op Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 14 mars 1997 Le gardien (suite du précédent numéro) PAR PERNELLE SEVY Louise est rentrée du bureau découragée. A quoi bony aller chaque jour ? Mon travail ne sert a rien. Ma viene serta rien. Jene comprends pas pourquoi je suis 1a plut6tqu’ ailleurs, pourquoi je suis une femme au lieu d’étre une huitresur un rocher, un geai en forét ou un buisson d’ajoncs battu par le vent de marée. A bien y réflé- chir, elle préférerait le buisson. Le médecin dit qu’il faut prendre I’air. Alors, pour avoir la conscience en paix parce qu’elle ne veut pas lui mentirlorsqu’il posera ses questions, elle va chaque jour, en sortant du travail, passeruneheure dans le jardin du Cadran. Puis, 4 son retour, elle prépare machinalementson diner. Le diner le plus simple possible. Pour- quoi compliquerait-elle le menu ? Tout aleméme gol, oua peuprés, et la destination finale de la nourriture est laméme. C’ esta vous dégoiter de manger lorsqu’ony pense. Lerepasterminé, Louise ouvre son agenda. Sa mémoire est souvent défaillante depuis quelques mois (le médecin ne fait rien pour |’aider, na- turellement !) et elle écrit tout ce qu’elledoitfairesurson camet. Ache- ter des pommes de terre et un litre de lait. Laver mon chemisier bleu. Por- ter mon pantalon gris au nettoyage. Arroserle géranium. Faire le ménage en grand de Ja salle de bain. Des phrases sont inscrites plusieurs jours desuite parce qu’ellea oubliéd’ouvrir son caret, le soir, en rentrant. Ah! non! lemédecinnel’aide pas! Sortez! Voyez des amis! Voila les conseils qu’il lui donne. Comme si c’était facile d’avoir des amis! Elle lit sur l’agenda que ce soir elle doit ap- peler Martine au téléphone. Une amie, Martine ? Allons donc! De- puis plusieurs années elles se rencontrent qu’une fois par mois. Une amie serait davantage a l’écoute des problémes de Louise. Elle viendrait la voir plus souvent pour prendre des nouvelles de sa santé. Mais Martine dit qu’elle a beaucoup de travail de- PARTICIPANTS Primaire (de la 4iéme a la 7iéme année) Secondaire (de la 8iéme a la 12iéme année) = puis qu’elle est mariée et mére d’un bébé de trois mois. Louise sait bien quecen’estqu’un prétexte. Personne nes’ intéresse 4 elle. Et pourquoi s’in- téresserait-on 4 elle, d’ailleurs ? Elle n’a rien, absolument rien d’intéres- sant. Enfin, puisque le nom de Martine est écrit surl’agenda, elle va tenter de l’appeler. Martine est pas- sée chez elle hier alors qu’elle était encore au jardin. Elle n’a pas pu at- tendre (ou pas voulu!) etellea laissé un mot fixé sur la porte. Martine voudrait avoir Louise pour diner ven- dredi prochain. Louise ne sait pas encoresielle va dire oui ounon. Non, certainement ! Qu’irait-elle faire chez Martine ? C’estune voixd’hom- me qui répond a son appel. - Je voudrais parler 4 Martine. - Martine n’est pas 1a. - Vous étes André. - Non. Jenesuis pas André. Mais ne coupez pas. - Je voulais... Je rappellerai. - Non, je vous en prie. Restez. Jesais qui vous étes. Vous étes Louise. - Vous avez reconnu ma voix ? - Pas réellement mais jesais que vous étes Louise. J’aimerais parler avec vous. Nous avons, j’en suis certain, beaucoup de choses 4 nous dire. -J’ensuis moins sire que vous. Dites a Martine que je rappellerai. Elle raccroche. Qui-est-ce ? Elle n’a pas reconnu la voix, mais cette voix lui plait. Elle est étonnée qu’une voix puisse lui plaire. Elle a peut-étre interrompu la conversation trop vite... Elle aurait di demander sonnomacetinconnu. (Aasuivre) Qe Rayon-Jeunss Les voyages forment la jeunesse: Le fédéral lance son programme des jeunes stagiaires internationaux OTTAWA(APF)- Les jeu- nes diplé6més sans emploi qui révent d’une expérience de travail sur la scéne interna- tionale pourront compter sur un nouveau programme du gouvernement fédéral pour réaliser leur réve. Le ministre de la Coo- pération internationale et ministre responsable de la Francophonie, Don Boudria, a dévoilé les détails d’un pro- gramme de stage en dévelop- pement international pour les jeunes agés entre 19 et 30 ans. Supervisé par l’Agen- ce canadienne de développe- ment international (ACDI), le programme des Jeunes sta- giaires internationaux per- mettra 4 850 jeunes stagiai- res au cours des deux pro- chaines années de travailler entre 6 et 12 mois pour des projets a caractére interna- tional. Ce programme, quiest un des éléments de la Stra- tégie d’emploi jeunesse du gouvernement, a pour objet de faciliter la transition des jeunes stagiaires entre les études et le travail. Les organismes privés, publics ou a but non lucratif peuvent soumettre une pro- position en vue de mettre sur pied des stages pour les jeunes dans le domaine du développement internatio- nal. Elles pourront recevoir jusqu’a 15 000 $ par stage. Le programme coifitera 13,4 millions de dollars au gou- vernement canadien. Les jeunes qui sont in- téressés peuvent soumettre leur candidature en passant par le Répertoire national des diplémés sur le site Internet http://rnd.rescol.ca ouentéléphonant ~ au 1-800-964-7763. Anniversaire LY Participez et courez la chance de gagner de nombreu-x LES PREMIERS PRIX SERONT PUBLIES DANS RAYON-JEUNESSE CONCOURS DE DESSIN Par le dessin ou le collage, illustre le pays, la province, ou la ville of tu habites ou le pays de tes ancétres, sur une feuille 81/2"X11" (21.5¢mX27.5cm). Faire le dessin ou le collage avant le 30 avril 1997 . et superbes prix! Une multitude de livres, une tres belle sculpture en bronze du réputé sculpteur Vancouverois Jean-Guy Dallaire. REGLEMENTS Wi Etre élave d'une classe abonnée a Rayon-Jeunesse ou étre abonné a titre personnel. Wi Joindre a |‘oeuvre le nom et l'adresse du participant ainsi que le nom de son école. Envoyer le tout a: Concours Rayon-Jeunesse 1645, 5iéme Avenue ouest Vancouver C.B. V6J 1N5 Ce concours est rendu possible grace a la généreuse contribution des entreprises suvantes: (9. courte échelle les éditions francaises inc. » de- LAROUSSE 1411, aut Amptee, Boucneavinte (Quissc} J4B SZS Le sculpteur Vancouverois Jean-Guy Dallaire nal etn aii atm die came a ee ce = Sa Ee oo par Ne Pg adap ego ae — neni oaiad iene Sea a - ee SS SS