Le vote des jeunes pourrait bien étre déterminant OTTAWA (PC) — De nou- veaux reglements, un plus grand nombre d’électeurs’ et des chefs de parti-bien rodés . aux batailles politiques sont les ééments-clés de la pro- . chaine élection fédérale que vient de déclencher le pre- mier ministre Trudeau. Au moins 13 millions de personnes pourront voter, croit-on, cette année compa- rativement a 10,860,888 4 l’élection du 25 juin 1968. La grande partie de cette augmentation d’électeurs pro- vient du fait que la loi élec- torale du Canada, révisée en 1970, fixe désormais le droit de vote a 18 ans au lieu de 21. A lélection de juin 1966, 8,217,915 sur un total de 10,860,888 personnes ayant le droit de vote l’ont exerce, Cette année, plus d’élec- teurs pourront voter dans les bureaux de scrutin spéciaux | et, pour la premiére fois, pécheurs, marins, prospec- teurs, étudiants a plein temps et malades pourrent voter par _ procuration. Peuvent voter les citoyens canadiens de 18 ans et:plus, les sujets britanniques qui jouissaient de ce droit en 1968 ainsi ae les immigrants provenant de pays autres que ceux du Commonwealth mais qui sont au Canada depuis cing ans. Aprés juin 1975, le droit de vote-sera restrint aux Ca- nadiens. Toute personne pouvant vo- ter a cette élection peut aus- si étre candidat dans l'une des 264 circonscriptions élec- torales. Pour ce faire, elle doit remplir un bulletin de présentation signé par 25 au- tres électeurs de sa circons- cription. La répartition de la carte électorale est la méme qu’en 1968. Il y a sept circonscrip- tions a ‘lerre-Neuve; quatre a I’Ile du Prince-Edouard, 10 au Nouveau-Brunswick, 74 au Québec, 88 en Ontario, 13 au Manitoba, 13 en Saskatche- wan, 19 en Alberta, 23 en Co- lombie-Britannique, une dans les Territoires du Nord-Ouest et une au Yukon. : A compter de 1974, vu la redistribution de la carte électorale, selon: , le -, regen- sement de 197t} il y duraplus . de siége électoraux en .On- tario et en Colombie-Bfit nique, Mais moins au Québec, Terre-Neuve, Nouvelle-Ecos- se, Manitoba et Saskatche- wan. : Les 102 siéges du Sénat ne sont pas. affectés par l'é lection fédérale, puisque les vacances qui sy produisent sont remplies par décision du chef du gouvernement. _ Les contribuables canadiens ont versé $32.5 millions pour maintenair leur. parlement au cours de la derniére an- née financiére, soit $25.7 millions pour les Communes et le reste pour le Sénat et la Bibliotheque parlementaire. Les députes touchent $26,- - 000 par année dont: $8,000 sont soustraits a limpot sur le revenu. Quant au coit de la pro- chaine élection, il semble certain qu'il sera plus élevé que celui de I’ élection de 1968. Les libéraux et les con- servateurs n’ont jamais démontré beaucoup d’em- ‘pressement a dévoiler, dans e passé, leurs dépenses ‘électorales. Mais d’apres des études, le cofit de la prochaine élec- , tion atteindrait: de $35 a $40 millions. Ces chiffres com- prennent toutefois le cot des préparatifs et de la tenue _ des électiions qui avait été de Yordre de $13.8 millions lors du dernier scrutin. Les chefs des quatre partis politiques qui cherchent a for- mer le prochain gouvernement fédéral sont bien connus a tra- vers le pays. M. Trudeau, qui aura 53 ans le 18 octobre et le leader du parti progressiste-conser- vateur, M. Robert Stanfield, agé de 58 ans, en sont tous les deux a leur seconde campagne électorale nationale. Quant a M. David Lewis, 63 ans, il dirige le Nouveau Parti démocratique depuis avril 1971, alors qu'il succédait a M.T.C. Douglas. M. Réal Caouette, chef du Parti crédit social du Canada, qui aura 55 ans le 28 septem- bre, entreprend sa 10e cam- pagne électorale depuis 1946. Les questions qui seront fermement débattues au cours de la campagne sont