‘12 Le Soleil de Colombie, Vendredi 19 Mai 1978 La Caisse Populaire et la Communauté par Roméo PAQUETTE Caisse Populaire de Maillardville Chapitre 19 PLAN MAILLARDVILLE C’est a l’automne de 1971 que les autorités municipa- les de Coquitlam firent sé- rieusement le point autour de la question relative au réaménagement possible du quartier Maillardville. Dés 1967, deux organis- mes, le Lower Mainland Regional Planning Board (LMRPB) et les United Com- munity Services, avaient re- commandé la mise en mar- che d'un programme de réa- ménagement urbain dont Vaspect principal serait Vamélioration du logement.- Le 28 mai 1968, le Conseil municipal adopta une résolu- tion a l’effet que demande soit faite en vue d'une étude visant l’ensemble de la muni- cipalité. Le 26° novembre de la méme année, le Conseil adopta un projet dont l’objet consistait 4 aller de l’avant avec le réaménagement. de Maillardville. Ces diverses demandes s’adressaient au Ministére fédéral des Affai- res Urbaines. Durant la méme période siégeait un “task force” du gouvernement fédéral sur les questions du logement au Canada. Le haut fonctionnai- re 4 quila demande avait été adressée, M. J. Williams, demanda a la municipalité de remettre ses demandes concernant le réaménage- ment urbain et celui de Maillardville, en particulier, a plus tard, vu que le “task force” ci-haut mentionné n’’avait pas encore déposé son rapport. Plus d’un an plus tard, le 18 décembre 1969, aprés une autre tentative de la nature des précédentes, une décla- ration du ministre Robert Andras concernant les politi- ques du gouvernement fédé- ral en matiére d’urbanisme mit fin aux espoirs de la municipalité. Avec la sagesse que per- met le recul, on pourrait eonclure, aujourd’hui, que si - Maillardville existe encore, autrement qu’a titre de sou- venir, c'est grace a un acci- dent de passage dans le pro- cessus de démolition des vieux quartiers au profit des promoteurs du batiment. Toutefois, des politiques qui ont suivi le rapport du “task-force” sur le logement est sorti le programme d'amélioration des quartiers. C’est en vertu de ce pro- gramme qu'il a été possible de mettre sur pied le projet “Plan Maillardville”. Pour la premiére fois, les bureaucrates du gouverne- ment prenaient conscience de la nécessité de considé- rer, non seulement les pro- moteurs et les entrepre- neurs, mais aussi les gens du milieu, leurs besoins réels, leurs niveaux sociaux et culturels; les caractéristi- ques propres a un milieu de vie, les apports existants, etc. Durant ce temps, par ail- leurs, plusieurs personnes, dans le milieu Maillardville, avaient reconnu le danger qui les menacait. Déja, par anticipation d’une réponse favorable du gouvernement aux demandes de la munici- palité, les grandes agences immobiliéres avaient lancé un blitz dans Maillardville et lon voyait leurs pancartes un peu partout. En l’espace ‘de quelques mois, l’escalade de la spéculation avait aussi causé l’escalade de |’infla- tion. La valeur des terrains tripla, et plusieurs petits propriétaires en profitérent pour vendre et aller s’ins- taller ailleurs. Le processus de dispersion de la commu- nauté avait déja commencé, avant méme que ne se confirme le projet de réa- ménagement. Imaginons ce qui se serait produit si-ce dernier s’était réalisé! Donec, ces personnes, conscientes de ce qui se passait, fondérent la Société Coopérative Habitat - Maillardville. Elles souhai- taient, grace a cette société, sensibiliser la population ainsi que les autorités mu- nicipales a la nécessité de reconnaitre, d’une part, que toute initiative de réaména- gement devait tenir compte de lidentité particuliére du milieu et, d’autre part, qu’il y avait moyen que la popu- lation elle-méme s’engage dans le processus de réamé- nagement. Les autorités municipales commencérent, elles aussi, 4 se rendre compte. qu'une intervention traditionnelle comme celle des ‘‘dévelop- peurs” ne pourrait pas avoir, comme objectif, la préserva- tion de la communauté hu- maine qui se trouvait a Maillardville. Toute l’opéra- tion avait un caractere arti- ficiel. C'est ainsi que, aprés des pourparlers qui