4_ Le Soleil de Colombie, Vendredi 27 octobre 1978 Le bingo de Blakeney | Par Keith SPICER Courtoisie du Vancouver Sun VANCOUVER — Un rédac- teur pince-sans-rire de l'Ouest canadien affirme que, “en Saskatchewan, la politique c’est le bingo du coin”. Lors des élections provinciales de la semaine derniére, le premier minis- tre Allan Blakeney a gagné le gros lot: 44 siéges contre 17 aux conservateurs; voila qui nous promet un nouveau jeu de bingo passionnant ° pour le Canada, et ceci sur trois fronts: la constitution, le courant du pouvoir poli- tique, le leadership. La méme semaine, d’au- tres événements ont fait sehtir 4 Pierre Trudeau que ses propositions constitu- _ tionnelles étaient en danger a l'Ouest. Lundi, I’élection partielle de Saint-Boniface Va dépouillé de son dernier siége fédéral libéral au Mani- toba. De plus, le premier ministre de Colombie britan- nique, Bill Bennett, et celui de Jl Alberta, Peter Lougheed, ont, mardi et jeudi respectivement, récla- mé plus de pouvoirs pour les provinces, ce qui ne manque- ra pas de provoquer des étincelles entre le 30 octobre et le ler novembre, puisque pour I’Hallowe’en le premier ministre va tenir 4 Ottawa une conférence sur la consti- tution. ; Le scrutin de la Saskat- chewan a nettement souli- gné l’ambition des Prairies et de la région du Pacifique: fortes de leurs richesses naturelles prodigieuses, elles veulent arracher a M. Trudeau un réle économique fédéral digne d’elles. La question-clé de la cam- pagne électorale en Saskat- chewan se résumait ainsi: quels étaient le meilleur pro- cédé, et la meilleure équipe, pour administrer et taxer les richesses naturelles? Aprés avoir amplement prouvé que ses électeurs lui ‘faisaient confiance, M. Blakeney pourrait bien dé- sormais se présenter comme le premier ministre le plus fraichement mandaté — et certainement le plus écouté — dans la question la plus critique de l’Ouest canadien: celle du sous-sol. Trois raisons supplémen- taires donnent a M. Blake- ney la chance de rafler le ote titre de porte-parole No.1 de l'Ouest. La Saskatchewan regorge de pétrole, de gaz naturel, de charbon, de_ potasse, d'uranium et de blé; elle est en passe de devenir la pro- vince canadienne la plus riche par téte d’habitant. M. Blakeney, boursier Rhodes et homme d’action, est de loin le plus intelligent et le plus ouvert de tous les pre- miers ministres canadiens... canadiens anglais bien sfr. De plus, seul parmi ses collégues de |’Ouest, il ne laisse pas encore entendre ouvertement que M. Trudeau. devrait plier bagage — ce genre de petite courtoisie huile quelque peu le dialogue généralement assez grincant provinces- gouvernement fédéral. “A Ottawa, Allan va se bagarrer dur pour les ri- chesses naturelles”, dit un proche observateur. “C’est un fédéraliste convaincu, mais s'il le faut il se fera aussi démagogue que Bible Bill Aberhart (le prophéte créditiste des années trente) pour obtenir des change- ments constitutionnels” —— surtout en ce qui concerne les imp6éts sur les richesses naturelles, et la Cour Supré- me, laquelle l’a récemment rembarré a deux reprises sur ce chapitre. Trois jours aprés le triom- phe de M. Blakeney, M. Trudea™ 2 pour la premiére Votre temps est précieux! 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Le premier ministre fédéral y met une condition (le commerce interprovincial et international ne doit pas en souffrir) et prend ainsi lallure d’un homme qui cher- che a sauver la face tout en . donnant l’impression qu’il cherche a sauver la nation a coup de concessions. M. Blakeney est social- démocrate et done ses moti- vations différent quelque peu de celles des hommes de droite que sont ses trois collégues de l’Ouest. Pour lui, contréler les richesses naturelles implique autant les rapports Etat-hommes d'affaires que les rapports Ottawa-provinces. Mais de- puis qu’Ottawa l’a désavoué au profit des compagnies multinationales, la distinc- tion devient du coupage de cheveux en quatre. Si Ottawa a la jugeote de donner satisfaction aux qua- tre provinces sur la question des richesses naturelles, M. Blakeney pourrait devenir au Québec I’interlocuteur de l'Ouest que la situation exige de facon pressante. “Le premier ministre ne s'engagera pas d'un pouce avec René Lévesque pour briser le Canada”, dit un proche de M. Blakeney, “qu'il s'agisse de souverai- neté-association ou de tout ce que vous voudrez. Mais en admettant que les Québé- cois choisissent de rester au Canada, il serait partisan d'une trés large autonomie culturelle et économique pour le Québec.” Avec une telle position, M. Blakeney devrait étre un allié de choix pour le chef libéral du Québec, M. Claude Ryan. Sil’on veut opposer une solution fédéraliste forte et neuve a l’option séces- sionniste de M. Lévesque lors du référendum, il fau- drait que d’ores et déja M. Ryan et des dirigeants cana- diens-anglais éclairés com- mencent a se mettre sur la méme longueur d’ondes. Comment la victoire de M. Blakeney