4 Le Soleil de Colombie, vendredi 20 mars 1981 Merveilleuse Tour Eiffel! Si lourde et si légére sous le ciel changeant! Des milliers de boulons, des centaines de poutrelles, des cages d’ascen- seurs du calibre des wagons de chemins de fer et qui en descendant avec un fracas épouvantable. De loin, la tour semble pointer un doigt léger dans |’éther. De prés, elle vous écrase et donne le vertige. Que de protesta- tions a ses débuts, vers la fin du siécle dernier! Les vrais parisiens, amoureux de leurs pierres, de leurs toitures ‘d’ardoises, de leurs démes, de.leurs fléches d’église, ont crié au scandale. Ce monstre d’acier allait écraser les bel- les perspectives, insulter aux nuages. C’était se tromper sur le pouvoir d’assimilation architecturale de la grande cité. Tout s’y incorpore avec grace, l'acier de la tour aussi bien que le ciment de la Basilique du Sacré-Coeur, dont les démes tout 1a-haut, sur la Butte Montmartre, faisaient sourciller, avant qu'ils ne s’accoutument aleur . blancheur élégante sous le ciel bleu, les vieux Parisiens. par dela la Tour Eiffel s’étendent les jardins du Champ-de-Mars et a leur bout le déme doré du Palais des Invalides sous lequel dort le tombeau de porphyre de Napoléon. Descenderai-je jamais pour un pélerinage dans ce lieu splendide? ja- mais encore je n’en ai trouvé le temps. Il reste tant de curiosités 4 Paris que je n’asi vues: le Jardin des Plantes, le quartier Montsouris, le Pare des Buttes-Chaumont, Passy du cété riche, Bellevil- le du cété pauvre. COIFFE D'UN ERRATUM Que l'imprimeur du Soleil ait “magané” mon prénom en me nommant Jean la semaine derniére n'est pas trés grave en soi. peek ui m’ a soot la chose le c'est qu’Olga n’a pas perdu l'occasion de rire 4 mes dépens en m’accusant de me mdre pour le roi de San du nom de Jean ler qui régna jadis sur le pays de ses ancétres. La friponne m’a traité d’altesse le jour durant et m’a quitté sur une révé- rence que l'on pourrait quali- fier d'irrévérencieuse. Au fond je n’étais pas vraiment faché car cette plaisanterie sans malice m’a quelque peu changé les idées que j’avais moroses. ENCORE SIX SEMAINES Considérant le nombre important de personnes de souche francaise résidant dans la province je m’étonne du peu de succés que semble remporter la Fondation du Soleil de. Colombie créée pour promouvoir |’étude et Yenseignement du frangais. Certes, quelques milliers de dollars ont été recueillis, . mais c’est bien peu pour une cause si valable qui devrait passionner tout le monde. Tl est. curieux que, mis a part le nom de Jean Riou, on ne trouve pas sur la liste des généreux donateurs ceux des employés de la Fédération pas plus que ceux des gens de Radio-Canada. Voila pour- tant du monde qui tire sa En fait de quartier populai- re, jen découvre un cet aprés-midi, celui du canal St-Martin. J’ai déjeuné a mon restaurant de la ville de Dunkerque. Parti de la Gare du Nord, j'ai rejoint celle de l'Est. Un monde les différen- cie. La gare du Nord, lourde de Germains et de Scandina- ves, Babel de langages nordi- ques; celle de I’Est plus francaise, avec ses travail- leurs qui vivent 4 Paris ou en repartent. Ici, plus de touris- tes, mais le Paris du travail et des petits métiers. paris, ville citadine entre toutes, n’est pourtant, de par ses origines, qu’un amas de villa- ges devenus ses quartiers. La métropole est divisée en arrondissements, mais les Parisiens entre eux préfér- rent la désignation par quar- tiers: le Louvre, la Cité, le Marais, le Gros caillou. Les vrais parigots quittent peu leur quartier. Ceux de Mont- martre ne descendent guére du cété de Notre-Dame