ne a a re cc er ee tne net ec 14 - Le Soleil de Colombie, vendredi 10 juillet 1987 Par Roger Dufrane Le poéte sort. Il est, par don du ciel, le plasmateur, |’animateur, le démiurge. I] donne une ame a tout ce qui l’environne, prairies, collines, riviéres, tout s’anime sous sa baguette ou sous sa plume. Le poéte sort. C’est un jour maussz e d’hiver. I] longe la riviére ow des arbres hirsutes Chronique littéraire Initiation a la poétique courent dans le vent. Ce ne sont - pas des arbres. Ce sont des fées Carabosse édentées, ébouriffées, qui se ruent, en robe grise, vers les sabbats du Diable. Le poéte passe un pont en dos-d’ane. Le voila dans un jardin nocturne et printannier. Un rossignol invisible chante sous les ramures. Un rayon de lune argente le tronc d’un bouleau. Ce Construction de Défense Canada iv Canada Defence Construction Canada Construction de Défense Canada lance des appels d’offres pour installation de hottes de cuisine, 41 logements familiaux, Jericho Beach et replacement de fenétres du 2éme étage, batiment No. 1 bfe Vancouver (C.-B.). La date limite prescrite de réception des soumissions est mardi, le 28 juillet 1987. Pour de plus amples renseignements s’adresser a la section des plans 4 Ottawa (613) 998-9549. Référence CK 799 11 et CK 799 12. te Public Works Canada versement du dépét exigé. PR 857004 - Ré Dépét: 50,00 $ Construction Assn., C. Jack, Gestionnaire, Ponts et Projets spéciaux Travaux publics Canada Région du Pacifique 201 Range Road Whitehorse, Y.T. Y1A 3A4 Téléphone: (403) 668-2181 Dépat: 50,00 $ Victoria et Nanaimo. d’ouverture des soumissions. APPEL D’OFFRES Les SOUMISSIONS CACHETEES pour les projets et-ou services ci-dessous, adressées au Gestionnaire régional, Politique et administration des contrats, région du Pacifique, département des Travaux publics Canada, 1166 rue Alberni, Vancouver, C.B. V6E 3W5, seront acceptées jusqu’a l’heure et la date indiquées ci-dessous. Les documents de soumission peuvent étre retirés auprés du département des Travaux publics de Vancouver contre PROJET parations 1987 au Km 1346.0, autoroute de PAlaska, pont de la riviére Teslin, Yukon. Date limite: le 29 juillet 1987 a 11h00 [11 a.m. PDST] Les documents de soumission peuvent étre retirés auprés du bureau des TPC de Whitehorse et consultés 4 Amalgamated Vancouver; Services, Burnaby; Construction Association Offices 4 Dawson Creek, Fort Nelson, Fort St.John, Prince George; Yukon Constructors Assn., Whitehorse; B.C. Roadbuilders Assn., Richmond et le bureau des TPC de Fort Nelson. PROJET PR 886008 - Remplacement du moulinet a cable et du cable pour les grues de 150 et 50 tonnes au bassin de radoub d’Esquimalt, C.B. _ Date limite: le 22 juillet 1987 a 11h00 [11 a.m. RpSt Les documents de soumission peuvent étre consultés a Amalgamated Construction Assen. of B.C., Vancouver; MSM Construction Plan Services Ltd., Burnaby; et les Associations 4 INSTRUCTIONS Le dépét afférant aux plans et spécifications doit étre établi a Yordre du Receveur général du Canada et sera remboursé contre retour des documents en bon état dans le mois suivant la date L’offre la plus basse ou toute autre ne sera pas nécessairement acceptée. Travaux publics Canada MSM-Construction Plan n’est pas un rayon, mais une fée rieuse et bondissante qui entraine le poéte vers la clairiére d’Amour. Le poéte voit ce que nous ne voyons pas. I] nous fait découvrir un univers sur une goutte de rosée, et nous révéle des pays merveilleux au bout des tunnels de feuillage. Suivons-le pour découvrir l’age d’or. La poésie, €manation de ]’4me, est par essence insaisissable. Elle fuit entre les doigts comme I’onde pure d’un jardin enchanté. Nous tenterons néanmoins une appro- che furtive en nous demandant qu’est-ce qu’un poéme. Un poéme, c’est tour a tour une suite de mots évocateurs, un ensemble d'images harmonieu- ses, un bouquet de symboles, et, pour couronner le tout : le courant poétique qui jaillit comme un arc-en-ciel au coeur du poéte. Par mots €évocateurs, nous entendons des mots a prolonge- ment, parfois tous simples mais suggestifs en leur sobriété. Voici — un exemple lapidaire tiré d’un quatrain enfoui dans le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier : Ci-git le chevalier Gallots Fidéle a son Dieu A son Roy A sa Belle Il n’y a méme pas de rime et pourtant c’est poétique. Cela rappelle le Moyen Age ou les sentiments étaient a la fois plus forts et plus tendres qu’aujour- d’hui. L’on pense au Chévrefeuil- le qui enlagait le coudrier dans un lai de Marie de France qui évoque un poéme de Tristan pour Iseult sa mie : Belle Amie ainsi est de nous Ni vous sans mot, ni moi sans vous Nous avons parlé d’un ensemble d'images harmonieuses. Elles ressortent parfois 4 des mots frais comme la nature en sa verdeur. Voici un poéme de Verlaine qui coule si bien de source