12 Le Soleil de Colombie, Vendredi 5 Aoat 1977 La cabane au soleil par Roger DUFRANE Ou est le temps ot je grimpais la colline de Kerrisda - le avec mon petit compagnon des beaux jours? Il trottait devant moi, s’arrétait pour ramasser un eaillou ou pour ccueillir des mires et ses propos francais pimenté d’anglais m’amusaient. Aujourd’hui, mon compagnon a- grandi. I] court sur ses quinze ans et sa voie mue. Son francais subsiste. Je ne dirai pas qu'il s’est beaucoup enrichi, mais il’ demeure insolite et charmant. Je croise mon ancien compa- gnon sur le trottoir de McDonald Street. Il tire un chariot de métal rouge: — OU vas-tu? — Chercher mes _papiers. Viens-tu? Vétu d’un blue-jean et d’un polo rayé rouge et blanc, les cheveux blonds en broussaille et Yair malicieux, i] ressemble a un Tintin en herbe. Je lui emboite le pas. Le soleil brille et l’air chauffe, un air d’été qui véhicule des senteurs de pelouses séches et de fruits mfirs. Peu d’autos circulent sur les avenues en ce samedi aprés-midi, beaucoup de gens s’étant envolés pour le week-end. En route, mon gaillard me décrit son travail. I] distribue le journal quotidien le Sun dans le voisinage de Broadway. Sa liste a couverture de métal compte une quarantaine de souscrip- teurs. La plupart, m’apprend-il, épient impatiemment le “paper boy” derriére leur fenétre, et s'il s’attarde des retraités se lamen- tent. Pensez donc! C’est peut- étre leur seule distraction. Nous atteignons une cabane badigeonnée de vert. “Viens, me dit mon compagnon, tu vas me donner un coup de main!”. Dans .Tantre obscur s’aaffairent une bande de garnements. Ils jouent des coudes autour d’une table ot ils comptent la pile de journaux qu'on leur confie. En un instant, je me retrouve a cété de mon. ‘jeune ami, Charlot des nou- veaux temps modernes, insérant’ des illustrés a l’intérieur de, quelques douzaines d’énormes journaux donttt nous allons ch- — Tiens, me dit mon compa- gnon, toi tu fais les maisons d’en face et moi ce cété-ci. Travail assez éreintant. Il me faut a chaque facade grimper une volée de marches et déposer sur les proches le journal truffé de son barriolage de bandes dessinées. Une porte s’ouvre a mon approche et une vieille me tend les mains comme si je lui apportais un traité de jouvence. Plus loin, une jolie Japonaise aux yeux en amandes m’attend: “He- re you are! -.“Thank you!” - You’re welcome!” La distribution ne manquerait pas d’agrément, si les chiens ne venaient tout gater. Ils ne m’ont jamais aimé. Jee me rappelle qu’un jour, en Eurrope, parcou- rant allée principale d’un cha- teau, je me suis vu attaqué par un berger allemand. Je lui oppo- sais ma mallette de cuir comme un torero fait de sa cape rouge. Le molosse reculait, aboyait, se précipitait de plus belle. Je battis en retraite jusqu’a la grille que je refermai vivement derri- re moi, non sans avoir laissé dans le pare un lambeau de mes habits. Justement, voici un grand chien. C’est un danois mouche- té de noir. Campé sur le seuil, au-haut des dix marches que je grimpe hardiment, il bav® et aboie de colére. J’essaye d’ama- douer ce sale cabot avec | le journal. Il] s’en empare et le déchire. Quant 4 moi, je prends mes jambes a mon cou et de loin jaboie quelques imprécations a l’adrresse de mon assaillant. Au retour, j'ai demandé a mon compagnon combien il gagne pour ce travail aventureux: — Trente dollars a peu prés. Chaque mois, il recoit une note du journal, pour environ 120 dollars qu'il acquitte avec les mensualités récoltées, et le A PRIX REDUIT) Ivres enfants, ‘romans policiers etc. Librairie LE SOLEIL” 3213 rue Cambie, Vancouver, C. -B. Tél.: 879-6924 La N ‘i reste représente son salaire. Marchant derriére mon cama- rade qui sifflote en trafhant son chariot vide, je me suis dit: “C'est bien rétribué pour lage, mais pour la peine?”. Puis je me suis abandonné a des réveries. J’imaginais un Vancouver parse- mé de mille cabanes, d’ov sorti- raient le samedi une myriade de gamins, charriant des piles de notre hebdomadaire, avec pour enseigne un sourire sur les lévres et un soleil sur la cas- quette, et tous les chiens dor- mants dans les alentours. BRAVO! Il n’est pas nécessaire d’étre gros et puissant pour étre ex- cellent, c’est ce que vient de démontrer notre confrére anglo- le “Gulf Island Driftwood” qui au récent congrés de |’Association des Hebdos Anglophones du - Canada, s’est classé 3éme parmi les centaines d’hebdos partici- pant au concours du meilleur hebdo anglophone. Le “Gulf Island Driftwood”, publié dans le village de Gange, sur I'fle Salt Spring, par Frank Richard, est une fontaine de nouvelles et de photos des files qui composent cet archipel dans le détroit de Géorgie, entre Vancouver et Victoria. Félicitations A notre confrére et a son directeur Frank Richard. TOASTER OVEN (électroménager) Définition: Petit four portatif servant a cuire, rétir, griller ou chauffer les aliments. : Traduction proposée: POUR oe LOG SHEET (radiotélévision) _ Définition: Feuille sur laquelle on inscrit les panera qui sont passés a l’antenne au cours d’une période déterminée. Traduction: REGISTRE DES EMISSIONS Observation: Hors de la radiotélévision, le mot log désigne souvent un livre ou un cahier ot l’on tient compte au jour le jour de divers événements. I] peut se rendre alors par LIVRE ou CARNET DE BORD, CARNET DE ROUTE, JOURNAL DE TRAVAIL selon le cas. ‘ BUBBLE GUM Définition: Gomme a mAacher qui a pour propriété de former de grosses bulles qui éclatent avec bruit. Traduction: GOMME A CLAQUER Observation: On trouve aussi GOMME A BULLES. REVERSE DIRECTORY (téléph.) Définition: Annuaire de téléphone ot les abonnés sont inscrits par ordre de numéro. Traduction: ANNUAIRE PAR NUMEROS. TESTER [mécan. aut.] subst. ang]. Définition: Dans un garage, mécanicien chargé de faire l’essai des voitures, soit pour porter un diagnostic, soit pour vérifier si les réparations ont été bien faites. Traduction: ESSAYEUR. VOEU— MOTION — RESOLUTION [ass. délib.] 