ou de la Tour Eiffel. Des écrivains ont décrit Paris: Anatole France. et Henri de Régnier, le Paris classique et humaniste; Eu- géne Dabit et Thierry San- idre le Paris populaire. Je pense a |’Hotel du Nord de Dabit, qui évoque si bien un quartier de gagne-petit, en loccurence celui du Canal St-Martin. M’y voici. Le canal St-Mar- tin, ses quais, ses usines et entrepdéts, ses impasses, ses bistrots, ses joueurs de car- tes, jen’ai pas le temps, hélas de le suivre en -toute sa longueur. Je n’en ai décou- vert qu'une portion. Qu’ Carnet d'un voyageur importe! J’y ai promené mes rves et mes souvenirs de lectures. Et je m’y suis fait, non loin de 1a, tailler les cheveux, ayant enfin décou- vert un coiffeur pour hom- mes qui n’avait pas encore adopté 1l’attrape-nigauds d'une enseigne “Haute Coif- fure”. Les guides de voyage sont. utiles, mais ils se répétent d’année en année et diva- guent parfois. Je lis dans mon guide que le canal St-Martin reproduit sous le ciel parisien un paysage de Hollande. D’abord, il n’y a de ciel parisien que dans l’imagi- nation des poétes. Les mé-' mes nuages voyageurs s’éti- rent ou se bombent sur Compiégne ou Etampes. En- suite, les maisons ici, les quais et les gens, n’ont rien de hollandais. J’ai découvert peu d’anima- tion lors de ma promenade. Le canal s’allonge entre des quais étroits, enjambés ici et la de passerelles de métal. Des vieux papotent sur les bancs. Une jeune maman pousse la voiture de son bébé. Des marronniers au, dense feuillage se mirent dans l'eau. Jeme retrouve le soir sur la Place du Tertre. Atmos- phére de village et de guin- guette. Cela sent I’artifice.' Des touristes déambulent: Orientaux, Européens, Afri- cains. En contre-bas du Sacré Coeur, dans un petit square, des gens du quartier parlent de la vie chére, de leur pension, des complications administratives. A SUIVRE L’Observateur substance du fait francais dans cette province trés anglophone. Peut-étre ne savent-ils pas qu'ils peuvent récupérer une bonne partie de leur don sur leurs impéts puisque la Fondation est une organisa- tion a but charitable. Quelle belle maniére de réduire ses impéts et il reste encore six semaines pour que ca compte pour cette année. 20,000 francophones a 50 dollars-enacun ce serait un beau début: ca ferait UN MILLION au service de la communauté et la Fondation pourrait élargir ses buts et subventionner par exemple Yachat d’immeubles comme le Centre Culturel qui joue un réle important dans l’en- seignement et la diffusion du francais. Les Chinois vien- nent de ramasser un million et demi... Pourquoi pas nous? Il suffit de s'y mettre!!! en payant moins d’impéts. FELICITACIONES PARA EL SENIOR SPAGNOLO Je lis toujours avec grand plaisir les articles de monsieur Spagnolo, ce char- mant gentilhomme qui, mé- me a la télévision, n’a pas peur d’exprimer franche- ment ses opinions. C’est une qualité rare de nos jours ou un trop grand nombre d’indi- vidus parlent fort 4 la maison pour se taire au cours des réunions. Ce qui m’émerveille chez cet homme c’est l’aisance avec laquelle il manipule le francais malgré une origine espagnole, comme son nom semble l’indiquer. Dans sa lettre a l’éditeur de la semai- ne derniére il m’a fait décou- vrir des détails importants que j'ignorais. Je croyais , comme sans doute bien des gens comme moi mal informés,. que Maillardville et Vancouver recevaient une grosse part des budgets alloués a la Fédération. Je n’étais pas d’accord avec le sentiment de jalousie qui semblait animer les régions mais je n’y voyais 14 qu'un esprit de compétition. Quelle surprise de découvrir que les régions n’ont