trés con- nues bien que d’autres peuvent ‘s'ajouter diici le jour du scru- une L’économie nationale en -se- ra l'une des principales: né- cessité. d’un nombre crois-. sant d’emplois, inflation, mainmise étrangere, impots, bénéfices sociaux, problemes relatifs au travail et commer- ce extérieur. Le bilinguisme et les inéga- lités régionales seront aussi fort discutés, estime-t-on. Bien des observateurs et députés ont longtemps cru | ue le premier ministre Tru- eau consulterait les Cana: diens des juin dernier. an->* Il a d’ailleurs failli le faire. Mais la perte de vitesse de son arti dans certaines régions, xpliguent des sources, la incité a reporter cette élec- tion a automne. M. Stantield, qui reclamait cette élection depuis des mois, n’a pas diminue le ryth- me de ses tournées a tra- vers le pays, les concentrant toutefois en’ Ontario ot plu- sieurs, -y compris certains membres du cabinet fédéral, estiment que c’est dans cette province que l'avenir du gou- vernement Trudeau. va étre décide. Le premier ministre aurait pu attendre jusqu’a_ 1l’an prochain avant de déclencher les elections, puisque le man- dat qu’il a recu en juin 1968 était d'une durée de cing ans. Toutefois, la coutume veut que des élections générales aient lieu a tous les quatre ans. Ce n’est pas la premiere fois que des élections géné rales ont lieu a !’automne. M. Trudeau-a d’ailleurs été élu pour la premiere fois lors de lélection générale du 8 no- vembre 1965, alors. que le remier ministre du temps, M. ster B. Pearson, revenait au Parlement avec un nouveau gouverne ment minoritaire. D’autres élections ont aussi eu lieu en octobre de 1935, 1925 et 1908 ainsi quien no- vembre de 1900 et 1904. ~ Tous les partis fédéraux se préparent aux élections de- puis plusieurs mois, mais ils ne ceront officiellement leur campagne que dans les prochains jours.. Avant lannonce du scrutin énéral, les libéraux ‘avaient éja choisi 150 des 264 candi- dats qu’ils lanceront dans la bataille électorale; les con- servateurs, 134, les. néo-de mocrates, 130; et les crédi- tistes une quarantaine. Tous les candidats doivent, sous l’empire de la loi élec- torale, signer un bulletin de présentation pour que leurs noms soient inscrits sur les bulletins de vote. Le premier ministre Tru- deau et M. Stantield, croit-on, recourront vraisemblable- ment a plusieurs mémes tacti- ques électorales que durant la campagne de’ 1968. Ils effec- tueront, a partir de la capita- le fédérale, plusieurs voyages dans le pays pour participer a ies fallitinerts politi ay Vi- siter des centres d’achat, des parcs et autres endroits ou ils pourront rencontrer des foules. Vu le cout éleve des voyages, M. Lewis entend, pour sa part, faire des incursions électorales durant les der- niéres semaines de la campa- gne. Quant a M. Caouette, il li- mitera encore plus ses voya- ges & travers le da. En 1968, les Canadiens ont élu 155 libéraux, 72 conserva- teurs, 22 néo-démocrates, 14 créditistes et un indépendant, soit M. Lucien Lamoureux de Cornwall, Ont., dans la circons- cription de Stormont-Dundas. M. Lamoureux devait aussi étre réélu a la présidence de la Chambre des Communes. A la dissolution du 28e Par- lement, la répartition des 264 sieges des Communes, suite aux décés, démissions et élec- tions complémentaires, était la suivante: libéraux, 147; conservateurs, 73; néo-démo- crates, 25; créditistes, 13; in- dépendants, 2; et quatre sié- ges vacants. ‘ Le gouvernement Trudeau a tenu trois sessions parlemen- taires completes. Une qua- triéme, inaugurée le 17 fé vrier, avait eté ajournée le 7 juillet au 28 septembre. Toutefois, le gouvernement a convoqué d’urgence le Parle- ment le 31 aoitt pour faire adop- ter une legislation spéciale mettant fin a la greve des dé bardeurs des ports