4 — Le Soleil de Colombie, vendredi 11 mars 1983 “ake _ ( \ x = = ~ a “Les Chroniques’”’ de la Société Historique Franco-Colombienne 9, rue Broadway est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 Téléphone[604]879-3911 Recherche et rédaction: Mmes Loutse Merler et Catou Lévesque, membres de la SHFC. Edité par: Catou Lévesque. Nous allons, pour cet arti- cle, nous servir d’extraits du journal de voyage de M. Beaugrand, qui ont trait au parcours en C.B., une fois passé Beaver, Six Mile Creek, Bear Creek, Roger’s Pass... “(...) et nous arrivons a Glacier Hotel oi le train fait un arrét de 20 minutes pour permettre aux voyageurs de prendre le diner. Disons ici, en passant, que le service des repas, soit dans les wagons- ' Festaurants, soit dans les hé- tels et dans les restaurants est fait avec une perfection mer- veilleuse sur tout le urs du chemin de fer du Paci- fique. On dine partout aussi bien qu'on le pourrait faire a Montréal ou a Toronto. Les wagons-dortoirs sont d'un luxe éblouissant et les wagons de premiére et deuxie- me classe sont tout ce que l'on peut désirer de confortable. Les wagons de deuxiémeclasse sont équipés et construits de maniére a permettre aux vo- yageurs de se reposer pendant la nuit. Nous descendons un instant a Glacier pour visiter hotel et le restaurant et nous cette fois la descen- te des Selkirk pour n’attein- dre le niveau de l’océan Paci- fique qu’a Port Moody. -.Mous avions passé le Le tourisme en C.B. Voyage de M. le Maire Honoré de Beaugrand dans |’ouest canadien Six mile Creek. Nous allions maintenant parcourir |’en- droit ot les ingénieurs ont eu les plus grandes difficultés a vaincre. Il s’agissait de faire une descente de 600 pieds sur un parcours de 24% miles. Par une série de détours, de retours et de zigzags, par un systéme de viaducs et de pentes adoucies, cétoyant le flanc de la montagne, nous allongeons la distance jusqu’a 6% miles pour arriver a Ross Peak, 600 pieds plus bas. Sur tout le parcours de ces 644 miles, on peut apercevoir la voie soit directement au-des- sus, soit directement au-des- sous du train, se croisant et s’entrecroisant dans un dédale merveilleux 4 contempler, mais difficile 4 réaliser pour un homme qui n'est pas ingé- nieur. Dans un endroit parti- culier, la voie, en se repliant sur elle-méme, n'est séparée que par une distance horizon- tale de 130 pieds tandis que la différence du niveau est de 120 pieds de hauteur. Il faut voir et examiner de prés, dans ses détails, ce tour de force de construction, pour pouvoir s’en former un idée a peu prés correcte. Nous remarquons encore et pour la derniére fois, que les eaux des torrents et des riviéres coulent vers le Paci- fique et nous commencons a suivre dans tous ses caprices, les cours de la riviére Ille- cillewait. C’est un nom baro- que mais harmonieux, em- prunté a une langue indienne. Nous arrivons a Albert Canyon que je considére com- me un des endroits les plus remarquables de la route. La riviére Illecillewait coule ici au fond d'un ravin taillé dans le roc vif a une profon- deur de 160 a 200 pieds. Il parait impossible que l'eau ait pu se creuser un lit dans un tel endroit et l’opinion des ingé- nieurs est que la riviére suit une fissure produite dans le roc, par un tremblement de terre. Quoiqu’'il en soit la scéne est superbement impo- sante. La voie ferrée suit le flanc de la montagne et l'on entend, sans pouvoir toujours lapercevoir, le torrent qui gronde dans son lit de granit. Mélé au bruit du train qui procéde avec lenteur, aux sifflets aigiis de la locomotive qui nous guide avec prudence, cela forme une harmonie digne du paysage fantastique qui nous entoure. Un peu plus loin, a Eagle Pass et a Craigellachie, nous commengons