aucune raison de se plaindre ce qui parait - rendre encore plus ridicule leur récente révolte qui a fait tant de ravages dans la communauté francophone en général et dans la vie d'inno- cents en particulier. Mercimonsieur Spagnolo pour ces précisions qui ont éclairé ma lanterne. Le Secrétariat d’Etat devrait peut-étre réviser sa politique de distribution des subventions et allouer indé- pendamment aux groupes des sommes proportionnées au mérite des réalisations véritables de chacun d’eux. Selon Olga, le bureau local du Secrétariat d’Etat aurait encore plus 4 faire, il devrait cesser de donner de faux espoirs a ceux qui s’achar- nent a faire de grandes choses avec de petits moyens. ee ee La Langue francaise dans le monde Le Rwanda ou Ruanda est une république de |’Afrique centrale. Bordé au nord de YOuganda, a l’est de la Tanzanie, au sud du Burundi et a l’ouest du Zaire, le Ruanda s’étend sur 26,338 km2. Sa population est de © 4 820 000 habitants. © Le fran- ¢ais est la langue officielle (10% de la population le parle). La capitale est Kigali. En 1898, le Ruanda fait partie de l’Afrique orientale - allemande, puis en 1922 il forme avec le Burundi le Rwanda-Burundi, territoire : Enquéte sur la Une enquéte sur la péche sportive au Canada. Quelque 90,000 question- naires, envoyés aux quatre coins du Canada, tenteront de préciser le succés de la péche sportive en 1980, les lieux fréquentés par les pé- cheurs, ainsi que les sommes qu’ils ont investies dans cette activité. C’est le ministére des Pé- ches et des Océans qui assure la coordination de cette enquéte sur le plan national; les questionnaires sont envo- yés cependant par les orga- nismes de péche sportive provinciaux, territoriaux ou fédéraux. Au Québec, on a déja commencé l’enquéte en effectuant un sondage télé- phonique, dans le cadre d’une enquéte provinciale détail- lée sur les autres utilisations -halieutiques. et fauniques. Les données obtenues se- ront étudiées et analysées a Ottawa; les résultats préli- minaires seront probable- ment publiés a temps pour la’ Conférence sur la péche C'est le cas derniérement de la troupe de théatre qui a du annuler sa participation au Salon du Livre et une tournée provinciale dans les écoles parce qu'une promes- se faite n’a pas été tenue. Il faudrait également que le bureau local du Secrétariat arréte de “consulter” les intéressés comme c’est parait-il la pratique. Je ne pense pas que l’on demande lavis de l'Opéra de Vancou- ver avant de donner une -subvention au “théatre de la reine” au “Arts Club” ou au “Est Culturel Centre”. Pourquoi donc le faire aux organismes francophones? Est-ce pour diviser afin de mieux régner? On est en droit de se le dem ander. DE COLOMBIE > LE GR Le Rwanda confié sous mandat a la Belgique. En 1925, il est uni au Congo belge. En 1959. il se sépare. En 1961, le roi est renversé. Le ler juillet . le Rwanda est proclamé Répu- blique. En 1973, des incidents raciaux éclatent (Plus de 300 morts). L’armée prend le pouvoir, le 5 juillet 1973 et dépose le Pt Grégoire Kayibanda. Quant aux ressources, la population se consacre pres- que exclusivement 4 l’agri- culture. Le café et le thé assurent ensemble plus de 90% des exportations, large- ment inférieures a l’importa- péche sportive sportive au canada qui se tiendra au mois de juillet 1981. - Les questions touchent les aspects suivants: dates et lieux des excursions de péche quantité et espéces des pri- ses, sommes dépensées pour la péche (incluant l’achat de bateaux, de véhicules récréa- tifs, ainsi que les coifits d’hébergement, de voyage, de location et de permis). Les répondants