1) Le VORU désigne une demande faite par un organisme qui n’a pas le pouvoir d’y donner suite. Ex.: La Société des enfants délaissés a soumis trois voeux au gouvernement. 2) La MOTION est une proposition faite dans une assemblée \délibérante par un de ses membres (Robert). C’est une proposition rédigée dans les formes prescrites. Ex.: M. Chamard a orésenté une motion visant a faire annuler l'article 6 du réglement. 3) La RESOLUTION est une motion dQment adoptée par une assemblée délibérante qui a le pouvoir d’y donner suite. Ex.: En vertu de la résolution de l’Assemblée générale, l'article 6 du réglement est abrogé, sous réserve de l'approbation du législateur. Questions et réponses sur: L’Eelise Catholique Libérale "Rév. G. LAPLANTE Plusieurs de nos amis lecteurs m’ont demandé d’expliquer les origines de notre Eglise, sa . philosophie, sa doctrine, et sa position envers les autres com- munautés chrétiennes, etc. J’es- saierai, dans les prochains numé- ros du Soleil, de répondre a ces questions. L’Eglise Romaine s’est-elle dé- clarée unie a ceux qui n’accep- tent pas tous ses dogmes ou bien qui ne sont pas soumis au pape? La Constitution dogmatique “De Ecclésia”, traduite en fran- gais par la Libr. St-Paul, Lyon, en sa page 12, fait l’objet d’une introduction de Mgr Renard ov il est écrit: “L’Eglise se sait unie pour de multiples raisons 4 ceux qui portent le nom de chrétiens, sans pour autant professer toute la Foi ni étre unis au Succes- seur de Pierre.” Ainsi, le fait de ne pas acquiescer a tous Jes dogmes de l’Eglise Romaine ou de ne pas reconnaitre la suprématie papa- le; n’enléve pas l’unité. Les paroles de Mgr Renard sont étayées par le n° 15 de la Constitution prémentionnée. Ce n° 15 est lui-méme préparé par le n° 7: “Dans la fraction du pain eucharistique, nous avons part réellement au Corps du Seigneur et nous sommes élevés a la communion avec Lui et entre nous. Ainsi, tous nous devenons _ membres de ce Corps (ef. 1 Cor. 12,27) et respectivement mem- res les uns des autres (Rom. 12,5). Et, supra, dans un eonterie profondément oecuménique, le n 7 du texte dogmatique reprend la parole de Paul: “Nous:avons . été baptisés dans un seul Esprit pour faire un seul corps (1 Cor. 12, 13). On peut donc dire que!’ Eglise Romaine et l’Fglise Catholique Libérale sont “en communion”? a) Elles sont d’abord en com- munion au sens mystique. La communion, au sens des chré- tiens primitifs, est la communau- té des croyants avec leurs évé- ques, de ceux-ci entre eux et de tous avec leur chef, le Christ. Le signe tangible et en méme temps le principe par lequel se renou- velle sans cesse cette commu- nauté est I’Eucharistie, la com- munion. (Hertling, op. cit. p. 40). b) Elles sont en communion au sens théologique. La commu- nion, en théologie, c’est les relations fraternelles des chré- tiens entre eux, fondées sur leur union commune aux Personnes Divines. c) Elles sont en communion ecclésiale (cet adjectif gardant le sens de “qui concerne |’Eglise, entendue principalement comme communauté dans Ia foi, animée par l’esprit-saint”). En effet, la . consécration eucharistique dans notre Eglise est reconnue valide par l’Eglise Romaine. Or, celle-ci a proclamé, depuis toujours, que le signe de communion par excellence est la participation a une méme eucharistie (ef. Ac. 2,42). Il faut comprendre, par 1a, non la présence effective 4 une méme messe pour une méme commu- nion, mais pour une communion universellement la méme, iden- tique ca et 14, autrement dit la seule. vraie, conformément a la parole du Christ:.... “mon corps...” ‘mon sang...” (présence réelle). Cette communion ecclésiale des Eglises Catholique et Catho- lique Libérale est illuminée par un passage de St-Paul (1 Cor. X, 16,17): “Le calice de bénédiction, ‘que nous bénissons, n’est-il pas une communion au corps du Christ? Puisqu’il y a un seul pain, nous formons un seul corps, tout en étant plusieurs; car nous participons tous 4 un méme pain”. Il est bien juste de dire que la participation 4 une méme eucha- ristie, le Corps et le Sang sacramentels du Christ, est le signe de communion par excel- lence, celui qui constitue l’en- semble des relations mutuelles, invisibles et visibles, |’unité et la catholicité, qui exprime la vie sur terre d’une Eglise, ou bien encore, de deux ou plusieurs Eglises entre elles. Nos deux Fglises sont donc “en communion” 4 la place premiere de l'important. ‘ihtcidtinoatumtits