durérent jusqu’en 1972, la Municipali- té de Coquitlam et la Société Coopérative Habitat - Mail- lardville s’associérent pour former le Comité Conjoint de Maillardville qui, lui, se fit le commanditaire d’une nouvelle demande au gou- vernement fédéral. Celle-ci fut a l’effet de financer les frais d’une étude du milieu, dont la méthode de travail consisterait a4 engager la population dans un proces- sus de planification. Le signataire de ces arti- cles fut mandaté par le Comité conjoint pour trou- ver un urbaniste francopho- ne qui serait prét a entre- prendre cette recherche. C’est ainsi que Robert Noél de Tilly, hautement recom- ~mandé par !’Université de Montréal, accepta le défi qui lui était lancé. La semaine prochaine, nous verrons un peu ce qui s'est passé au cours de cette étude. WESSEL LESNLIESLUINL ) Se pat Richard Charles 7 La corvée quotidienne... Avez-vous déja songé que, lorsque vous sortez les déchets. Ou que vous les précipitez dans une gaine a ordures, ce n’est pas seulement votre propre énergie, celle des €boueurs et de la benne de ramassage que vous drainez, mais aussi toutes les ressources énergétiques qui servent a la production de tant d’objets de notre vie quotidienne qui finissent aux ordures? La vie est ainsi faite que nous sommes passés maitres dans art de fabriquer des objets attrayants pour la clientéle des supermarchés et des grands magasins. Puis, dans moins de temps qu’il en faut pour le dire, ces objets deviennent dis- gracieux et superflus et n’ont plus aucun attrait. Le plus tot on les enléve pour les briler ou les enterrer, le mieux c’est. Chacun d’entre nous accumule en moyenne deux kilos de déchets par jour, sinous comptons tous les déchets dont nous sommes responsables en tout ou en partie. Cela représente quelque 750 kilos par année et, si nous vivons jusqu’a 70 ans, plus de 50 tonnes de déchets durant notre vie. Imaginez simplement la contribution d’une petife famille de quatre personnes et essayez d’enfouir tous cés déchets dans votre propre arriére-cour. N’est-ce pas assez pournous inciter a changer nos habitudes? Savez-vous que nous dépensons 500 millions de dollars par année, au Canada, simplement pour l’enlévement et l’élimi- nation des déchets? Songez a ce qu’il en a coiite en com- bustible pour cultiver, extraire, transformer, fabriquer et transporter tous ces produits. _ Pensez a la raréfaction des stocks de pétrole 4 mesure que nous transformons ces ressources en plastique-et en d autres matiéres synthétiques pour, en somme, les utiliser si peu de temps. Si encore ce n’était que le pétrole, mais ous réservons le méme “sort” 4 bien d’autres matiéres __premiérées —— Ns Se Owe ee Pensez aux sommes d’argent et aux ressources que nous -pourrions économiser en nous passant de tout ces sacs, boites et emballages qui sont souvent jetés a la poubelle dés que nous arrivons a la maison. Songez combien la vie serait plus agréable si la terre n’était pas polluée par la fabrication et le rejet continus de toutes ces matiéres périssables. Que pouvons-nous faire pour réduire notre production quotidienne de déchets? -Préparer des repas proportionnels a nos appétits, a moins de pouvoir conserver les restes. - Acheter seulement les choses dont nous avons besoin et éviter de payer pour des emballages vraiment inutiles. — - Si nous avons le choix, cessons d’utiliser des articles a jeter, comme des assiettes, des tasses et des couches en papier. - Acheter les liquides en contenants consignés: boissons en bouteilles de verre, lait en bouteilles de plastique plutét qu’en cannettes, sacs de plastique ou cartons. - Acheter des produits qui vont durer, surtout lorsqu’il s’agit d’articles de maison, d’appareils électro-ménagers ou de vétements. - Ne pas hésiter a raccommoder ou a réparer au lieu de jeter. - Conserver les produits d’emballage réutilisables. - Donner a des organismes bénévoles les articles que nous ne voulons plus, s’ils peuvent encore servir. - Ramasser les cannettes, les bouteilles et les papiers qui peuvent étre recyclés. Il ne s’agit pas de revenir au Moyen-Age, mais tout simple- ment de transformer quelque peu