pourront égale- ment donner des commentai- res généraux sur les activités de péche et leurs préféren- ces. La premiére de ces enqué- tes effectuées tous les cing ans a démontré qu’en 1975, cing millions de Canadiens et un million d’étrangers avaient péché dans les eaux canadiennes. L’enquéte a ré- -vélé que les pécheurs 4 la ligne avaient dépensé plus de un million de dollars pour des biens et des services liés a la péche sportive, pour |’achat de bateaux ou d’autres arti- cles nécessaires ala pratique tion ot dominent les articles manufacturés. La Belgique demeure le principal fournisseur du Ruanda(dont le commerce extérieur souffre de la conti- nuentalité du pays), dont les Etats-Unis constituent le premier client. Le revenu annuel par habi- tant au Rwanda est de $61, la probabilité de vie est de 41 ans. Le drapeau se compose de trois bandes verticales: rouge, jaune avec la lettre “R” noire, et la troisiéme bande verte. de ce sport. En 1975, la valeur marchande des 1,600,000 de bateaux utilisés par les pécheurs_sportifs canadiens était de $1,800,000,000. Les renseignements obte- nus par ces enquétes ont une valeur inestimable pour les gestionnaires des ressources et autres personnes qui s’in- téressent a la gestion des péches, a la protection et a lamélioration de l’habitat du poisson, ainsi qu’a la planification de nouvelles possibilités et installations de péche pour les Canadiens et les touristes. _ ait 2 he ah fo . L’Ontario a recu le oo grand nombre de question- naires, 40,000 allant a des résidents ontariens et 75,000 © a d'autres pécheurs qui ne résident pas dans la Provin- ce, tous choisis au hasard. MARCEL AYME, qui était trés taciturne, expliqua un jour la raison de son mutisme obstiné : — On a besoin d’environ deux ans pour apprendre a parler. Et de toute sa vie pour apprendre a se taire. Jean-Paul IT: ‘Lalangue est le battement de coeur d’une nation’ Michou Filion , \e Voyageur Dans tous les coins du monde, ou presque, des peuples se battent pour se protéger ou s‘identifier. Rébellions et guerres froides se. succédent autour du globe: =~ Le Canada, considéré mondialement comme un pays pacifique, connait, lui aussi, Sa propre guerre... une guerre ‘‘verbale’’. . Nous pouvons étre fiers de nous, Canadiens. Nous n’avons méme pas besoin d’armes, de bombes ou d’in- terférences d'un autre pays pour nous diviser, pour nous déchirer. Nous y sommes parvenus, seuls, comme des grands... imbéciles. Dans toute leur histoire, les Francophones et les Anglophones du Canada se sont ‘‘battus’’ et se ‘“‘bat- tent’’ encore aujourd’hui a savoir qui est le plus fort. Sincérement, le fait de parler anglais ou francais en Ontario ou au Canada signifie-t-il une force unique et supérieure? Etre Anglophone ou Francophone devrait donner plus de droits a Vintérieur de l’une ou l'autre des provinces cana- diennes? ; ‘1a langue est le batte- ment de coeur d’une nation’, déclarait, mardi dernier, le Pape Jean-Paul 11, devant 7,000 jeunes Japonais. Cet homme, d'une grande sagesse, comprend importance de la langue “‘en tant que caractéristique de l’identité d'une nation’’. On ne peut pas en dire au- tant de nos dirigeants cana- diens. Ne me parlez plus d’unité canadienne. Ne me parlez plus d’une Constitution juste -et équitable pour notre pays, tant et aussi longtemps qu’un Canada bilingue d’un océan a l’autre ne sera pas reconnu. Son bilinguisme a été toujours officiellement déclaré mais jamais vécu. Le fait de posséder deux langues devrait étre une richesse culturelle et non un Sujet de mésentente. WP) Se cetot tay A ake te a HEIR MG 8 lab aay er tan Sis eh SE