affectera-t-elle le courant du pouvoir politique au Canada? ‘Tout d’abord, en premier ministre réfléchi et expéri- menté, M. Blakeney contri- bue a ancrer la stabilité du pays a une époque ou peur et incertitude ont les coudées trop franches. En guise de campagne électorale, les conservateurs ont lancé une _chasse aux bureaucrates, mais M. Blakeney a tenu bon la barre, et la terre semble aujourd'hui un peu plus fer- me sous tous les gouver- nements en place. Les bleus ont eu beau éclipser les rouges en dérou- te, il semble bien, 4 en juger par leur morne numéro sur les estrades, que Joe Clark ne va pas enfoncer les portes du 24, promenade Sussex tel un héros de La Guerre des Etoiles. Les libéraux et leur pale idéologie balayés, le partage des siéges entre NPD et conservateurs confirme une tendance a la polarisation droite-gauche qui se mani- feste de la Colombie-bri- tannique a Terre-Neuve. Si une telle polarisation s’éten- dait 4 Ottawa, elle pourrait nous donner !’année prochai- ne un gouvernement minori- taire ot le NPD jouerait ‘allégrement le réle d’arbitre. Mais surtout, la facon dont M. Blakeney l’a remporté révéle avec éclat le vérita- ble et douloureux talon d’Achille de la_ politique canadienne: le leadership. “Toute politique mise a part”, affirme un analyste de Saskatoon, "les gens vou- laient un chef pour qui ils éprouvent confiance et res- pect. En fin de compte tout était question de choix entre slogans et appétit de pouvoir contre fermeté, clairvoyan- ce, expérience et honné- teté.” Les problémes nationaux sont durs 4 saisir, et les démons de la peur sont lachés: 4 supposer qu’au printemps prochain les Canadiens suivent leurs ins- tincts viscéraux comme les “Saskois”, qui, alors, choisi- ront-ils pour diriger le Canada? Ou, pour parler clair, qui chargerons-nous de jouer au poker — ou au bingo — avec René Lévesque? Pour Pierre Trudeau comme pour Joe Clark, le jeu pour le Canada commencera pour de bon le lendemain des. élections _ fédérales, juste aprés le — petit déjeuner. : Pour nous représenter... par Claude JEAN Un citoyen francophone, se présente comme commissai- re d’école aux élections mu- nicipales de Vancouver du mercredi 15 novembre. Vous ne voyez pas qui? C’est nul autre que Jean-Claude Ar- luison. Que je sache, trés peu de personnes parmi la popula- tion francophone se sont présentées. En 1966, mon- sieur André Piolat s’était présenté comme conseiller municipal; il n’a pas été élu car se présentant comme indépendant, sans le support d'une parti, il avait trés peu de chances. Pour sa part, J.-C. Arlui- son a été soutenu par Harold Daykin du parti TEAM. Lors d’une conférence de presse, M. Arluison a expli- qué les raisons pour lesquel- les il se présentait.. Jusqu’a présent, a l’échelon gouver- nemental il n’y a jamais eu. personne de la francophonie pour représenter nos inté- réts politique, social et cultu- rel. Comme support pour |’im- plantation du francais dans nos écoles, il serait essentiel qu’un francophone fasse par- ti d'un groupe de commis- saires qui a priori ne sont probablement pas portés vers la culture “en frangais”. Il y a beaucoup d’autres objectifs. Les livres de fran- cais employés dans le systeé- me d’éducation en Colombie- Britannique, représentent des symboles tels que la “Tour Hiffel” et le drapeau tricolore francais. La réalité est toute autre. Les métho- des canadiennes trés effica- ces dans le systéme d’éduca- tion sont complétement ignorées, ainsi que la littéra- ture québécoise qui est inexistante ici. Le vandalisme dans les écoles, qui:cofite des mil- lions annuellement 4a la pro- vince; le multiculturalisme et quelques autres sujets d'intérét scolaire étaient au programme. L’objectif c'est d’étre élu commissaire et soutenu par ‘une équipe trés forte, entou- ré de bons partisans. J.-C. Arluison a de bonnes chan- ces. Tout au moins, s’il n'est pas élu, il aura quand méme ~ essayé. Ce n’est pas souvent qu'une personne de. langue francaise se présente pour soutenir ce quil y a de francais 4 Vancouver. Suivez de prés les élec- tions municipales. La campa- gne publicitaire est enta- mée. Les partis qui se pré- sentent sont: TEAM, COPE, NPA, VIA, VIP. TEAM est une équipe trés forte, elle a remporté beau- coup de succés aux élections municipales de 1976 alors que 6 membres sur neuf avaient été élus aux postes de commissaires. Bonne chance 4 TEAM et soutenons Jean - Claude Arluison qui s’embarque sur un gros bateau... ae eS -Infirmiéres Si votre dipléme est valable en Colombie- [ Britannique [RNABC], si vous parlez. anglais couramment, si vous aimez choisir vos horaires, n’avoir qu'un seul malade a soigner, joignez-vous a notre groupe. Nous ne suffisons plus a la demande. Private Duty Directory 1862 Broadway Ouest Vancouver, C.B. 731-3158 Entreprise a but non lucratif. Nous ne dinscription sont modestes. OGRE G0) ( ) --0D prélevons rien sur votre salaire et les frais | ¥ a | | | ; ere si: Pas diebaa Be Sata Gat Ui aan wae uae