Le Moustique Je ne sens plus mes jambes, mes épaules sont sciées. Je n’ose me plaindre car ma fille parait, elle, avoir rapetissé sous le poids de son sac. On décide alors de multiplier les arréts, mais pas encore de jeter les sacs aux orties. Je perd complétement mes repéres. Nous avancons si lentement que je nous crois toujours au-dela d’ol nous nous trouvons effectivement. La beauté de la forét nous échappe complétement, tendus que nous sommes par I’effort. De toute maniére, il s’agit d’une végétation secondaire contenant encore des feuillus et aucun de ses majestueux coniféres ancestraux. La forét est laide, le sentier affreux, notre moral désastreux. Et de plus, les limaces ont réellement I’ air de se moquer de nous. Volume 3 - 10" édition Octobre 2000 Il est sept heures du soir, on prend pleinement conscience que |’on n’arrivera jamais au campement avant la nuit. Sans l’exprimer 4 voix haute, je doute méme qu’on y arrive jamais. - Acet endroit, le sentier me parait un peu plus confortable et on ne croise plus de marcheurs depuis longtemps, si nous plantions la tente ici méme, en travers du chemin ? - Tu sais quoi, papa ? Tu es un dieu ! - Oui, je le sais. J’en ai douté pendant longtemps, mais a présent, j’en suis persuadé. Je jette un coup d’ceil sur la carte ; on a parcouru trois kilometres ! Jean —Jacques Lefebvre ... ASUIVTE ... y Thaukigiving et de lHallaween