a cétoyer une série de lacs poissonneux et gi- boyeux, qui s’étendent jusqu’a Kamloops. (...) . Kamloops est le centre d'un assez vaste pays consacré presque entiérement a l’éleva- ge des bestiaux et un peu plus a l'Ouest, on passe Spence's Bridge qui a été jusqu’a aujourd'hui le centre d’opéra- tion des colons de la fertile vallée de la Nicolai. De Spence’s Bridge a Lyt- ton, le pays a le méme aspect, mais ici nous prenons la vallée Fraser que nous suivons jus- Moody. De North Bend et de Yale qui se trouve situé a la téte de la navigation, la vallée de la Fraser forme une des parties les plus attrayantes de la route du Pacifique. Les eaux du fleuve fournis- sent au commerce un saumon de qualité supérieure connu dans le pays sous le nom de saumon de la Fraser. Partout dans la vallée on trouve des cabanes de pécheurs et des traces d'une colonisation rela- tivement ancienne, lorsque l'on se rappelle que le pays n'est habité et occupé par les blancs que depuis une qua- rantaine d’années. Yale est une ville d’a peu prés 3.000 habitants et forme avec Hope et New Westmins- ter les trois les plus considé- rables de cette partie de la Colombie britannique située sur la terre ferme. Nous suivons les contours de la rive nord de la Fraser tandis que sur la rive oppo- s€e l'on apercoit le chemin de colonisation construit par le gouvernement colombien. Cette route située “amont de la céte” comme disent nos amis du Québec, nous appa- rait comme un ruban gris sur le flanc verdoyant de la chai- ne de ‘Montagnes qui suit le fleuve jusqu’a l’océan. J’avoue que pour les habitants de la plaine, ce chemin parait un peu risqué, soit pour la ren- contre de deux voitures allant en direction opposée, soit pour voyager avec sécurité avec un cheval un peu vif. Le seman au jusque 1a, avait été superbe s'était cou- _vert insensiblement et nous arrivons en gare, A Port Moody, par une pluie battan- te. Nous apprenons que dans cet endroit favorisé par la nature, il pleut depuis dix- sept jours consécutifs. C’est 1a leur saison d’hiver et ils ont la pluie pendant que nous avons le givre et la neige. Nous nous embarquons sur un steamer qui doit nous conduire a Victoria...” De retour a Montréal, Ho- noré de Beaugrand s’adresse a ses concitoyens: (...) “Je suis heureux de pouvoir commen- cer par dire que je reviens de ~VOuest avec des idées nou- velles sur le pays que j'ai visité, avec une certitude absolue sur certaines possibilités commer- ciales dont j'avais jusque 1a douté, et avec un regain de patriotisme qui me pousse a exprimer la confiance la plus absolue dans l’avenir politique et dans la prospérité natio- nale du Canada, notre patrie commune. La construction du chemin de fer du Pacifique a été un tour de force, et j'avoue sincé- rement qu’aujourd’hui, a tous les points de vue, je suis agréa- blement étonné des résultats obtenus. Jai la prétention de ne pas’ étre, comme les Bourbons de la Restauration, un de ceux qui s’enorgueillissent de ne rien oublier et de ne rien apprendre. Tout en me Tap- pelant que le parti auquel je suis lié par l'allégeance de toute ma vie politique, s'est opposé énergiquement 4 cer- taines conditions financiéres et a certaines concessions de terrains que nous considé- rions comme exagérées, cela ne m’empéche pas de pouvoir apprécier la situation actuelle au point de vue des intéréts généraux du pays. (...) Laissant de cété la question politique en tant qu'elle ennai a la construc- tion du transcontinental cana- dien, il ne doit pas se trouver un seul homme, dans le pays, qui he soit prét a rendre un juste tribut d’admiration a Vintelligence financiére, a l'énergie, a la largeur de vues, a l’admiration prudente, au dévouement continuel et par- dessus