NET Tee Le S: Colombie Hebdomadaire fondé en 1968 55 cts par André Piolat TPS incluse Courrier 2éme classe/ Second Class Mail n ° 0046 vol 24 n°44 980 rue Main Vancouver Té1:683-7092 Fax:683-9686 Vendredi 13 mars 1992 La compagnie placée sous administration judiciaire La mort des Librairies Colombiennes ivres enfouis dans des cartons, affiches dé- crochées des murs, atmosphere morose de déménagement, une activité fébrile régnait lundi ma- tin aux Librairies Colombiennes sur la 16@me avenue a Vancou- ver. Une activité inhabituelle mais surtout une activité navrante: ce lundi 10 mars marquait la ferme- ture définitive des Librairies Co- lombiennes 4 Vancouver et a Victoria. C’est par un coup de télé- phone de la direction lundi matin que la gérante du magasin de Vancouver, Sonia Antranikian, s’est brutalement vu confirmer ce dont elle se doutait déja: la fin des activités des Librairies Colom- biennes. Aprés des semaines de tergiversations et de rumeurs, c’est finalement le jeudi précédent que le conseil d’administration de la compagnie (dont le siége social - ge trouve a Victoria) a décidé de mettre la clé sous la porte en pla- cant la compagnie sous adminis- tration judiciaire en vue de la li- quidation. Tous les articles de la li- brairie de Vancouver ont été ra- patriés 4 Victoria pour permettre aux liquidateurs de dresser le bi- lan des actifs de la compagnie, dont la vente sera destinée a ho- norer les dettes. L’administrateur que les actionnai- judiciaire, Jim Drenon, du syndic de faillite Peat Marwick Thorne, reconnait déja que les créanciers ne devraient pas tous y retrouver leur compte, si ]’on en juge par l’impor- tance des sommes dies: 100 O00$ pour le Credit Union, entre 75 000 et 100 000$ d’autres créances (notamment des 3 fournisseurs) et il 4 8 est fort probable 3 res devront porter le deuil des 250 000$ qu’ils avaient investis. La liquidation est rapide- ment apparue comme la seule solution possible, selon le prési- dent du conseil d’administration, Gérald Ricard. «/l y a d’abord des raisons internes, explique-t- il: un inventaire trés coitteux et trés long a tourner, un chiffre d'affaires en baisse (d'un tiers entre 1990 et 1991), des coiits d’opération en augmentation constante, une extension trop rapide, trop ambitieuse.» L’ éten- due des dégats est apparue au grand jour en juillet 1991, juste Portes closes et vitrines vides, les Librairies Colombiennes ont disparu. aprés le départ de l’ancien res- ponsable Pierre Geoffrion. Selon une source digne de foi, la valeur de l’inventaire a cette date s’éta- blissait 4 l’incroyable montant d’environ 260 000%, soit une somme plus importante que le capital de la compagnie (250 000$). Les Librairies Colombiennes ne disposaient par conséquent d’au- cune liquidité et d’une trés faible marge de manoeuvre pour tenter une restructuration hasardeuse. «C’ était devenu impossible car il faut aussi tenir compte du con- texte Economique trés défavora- Venez vous sucrer le bec! Le Festival du Bois quoi avoir constitué un stock de Mt, livres aussi important sans possé- der de garanties de commandes? -~ Pourquoi avoir mis tous ses oeufs ble, avec le resserrement des budgets scolaires, la rigidité des conseils scolaires» rappelle Gé- rald Ricard. Interrogations Méme si la situation éco- nomique dans la province consti- tue un élément non négligeable pour expliquer la faillite des Li- brairies Colombiennes, le désas- tre financier de l’opération ouvre la voie 4 de nombreuses interro- gations sur la politique de gestion menée par la compagnie. Pour- dans le méme panier en se con- centrant principalement sur le marché - lucratif mais instable - des écoles, sans mettre davantage l’accent sur le marché des adul- tes? Pourquoi s’étre lancé dans des opérations novatrices mais tres coiteuses comme les salons du livre itinérant 4 travers la pro- vince? Claire Ouimet, la respon- sable des Librairies Colombien- nes, n’a pas souhaité s’exprimer sur ces questions. Un membre du conseil d’administration reconnait aussi "que l’organisation des ventes et le service a la clientéle ont été «né- gligés», car le personnel était «trop impliqué dans les problémes d’ ad- ministration» . I] n’ était pas rare, se souvient un client, d’attendre ‘ six mois un livre que |’on avait commandé, 4 un prix souvent presque deux fois supérieur aux autres librairies. C’est ainsi qu’ aprés avoir connu une période faste et prospére il y a deux ans, durant laquelle elles détenaient une part non négligeable du mar- ché des écoles, les Librairies Colombiennes ont vu leur clien- téle se réduire peu 4 peu comme Suite page 4 Et aussi: Anniversaire: battra son plein les 14 et 15 mars au Centre Fati- ma de Maillardville. Au programme, de nombreu- ses activités avec chan- sons, danses, soirée aca- dienne, messe et déjeu- ner, sans oublier la fa- meuse tire d’érable (pho- to) produite directement 6 Le club Bon Accueil de Powell River a célébré ses noces d'argent le 13 mars: vingt-cing années de persévérance et de ténacité pour cette dynamique association francophone. Page 2. Musique: La musique au service de la santé porte un nom: vl = sur la neige ramenée, pour : $ : . ae = la musicothérapie. Johanne Brodeur est con- : eee incue des bienfaits de ce support médical britanno-colombiens. va Pp ney. Page 3.