nos habitudes; loin d’étre moins douce, la vie sera peut-étre plus agréable. Ce ne sont pas seulement les déchets qui sont un fléau, mais toutes ces ,, Forum national (Suite de la p.8} D’abord, nous devons con- tinuer 4 demander aux auto- rités fédérales d’accepter no- tre participation aux déci- sions comme un droit...de la démocratie et de la société juste. Pour persister dans ces demandes, nous devons multiplier les points de con- tact: seerétaire d'état, minis- tres de différents portefeuil- les, commissaire aux langues officielles...et surtout encore et encore, le premier minis- tre du pays. Ensuite, nous devons met- tre de l’avant, par tout programme d'information publique, chacune des propo- sitions que nous avancons... et les défendre en cherchant a convaincre de nos droits et du bien fondé de nos reven- dications. Nous devrons, en utilisant fréquemment les conférences de presse et les messages, montrer la simili- tude de nos demandes avec celles de tous les citoyens en général. En outre, nous devons rencontrer - en front com- mun de toutes nos associa- tions - les dirigeants provin- ciaux, régionaux et munici- paux afin de leur expliquer notre modéle de partnership et de participation commu- nautaire. Pour ce faire, nous devons utiliser les média pour montrer la possibilité bien actuelle et bien amélio- rée de services égaux. Nous devrons mettre l’accent sur la nécessité de conseils sco- laires francophones autono- mes, sur les conseils de quartier, sur des garanties de représentations, mais aussi sur la nécessité d’une consultation permanente. Enfin, nous devrons fré- quemment montrer 1|’éten- chéité de notre camp et de nos forces communes. I] n’y a rien comme l’union des forces. Ceci met en lumiére une derniére observation. On nous a souvent reproché d’étre intransigeants. De vouloir tout d’un seul coup. De ne pas vouloir accepter sans condition le - “bien” qu’on nous veut. C’est que, médecine des solutions par- tielles, des mots alignés pour le plaisir que cela sonne agréablement a nos oreil- les... C’est aussi que nous avons nettement conscience que les administrations gou- vernementales ne sont que des administrations et ne vivent pas quotidiennement le drame de notre dimi- nution. Nous prétendons sa- voir de quoi nous parlons puisqu’il s’agit de nous- mémes. Quant aux politiciens, nous savons également que leur attention particuliére les portera dans la direction de leur meilleur intérét: le pouvoir, par le biais d’un comportement séducteur pour la majorité des élec- teurs qui, dans nos provin- ces, sont anglophones. Nous _ sommes minoritaires. Nous devons donc employer la voie politique des minori- taires qui est celle de la parole et de la critique cons- tante. Que notre vigilance diminue et nous sommes finis, noyés. Et notre vigilance, la con- naissance que nous avons de nous-mémes nous a conduit a des exigences fondamenta- les. Ceci concerne tous nos gouvernements depuis le scolaire, le municipal et le provincial jusqu’au fédéral. Nous savons que c'est énor- me. Nous savons aussi qu’on devra procéder rapidement.» Cela demande une véritable conviction chez nos gens. Cela demande un soutien réel, dépasse les mots pour se .traduire dans des gestes, dans des actes concrets. Et ceux-ci ne seront efficaces que s’ils sont prévus con- jointement avec nos asso- ciations, avec notre popula- tion. Voici dix ans, on parlait de société juste, de société faite par participation aux décisions. Eh bien! Nous sommes 1a et nous n’atten- dons rien de moins que |’on mette en application cette un engagement qui belle théorie. Qu’on vienne a nous. Nous sommes préts. voyez-vous, nous avons déja gotté suffisamment a la autres choses que nous laissons rouiller, se décomposer ou se détériorer, alors qu’un minimum d’entretien pourrait les conserver. ’ Le Bureau de la conservation de rénergie qui reléve du ministére de l’Energie, Mines et Ressources, a publié une brochure intitulée La’ poubelle au régime, qui peut orienter vos bonnes intentions. II suffit d’écrire a la C.P. 3500, Succur- sale C, Ottawa (Ontario) K1Y 4G, pour obtenir votre exemplaire. aid Wa ow ?