutu- res sera progressive et en rapport des conditions pré- cédentes et de la reprise. Nous allons voir tout d’a- -Yra- meaux, les plus courantes et celles que vous pouvez ré- aliser le plus facilement. Les boutures non feuillées ou en sec: elles sont utili- sées pour les végétaux ¢a- duques (qui perdent leurs feuilles pendant Il’hiver), pendant le repos de la vé- gétation. La plupart de nos arbustes et arbres décora- tifs de nos jardins sont mul- tipliés de cette facon. On coupera des portions de rameaux ligneux (bois de ‘deux ans de préférence d’un quart de pouce (presque 1 cm.) de diamétre environ, ..-voir ‘‘CREER”’ p.13 ay rs ne ea tt tt tt “dhe coin de Foftice de la langue francaise Ous men. direz tant. par Louis-Paul Béguin Une méthode de tradu Puisque je critique beau- coup la mauvaise traduction, il est juste que je connaftre aux lecteurs une BONNE méthode de _ tra- duction. La ‘‘Stylistique Comparée du frangais et de l’anglais’’, de J.P. Vinay et J. Darbelnet (Beauchemin, Montréal - Didier, Paris, 1966)est un ouvrage que tous fasse ~ ction (1) les traducteurs devraient é- tudier. Cette oeuvre de gran+ de valeur nous offre une mé- thode de traduction incom- parable. Les auteurs ont ré- ussi 4 prouver que la tra- duction est une ‘*DISCIPLI- NE EXACTE”’, et nonuntra-° vail laissé au hasard des compétences entre les mains d’amateurs. Traduction directe Cette méthode s’inspire des travaux de Saussure et de Charles Bally. Elle est la preuve qu’*ilest possible d’u- tiliser une ‘‘technique de traduction’’ fondée sur 1’a- nalyse comparée de deux langues en présence. Nous voila loin des tatonnements des amateurs. La traduc- tion est une profession et une science. Ce qui suit est peut-étre un difficileex- — ercice, mais aussi la preu- ve que la traduction est sans doute un art, MAIS UNE FOIS QU’ON EN CONNAIT LA TECHNIQUE QU’ON EN A ETUDIE LA- SCIENCE. Voici quelques exemples de modes de tra- duction selon cette méthode, pris dans le domaine des assurances (par degrés de difficultés). district (secteur) : mot pris dans une autre langue emprunt d’une expression, :tournure. d’une : passage d’une langue 4 l’autre, - sans avoir 4 faire aucun change- ment de structure. remplacement d’une partie du dis cours sans changer le sens du mes sage (ici l’anglais utilise un verbe, le francais, un nom). : variation dans le message, change- ment du point de vue. : remplacement nécessaire d’une ex- pression par son équivalent dans 1’ autre langue (clichés, proverbes...) Emprunt: district calque: . insurance ‘compagnie com d’assurance ' company traduction who are you Qui étes-vous littérale: : Traduction oblique Transposition: to take effect La prise d’effet on modulation: deductible: franchise équivalence: hold on!: une minute! adaptation: 1) get with it!: soyez dans le vent: Le but de cette méthode de traduction N’EST PAS simplement de ‘‘traduire’’ au sens traditionnel du ter- “me, mais de permettre la vérification, par comparai- son, de l’exactitude du mes- sage dans une autre langue; la stylistique comparée don- ne le moyen d’évaluer deux limite extréme de la traduction. Le message est créé plutét que traduit. traductions d’un méme mes- sage et de déterminer qu’el- le est la meilleure. ‘Cette méthode’’, déclarent ses au- teurs, ‘‘permet d’éclaircir certains phénoménes qui, sans elle, resteraient igno- rés. A ce titre, elle est une discipline auxiliaire de la linguistique’’. Une telle analyse comparée présente trois avantages:e]- le permetla CRITIQUE, donc 1’évaluation des traduction L’APPRENTISSAGE techn que du métier de traducteur et offre enfin une théorie de la traduction. LA PHOTD Pour réussir une photo im- pressionniste, la partie que vous désirez ‘‘dramatiser’’ (que ce soit un sujet indus- triel ou naturel) doit étre simplifiée. © Une maniére assez facile © - de s’engager dans cette voie, c’est de faire des silhouet- tes. Les résultats seront bien différents de Jart moyen et peut-étre arréte- ront-ils, une fois pour tou- tes, les compliments plutdt drdles que l’on fait aux photographes, comme; ‘‘que c’est joli, on dirait presque une peinture’’. Ils oublient tout le temps dépense sur ws: le sujet, la lumiére, l’enca- drement et le fond donné A l’image. Disons que le pho- tographe est en plein con- trdle technique de son su- jet. Une silhouette peut don- ner plus .d’ampleur au pro- duit: Porter le message, il- lustrer une histoire ou tout simplement donner un ton artistique. On se trouve en face de deux éléments opposés: un sujet sans lumiére et un fond bien illuminé. Une bon- ne silhouette ne se trouve pas juste comme cela; elle doit étre créée. Si vous ne ‘ jisez pas correctement vo- tre cellule électrique, les résultats sont mous, déla- vés, ou pire encore, don- nentune ag glomération fan- tasque de formes. par Lucien BE LLIN En régle générale, une ‘silhouette devrait étre une image nette et symbolique- ment graphique. Les silhouettes en couleur sont trés populaires, non seulement pour leur puis- Sante structure mais aussi. pour l’anonymat des per- sonnages photographiés. El- - les sont couramment em- ployées dans les affiches pu- blicitaires et pochettes de disques. Cela permet aux jeunes de s’identifier avec le sujet: par exemple jeune couple se tenant amou- reusement et marchant le une: Portrait d' Henri Cueco par Hervé Gloagen long de la plage au soleil couchant. LIBRAIRIE | FRANCAISE Livres disques : et -| xevues_ Ne 687-5936 - ae 1141 DAVIE Vancouver