tout, aux sentiments patriotiques de Sir George - Stephen et de ses collégues Sir Donald Smith et Messieurs R.B. Angus, Duncan MacIntyre et W.C. Van Horne. Comme Canadien, je suis fier d’avoir l’honneur de me compter au nombre de leurs compatriotes, (...). (...) L’histoire de la len- teur et des difficultés de la construction du Union Paci- fic, du Northern Pacific et du Southern Pacific, est 14 pour prouver ce que j'avance a ce sujet; et le seul fait d’avoir devancé de cing ans — de 1886 a 1891 — les obli- gations du contrat pour la construction de notre grande ligne du Pacifique Canadien, est suffisant en lui-méme pour nous permettre d’étre fiers des résultats obtenus chez-nous”. M. Honoré de Beaugrand partit de Montréal en route pour Victoria, le soir du ler décembre 1886 et entra en gare a Port Moody le 12 décembre durant la matinée. Ce trajet fut interrompu pour quelques visites: 4% heure a Winnipeg, quelques heures dans un camp indien prés de - Calgary, 5 jours 4 Banff, une nuit a Donald et quelques minutes a Glacier. Un autre détail intéressant : de Vancouver, en “steamer” (bateau a vapeur), en suivant le bras de mer qui s€pare I’'Ile _ de Vancouver de la terre ferme, il fallut huit heures de traversée pour atteindre Victoria. La semaine prochaine: la conclusion de l'exploit extra- ordinatre du CPR: la creusée. point culminant des Selkirk & i+ (C.-B.), V1Y 6E8. de la classe 9-2 entre Référence n° 2-V102-1 Toute Les des Canada Commission canadienne des transports Division de l'Ouest AVIS D'AUDIENCE AVIS EST PAR LES PRESENTES DONNE que le Comité des transports aériens de la Commission canadienne des transports ublique le lundi 18 avril 1983, 4 10h (heure locale), a elowna (Colombie britannique), a la salle Sorrento, Hétel Capri Motor, 1171 avenue Harvey, 4 Kelowna RELATIVE & une requéte présentée par Kelowna cl ann alla ee eieadin cance entre points déterminés, & snyete: Rete naa eee, 4 ton, Kamloops et Vancouver (C.-B.); et si b) un Service aérien commercial international régulier points déterminés, 4 savoir Penticton (C.-B.) et Spokane (Washington). personne intéressée peut assister a l'audience publique et témoigner relativement aux dites requé- et les intervenants désireux de soumettre ents, de témoigner ou d’intervenir devant la Commission en francais peuvent le faire et la Commission, lorsque avisée par cette partie de son intention de le faire, mettra a la disposition de celle-ci les meilleurs services d'interprétation qui pourront &tre fournis en raison des circonstances. Pour obtenir de plus amples renseignements, s’adres- ser au Secrétaire par écrit ou par téléphone a M. Bruce Murray au on (819) 997-1792 a Hull (Qué- bec . le Secrétaire Comité des transports aériens Le 15 février 1983 W.V. Taillon tiendra une audience N° 5708 au réle qu’a New Westminster et Port = ~ Jacques Baillaut promu Radio-Canada services francais annonce la nomina- tion de M. Jacques Baillaut au poste de Chef des Relations publiques et de la publicité de Radio-Canada en Colombie britannique. Dans ses nouvelles fonc- tions, Jacques Baillaut conti- nuera de diriger toutes les activités des deux stations CBUFT et CBUF-FM, dans le domaine de la publicité et des relations publiques. Depuis 25 ans 4 Vancouver, M. Baillaut est au service de Radio-Canada depuis 1970. jenn pallies Grea ni -aidera souvent Le Soleil de Colombie, et sera toujours 1a. Annonceur a la _ radio CFUN, élu directeur a la F.F.C., trés actif dans le thé- atre, il devient président a plusieurs reprises des troupes _Moliére et de La Seiziéme. Il joue avec la Comédie Rranoahs : -s¢ lors de son passage. . Il est actuellement vice- | b, ‘président de France-Canada_ pour les de l'Ouest. Le Soleil de Colombie sou- haite