Texte de Marc Trottier grand gagnant du concours oratoire de l’école Brodeur dans la catégorie 12¢ année. Madame, chers amis, bonjour. Je vais vous parler aujourd’hui d’un théme que je trouve fogt passionnant: celui de la solitude. Qu’est-ce-que la solitude? Charles de Gaulle écrivit, dans ses Mémoires: "Dans le tumulte des hommes et des événements, la solitude était ma tentation. Maintenant, elle est mon amie". Afin d’appuyer cette citation, je me propose donc de dépeindre une région ot régne la solitude. Nous sommes dans le deuxiéme quart du siécle actuel, quelques années aprés l’armistice qui mit fin a une des pires guerres qu’ait connu l'Europe. Dans la forét dense des Ardennes, dans le sur de la Belgique, nous retrouvons une clairiére illuminée par le soleil brillant d’un aprés-midi d’automne. Vers le nord, vers le sud, vers l’est et vers l’ouest, nous ne voyons que d’immenses peupliers verts s’opposant nettement au bleu extraordinaire du ciel. Ces arbres sont impressionnants par leur taille, tout comme dans leur ancienneté. Crest un lieu profondément tranquille. Le silence parfait domine, 4 part quelques bruits dont les cris plaintifs de divers oiseaux et animaux sylvestres. A mesure que l’aprés-midi s’achéve, nous percevons une faible brise qui se léve progressivement, accompagnée d’une diminution graduelle de température. C’est le déclin du jour. Nous constatons a présent un amalgame d’arémes doux que nous n’avons jusqu’alors pas remarqué: nous parvenons a distingué de cet amas l’odeur agréable de mousse devenues humides 4 raison d’une averse récente. Un deuxiéme ardéme, presque indifférenciable du premier, nous semble vaguement familier. Il provient d’énormes sapins; ces derniers nous rappellent d’ailleurs les f6rets vastes et inexplorées de la cdte ouest britanno-colombienne. . Nous marchons pendant quelques minutes pour enfin arriver 4 un promontoire rocheux d’od nous réusissons a voir, dans la distance, les collines onduleuses de la Belgique méridionale; celles-ci d’étendent jusqu’a l’horizon. Nous imaginons que, par le passé, il y a A peine quelques millions d’années, des pics hauts de plusieurs centaines de métres dominaient ce paysage idyllique. Sur le gros plan géologique de notre Terre, nous savons que notre rdle n’est qu’infime. Cela ne fait qu’ajouter au sentiment de solitude que nous ressentons actuellement. Cet endroit mystérieux nous remplit pourtant d’une tristesse totale et absolue. Nous n’avons pas oublié que ces collines et ces bois ont jadis été les lieux de rencontres de maintes armées engagées dans une multitude de guerres destructives et inutiles. Nous croyons pouvoir entendre une infinité de voix élégiaques dont Il’aspect mélancolique nous charge d’émotions. Le jour est maintenant presque couronné par fa splendeur du crépuscule. Notre regard monte vers le ciel serein dont la couleur passe graduellement du bleu horizon du jour au violet intense de la nuit, en passant par diverses teintes orangées et rougeatres. Peu a peu, la lumiére violente de la journée céde sa place a la noirceur ténébreuse du soir, nous rappelant le dieu romain Quirinus, maitre a la fois de la tranquillité et de la guerre. Notre attention est A présent attirée au sud de notre position. Nous nous dirigeons dans cette