que nous nous contentons de le citer sans l’analyser : Vorct des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches Et puts vorci mon coeur qui ne bat que pour vous Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches - Et qua vos yeux st Uhumble présent soit doux beaux J arrive tout couvert encore de rosée Que le vent du matin vient glacer a& mon front Souffrez que ma fatigue a vos pieds reposée Réve des chers instants qui la délasseront Sur votre jeune sein latssez rouler ma téte Toute sonore encore de vos derniers baisers Laissez-la s'apaiser de la bonne tempéte Et que je dorme un peu puisque vous reposez Hors la musique et les images, un beau poéme recouvre souvent un ou plusieurs symboles. Je ne parle pas ici de la tendance . symboliste qui se situe entre le Parnasse et le Surréalisme. Les écoles poétiques sont des étiquettes inventées par les théoriciens ou les chefs d’école qui croient, comme les philoso- phes ou les médecins éclaircir un mystére en le nommant. On sait que les anciens étaient plus religieux et plus poétes que nous. Ils voyaient le char d’Apollon courir sur les nuées. Ils se bouchaient de cire les oreilles pour ne pas entendre l’appel des sirénes, qui n’était que l’écume plaintive des eaux. De nos jours le poéte Apollinaire s’incline sur la Seine. Sa maitresse, la peintre Marie Laurencin, vient de le quitter ; l’eau qui coule symbolise pour lui le temps qui passe et sa bien aimée qui l’a fui : Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il quil m’en souvienne La joie venait toujours apres la pene Les mazns dans les mains restons face a face Tandis que sous Le pont de'nos bras passe Des éternels regards l’onde st lasse Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure L'amour s’en va comme cette eau courante L'amour s’en va Comme la vie est lente Et comme IEspérance est violente ; Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Passent les jours et apa les semaines Ni temps pase Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Nous voici au don indispensa- ble, cette “influence divine” dont parle Boileau, théoricien de “TArt Poétique” et fort peu poéte. : Influence divine, courant mys- térieux qui parcourt comme une onde magicienne les plus beaux poémes, qui ondoie déja dans les chansons’ de toile du _XIléme siécle, qui s’éteint presque au 17éme et 18éme siécles. pour rejaillir, fulgurante de nos jours. Peu importe au poéte un tel pouvoir “Yintelligible des mots”. Foin de la logique et du discours raisonnable! Les mots retrouvent leur puissance d’in- cantation et. courent emportés par le génie. Voici un exemple de poéme a courant poétique - de Charles Vildrac : © Sil’on gardait, depuis des temps, des temps, St Von gardait, odorants, Tous les cheveux des femmes aa sont mortes, Tous les cheveux iv..us, ious les cheveux blancs. Criniéres de nutt, tozsons de safran, Et les cheveux couleur de feuilles mortes, St on les gardait depuis bien longtemps, . souples et Noués bout a bout pour tésser les voles Qui vont sur la mer. Il y aurazt tant et tant sur la mer, Tant de cheveux roux, tant de cheveux clazrs, Et tant de cheveux de nuit sans étotles, Il y auratt tant de soyeuses votles Luisant au soleil, bombant sous le vent, Que les oiseaux gris qui vont sur . la mer, Que ces grands otseaux sentt- ratent souvent Se poser sur eux, Les bazsers partis de tous ces cheveux, Et puis en allés parmi le grand vent... Sion gardait, depuis des temps, des temps, St l'on gardait, odorants, Tous les cheveux des femmes qui sont mortes; Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs, souples et Crintéres de nuit, totsons de safran Et les cheveux couleur de feuilles mortes, : St on les gardait depuis bien longtemps, Noués bout a bout pour tordre des cordes, Afin dattacher A de gros anneaux tous les prisonniers Et qu'on leur permit de se promener Au bout de leur corde, Les liens des cheveux seratent longs, sz longs, Qu’en les déroulant du seuil des prisons, Tous les prisonniers, tous les prisonniers Pourratent s’en aller Jusqu’a leur maison... [En bret aaa LES PAUVRES MEURENT PLUS JEUNES (SHS) La pauvreté ré- duit l’espérance de vie des Canadiens davanta- ge que le cancer, indi- -que une nouvelle étude de !’Association médi- cale de l’Ontario. ea Des données révélent que les hommes nés de familles pauvres meurent en moyenne six ans plus: jeunes que ceux nés de . familles riches (cette différence est de trois ans pour les femmes); de plus, le nombre ‘d’enfants morts-nés est deux fois plus élevé dans les familles pau- vreSs== : Selon les méde- cins, ces résultats sont ' dus aux mauvaises con- | ditions de vie et d’hy- _ giene des familles pau- vres et a Vusage de alcool et du tabac. Ils pressent donc le gou- vernement d’améliorer ses politiques sociales pour redresser la situa- tion. Sneath th tenth tr tnt