a M. Baillaut “bonne chance” dans ses nouvelles fonctions. La grandeur des actions hu- maines se mesure a I’inspi- ration qui les fait naitre. Louts Pasteur. Cherche @ promouvoir et encourager le dévelop- pement socto-culturel en frangats en Colombie bri- tannique, au moyen de productions audio-visuelles de qualité, appuyées sur - un réseau de télécommu- nications communautat- res. St vous étes actifs dans le domaine ou vous y inté- ressez, la S.A.V. peut vous aider a: © établir des contacts utiles; *obtenir un soutien technique et matériel; : aT ose z z : L’action de la Société Audio Visuelle © échanger vos pro- grammes avec d'autres et leur assurer une diffusion plus grande; - © avoir acces a des temps d'émtsston radio ou TV. Vous pouvez nous atder aussi en devenant membre de la S.A.V. [cottsation annuelle $10.]. Ecrivez- nous ou téléphonez-nous durant la journée. SAV, 203, 1008 Homer St. Vancouver, B.C., V6B 2X1. Tél. [604] 688-3256 “Le pere de Tintin est mort Suite de la page 1 pére de Tintin est mort d’une leucémie a l’age de 76 ans. Hergé nous a quittés, mais ses personnages, eux, reste- ront parmi nous: Tintin (son personnage central qu'il a créé en 1929) et son insépara- ble petit chien blanc Milou, le capitaine Haddock, le profes- seur Tournesol, les détectives jumeaux Dupont et Dupont... et tous les autres, parmi lesquels une cantatrice pitto- resque, rendue immortelle par son interprétation du grand air des bijoux.de Faust: La Castafiore. Hergé tient une place de choix dans l'histoire de la bande dessinée. De 1929 a 1976, il a publié 22 albums, chacun avec un tirage de ~ 1 200 000 exemplaires, pour un total de 26 400 000 exemplaires. Ses albums ont — été traduits dans une multitu- de de langues. Et un hebdo- daire pour jeunes, “Tintin”, vit le jour juste aprés la seconde guerre mondiale et continue a prospérer. Au cours de ses 47 ans d’aventures, Tintin a emmené ses jeunes lecteurs “de sept a quatre-vingt dix-sept ans” (et plus) en U.R.S.S. (Tintin chez les Soviets - 1930), en Afrique (Tintin au Congo), au Far-West, en Egypte (les ae pee ane Cigares du Pharaon), en Chi- ne (le Lotus bleu), en Ama- zonie (l’Oreille cassée), en Ecosse (I'Ile noire), au Tibet (ou Tintin se trouva face a face avec l’'abominable hom- me des neiges), au Pérou (le Temple du Soleil). Mais le point culminant des aventures de Tintin et Milou fut leur inoubliable expédi- tion sur la lune (On a marché sur la lune): toute l’équipe dailleurs était du voyage: Tintin, Milou, le capitaine Haddock, le professeur Tour- nesol et les Dupond-Du; Des savants vérifiérent les cal- culs d’Hergé et déclarérent u'ils ne comportaient qu'une faible marge d’erreurs! Apportant un grand soin a la qualité de son dessin, aux détails, Hergé a créé une bande dessinée intelligente, qui a exigé beaucoup de recherches. Les admirateurs de Tintin sont en deuil. Souhaitons qu'ils se fassent un devoir de transmettre a leurs enfants cette partie de leur héritage culturel... sinon, ils mérite- raient, en puisant dans le vo- cabulaire du capitaine Had- dock, qu’on les traite de “cataplasmes”, de “cercopi- théques”, voire méme de “sca phandriers d'eau de vaisselle.” N’importe qui peut sympathi- ser avec les souffrances d’un ami. Sympathiser avec les suc- cés d’un ami exige une trés délicate nature. Oscar Wilde Je suis plus a l’aise sous la mitraille qu’entouré d'un es- saim de jolies filles décol- letées. Le maréchal Lefebvre a Talleyrand Le plus difficile au monde est de dire en y pensant ce que tout- le monde dit sans y penser. Alain, Histoire de mes pensées. Celui qui ne peut plus éprou- ver ni étonnement ni surprise, est pour ainsi dire mort; ses yeux.sont éteints. A. Einstein, Comment j je vois le monde.