20 — Le Soleil de Colombie, vendredi 22 octobre 1982 Journaliste et historien Alan Morley n’est plus | Par Alexandre Spagnolo Si je me penche aujourd’ hui sur Alan Morley, c’est que, sauf erreur, il est le seul historien qui se soit dédié a Vhistoire de notre métropole depuis ses débuts jusqu’a nos jours avec une parfaite vision et une pertinence de premier plan, avec un regret que rien de tel n’ait été publié en francais ala portée de notre population franco- colombienne. Venu a Vancouver, en 1972, ne connaissant absolu- ment rien de cette ville, j'ai eu d’embiée entre les mains son ouvrage, “Vancouver”, from Miltown to Metropolis” | Edition Mitchell Press-Cana- da, de 300 pages, largement illustrées: il est devenu mon vade-mecum. — Cet ouvrage est une large fresque depuis le passage du Capitaine George -Vancou- ver, son héros(pas le mien...) jusqu’a nos jours, en passant par |’énorme site de foréts épaisses de Gran- ville jusqu’a Gastown, ov il existait tout un chapelet de scieries, une population de bficherons, que Morley dési- gna sous le nom de Milltown, la ville des scieries. Ce n'est pas George Van- couver qui pratiquement dé- eouvrit notre ville et l’habi- ta, mais on peut avancer que ce fut le haut en couleurs, ie matelot anglais Jack Deigh- ton, dit Gassy Jack, l’auber- giste et tenancier d'un Sa- loon. Extraordinaire ascendant Il eut un extraordinaire ascendant sur la population de bfcherons, scieurs de bois, ouvriers, tous tributai- res de l'alcool de sa taverne, et, de ce fait, avait plus d’autorité pour faire respec- ter l’ordre que la Police ou la Mairie de I'époque. Si la statue de Vancouver se trouve dans le parce de notre Hétel de Ville, celle de Gassy Jack(Jack Deighton) est bien en vue a la Place de Gastown, sur un baril de biére comme piédestal, une juste reconnaissance pour plusieurs de ses mérites. Ce fut Sir Cornelius van Horn(1843-1915), alors Pré- sident du Canadian Pacific * Railways, ui décida que le terminus de cette énorme voie ferrée soit ici, et non a Port Moody. s Quelle horreur! En 1886, il fit donner le nom de ape! acted a yy métropole, alors un village, de préférence a celui de Granville, Hastings et méme & celui envisagé de Liver- pool. . .quelle horreur. On rechigna parce que le nom de Vancouver avait été donné, 61 années plus tét, a un fort, puis & une ville de l'Etat de Washington os uivant Alan ‘0 suiv Morley, poéte sur les bords, le théme d’une chanson de Vancouver devrait &tre une sorte de bruits de scies movdant le bois, accompa- gnés de ceux de la chute des copeaux. Il disait aussi que pour narrer l'histoire d'une ville, il faut la comprendre, surtout l’aimer comme une femme, cela nécessite du sentimentalisme, voire du sensualisme. Alan Morley est né, en 1905, & Vancouver West End, un authentique Van- couverois. Il fréquenta des écoles publiques jusqu’en 1911, alors &gé de 6 ans, Armstrong, puis & Penticton jusqu’en 1917. 0 obtint un dipléme d’Etudes Supérieures. Son premier emploi, mineur ot son pére, Henry, était directeur du Barrage Sally a Kettle Val- ley. Tl abandonna son travail ingrat et revint 4 Vancouver ot il uenta, une année durant, l'Université de la Colombie Britannique, ac- quérant certaines connais- sance. Alan Morley Puis une longue liste d’em plois les plus divers, partant du principe qu'il y a de sottes gens mais pas de sots métiers. Tour a tour, sur- veillant de ranch, ouvrier de la construction, bfcheron, pécheur, passeur(conduc- teur de bacs), serre-frein a bord de trains, matelot dans la marine marchande du Canda; bref, un tas de métiers. ont. ment formé cet homme dans © le cadre de la