de l’Quest du pays. Le Parlement étant mainte- “nant dissous,. les législations inscrites au feuilleton des Communes sont depuis. cadu- ques. M. Trudeau est devenu pre- mier ministre le 20 avril 1968, aprés qu’il eut été choi- si pour succéder a M. Pear- son lors d’un congrés de leadership. Trois jours apres, M. Tru- deau déclenchait des élections générales. En avril 1968, M. Trudeau n’était pas une personne telle- ~ment connue au Canada bien qu’on le décrivait comme un adversaire acharné du régime de l’ancien premier ministre Duplessis, un écrivain et un célibataire endurci. Il est venu 4a la politique active lors de 1l’dlection de 1965, en méme temps que deux de ses vieux amis, MM. Jean Marchand, chef syndical, et Gérard Pelletier, journaliste de carriére. La victoire éclatante qui, en juin 1968, couronnait sa cam- pagne électorale et donnait au pays son premier gouvernement majoritaire en six ans, résul- tait, estiment les observa- teurs, de sa forte personnalité qui tranchait sur celle de ses adversaires. P Cette fois, M. Trudeau pré sente une image différente. Marié depuis mars 1971 4 une jeune fille de la Colombie Bri- tannique, il est pére d’un gar- con. De son coté, M. Stanfield me électoral qu’entendent pro- ner les néo-democrates quebé- cois. Le parti national ne peut accepter de reconndaitre au ' Québec, comme le demandent ‘les néo-démocrates de cette province, le droit de s’autodé- terminer, c’est-a-dire de quit- ter la confédération canadien- ne. M. Caouette, lui aussi, est un vieux routier de la politique fédérale. Député aux Commu- nes depuis 1962, il a rompu avec son ancien chef Robert Thimpson, député de Red Deer, en 1963, entrainant avec lui la nip wed des députés québé- cois du Crédit social et for- mant le Ralliement des crédi- tistes. | Apres que M. Thompson eut ‘ décidé d’adhérer au parti con- servateur en 1967, M. Caouet- te prit la direction nationale | des créditistes et, par la suite, ‘il donna a son groupe le nom ide Parti crédit social du Cana- n’a pas ménage ses efforts, au 44, bien que le gros de cette cours de ces quatre années, pour rebatir son parti, divisé aprés qu'il fut choisi, en 1967, pour succéder a M. John Die- fenbaker. Les observateurs estiment généralement que M. Stanfield {a mené les conservateurs na- ‘tionaux a peu pres de la méme facon qu'il dirigeait, aupara- vant, le gouvernement de la Nouvelle-Ecosse, c’est-a-dire ‘avec calme, patience et com- petence. C’est la troisiéme fois qu’il fait une campagne fédeérale, mais la seconde en tant que chef national des conservateurs. Quant a M. Lewis, ex-avo- cat syndical, il a essayé d’en- trer au Parlement, pour la pre- miere fois, a |’ élection de 1940, ‘alors quil militait dans le CCF, aujourd’hui le NPD. Elu aux Communes en 1962, ‘battu en 1963, il était réélu en 1965 et 1968. Depuis qu'il a succédé 4 M. Douglas, en avril 1971, le parti a été secoué par des conflits internes provo- qués au Canada anglais par le ‘groupe Waffle, aile gauche du ‘parti, et le NPD-Québec. La majorité des membres — du Waffle ont aujourd’hui quit- té le parti et n’entendent pas , participer aux élections gené- ‘Tales. Par ailleurs, M. Lewis a répudié, cet été, le program- formation politique soit cons- titué de Quebécois. Plusieurs députés agés _ li- vreront encore bataille cette année. L’ancien John Diefen remier ministre ker, par exem- ple, qui aura 77 ans le 18 sep- ,tembre, et M.-T. C. Douglas, bientot agé de 68 ans, sollici- teront un nouveau mandat. LEMISSION DE — L'ANNEE DU LUNDI AU ~VENDREDI de 10h01a midi FEU VERT Deux heures de chansons, de | musique, de jeux, de concours avec les plus grandes vedettes de i’heure DIRECTION MUSICALE > VIC VOG EL % CBUF-FM rAd y) AVEC PIERRE PAQUETTE ET JACQUES FAUTEUX fe + ‘ a 5 | a *