nature des choses et des hommes, peut- &tre dans le cadre de la nature des choses et des hommes, peut-étre la meil- leure école: tout cela l’occu-° pa dix bonnes années de sa vie. Au Paucunene Sun Puis, stop. Retour a l’Uni- versité de la Colombie Bri- tannique, afin de suivre des cours d’histoire et de langue anglaise, et, pour payer ses études, il travailla comme pigiste au quotidien The Vancouver Sun. Déja une force de la natu- re, Morley voulut étendre son horizon de connaissan- ces; il s’attacha 4 d'autres journaux de |’Est-Canadien poussant jusqu’en Californie au Michigan et au Texas. En 1970, fge de 65 ans, il prit une certaine retraite tout en continuant a publier des articles, des critiques, de Vhistoire, etc., quoiqu’un ma- lentendant euphémisme pour sourd) depuis 40 ans. On disait qu’Alan Morley avait un caractére “pittores- que”, oui, quatre fois marié, mais deux fils: John, analys- te au Comité Scolaire de Vancouver et Peter, en Al berta. _ Si, Alan Morley n’était pas de la taille de Pierre Berton, son cadet de 15 ans, ori re du Yukon, études a ]’Uni- _ versité de la Colombie Bri- tannique, journaliste a ce méme Vancouver Sun et historien d’une grande uni- versatilité, plus de fécondité en matiére d'histoire du Canada, Morley mérite nore reconnaisance pour son oeu- vre. Alan Morley, veuf depuis 1978, rendit son dernier soupir, ce 4 octobre, au Lions Gate Hospital, a l’fge de 77 ans, atteint de l’horri- ble cancer. Ses derniéres volontés: &tre incinéré, pas de service funébre, dona- tions a l’'Unité des Soins aux Cancéreux du Lions Gate Hospital. Une grande figure, une grande perte tant pour les anglo-colombiens que pour les franco-colombiens, @ qui, il a donné une merveilleuse histoire de notre ville. Dans quatre ans, nous aurons d’énormes festivités pour la célébration du cente- naire de notre ville(1886- 1986)et sfirement la quincail- lerie de chercheurs, jour- nalistes et néo-historiens pu- blieront des narrations, des articles, etc. qui ne seront jamais a la hauteur de Youvrage d’Alan Morley. Commune libre de la 16@me Courrier de la Mairie L’arrivée de l’automne a | passablement ralenti les ac- tivités du conseil municipal dont les réunions se tiennent / en soirée. “Dans les conditions écono- miques qui nous entourent il faut envisager non pas des économies de “bout de chan- delle”, mais économiser des chandelles toutes entiéres” ainsi s’exprimait d’ailleurs notre maire lors d'une réu- nion d’urgence appellée pour jeter la lumiére sur I’affaire du balayeur d’ombres muni- cipales. “On se souviendra que celui- | ci, alors qu'il broyait du noir sur son sort, exposait claire- ment ses griefs dans une lettre adressée a notre se- erétaire municipale, la de- moiselle Pilgou, qu’en ter- mes nébuleux il appelait “Monsieur” ce dont elle ne devait pas manquer de lui porter ombrage. Dans le premier élan de colére elle faillit méme faire disparaftre la missive du malheureux. Fort heureuse- ment, le sens du devoir et l'éducation catholique qu'elle avait recus,l’empéchérent de commettre cette ignominie contraire au respect de sa tache et aux principes démo- - eratiques qui l’animent. , C’est ainsi qu’avec trois semaines de retard elle fit part des doléances du sieur Pelt Sombre aux représen- tants du bon peuple de la 16éme. “Il ny a qu’a le foutre a la portel! s’écria immédiatement la droite par la voix d’Eugéne Lenoir, contremaitre des travaux de la voirie et des éclairages municipaux. Je me fais fort de chasser Tes ombres qui nous déran- gent, augmentons le nombre des lampadaires électriques et qu’on n’en parle plus!! Que diable!! il faut vivre avec notre temps, depuis longtemps nous avons sup- primé l’allumeur de réver Te...que le balayeur d’om- bres prenne le méme che- min. Cette déclaration souleva immédiatement des véhé- mentes protestations du re- présentant de la gauche centriste, Joseph Lebon, qui rouge de colére, accusa Eu- ~ géne Lenoir d’exploiter la situation 4 des fins person- nelles. “Nous savons tous lui dit-il, que les Lenoir sont — de sombres personnages et des profiteurs. Vous seriez trop content sous prétexte de faire la lumiére sur cette ; votre cousin, le quincailler ! bien connu qu’est le fournis- seur d’ampoules électriques pour la commune! En cela vous étes bien digne de votre frére surnom- mé le “Premier sinistre” depuis qu'il a abandonné son commerce de pompes fune- bres pour se faire élire a la téte du gouvernement pro- vincial. Cette derniére remarque fut accueillie d’un éclat de rire général qui plongea la mairie dans l’obscurité la plus compléte en soufflant la bougie qui éclairait la salle du conseil d’ot s’élevait un vacarme inquiétant.. . Une voisine bien inten- tionnée qui désire garder l'anonymat, Pauline B. 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Sil est C.H.LP. program.” ra vous expliquer “The: trés surpris, sa réve- Appelez Jerry ou Paula rie n'était pas tres le soir de 15h A 23h profonde, et inverse- 7 jours sur 7 ment. I Edgar Allan Poe. beat) satis affaire de faire l’affaire de | 9eme ANNIVERSAIRE EN VEDETTE | Les Attrayantes et excellentes serviettes «FIELDCREST» Les tapis «JENNY JONES»: murs a murs, moquettes, couverts pour siéges et réservoirs, dans toutes les couleurs de |’arc-en-ciel. Vancouver's ‘Chugue Bath Boutique -- 2080 W 4th Ave (At Arbutus) 733-3226 Travaux publics. Public Works iv Canada - Canada APPEL D'OFFRES. LES SOUMISSIONS CACHETEES pour les projets} mentionnés ci-bas, adressées au Chef, . politiques: ‘eontractuelles et administratives, département des Travaux publics Canada, chambre 200, 9925 - 109¢me rue, Edmonton, Alberta, Tél(403)420-3213 seront regues jusqu’a l’heure et la date spécifi¢es. Les ‘documents de soumission peuvent &tre obtenus aux bureaux mentionnés, sur paiement du dépét exigible. PROJET Projet No.:038535 Lac Louise, Alberta Parcs Canada Toilettes au stationnement Lakeside Date limite: 11h30, heure des montagnes, 5 novembre 1982 : Dépét: $50.00 Les documents de soumission peuvent étre. obtenus a la chambre 200, 9925 - 109¢me rue, Edmonton, Alberta, chambre 632, 220 - 4éme rue, S.E., Edifice Harry Hayes, Calgary, Alberta; 1166 rue Alberni, Vancouver, C.B.; et peuvent étre également consultés aux associations de construction situées 4 Vancouver, C.B., Edmonton et Calgary, Alberta. Les documents peuvent &tre également consultés aux bureaux du _ P.W.C., de Banff, Alberta. is Dépéts de soumissions: Les entrepreneurs pour les échanges électriques et mécaniques devront soumet- tre leurs soumisions aux bureaux de dépéts de 2725 - 128me rue, N.E., Calgary, Alberta, au plus tard avant 14h00 a l’heure des montagnes, Mardi le 2 novembre 1982, selon les Régles standards des dé; fait sous forme de CHEQUE a l’ordre du Receveur général du Canada et sera remboursé selon le retour des documents en bonne condition dans le mois suivant la date d’ouverture. L’offre la plus basse ou toute autre ne sera pas soumission situés a |’association de construction au — ld de soumission(Projets de construction des édifices | fédéraux) : Pour de plus amples renseignements, contactez: M. G. O’Hara Directeur de la construction Tél:(403)420-3158 INSTRUCTIONS : a Le dépét afférent aux plans et spécifications doit étre nécessairement acceptée.